Il est 8 heures du matin, ce 25 janvier 1847, deux hommes pénètrent dans la mairie de Monceau le Waast, petit village de l’Aisne.
Ils ont rendez-vous avec François Adrien Marly, le Maire de la commune.
Les deux hommes se présentent : Jean Louis Florentin Locqueneux, 28 ans et Jean Marie Locqueneux, 63 ans, tous deux, père & fils, manouvriers et habitant la commune.
Ils viennent déclarer le décès de Louis Antoine Noiron (Sosa 42), beau-père de Jean Louis.
Le pauvre homme est décédé à 63 ans, à 6h00, hier matin, à l’Hôtel-Dieu de Laon.
Louis Antoine Noiron est le fils de Pierre et de Marie-Antoinette Coulet, originaires d’Athies. Il est manouvrier et a épousé Marie Rose Bonnaire, le 21 mai 1806, à Monceau le Waatz.
Ils ont deux filles :
– Marie Joseph Stéphanie, née le 3 Juillet 1807. Louis Antoine signe l’acte de naissance de sa fille et se déclare boulanger.
– Félicité Constance, née le 10 novembre 1820. Louis Antoine est alors manouvrier.
Puis, Marie Rose décède, le 11 octobre 1831, à 49 ans.
Marie Joseph Stéphanie épouse Joseph Hilaire Wallon (Sosa 20), le 18 juillet 1832. Louis Antoine est présent et consentant.
A son tour, Félicité Constance épouse Jean-Louis Florentin Locqueneux, le 23 janvier 1840. Louis Antoine est, également, présent et consentant, mais déclaré sans profession à 56 ans.
Louis Antoine ne s’est pas remarié. Il est resté veuf. Les années ont passé… Plus en âge de travailler, pas de ressources, il est devenu mendiant… et a fini sa vie dans la misère !
Ainsi, va la vie d’un pauvre manouvrier au début du XIXe siècle en Picardie.
Source : Carte de France – www.cartes-2-France.com
Actes de décès J.L Noiron – A.D Aisne – 5Mi0500
C’est triste … d’autant plus qu’en règle générale (enfin du moins ce que j’avais entendu) à ces époques, les parents âgés étaient « pris » par les enfants chez eux. Mais peut-être ce pauvre homme ne voulait-il pas quitter ses souvenirs au départ et puis après … il n’y a qu’extrapolations puisque l’on ne sait pas ce qu’il s’est passé. Je me demande si ce n’est pas pour cela que je ne retrouve pas traces de certains décès, certains de mes ascendants ne seraient-ils pas devenus mendiants dans leur fin de vie ? … sauf que je ne saurais où chercher.