#LeMoisGeneatech – Semaine 1 = Présentez une source peu ou pas connue.
Vous avez probablement utilisé un jour dans vos recherches généalogiques une source plus originale que les habituels registres – paroissiaux ou d’état civil – , les actes notariés ou les registres matricules ? Avez vous plongé dans les archives judiciaires, les archives commerciales, les archives de la police ou des hôpitaux? Et les archives du monde du travail, les archives des écoles, les transmissions orales de souvenirs, les monographies communales, les sociétés savantes ? Et tant d’autres … Racontez nous comment vous avez utilisé cette ressource moins habituelle et partagez votre expérience.
Pour l’occasion, je réécris et complète un article édité en 2013.
Il est question d’un document trouvé dans la série M aux Archives Départementales du Cantal concernant un droit de passage gratuit pour les colonies.
Jean-Pierre Mouret et Elisabeth Rigal, sont les Sosa 12 & 13 de Mr. Ils sont tous deux cultivateurs et originaires de Virargues, un village situé à quelques lieues de Murat dans le Cantal.
Jean-Pierre est né le 4 mars 1844 et Elisabeth, le 13 mai 1850 dans le
hameau d’Auxillac.
Le 21/10/1871, Jean-Pierre et Elisabeth se marient dans la petite église Saint Jean-Baptiste en ayant établi un contrat de mariage chez Maître Tessedre à Murat, le 7 octobre.
Entre 1872 et 1891, Elisabeth met au monde 8 enfants (7 garçons et 2 filles) dont le premier né décède à l’âge de 8 mois.
Le petit dernier n’apparait pas encore dans le recensement ci-dessous.
Pendant ce temps-là, la France pacifie et colonise, non sans avoir bataillé, une ile située dans l’océan indien, Madagascar.
Jean-Pierre et Elisabeth vont quitter leur village natal pour cette terre lointaine.
Mais comment entreprendre un tel voyage quand on n’a pas le sou au 19e siècle. Et bien, on sollicite un droit de passage gratuit (je suppose que cette gratuité est relative)
C’est ce que fait, Jean-Pierre, le 4 janvier 1898, auprès du Ministère des Colonies.
Il remplit, également, une fiche de renseignements qui est approuvée par le dit ministère le 18 février.
Jean-Pierre et Elisabeth et sept de leurs enfants (l’ainé des garçons, âgé de 24 ans, est resté en Auvergne) entreprennent un long voyage.
La traversée en bateau dure plus d’un mois en partant de Marseille et en empruntant le canal de Suez.
Ils s’installent à Sakatolo dans la province de Mananjary (point rouge sur la carte) dans le sud-est de l’île.
Le port de Mananjary est un des ports le plus important de la côte orientale.
*D’une manière générale, le climat est assez salubre mais le paludisme est à redouter et les nouveaux venus n’y échappent guère.
La population, dans cette région, s’élève à 67886 habitants dont 61 français, 77 étrangers, 20 asiatiques et 67728 indigènes.
*L’agriculture est appelée à prendre un grand développement dans la région, mais les frais de premier établissement sont onéreux.
Les produits d’exportation sont le café, le cacao, la canne à sucre, la vanille, le girofle et le poivre ; les autres cultures indigènes sont le manioc, le riz, la patate.
Le ricin pousse à l’état sauvage ; on pourrait en tirer parti pour obtenir de l’huile.
La principale industrie est la fabrique de nattes, paniers et vêtements en rabane.
(Source : annuaire de Madagascar et dépendances – 1899 – Bibliothèque Généanet)
Malheureusement, leurs espoirs sont brefs. Leur nouvelle vie s’achève brutalement.
Jean-Pierre décède le 22 octobre 1898 , suivi par Elisabeth le 27 novembre et
d’Angèle, la plus jeune de leurs deux filles, le 4 décembre.
Ces décès successifs sont probablement dus à l’épidémie de peste venue des Indes qui sévit alors dans l’île.
Les six autres enfants sont rapatriés en France.
Ils apparaissent dans le recensement de 1901 à Virargues dans la famille de Jacques Delpirou & de Catherine Rigal (sœur d’Elisabeth).
En février 1899, l’Auvergnat de Paris rapporte cet article funèbre et sans doute erroné.
Pour terminer mon billet, j’ai appliqué les conseils judicieux de Sophie en réalisant une frise chronologique avec Frisechrono.fr
Voir la vidéo sur la chaîne YouTube de GENEATECH.
La frise chronologique est très claire, voilà un bel exemple d’utilisation pour résumer ce récit.
Comme tant d’autres ils ont tenté l’aventure, hélas parfois difficile
Bonne idée que cette mise en lumière complétée par une frise