Mon cabinet de curiosités recèle des moulins et leurs meuniers (mosniers) en Picardie.
L’histoire :
Le moulin serait une invention grecque. Elle fut reprise et utilisée plus tard par les romains.
Vers le Ve Siècle, les moulins perdirent de leur popularité et nombre d’entre-eux furent abandonnés. Ils étaient victimes de fréquents incendies et la population encore ancrée dans une religion animiste proche de la nature, n’aimait pas l’idée que l’on puisse agir sur le cours de l’eau.
C’est à partir du Xe Siècle, que le moulin retrouve de sa superbe. Il est relancé par les moines, d’abord dans les abbayes, puis dans les villages.
Son utilisation est sous le contrôle d’un abbé ou d’un seigneur qui perçoit une redevance, un ban, d’où l’appellation de “moulins banaux”.
Le 17 juillet 1793, le droit de ban est supprimé. Des particuliers se mettent à construire de nouveaux moulins.
La France de la première moitié du XIXe Siècle compte 76000 moulins à eau et à vent.
Au début du XXe Siècle, le département de l’Aisne compte 937 moulins à eau, situés essentiellement dans l’arrondissement de Vervins (consacrés au papier) et de Laon.
Avec l’invention de la turbine hydraulique en 1844, certains furent utilisés pour la production électrique.
Il y a bien sûr différents types de moulins à eau, moulins à blé, à seigle, à froment selon la région, moulin à huile ou à papier. Son mécanisme sert aussi à scier le marbre, à fouler le tissu…etc.
Le moulin se sert de la force hydraulique, c’est la roue qui transforme l’énergie cinétique de l’eau en mouvement mécanique.
La “vantellerie” se compose d’une série de vannes qui barrent la rivière, afin de lui donner une force motrice maximum.
Les “biefs” sont des canaux de retenue d’eau en amont du moulin ou des canaux de dérivation de l’eau.
Les moulins construits sur la rivière sont dits “au fil de l’eau”.
Si le moulin est construit un peu à l’écart de la rivière, on amène l’eau par un canal “d’amenée” muni d’une écluse qui contrôle le débit. L’eau s’écoule ensuite par un canal d’évacuation qui rejoint la rivière en aval.
D’après la monographie de village établie, en 1884, par l’instituteur du village, Gercy, village ancestral, comptait deux moulins à eaux construits sur la Voulpion.
Louis TOFFOLI (1907-1999), peintre célèbre pour ses lithographies, a immortalisé l’un deux comme le montre cette image.
C’est là qu’une branche de mes ancêtres a exercé :
-Jacques DEPARNAY, Sosa 536, °1604 – +1669 est dit mosnier du moulin de Gercy,
-Jacques DEPARNAY, son fils, Sosa 268, °1655 – +1715,
-Pierre DEPARNAY, son fils, Sosa 134, ° 1698, est recensé comme meunier en 1721.
En 1846, à Vorges, autre village ancestral, le cadastre enregistre six moulins à eau dans la vallée Saint-Pierre sur le Polton et deux moulins à vent sur le Mont Pigeon.
Deux autres moulins à vent surmontent la vallée : le Moulin de la Tour et le moulin de Montbérault.
En 1756, sept moulins à eau figurent sur la carte de Cassini.
Là aussi, ces ancêtres ont exercé :
-Pierre GUILLAUME, Sosa 1144,
-François GUILLAUME, son fils, Sosa 572, °1633 – +1693 est recensé comme meunier entre 1662 et 1668,
-François GUILLAUME, son fils, Sosa 286, °1669 – +1747 est dit meunier du moulin des trois voies et vigneron à Martigny-Courpière (02),
comme Etienne LESCOT, son beau-Père, Sosa 574 °1646 – °1691
Dommage, l’histoire ne me dit pas si ils ont travaillé dans des moulins à eaux ou des moulins à vent.
Et vous, avez-vous des meuniers dans votre généalogie ?
Sources :
www.terascia.com : Histoire des moulins en Avesnois-Thiérache
Vorges.fr – Histoire et patrimoine
Lithographie Toffoli : site ebay.fr
J’ai également des meuniers côté maternel. Les VAST étaient une grande famille de meuniers du Pas de Calais.
Belle lithographie !
J’ai des meuniers dans l’Aisne, et aussi dans la Drôme.
Et comme indiqué dans le commentaire, des moulins à eau pour les tanneurs existaient en Savoie.
Bonjour,
J’ai des ancêtres tanneurs, eux aussi se servaient de moulins pour moudre les tans (écorces) . C’étaient des moulins à eau car leurs fosses étaient au bord des rivières.
A partir de la révolution, on peut trouver des questionnaires envoyés aux préfets, remplis et classés par département aux Archives nationales à Pierrefitte en série F/12.
Plus tard cette manière de tanner ayant décliné, ils vont devenir meuniers et là aussi on trouve une enquête aux Archives nationales en 1808, avec tous les détails de la production par moulin.
Cela a donné lieu à la publication d’un inventaire qui peut aider le chercheur à retrouver le moulin dans la série F/20 par différents index.
Bonjour,
Merci pour toutes vos précisions… Cela apporte de l’eau à mon moulin pour chercher et compléter mes informations 😉
Merci pour ces informations. Il faudra décidément un jour se déplacer aux AN!…
Oh oui, j’en ai : dans le Morvan et dans les Ardennes ! Article très instructif.
Quelques ancêtres meuniers également
http://cpgenea.net/mes-ancetres-meuniers/
Bel article.