Dans mon arbre, je recense 18 ancêtres en ligne directe qui se sont mariés trois fois.
Parmi eux se trouve Nicolas CESSE, Sosa 364, qui vit en Picardie.
Mais, aujourd’hui, je suis un tantinet paresseuse, je lui laisse donc la parole pour vous raconter sa vie.
–Hum, hum…
Bonjour, ma modeste vie de manouvrier se résume à trois mariages et à dix-sept enterrements. C’est trop pour un homme.
J’ai écrit mon histoire en cinq chapitres, que voici :
Premier chapitre
Je suis un des enfants de Siméon et de Marguerite LEBEAU. J’ai été baptisé le 23 novembre 1662 à Dercy, petit village axonais.
Orphelin de mère et à peine sorti de l’adolescence, je dois me marier au plus vite.
Second chapitre : mon premier mariage
A presque 22 ans et amoureux, j’épouse Suzanne VERSAIN, le 26 septembre 1684. Nous nous installons à Mortiers, son village natal.
Antoinette, notre première fille, nait le 17 juin 1685. Notre seconde fille, Catherine, arrive le 2 janvier 1687 lorsque la faucheuse frappe à notre porte.
Suzanne meurt le 30 mars 1687. A 30 ans environ, elle ne s’est jamais remise de son accouchement.
Catherine la rejoint, le 25 septembre.
J’ai à peine 25 ans et me voici veuf et père d’une enfant âgée de 2 ans.
Qu’allons-nous devenir ? L’unique solution est de me remarier au plus vite.
Troisième chapitre : mon second mariage
Un mois plus tard, le 22 avril 1687, j’épouse à Crécy-sur-Serre, Barbe TOURNEMEULE, Sosa 365 d’Evelyne, une jeune femme de trois ans, ma cadette.
Nous demeurons tous les trois dans le village.
Notre famille recomposée va vite s’agrandir et en l’espace de onze ans, Barbe accouche de 9 enfants dont cinq décèdent en bas âge, y compris, Antoinette, mon aînée, qui disparaît à l’âge de 8 ans en 1694.
Barbe, épuisée par les grossesses, les accouchements et par la perte de ses petits, s’éteint le 28 mai 1710 à l’âge de 45 ans.
A 47 ans et quelques mois, l’histoire se répète… je suis veuf pour la seconde fois avec quatre bouches à nourrir.
Là encore, la seule solution est de me remarier. Je ne peux pas travailler et m’occuper de mes enfants orphelins.
Quatrième chapitre : mon troisième mariage
Cinq mois plus tard, le 21 octobre 1710, me voici à nouveau devant Monsieur le curé. Je m’unis à Marie-Magdeleine LEFEVRE, toujours à Crécy-sur-Serre.
Marie-Magdeleine est ma cadette de vingt ans. Je sais ce que vous pensez… Mais, comprenez-moi… je veux conjurer le mauvais sort !
Là encore, les naissances se multiplient. En quatorze ans, nous avons neuf enfants dont des jumeaux et des jumelles qui ne survivent pas, ainsi que quatre autres petits qui meurent, également, en bas âge.
Seule, Marie-Anne arrivera à l’âge adulte.
Cinquième chapitre
Après une dure vie de labeur et exténué par les deuils successifs, je m’éteins le 25 mai 1730 à Crécy-sur-Serre (02) à l’âge de 67 ans, non sans avoir reçu les saints sacrements.
C’est Pierre, mon fils et Sosa 182 d’Evelyne, qui accompagné d’Antoine et Claude TOURNEMEULE, mes beaux-frères, signe l’acte de décès.
Ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Les larmes ont beaucoup coulé mais, aujourd’hui, je suis heureux de sortir de mon invisibilité.
Je vous remercie d’avoir pris quelques minutes pour m’écouter.
Bonne idée de faire parler son ancêtre, bien évidemment il n’aura pas vu ses témoins lors de la déclaration de décès.
Trois épouses et vingt enfants; si j’ai bien compté ! Cela fait tant de joies et beaucoup d’enterrements. Superbe chronologie bien tracée !