T comme trousseau :
Le mot « trousseau » viendrait du verbe trousser : c’est-à-dire « mettre en paquet »;
Ainsi , le trousseau était le paquet de vêtements que l’on emportait avec soi quand on quittait le foyer parental.
Bien sûr, nous savons que les jeunes promises brodaient leur linge d’un monogramme ou d’un symbole.
Hormis le côté esthétique, cela avait également un aspect pratique : les jours de lessive, toutes les femmes se retrouvaient au lavoir. Une fois le linge lavé, les lavandières l’étendaient au soleil pour le blanchir : il était donc important de le reconnaître.
Sous l’Ancien régime et jusqu’au début du XXe siècle, il était traditionnel que le trousseau de la mariée comporte le linge de maison, le linge de corps et ses effets personnels, également la literie entière et le mobilier pour ranger : coffre, armoire ; mais aussi les ustensiles ménagers…
Voici l’inventaire du trousseau de Marguerite DELHERME lorsqu’elle épousa Jean ACHON (arrière grands-parents paternels en Auvergne) le 28 janvier 1874 :
… Marguerite Delherme future épouse se constitue en dot de son chef :
1) Une armoire à deux portes dont les panneaux sont sculptés évaluée dix francs.
2) Un lit composé d’un bois de lit en bois blanc, d’une paillasse, d’une coëte en plumes, deux couvertures, un traversin et trois draps de lit, le tout évalué trente francs.
3) Une table de cuisine évaluée six francs
4) Un fusil évalué six francs
5) Un chaudron en cuivre évalué dix francs
6) Deux marmites en fonte évaluées cinq francs
7) Une crémaillère et une servante évaluées deux francs
8) Un crible et un double décalitre évalués six francs
9) Trois bacholes évaluées six francs
10) Une vaisselière évaluée dix-sept francs
11 Une armoire et un coffre évalués trente francs
12) Une roue et deux barriques évaluées huit francs
13) Et enfin son trousseau composé de trente chemises neuves, quinze robes de différentes saisons, bonnets, rubans, corsets de soie ou de dentelle et autres objets à son usage de corps.
Tous lesquels objets elle a promis livrer ou représenter à son futur époux avant…
Contrat de mariage entre Jean ACHON de Clamont et Marguerite DELHERME de Ribeyre
le 25 janvier 1874 |
…la célébration du présent mariage lequel accompli vaudra reconnaissance. Le susdit trousseau a été évalué cent cinquante francs, sans que la présente estimation fasse vente, parce qu’au cas de restitution il serait repris avec ses accroissements ou dépérissements…
Dans l’inventaire, j’ai noté qu’il y avait un fusil : ustensile plutôt atypique dans un trousseau de jeune mariée !
On ne plaisantait pas en Auvergne !
Bonne journée
Evelyne
Le futur s’avait à quoi s’attendre avec une épouse qui avait un fusil dans son trousseau 😉