Le cuisinier de Monsieur le Baron et les macarons d’Amiens…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.
Et surprise, en octobre, #MaCuisineAncestrale s’invite aussi dans l’histoire !

A.D Aisne -8 FI 538

Nous sommes au 18e siècle et je marche dans la campagne axonaise quand au détour d’un chemin, j’aperçois un château et ses dépendances. Plus loin sur la colline, un moulin à vent déploie ses grandes ailes et veille sur la bâtisse.
Je m’arrête quelques instants pour profiter de ce décor bucolique.

– Je suis enfin arrivée, pensé je…

Je n’ose croire que je vais entrer dans cette riche demeure appartenant à Charles David de Proisy, Baron d’Eppes et Vicomte d’Amifontaine
Certes, je ne pénètre pas dans ce lieu par la grande porte mais par une petite… celle des cuisines.
Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Jean-François FERAND, le frère aîné de Gérard, mon Sosa 68.
Jean-François est né ici même et, au fil du temps, il est devenu le cuisinier de Monsieur le Baron.

Je franchis le pas de la porte et me trouve face à une petite armée où chacun joue un rôle déterminé : on pèle, on épluche, on coupe, on tranche, on flambe, on rôtit, on garnit, on dresse des plats… La chaleur, le bruit et les effluves me saisissent et m’étourdissent..

Bien que très occupé, Jean-François me salue… Je lui rends sa politesse.

Ainsi, tu appartiens à ma parentèle, me questionne-t-il

-Oui… répondis-je…
Je suis une descendante de votre frère… Comme vous, j’aime cuisiner !

Cela tombe bien, ce soir, Mr le Baron reçoit et j’ai besoin de petites mains…
Tu vas nous aider… Que sais-tu faire ?


– Commandez et j’exécuterai, affirmé je… sans ciller.
Ainsi dit, ainsi fait !
Je rejoins la brigade et le chef ordonne…
– Eh bien, j’ai besoin de biscuits… As-tu quelque chose à me proposer ?

Je réfléchis quelques instants…
– Connaissez-vous les macarons d’Amiens, lui dis-je ?

Jamais entendu parler, rétorque-t-il

– Les macarons ont été introduits par les cuisiniers italiens de Catherine de Médicis et sont devenus au XVIe siècle une spécialité culinaire d’Amiens, intégrant des amandes « Valencias » venant d’Espagne, via les Pays-Bas espagnols.
Le macaron d’Amiens connaît aujourd’hui un succès certain en France, comme en témoigne le Grand Prix de France des Spécialités régionales obtenu en 1992, lors du Salon international de la Confiserie.

Très bien, maintenant que tu m’as donné une leçon d’histoire… Exécution ! Réalise-moi ces gâteaux.

J’ajuste mon tablier, je sors ma petite fiche Canva et je commence la fabrication des biscuits.
Je n’ai pas droit à l’erreur… Je suis observée !

Création personnelle CANVA

Collection personnelle

Collection personnelle

Il faut que j’adapte ma façon de faire à l’époque mais, le défi me plait.
Les macarons sont enfin cuits et Jean-François goute l’un d’eux.
La petite lueur dans ses yeux m’indique qu’il apprécie.

– Je pense que Monsieur le Baron prisera, assure-t-il
Je les servirai avec une crème à l’italienne.
Si tu veux bien me confier ta recette, je la conserverai précieusement et tairai d’où elle me vient.

Cette confidence me surprend tant elle est inattendue…
C’est le monde à l’envers ! D’ordinaire, c’est moi qui recherche les recettes d’autrefois.
J’accepte à condition d’échanger avec sa recette de crème.
Jean-François sort un vieux grimoire… Je saisis discrètement mon téléphone et photographie la fameuse recette :

Extrait « Le Cuisinier roïal et bourgeois »
par François Massialot ( 1660-1739) -Site Gallica BNF

Jean-François y appose sa signature :

Je le remercie pour ce cadeau que je réaliserai à l’occasion.
Notre rencontre prend fin… Il est temps pour moi de rebrousser chemin.
Je salue chaleureusement Jean-François .
– J’ai été ravie de vous rencontrer. Je ne vous oublierai pas… lui dis-je.

– Moi non plus… Et surtout ne perds jamais de vue qu’on ne cuisine bien que si on aime les gens, mais cela, il me semble que tu l’as compris, me confie-t-il.

Je souris… Un dernier geste de la main… et me voici revenue au 21e siècle.

Avec ce billet, je tiens ma promesse… Mes pensées vont vers Jean-François, le cuisinier de Monsieur le Baron et cela tombe à point nommé car aujourd’hui, 20 octobre, nous célébrons la « Journée Internationale des Cuisiniers » !

Et comme chaque mois avec #MaCuisineAncestrale, nous vous disons : Régalez-vous ! Nous, c’est déjà fait !

Côté Généalogie :
Jean-François FERAND (FERIN) est né le 22 décembre 1719 à Eppes dans le château du Baron d’Eppes et a été baptisé le 30 décembre 1719.
Il est décédé à la grille dudit château, le 21 décembre 1778, à 58 ans.
Il est le fils aîné de Jean & de Marie MALIN, mes Sosa 136 et 137.
Je ne lui connais aucune union, ni aucune descendance.

Fichier personnel



Sources :
Recette crème à l’italienne : Le cuisinier roïal et bourgeois – François Massialot ( 1660-1739)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108571q/f234.item#
Recette macarons d’Amiens :

https://www.europe1.fr/culture/quils-soient-classiques-ou-damiens-decouvrez-lhistoire-des-macarons-4035614
Image en-tête : A.D Aisne – 8 Fi 538 – chateau de Coucy-les-Eppes. (1860)
Image recette et photos : collection personnelle

Photo cathédrale d’Amiens : Office tourisme d’Amiens

3 réflexions sur « Le cuisinier de Monsieur le Baron et les macarons d’Amiens… »

  1. Bien que je cousine avec notre Brigitte Nationale, l’actuelle d’Amiens, pas celle de St Tropez, j’avoue n’avoir jamais tenté la recette des macarons d’Amiens, spécialités de la fameuse maison Trogneux .
    Bravo pour cette escapade gustative.

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