Tous les quatre ans, le mois de février compte un jour supplémentaire avec le 29 février… Ce qui est le cas en 2024, c’est donc une année bissextile.
Le phénomène relève d’un problème astronomique.
Une année correspond au temps requis à la Terre pour faire un tour complet autour du Soleil. Il faut à notre planète précisément 365,2425 jours (c’est-à-dire 365 jours, 5 heures et 49 minutes et 12 secondes) pour effectuer une révolution complète.
Le 29 février, jour intercalaire, est donc un moyen pour rééquilibrer les compteurs. Cela permet aussi et surtout de maintenir le calendrier le plus près possible du rythme des saisons.
Pour nos ancêtres, tout ce qui émanait du ciel les terrorisait… Pour eux, le bissestre (mot ancien donné au 29 février) était un jour hors du temps qui annonçait le malheur et le danger.
Plusieurs croyances populaires le confirment : » Année bissextile, année désastreuse » ou « Il faut remplir son sac et son tonneau, car il y aura famine ».
Jusqu’il y a 300 ans, nos ancêtres considéraient que le 29 février n’était pas un vrai jour. Cette croyance leur interdisait la moindre transaction, ce jour-là.
Le malheur de certains faisait le bonheur de certaines puisque jusqu’au XIXe siècle, dans l’ouest de l’hexagone, les femmes célibataires pouvaient exceptionnellement demander les hommes en mariage lors des années bissextiles.
Cette tradition serait née au Ve siècle, en Irlande, suite à un accord entre Saint Patrick et Sainte Brigitte qui se plaignait que les demandes en mariages étaient peu nombreuses. On appelle ce jour-là le « leap day « ou « jour du grand saut« .
En Ecosse, si le monsieur refusait, il devait offrir une douzaine de gants à la malheureuse pour cacher le fait qu’elle n’avait pas de bague au doigt.
Dans mon arbre :
En l’an 1704, à Etréaupont dans l’Aisne, Barthélémy ACHON et Nicole VITOUX ont prié pour que Nicole n’accouche pas ce maudit jour. Ils sont persuadés que si le bébé arrive, il sera poursuivi par le malheur sa vie durant.
Et pourtant, leur fille a fait fi de cette prédiction, en naissant, sous la protection de Saint Auguste et de Sainte Antoinette, les saints du jour.
Nicole Anne a été baptisée le jour même. Son parrain fut Jacques MORNILLE et sa marraine, Marie Anne DUFOUR. Ils ont signé le registre tous les deux.
A 38 ans, orpheline de ses parents, mais accompagnée de son frère aîné Louis, elle a épousé Pierre BEFFROY, un cabaretier de quatre ans son cadet, le 22 octobre 1742 à Etréaupont.
Elle est décédée dans le même village, le 14 avril 1784, à l’âge honorable de 80 ans. Son mari était présent et a signé l’acte.
Alors, le malheur l’a t’elle poursuivie ?
Bien évidement, les archives ne le disent pas… mais gageons que sa vie a été faite de heurts et de malheurs comme chacun loin de toutes ces superstitions.
Et vous, que s’est il passé le 29 février dans vos généalogies ?
Sources:
A.D Aisne Etréaupont
Acte de naissance 5Mi0749 Vue 33/333
Acte mariage 5Mi0749 1740-1759 Vue 28/235
Acte de décès 5Mi0749 1780 -1789 Vue 88/190
Le Parisien – Ouest France – Mapiwee
Merci pour toutes ces informations présentées en introduction. Je n’avais jamais croisé auparavant le mot « bissestre ». Voilà qui élargit mon vocabulaire.
Dans mon arbre également, les faits survenus un 29 février sont rares. Uniquement 2 décès. Voilà qui ne va pas améliorer la réputation de ce jour un peu particulier !
Merci beaucoup pour ces dictons du 29 février ; j’ai appris des tas de choses !
Dans ma généalogie, ce fut un jour de grande tristesse où le père de mon arrière-grand-mère Jeanne la laissa orpheline à 4 ans… Xavier THOMAS, fabricant de savons et de chandelles, est « décédé subitement ce jour à midi, à l’âge de 41 ans » (comme dit le faire-part de deuil), le 29 février 1884 à Colmar. Je raconte ce drame et tous les traumatismes qui en ont découlé dans mon récit transgénérationnel « Jeanne l’Alsacienne ».
Laure Mestre
https://genealogiealsace.wordpress.com/2022/05/28/jeanne-lalsacienne-recit-transgenerationnel/
je prépare aussi un article pour ce jour là !