En juin, sur une idée de Sophie @gazetteancetres, on se pose 30 questions, à raison d’une par jour, pour raconter la vie d’un ou d’une ancêtre.
Pour cet exercice, j’ai choisi Jean ACHON, Sosa 8, un des arrières grands-pères paternels de Mr. (cliquez sur les images pour les agrandir)
Je possède le contrat de mariage de Jean et de Marguerite. J’en ai déjà parlé ICI
Je m’aperçois au J.5 que les questions du #Genealogie30 2022 ne sont pas les mêmes que le #Genealogie30 2020. Cela m’apprendra à ne pas lire correctement… Donc, je réponds à la bonne question 😜
Question 13 : Si le nom de famille vient d’une autre région, de quand date la migration ?
Je n’ai pas de réponse à cette question.
Ainsi s’achève ce #Genealogie30 consacré à Jean ACHON, Sosa 8 de Mr. Pour aller plus loin, je vous invite à lire le billet de Sophie BOUDAREL de la Gazette des Ancêtres pour enrichir notre histoire familiale ou 41 questions à se poser , à découvrir ICI.
Autrefois, chez nos ancêtres, lorsque l’enfant paraissait, il était urgent de le baptiser. Aujourd’hui, l’évènement n’est plus impérieux… Néanmoins, cette cérémonie est accompagnée de rituels gourmands qui existent depuis fort longtemps comme offrir des dragées et des gâteaux aux parents et amis.
Les gâteaux étaient et sont toujours un gage affectueux et amical de convivialité, de partage et de remerciement. D’ailleurs, Pierre Jean-Baptiste Legrand D’Aussy (°1737 +1800), un historien du XVIIIe siècle, a écrit :
« C’était un gâteau qu’offraient à l’Eglise les femmes nouvellement accouchées lorsqu’elles allaient se faire relever… J’en ai parlé ICI Enfin, c’est un gâteau qui formait le plat principal de la collation qu’on donnait à la suite du baptême d’un enfant et sur ce point Paris, jusque vers la fin du siècle [XVIIe siècle] ne différait point des autres villes du Royaume. »
Et cette tradition a perduré jusqu’au début du XIXe siècle selon Grimod de La Reynière (°1758+1837), mais :
« C’est cependant moins un goûter qu’un ambigu puisqu’on y sert des viandes chaudes et froides et que l’on y boit du vin. »
Puis, dans les grandes villes, la collation devenue repas familial, celui-ci se terminait par une pièce montée. Et, au fil du temps, cet usage s’est aussi rependu dans les campagnes.
Cependant, loin du raffinement de ce croquembouche, certaines régions se démarquaient en servant leur spécialité gourmande du terroir comme : les pognons aux peurniaux dans le Rhône, les kugelhofsen Alsace, lapompe en Provence, la brioche tresséeen Lorraine, la brioche en forme de bébé emmaillotédans le Nord et l’Est de l’hexagone, etc…
En Bretagne, on servait des farz…(traduisez par farine, gruau…) Il existe plus de 60 recettes de farz salés ou sucrés selon Patrick Hervé, auteur d’un livre sur ces spécialités bretonnes. Au XVIIIe siècle, un farz était une bouillie de farine accompagnée de légumes et parfois de lard ou de viande, le kig ha farz, un plat qui a retrouvé ses lettres de noblesse de nos jours. Au fil du temps, la recette salée va également donner naissance à une recette sucrée. Au XIXe siècle, on ajoute du lait et du sucre à la farine. La transformation de la simple bouillie à un dessert a lieu surtout dans les familles les plus aisées. Puis, la recette s’agrémente d’œufs et de beurre (salé, bien sûr)… Le far est né et le plus célèbre est le farz prun ou far aux pruneaux, un emblème de la pâtisserie bretonne.
Le saviez-vous ? Les pruneaux, une histoire de marins : Au 19e siècle, ceux-ci échangeaient du poisson (morue) contre un fruit sec venu d’Agen qui, riche en vitamine C, permettait de se prémunir du scorbut, une terrible maladie qui décimaient les marins. Très vite, la Bretagne adopte le pruneau et celui-ci fait son entrée dans la traditionnelle recette du far !
Voici une seconde recette peu connue. Originaire du Nord-Finistère (terre ancestrale), il s’agit du farz pitilig ou far à la poêle. C’est une sorte de dessert à mi-chemin entre le far et la crêpe épaisse, un plat rapide à réaliser et qui est servi, selon le niveau de gourmandise, avec un peu de beurre, de sucre, de confiture, de caramel ou autre…
Bien loin des gâteaux de baptême d’aujourd’hui, j’apprécie la simplicité de ces deux recettes qui nous rappellent que nos ancêtres se régalaient avec peu. En attendant notre prochain rendez-vous, à vous d’apprécier cette collation… moi, c’est déjà fait !
Avec mes pensées amicales pour Brigitte, fraîchement promue Sosa 7 et Andréa, son tout petit Sosa 1 💕
Sources : Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT Fars bretons et Kig Ha Farz –Patrick HERVE – Editions Skol Vreizh. Recettes : Kevin Adkins, pâtissier de la maison Coupel située à Rennes (meilleur far aux pruneaux en 2017 et 2018) Hélène Créac’hcadec, spécialiste du farz pitilig baiedemporlaix.bzh : recette du kig ha farz Image gratuite de mer : Christel SAGNIEZ de Pixabay Images : collection personnelle
Nous vous proposons pour ce mois d’avril de nous parler des élections dans votre généalogie. Voici quelques pistes pour traiter ce thème :
Un ancêtre élu : conseiller municipal, maire, voire plus ?
Vous avez travaillé sur des listes électorales ?
Votre grand-mère vous a raconté la première fois où elle a pu voter ?
Ai-je trouvé des ancêtres « élus » dans mon arbre ?
Et bien oui mais, il me faut remonter au XVIIe siècle ! Joan FOUAN, Sosa 1480 (né vers 1625 + 21/04/1681) etAntoine FOUAN, son fils, Sosa 740 (né vers 1659 + 06/05/1693) sont attestés, laboureurs et maires d’Autremencourt, une petite commune de l’Aisne.
Comment ont-ils été nommés ?
La naissance de la commune en tant que telle remonte au XIe siècle. Puis, au XIIe siècle, le maire fait son apparition. En effet, dès lors que la commune était reconnue juridiquement et politiquement, il lui restait à se doter de représentants. Selon l’époque et les lieux, on parlera de « pairs », d’« échevins », de « mayeurs », de « conseillers », de « syndics » ou de « consuls ». Par un édit de 1564, Charles IX régla l’élection de ces derniers en s’en attribuant exclusivement la nomination. En 1692, Louis XIV, à court d’argent érigea la fonction de maire en titre d’office, rendant ainsi son accès tributaire de la vénalité des charges. Au cours du XVIIIe siècle, l’élection fut rétablie à plusieurs reprises, mais jamais durablement, dû aux besoins d’argent du Trésor royal. Pour preuve, un édit de mai 1765 fixa, en fonction de l’importance de la cité, le nombre des officiers municipaux : maire, échevins, conseillers de ville, syndic receveur, secrétaire greffier. Il disposa qu’ils seraient élus au scrutin secret par l’assemblée des notables représentant les différents ordres, corps et communautés. La réforme, se heurtant aux titulaires d’offices, fut appliquée puis abandonnée ; un édit de novembre 1771 revenait à la situation antérieure.
http://www.maires90.asso.fr
Et dans l’arbre de Mr… Pas d’ancêtres directs mais deux collatéraux.
Le premier se nommeAntoine COUTAREL, né le 22/01/1746 à Saint-Géron (43) décédé le 08/08/1803 à Laroche (43), une commune rattachée à Bournoncle St-Pierre (43) en 1842. Marié à Anne MONNIER et père de Louise, il a été le premier beau-père de Gabriel CHAZAL, Sosa 40 de Mr. J’ai parlé de lui, ICI. Antoine a été cultivateur et adjoint au maire de la commune de Laroche.
En ce temps-là,
Les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.
Histoire des maires de France- Wikipédia.fr
Le second élu se nomme Pierre ACHON, né le 03 novembre 1868 à Lorlanges, lieu-dit Clamonet (43) et décédé en 1951 à Saint-Just-près-Brioude (43) Il était un des arrières petit-fils de Jean ACHON et de Marguerite VALEIX, Sosa 32 et 33 de Mr. Le 15 juin 1895, il a épousé Françoise Antoinette Céline VIGNON à St-Just-Près-Brioude en ayant établi un contrat de mariage, le 1er juin, chez Maître Chervont, notaire à Brioude.
Pierre et Françoise ont eu trois enfants : – René Jacques °09/04/1897 à St-Just +31/08/1918 à Juvigny (02) – Croix de guerre à titre posthume en 1918. J’ai déjà parlé de lui, ICI. – Moïse Antoine Justin °30/04/1904 à St-Just +22/02/1986 Le Puy-en-Velay – Yvonne Pauline Claire °12/03/1910 +26/07/1915 à St-Just
Cultivateur, Pierre ACHON a vécu à St-Just-près-Brioude, au lieu-dit Artiges pendant 56 ans et a exercé des fonctions électives durant 42 années dont 27 comme Maire de la commune. A ce titre, il a été nommé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur, le 11 août 1939.
Hélas, la base Léonore n’a pas encore mis en ligne son dossier.
C’est le 5 avril 1884, qu’une loi sur l’organisation municipale, qui inspire encore de manière substantielle la législation actuelle, est promulguée ; elle établit le principe de l’élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l’importance de la commune (sauf pour Paris). Elle fixe le mandat à quatre ans. La loi du 10 avril 1929 porte de quatre à six ans la durée du mandat des conseillers municipaux, et donc des maires. Sous Vichy, par la loi du 16 novembre 1940, les maires des communes de plus de 10 000 habitants sont nommés par le gouvernement, ceux des communes de 2 000 à 10 000 habitants, parle préfet. Les maires des communes de moins de 2 000 habitants sont élus par le conseil municipal.
Histoire des maires de France – Wikipédia.fr
Ai-je travaillé sur les listes électorales ?
Non pas vraiment, mais quel fut mon étonnement en découvrant la première archive accessible sur Internet concernant André MARLY, Sosa 2, hormis le fichier des décès INSEE. Il s’agit d’une fiche datée de 1932. Mon père a, alors, 23 ans et est inscrit sur les registres électoraux du 10e arrondissement de Paris, quartier Porte Saint-Martin. Il réside 122, faubourg St-Martin et est dit Garçon de restaurant.
J’avoue que cette petite fiche m’a perturbée… Je dois me résoudre à partager Papa avec d’autres généalogistes… il n’appartient plus à ma seule famille !
Pour finir ce billet, mes grands-mères n’ont jamais voté car elles sont décédées bien avant la loi de 1944. Les grands- mères de Mr ont certainement accompli leur devoir de citoyenne mais, n’en ont point parlé.
Sources : Archives départementales Aisne – Autremencourt Archives départementales Haute-Loire – Laroche et St-Just-Près-Brioude Fichier personnel Hérédis Géoportail.fr – Remonter le temps Gallica-BNF – Journaux officiels Généanet – Fichier des électeurs de Paris 1923-1932 Histoire des maires de France – Wikipédia.fr
Depuis hier, la météo ne dément pas l’adage ! Il fait frisquet… Malgré le retour du temps hivernal, Ma Cuisine Ancestrale vous propose une petite excursion en Aveyron pour y découvrir une spécialité locale originale et réconfortante : la pascade ou pascada en occitan.
Le terme « pascade » est une francisation du rouergat « pascàdo« , dérivé de « Pascas » qui signifie Pâques.
Il s’agit d’une recette née dans les fermes du Rouergue que l’on servait jadis en période de disette lorsque les récoltes étaient mauvaises. Puis, la tradition a voulu que l’on mange la pascade au moment de Pâques, plus précisément le dimanche de Quasimodo (premier dimanche après celui de Pâques). Faisant suite au Carême, cette préparation à base d’œufs et de farine était privilégiée pour consommer l’importante production pondue durant celui-ci.
Mi omelette, mi crêpe soufflée, cette recette se consomme cuite à point dans une poêle ou au four, salée ou sucrée, nature ou garnie.
Note : J’ai choisi de réaliser une pascade salée et une seconde sucrée…. Idéal pour un dîner à deux. La version salée est cuite dans une poêle et accompagnée de quelques feuilles de roquette, de tranches d’avocat et d’œufs mollets. La version sucrée est cuite dans le four, dans un plat en terre. Elle est agrémentée de deux pommes coupées en morceaux, caramélisées dans un peu de beurre salé et de cassonnade (un mix entre mes racines bretonnes et picardes) Je n’ai qu’un mot à écrire : Délicieux ! Voilà pour ces deux exemples, à vous de cuisiner en laissant parler votre imagination…
Et en attendant notre prochain rendez-vous, Ma Cuisine Ancestrale vous souhaite de joyeuses fêtes de Pâques en souhaitant qu’elles ne se passent pas au tison. Si tel est le cas, je vous renvoie à Quasimodo pour vous régaler !
Sources : Origine et recette : www.tourisme-paysdecazevillois.fr www.expressions-francaises.fr Images : collection personnelle– Création Canva
En ce début d’année 2022, une tortue géante des Seychelles a été déclarée plus ancien animal vivant sur terre. Elle serait sortie de son œuf en 1832 avant d’être offert au gouverneur de Saint-Hélène 50 ans plus tard.
En 1832, une épidémie de choléra sévissait à Paris, Louis-Philippe 1er était au pouvoir depuis deux ans (marquant le début de la Monarchie de juillet)… et vous, que se passait-il dans votre arbre en 1832 ?
Côté Histoire : De fléaux en calamités, 1832 fut l’année de la peur bleue pour nos ancêtres, toutes classes confondues. Une infection bactérienne venue du Bengale, cyanosant la peau des malades et pouvant entraîner la mort en quelques heures, faisait irruption dans l’hexagone. Cette infection n’était autre que le choléra morbus.
Devant la vue des corps rendus monstrueux et la panique qu’ils suscitaient, l’expression « avoir une peur bleue » était née. La peau bleue donna naissance à cette allégorie que nous utilisons toujours.
Dans l’Aisne, le choléra morbus frappa 464 communes du département (sur 837 à l’époque). Sur 513 000 habitants, plus de 30 000 personnes furent atteintes, parmi lesquelles 15 589 furent hospitalisées. Le nombre de décès s’élève à 6 786, soit 1,32 % de la population totale (0,81 % dans l’Oise et 2,34 % à Paris). (Source A.D Aisne)
L’épidémie de 1832 atteignit la France à partir du 15 mars et dura jusqu’à la fin de l’automne. Dans l’Aisne, le premier cas apparut le 5 avril à Chézy-sur-Marne et le 9 avril à Saint-Quentin. La commission sanitaire de la ville de Saint-Quentin décida de procéder à un arrosage d’eau chlorurée dans les rues de Saint-Quentin et à une inspection des « aliments exposés à la vente ». Le 11 avril, la commission fit distribuer des « bruleries de cendres autour de la ville ». Parmi ses recommandations, la commission préconisa « d’être propre sur soi et dans son logement, de se nourrir principalement de viande et de soupe grasse, de boire de l’eau rougie, c’est-à-dire de l’eau à laquelle on aura ajouté un peu de bon vin naturel… ».
A.D Aisne – Les épidémies dans l’Aisne
Devant l’ampleur de la crise sanitaire, toutes les mairies prirent des mesures drastiques, comme à Marchais, un de mes villages ancestraux :
On peut se demander ce qui peut provoquer un tel souci de propreté et encore pourquoi sacrifier tous les lapins ? A première vue ce n’est pas seulement pour faire « beau » Si rien , dans ce texte , ne semble justifier cet empressement et cette rigueur , la lecture du « Journal de l’Aisne » de novembre 1832 nous livre la réponse; on peut ainsi y lire : . qu’ une grave épidémie de choléra a touché 51 communes de l’arrondissement de Laon ; . qu’en mai -juin 1832, à St-Erme et à Mauregny , il y a eu 35 morts ; . qu’il y en a eu aussi à Coucy ; .que sur l’ensemble du département, c’est 5 493 décès qui ont été enregistrés ; .qu’il y reste encore plus de 11 000 malades. (Source : Document Philippe HANYS) L‘épidémie de choléra changea la physionomie des villages, mais, une question me taraude : pourquoi les lapins, innocentes victimes collatérales !
Côté Généalogie : Mes ancêtres furent certainement touchés par cette épidémie. A Laon, un garçonnet, son père ainsi que son grand-père et son oncle maternels disparurent à quelques jours d’intervalle :
–Jules César MICHEAUX, âgé de 4 ans, est décédé le 25 juin 1832, au domicile de ses parents, Jean-François Joseph MICHEAUX marié à Marie Rose ClautinneMEREAUX, situé à Laon (Paroisse de Vaux).
–Jean Louis MEREAUX, Sosa 44, cordier en til, veuf de Marguerite CARLIER, Sosa 45, demeurait également chez sa fille et son gendre. Il mourut le 28 juin 1832 à six du matin à l’âge de 62 ans. Son gendre déclara le décès en mairie à 9h00.
Trois jours plus tard, le 1er juillet 1832 à 22h00, Jean François Joseph MICHEAUX, rendit l’âme, à l’Hôtel-Dieu de Laon à 41 ans.
A Athies-sous-Laon, un village situé à quelques lieues de Laon, c’est Jean-Pierre Eléonore MEREAUX, 36 ans, cordier, un des fils de Jean-Louis, qui décéda à son domicile, le 24 juillet 1832 :
Quarante huit heures plus tard, dans le même village, Jean-François WALLON, Sosa 40, conscrit en l’an 13, décéda le 26 juillet 1832 à l’âge de 48 ans. Il avait bataillé contre les ennemis de Napoléon, mais n’a pas fait front devant la peur bleue.
Voilà ce qui se passait dans mon arbre généalogique, côté lignée paternelle, en 1832 . Ce fut une « annus horribilis » pour cette branche familiale.
Sources : A.D Aisne Métiers anciens :jschweitzer.fr Documents Philippe HANYS
En mars, le #Généathème proposé par Geneatech, dont le thème est l’année 1832, s’invite à la table de #MaCuisineAncestrale... Et j’avoue que j’aime bien cette idée !
Côté Histoire : En 1832, la France vit sous le régime de la Monarchie de Juillet et est gouvernée par Louis Philippe 1er. L’année est marquée, entre autres, par des émeutes, une tentative de soulèvement en Vendée, une insurrection républicaine à Paris et une épidémie de choléra qui fera plus de 100 000 morts dans l’hexagone.
Voilà ce que la grande Histoire nous apprend, mais nous ignorons que cette pandémie ferait disparaître également une tradition locale !
Cet usage est né à Armentières, petite cité du Nord, au XVIe siècle :
À l’origine, la Nieulle orthographiée « Nieule » au XVe siècle, était une sorte de pain azyme (ancien pain aux céréales à la pâte non levée) que l’on distribuait dans les grands repas et les fêtes.
En mai 1510, lors d’un banquet offert à l’occasion de la foire annuelle, par les échevins d’Armentières en l’honneur de Jacques de Luxembourg, Seigneur de la ville, le surplus des biscuits du repas furent jetés au peuple du balcon de l’Hôtel de ville.
La tradition était née se perpétuant ainsi jusqu’en 1832, non sans avoir été supprimée au lendemain de la Révolution et rétablie vers 1800.
Après une tentative de réhabilitation fugace en 1938, il fallut attendre 1950 pour que les commerçants eurent l’idée de relancer cette coutume disparue. Depuis lors, chaque année, en septembre, on célèbre les nieulles lors d’une ducasse (fête), où des milliers de ces gâteaux sont jetés des fenêtres du Beffroi d’Armentières.
Côté Cuisine : Aujourd’hui, les nieulles sont des biscuits sablés ronds à bord cannelé réalisés à base de farine, de beurre, de jaunes d’œufs, de lait, de sucre et de vanille.
Je ne sais pas pour vous, mais je raffole de ces petites histoires, surtout lorsqu’elles sont gourmandes… D’ici notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !
Sources : Origine des nieulles : Dictionnaire de la Gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT Recette : cuisineterroirs.com Images : Collection personnelle
Chacun est le fruit de son héritage… bon sang ne saurait mentir !
Tous les ans, la campagne monte à Paris et pour rien au monde, Mr ne manquerait ce rendez-vous. Pour lui, le Salon de l’Agriculture est une nécessité, un retour aux sources. Je dirais même que cette visite est vitale.
On a beau avoir fait des études… on a beau avoir été chef d’entreprise… Le sang qui coule dans vos veines vous rappelle vos origines. C’est le sang qui a forgé des Hommes rudes, droits dans leurs souliers.
C’est le sang où s’enchevêtrent les saisons qui colorent les prés, les bois et les coteaux… Celui qui nourrit les champs avec le labeur et la sueur. C’est l’odeur des foins coupés, des blés ramassés, des sillons tracés. C’est le bruit du ruisseau qui poursuit sa course vagabonde, celui de la cloche des églises, celle des vaches que paissent ici et là, celui du coq qui vous réveille le matin…
Dans la généalogie de Mr, toutes branches confondues et sur 10 générations, on trouve majoritairement des laboureurs, des fermiers et des cultivateurs, tous altiligériens, cantalous, puydomois, lozériens ou corréziens. Ont-ils reçu des récompenses agricoles ? L’Histoire ne le dit pas. Mais, je suis sûre qu’ils accompagnent leur descendant lors de sa visite au salon et je pense que que cela est réciproque.
Bref, vous l’aurez compris, Mr a l’Auvergne en cathéter ! Bon sang ne saurait mentir !
Source YouTube : Trois cafés gourmands (clip officiel)
En février,Ma Cuisine Ancestrale raconte mon gâteau préféré, celui qui fait frétiller mes papilles de plaisir.
Le millefeuille ou mille-feuille, les deux orthographes étant correctes, doit son nom au nombre élevé de feuillets de pâte qui composent chaque gâteau. Compte tenu de la méthode traditionnelle de préparation de la pâte feuilletée, en six étapes de pliages en trois, le mille-feuille comporte en réalité 729 paires de feuillets… Vous suivez ! Eh oui, parfois, la pâtisserie épouse les mathématiques.
Je pensais que le millefeuille était une création récente mais je me trompais puisque la première version remonterait au XVIIe siècle.
Côté histoire : Le millefeuille aurait été créé par François Pierre de La Varenne, qui le décrit dans son livre « Le Cuisinier françois » en 1651. Il aurait été ensuite perfectionné par Marie-Antoine Carême, cuisinier de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Maguelonne Toussaint-Salmat, l’autrice de « La très belle et très exquise histoire des gâteaux » mentionne une recette publiée en 1806 et signée d’un certain Rouget.
Mais, c’est en fait la pâtisserie Seugnot située rue du bac à Paris, qui proposa les premiers millefeuilles en 1867 confectionnés par Dubose, le chef pâtissier d’Adolphe Seugnot.
De plus, la perfide Albion aurait inventer une fausse légende : le Millefeuille n’était pas le gâteau préféré de Napoléon Bonaparte qui en aurait attrapé une indigestion à la veille de Waterloo. Napoléon étant par ailleurs le nom de cette pâtisserie en anglais.
Au même titre que d’autres classiques, le mille-feuille symbolise le génie de la pâtisserie française dans le monde entier.
Côté cuisine : Le millefeuille est fait de trois couches de pâte feuilletée et deux couches de crème pâtissière aromatisée au rhum. Le dessus est recouvert avec du sucre glace ( ma version préférée) ou du fondant. Réalisation pour 8 personnes :
Comme Ma Cuisine Ancestrale, réalisez-vous votre pâte feuilletée ? Non, alors je vous encourage à le faire… C’est un peu long mais, elle est bien meilleure que celle du commerce. Sinon, choisissez un pâte feuilletée pur beurre ou achetez la chez votre boulanger.
Désireux(se) de vous lancer, mieux qu’un long discours, voici un tuto qui explique très bien la méthode du feuilletage ordinaire :
J’espère que ce gâteau ravira vos papilles autant que les miennes. En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous et dites-moi quel est votre gâteau préféré ! Moi, c’est déjà fait !
Sources : Recette : inspirée par culture-crunch.com Origine du mille-feuille : devenirpatissier.fr Vidéo : devenirpatissier.fr Images : collection personnelle
Nous savons tous que « l’effet papillon » est matérialisé par une chaîne d’événements qui se suivent les uns les autres et dont le précédent influe sur le suivant. Peut-on assimiler la généalogie à cette théorie ? Cela m’est apparu comme une évidence en examinant le graphique de la descendance de mon ancêtre breton, Yves STEUN, sur Hérédis.
La majeure partie de mon papillon est originaire de Ploujean, petite commune du Finistère, officiellement rattachée à Morlaix depuis le 19 février 1959.
A la tête de mon papillon se trouve YvesSTEUN, honorable Sosa 7328, 7352, 7368 et 7408 à la 13e génération. Il est né vers 1570 et décédé le 21 janvier 1632 à l’âge d’environ 62 ans. Il a épousé Janne GUEGUEN, Sosa 7329, 7353, 7369 et 7409, vers 1600. Je leur connais trois enfants dont Guillaume et Jean qui ont la particularité d’être, également, mes ancêtres directs révélant ainsi plusieurs implexes.
Guillaume STEUN, Sosa 3664, est né vers 1600 et est décédé le 12 juillet 1640 à environ 40 ans. Il a épousé Françoise GEFFROY, Sosa 3665 avant 1629. Je leur connais 4 enfants dont Pierre, Sosa 1832.
Jean STEUN est mon Sosa 3676,3684 et 3704. Il est né le 5 janvier 1603 et est décédé le 27 mai 1680 à 77 ans . Il s’est marié avec Marguerite JEFFROY, Sosa 3677, 3685 et 3705, le 10 novembre 1633. Je leur connais 5 enfants dont YvesSrSTEUN et FrançoisSTEUN qui sont aussi mes ancêtres directs.
Yves Sr STEUN, Sosa 1838 & 1852, est né le 6 août 1634 et est décédé le 23 octobre 1711. Il a épousé Marguerite HAMON, Sosa 1839 & 1853, née vers 1636, avant 1659, année de naissance de leur premier enfant. Je leur connais 10 enfants dont Catherine STEUN et Yves Jr STEUNqui sont également mes ancêtres directs.
Catherine STEUN est mon Sosa 919. Elle est née le 21 avril 1669 et est décédée le 9 octobre 1710. Elle a épousé Allain BERRIC, le 1er août 1695. Je leur connais 6 enfants dont Jaquette BERRIC, Sosa 459.
Yves Jr STEUN, est mon Sosa 926. Il est né le 7 février 1672 et est décédé le 12 décembre 1727. Il a épousé Catherine MEL, le 23 janvier 1702. Je leur connais dix enfants dont Barbe STEUN, Sosa 463. Comme son père avant lui, Yves Jr est lieutenant de milice-garde côte(cliquez), une charge incombant aux résidents des bords de mer ou d’estuaires jadis.
François STEUNest mon Sosa 1842, né le 22 juin 1647 et il est décédé après 1700. Il a épousé en premières noces, Perrine MEL, le 15 mai 1673. Je leur connais 3 enfants. Veuf, il s’est remarié avec Catherine ROLLAND, le 28 avril 1681. Je leur connais deux filles dont Jacquette STEUN, Sosa 921.
Cet arbre de descendance montre bien les liens de parenté depuis l’ancêtre commun. Chaque aile représentant une branche visible jusqu’à Louise Marie Elisabeth MORIN, ma grand-mère maternelle, Maman et moi, avec en rouge les implexes. Et comme on peut le voir, les implexes, c’est complexe. Ils démontrent surtout la volonté qu’avaient nos ancêtres à se marier entre membres d’une même famille ou affiliée, certainement, pour préserver leurs biens et dans le cas présent, dans une région (la Bretagne) qui est restée longtemps centrée sur elle-même. Mon papillon a quitté Ploujean à la génération 6 pour se poser à Garlan et Plouigneau avec les générations 7 et 8 et a continué sa route jusque dans le Calvados, à May-sur-Orne et Saint-Rémy, avec les générations 9 à 12.
Je termine mon billet avec cette citation : « Les papillons sont les héros tragiques de la nature. Ils vivent la plupart de leur vie en étant ordinaires. Et puis, un jour, l’inattendu se produit. Ils jaillissent de leurs cocons dans un flamboiement de couleurs et deviennent tout à fait extraordinaires…(Kelseyleigh Reber) Il aura fallu plus de quatre siècles et treize générations (jusqu’à moi) pour que cette métaphore s’applique à mon papillon généalogique.
En ce début d’année, Ma Cuisine Ancestrale vient à la rescousse de tous ceux qui ont le moral dans les chaussettes et leur propose une recette régressive à souhait… une recette « doudou » qui a le pouvoir de nous ramener en enfance (c’est mon cas) et de nous faire oublier, le temps de sa dégustation, la morosité ambiante.
Suivez-moi au pays d’Auge pour y découvrir un dessert au nom étrange, la Teurgoule, dont l’histoire remonte au XVIIIe siècle.
En ce temps-là, la Normandie était une région céréalière. La population se nourrissait essentiellement de bouillies à base de blé, d’orge, d’avoine ou de sarrasin. Mais, la météo capricieuse (on ne parlait pas encore de réchauffement climatique) influençait ce que nos ancêtres mettaient dans leur assiettes. Parfois, la disette s’installait et ce ne sont pas les processions religieuses et encore moins l’interdiction de la libre circulation des grains d’une région à l’autre qui arrangeaient les choses.
En 1757, lors d’une crise alimentaire sévère, il a fallu faire face au déficit des vivres pour éviter les révoltes frumentaires et les émeutes conséquentes dues à la disette. C’est alors que François-Jean ORCEAU DE FONTETTE (1718-1794), Intendant de la Généralité de Caen est intervenu en faveur des plus pauvres.
Depuis 1756, le royaume était en guerre contre les anglais ; une guerre qui a duré 7 ans (1756-1763). En mer, les corsaires normands faisaient la chasse aux navires marchands ennemis. Les briks anglais capturés étaient délestés de leurs denrées provenant desIndes et du Nouveau-Monde : cannelle de Ceylan, riz de Caroline, sucre de Virginie, etc… François-Jean ORCEAU DE FONTETTE eut l’idée de racheter ou de confisquer les cargaisons de riz dérobées pour palier au manque de nourriture. Dans la Généralité de Caen, une grande campagne a, alors, commencé pour faire accepter cette denrée exotique. Les cuisines de l’Intendant ont servi de laboratoire pour accommoder le riz. On y a mis au point une bouillie parfumée avec des épices. Les recettes et les méthodes étaient diversifiées et elles étaient, ensuite, placardées. Les curés, responsables des paroisses, étaient chargés de distribuer le riz et ses recettes.
Mais d’où vient le nom étrange de Teurgoule? En normand, la goule, c’est la gueule, la bouche… Avoir de la goule, c’est être gourmand et à part la terrinée qui renvoie au mode de cuisson, il existe moult synonymes : teurgoule, tourgoule, torgoule, tergoule… mais, toujours avec la goule
Le terme pourrait signifier « qui tord la bouche » ou « qui fait faire la grimace »… parce que nos ancêtres se précipitaient pour avaler cette bouillie trop chaude ou trop roborative, parce que les grains de riz n’avaient pas atteint l’onctuosité des grains d’aujourd’hui ou parce que la cannelle retournait la bouche à cause de sa saveur jusque là inconnue… Quelque soit la raison, ce dessert a su marier le bon lait normand, le riz et la cannelle et a su s’implanter, particulièrement dans le Calvados, et il fait aujourd’hui partie du patrimoine normand.
Autrefois, la teurgoule était cuite dans le four des boulangers après la fournée. Elle mijotait ainsi pendant plusieurs heures sur le reste des braises.
Note : J’ai fait cuire ma terrine à 160°– On peut remplacer la cannelle par de la vanille en poudre, du chocolat, du caramel ou encore du Calvados.
Si vous avez de la goule, sachez que la Teurgoule est encore meilleure accompagnée d’une tranche de Fallue(cliquez pour découvrir la recette)
J’espère que cette recette réconfortante vous mettra du baume au coeur en attendant les jours meilleurs. Et d’ici, notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😉
Sources: Origine : La Teurgoule, une histoire de corsaires – Annie de GERY Recette : Confrérie de la Teurgoule et de la Fallue en Normandie – Honfleur Images : Collection personnelle