ChallengeAZ… Abbé…

Bonjour ami lecteur ! Je suis la grand’malle aux ancêtres d’Evelyne et je vais la coacher tout le long du ChallengeAZ.
Mais, chut… elle ne le sait pas !

Vite, vite…Evelyne, presses-toi de soulever mon couvercle de vieille malle ! Mes douleurs me l’interdisent
Alors par quoi, commences-tu ?

A comme Abbé… Le challenge débute de manière spirituelle !

Cesse tes sarcasmes… Sinon je referme immédiatement ton couvercle !

Grâce aux archives, parfois originales, de Philippe HANYS (voir Avant-propos), je vais découvrir quelques pans de la vie de mes grands parents paternels et des habitants de Gizy.

Gizy est un village axonais qui se situe à environ 12 kms à l’est de Laon, dans un plaine propice à la culture des céréales.
Ses habitants se nomment les Gizyciens, Gizyciennes ou Gizyacois, Gizyacoises.
En 1906, le village recensait 610 habitants. Aujourd’hui, il recense environ 672 habitants.

Document Mairie de Gizy – Situation géographique

Un des personnages incontournable du village est le curé.
A Gizy, il s’agit de l’Abbé Charpentier, curé entre 1908 et 1924, qui a connu mes grands-parents et qui les a accompagnés dans les grands moments de leur vie.

Extrait document Philippe HANYS

Je te rappelle que je n’ai pas connu mes grands-parents et que je ne possède aucun document les concernant, hormis deux petits portraits.
Jules & Octavie ont vécu à Gizy entre 1907 et 1923 (année du décès de ma G.M).
Mais, mon grand-père y est sans doute demeuré jusqu’à son second mariage en 1928.
Ils ont eu 13 enfants et les quatre derniers, dont mon cher papa, sont nés à Gizy entre 1907 et 1911.

Fichier personnel Généanet

L’Abbé Charpentier tenait sa paroisse de manière organisée et rigoureuse comme le précise sa petite biographie.
Pour preuve, Philippe m’écrit : –
« Ce brave curé tenait à jour une liste des habitants, rue par rue,  afin de collecter «  au mieux «  les deniers du cultes ».

Avec ce registre, j’apprends que la famille a résidé Rue de la Gare (actuellement rue de la Poste) entre 1913 et 1914 et Grande rue, entre 1919 et 1922.
Elle n’a pas contribué aux deniers du culte en 1913, 1914 et 1919 et elle a offert 0,50 Fr en 1920,
0,50 Fr en 1921,
1,50 Fr en 1922.
Il n’y a pas eu de collecte de 1915 à 1918.

Document Philippe HANYS -Registre du denier du culte 1913-1914
Document Philippe HANYS -Registre du denier du culte 1919 à 1922

– Et bien dis-donc, félicitons l’abbé qui recensait ses ouailles et qui tenait une Sacrée comptabilité !

-Je te trouve bien irrévérencieuse !

Moi… mais non, voyons… !
Tu peux remercier l’Abbé Charpentier pour avoir tenu ce registre.

Sans cela, tu ne saurais pas où résidaient tes grands-parents.
A demain avec la lettre B

#ChallengeAZ… Avant-propos…

Psst… Evelyne ! C’est moi, ta grand’malle aux ancêtres, celle que tu utilises pour le #challengeAZ ! Il serait peut-être temps de m’ouvrir et de te mettre au travail, le 1er novembre approche !
Soulève le couvercle… Il fait noir là-dedans ! On n’y voit rien !
Et puis, quel désordre ! Comment veux-tu t’y retrouver entre les dizaines de #Généathèmes, les précédents
#ChallengeAZ, les recettes de #MaCuisineAncestrale et les #RDVAncestral, ces fameuses rencontres où les ancêtres attendent impatiemment qu’on leur donne la parole.
Pas étonnant que tu te plaignes auprès de tes amis généablogueurs en disant que ton neurone est en mode « off » !

-Oh, non !… Mon imagination me joue encore des tours, voilà que ma malle parle.

Oui, je te parle parce que tu me sembles inerte ! Qu’attends-tu pour rédiger tes
billets ! As-tu un thème, au moins ?


– Oui et non !

C’est une réponse de normand !

– Ha, ha, ha.. très drôle ! Non, c’est une réponse de Picard !
Il y a quelque temps, Philippe HANYS, passionné d’histoire et habitant à Gizy, le village de naissance de mon père m’a contacté via Ciel ! Mes aïeux.
Nous avons échangé par courriels et il m’a confié plusieurs archives sur la commune.
Avec son autorisation, je pense les présenter lors de l’édition 2020 du #challengeAZ… J’ignore encore si je couvrirai toutes les lettres, mais je vais essayer !
Contente…!

Oui, il n’y a plus qu’à… ! Et laisse aller ton imagination !… Tu verras, tout ira bien…! Bon, je me tais, mais je reviens le 1er novembre pour te lire !

-C’est cela ! A bientôt !



Le bois des amoureux…

Manoir de Coatserho – Ploujean-Patrimoine

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

J’ai besoin d’évasion et pour ce #RDVAncestral, mes rêveries m’emmènent vers le Ponant, dans le Finistère…

Nous sommes le 26 octobre 1716 et j’arrive devant le manoir de Coatserho situé à Ploujean, à proximité de Morlaix.
Le manoir est une bâtisse ancienne autrefois appelée « Coasterhou », ce qui veut dire « bois des amoureux « .
Une jeune fille m’attend devant la porte d’entrée.

Bienvenue !… Entrez ! Je vous attendais…
Il faut nous dépêcher… Il reste peu de temps avant le mariage et il y a encore tant à faire !

Nous traversons plusieurs pièces, empruntons un escalier de pierre puis, nous pénétrons dans un boudoir attenant une chambre à coucher. Une robe brodée et ses accessoires sont étalés sur le lit.

Qu’attendez-vous… Aidez-moi à me vêtir, le temps presse !

Je la regarde, interloquée !

Vous vous méprenez ! Je ne suis pas là… pour cela !
Je suis venue car je souhaite écrire mon histoire familiale… Je pense que vous appartenez à ma parentèle.
Serait-il possible que vous confirmiez mon pressentiment !
En contrepartie, je veux bien vous aider à vous préparer…


Mais, qu’est-ce qui me prend à vouloir jouer les soubrettes ! Je m’épate moi-même, mais il est trop tard pour revenir sur ma proposition.

La demoiselle s’installe devant sa coiffeuse tout en m’observant dans son miroir.

– Que voulez-vous savoir ?

– Tout ! lui dis-je,

Je m’approche d’elle… c’est une jeune fille d’une vingtaine d’année. Elle est si jeune… Que pourrait-elle me dévoiler sur sa vie et celle de ses ancêtres ?

-D’accord, ne perdons pas de temps, répondit-elle !
Je me nomme Marguerite DU PLESSIX, Demoiselle de Kertanguy. J’appartiens à la noblesse de ce pays
.
Je suis née le 21 juin 1696 à Garlan mais, j’ai grandi, ici même dans le manoir familial.
Mon père, Charles Martel DU PLESSIX, Sieur de Kertanguy et écuyer, a épousé en 1694, ma mère, Claudine GUYOMARC’H, alors jeune fille roturière de la paroisse. Ils ont eu deux enfants, moi-même et Jean. Mon frère est mort en bas âge, me laissant seule héritière.
Mon père est également né ici en 1655, mais ses lointains ancêtres étaient originaires de Navarre et proches d’Henri IV.


Elle parle et je l’aide à revêtir sa robe de mariée.

-Je partage avec Aliénor d’Aquitaine, Reine de France et d’Angleterre et mère de trois rois, quelques 27 liens de parenté. J’admire cette aïeule qui a sans cesse sillonné l’Europe pour préserver la paix.
Plus près de moi, mon grand-père paternel, François DU PLESSIX, est décédé subitement, en 1659, en se rendant à la foire de Guingamp. Il s’était marié en 1642 à Renée de Lanloup avec qui il a eu 13 enfants, mais tous n’ont pas été baptisés.
On suppose alors que le curé posa ses conditions à l’inhumation de mon grand-père dans l’église. Ma grand-mère, fille de l’ancien serviteur d’Henri IV, dut se soumettre … Du coup, mon père âgé de 4 ans et deux de ses frères ont été baptisés ensemble « pour urgente nécessité », le dimanche suivant l’inhumation de mon grand-père.


Tout en écoutant son récit, je m’applique à lacer les jupons, le corset… Heureusement que les tenues vestimentaires ont évolué… pensé-je ! Quel travail !

De son côté, Marguerite continue son récit.

– Mon arrièregrand-père, Claude de Lanloup, était un des cent gentilshommes de la chambre d’Henri IV.
Quant à mon trisaïeul, Yves de LISCOËT, calviniste et maréchal de camp de ce bon roi Henri, mourut en combattant les espagnols à Crozon. Il était un farouche ennemi de La Ligue. Il perdit sa main droite lors du siège de Carhaix.
Voilà, je vous ai tout dit !


Surprise par ses révélations toutes romanesques, je reste silencieuse quelques instants, puis je m’aventure à lui demander :

-Et aujourd’hui, vous vous mariez ! Puis-je savoir qui est l’heureux élu ?

– L’aristocratie voyait en moi un bon parti, mais mon mariage est une mésalliance comme l’union de mes parents.
J’épouse l’homme que j’aime… Il se nomme Ollivier MORVAN, un honnête propriétaire cultivateur, lieutenant de la milice paroissiale.

-Je sais qui est Ollivier,
répondis-je,
Nous avons des ancêtres communs, Allain MORVAN & Perrine GARION. Ils sont mes très lointains ancêtres directs puisqu’il me faut remonter 12 générations et Ollivier est un de leurs arrière-petits-fils.
Il descend de leur fils aîné, Ollivier, son grand-père, né en 1626, et je descends

dYves, son frère, né en 1635.

-Nous appartenons donc à la même famille, convenons-nous toutes deux, étonnées et ravies.

Je finis d’ajuster la robe et je fixe la coiffe en dentelle dans ses cheveux relevés en chignon.

-Je vous remercie de m’avoir aidée à me parer pour la cérémonie. Je suis fin prête.
Désirez-vous m’accompagner ? Je vous présenterai mes parents ainsi que la famille !

-Vous êtes une ravissante mariée ! Je vous souhaite beaucoup de bonheur !

Se marier en octobre est de bon augure, vous pouvez me croire !

Ce moment d’intimité avec Marguerite me ramène à mes propres souvenirs… Nous nous dirigeons vers les pièces de réception du manoir.
Un groupe de sonneurs annoncent les invités au son des bombardes et des binious. Les festivités peuvent commencer !

Ollivier et Marguerite regardent sereinement vers l’avenir.
L’avenir tient dans leur nombreuse descendance… Ils auront treize enfants.
Cependant, leur dernière née sera baptisée le jour du décès de son père, le 16 août 1739.
Marguerite, Dame de Kertanguy, s’éteindra le 15 octobre 1747 dans son manoir.

A la fin de mon rêve éveillé, des recherches plus approfondies me révèleront qu’Elisabeth II, Reine d’Angleterre ainsi que S.A.S Albert II, prince souverain de Monaco possèdent également des liens de parenté avec Marguerite DU PLESSIX, dernière héritière des Seigneurs de Coatserhou…
Alors, faut-il penser que j’appartiens aussi à leur parentèle ! Je n’ose le croire !

Aujourd’hui, le manoir de Coatserho existe toujours. Il est la propriété de François de Beaulieu et il a fait l’objet d’une importante restauration entre 2010 et 2011.

Sources :
Ploujean Patrimoine – Hervé TEURNIER, un de mes cousins à la mode de Bretagne – que je remercie pour tout son travail réalisé sur Ploujean et son histoire.
Image : Manoir de Coatserho- Ploujean-Patrimoine






#MaCuisineAncestrale… Le michon…

Collection personnelle

En octobre, nous partons en Bretagne… Vous voyez, ce petit coin de terre où les pommiers fleurissent la campagne et où le beurre « salé » est roi.

Autrefois, les pommes dont les différentes espèces étaient nombreuses se consommaient cuites sous forme de « pommé » (compotée cuite pendant 6 à 8 heures) ou garnissaient les desserts.

Parmi ces desserts, il en existait un appelé « michon ». Aujourd’hui, ce plat semble complètement tombé dans l’oubli !

« Michon » est l’équivalent masculin de « miches » ou « michottes » qui veut dire « petits pains ronds », plus ou moins épais.
N’allez rien imaginer d’autre ?…

En Bretagne, le « michon » était confectionné dans une poêle ronde pouvant aller dans le four.

Certes, cette recette n’est pas faite pour le régime, mais n’oublions pas que nos ancêtres avaient besoin de plats réconfortants après une dure journée de labeur. De plus, ce dessert se réalise très rapidement.

En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !



Sources :
Le grand classique de la cuisine bretonne – Jacques Thorel – Editions Ouest-France
Photo : collection personnelle



La fillette et la comète…

Dessin de la comète de 1811, par Mary Evans – vaonis.com


Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

Nous sommes en septembre 1811 et j’ai rendez-vous avec mon Sosa 19, Ursule Adélaïde BRASSELET en Picardie.

Je l’aperçois alors qu’elle quitte la maison de ses parents, Jean-Baptiste, scieur de long et Geneviève LAMBERT à Brayes-en-Laonnois, un petit village axonais.

C’est une fillette âgée de 7 ans, aînée d’une fratrie de trois enfants. Geneviève, leur mère, est décédée, il y a un peu plus d’un mois, le 16 août.
Ursule Adélaïde a beaucoup pleuré mais, on lui a dit qu’elle avait atteint l’âge de raison… Donc, à présent, elle doit sécher ses larmes et elle doit travailler.

Ursule Adélaïde, descendante de vignerons et de tonneliers, est placée comme domestique.

– Bonjour… me permets-tu de t’accompagner un moment, lui dis-je doucement.

Elle me regarde et je lis dans ses yeux tant de tristesse que les miens se remplissent de larmes. Je fais un gros effort pour les retenir.
Elle est encore si petite, si frêle…
Nous marchons côte à côte, silencieuses, sous un soleil de plomb.
Nous traversons les coteaux recouverts de vignes où les raisins gorgés sont pleins de promesse.

Je fouille dans mon sac et sors des petits gâteaux.
– C’est moi qui les ai confectionnés ! dis-je en souriant
En, veux-tu ?
Ursule Adélaïde accepte mon cadeau et mange en m’observant… Peu à peu, elle semble moins réservée.
– Comment t’appelles-tu, dit-elle en croquant un biscuit ?
– Je m’appelle Evelyne… Je viens de loin, de très loin… Nous sommes parentes…
Je sais que tu as du chagrin et que ta maman te manque énormément… J’aimerai tant t’aider et te voir sourire.

Nous marchons longtemps en faisant connaissance et nous arrivons, à la nuit tombée, devant la maison des maîtres d’Ursule Adélaïde.
Au-dessus de nos têtes, Vénus, l’étoile du berger scintille et des milliers d’autres étoiles brillent peu à peu… Tout à coup, une comète traverse la voûte céleste traînant, derrière elle, sa longue chevelure lumineuse.

Ursule Adélaïde glisse sa main dans la mienne et la serre.
– N’aie pas peur ! Tu ne crains rien ! Regarde, c’est magnifique, lui dis-je, éblouie.
C’est une grande chance de voir un si beau spectacle !

Autour de nous, les adultes sont moins enthousiastes. Superstitieux, ils voient dans cette bizarrerie un mauvais présage annonciateur de calamités… sans doute la fin du monde !

Je les rassure :

– Non, ce n’est pas la fin du monde… Il s’agit simplement d’un phénomène astronomique !
En mon for intérieur, je pense :
-Sinon, je ne serai pas là à écrire ce texte…

Je regarde Ursule Adélaïde tendrement. Notre rencontre s’achève tandis que la comète disparait dans la nuit. En guise d’adieu, je lui confie un secret:

– Quand tu auras de la peine, regarde un ciel étoilé ! Chaque étoile est l’âme d’une personne que nous avons aimée. Ta maman est parmi ces étoiles et veille sur toi !

Courageuse et rassurée, Ursule Adélaïde me sourit, m’embrasse et s’éloigne.
Je la regarde entrer dans sa nouvelle maison tout en songeant à sa vie future.

Jean-Baptiste, son père, se remariera et aura trois autres enfants dont deux mourront en bas âge.
Le 27 octobre 1829, âgée de 24 ans, Ursule Adélaïde épousera Etienne André COULON, Sosa 18, un berger tisserand. Ils auront quatre enfants.
Jean-Baptiste décédera, deux ans plus tard, en 1831.
Ursule Adélaïde rejoindra les étoiles à 69 ans, le 27 octobre 1873, à Samoussy (02).

A leur tour, les vignes des coteaux laonnois disparaîtront avec la Première Guerre Mondiale.

En attendant, demain, les raisins seront récoltés, le vin coulera à flot… Ce sera un bon cru !
1811 restera dans les annales comme une année viticole exceptionnelle autant en quantité qu’en qualité en Europe.

La Grande comète de 1811 (C/1811 F1) est une comète qui fut découverte par Honoré Flaugergues, astronome amateur et juge de paix, à Viviers en Ardèche, le 25 mars 1811. Visible pendant 9 mois à l’œil nu, et 17 mois avec instruments, elle est restée associée à une année d’excellents vins  en Europe.
Elle est aussi nommée la comète de Napoléon.
En Europe, les caractéristiques extrêmement spectaculaires de la comète ont profondément marqué les contemporains. Sa conjonction avec une vague de chaleur inédite a suscité des inquiétudes de fin du monde, dont on trouve des échos dans la littérature de l’époque, même beaucoup plus tard, et dans des ouvrages aussi inattendus que par exemple la Physiologie du goût de Brillat-Savarin, pourtant publiée seulement en 1825, soit 14 ans plus tard. Par la suite, Léon Tolstoï la décrit dans Guerre et Paix comme un présage de mauvais augure.
(Source : Wikipédia.fr)

#MaCuisineAncestrale… La tarte au me’gin…

En septembre, ma cuisine ancestrale visite le pays messin et s’exerce au patois… La tarte au me’gin… ou en français, la tarte au maugin est la sœur de la quiche lorraine en version sucrée.
Comme pour la quiche, on utilise une migaine (un mélange d’œufs battus et de crème fraîche dans lequel on ajoute du fromage blanc)
Traditionnelle dans les pays germanophones depuis le moyen-âge, la tarte au maugin provient probablement des lorrains franciques au contact desquels le pays messin a toujours servi de transition entre le monde germanophone et la sphère romane de Lorraine.
Cette spécialité fromagère porte différentes appellations selon l’endroit et les familles :
– Tarte de Metz ou tarte messine
– Tarte de meugé (tautch’e de meugé) dans le massif vosgien
– Migaine ou Migeaine (du nom de l’appareil qui la compose)
En langue francique, on la nomme :
– Käskuche
– Käsdard
– Käskouchen
– Kéiskuch

Voici la recette :

Composition CANVA


.

On peut également ajouter dans la préparation des mirabelles, des pommes, des poires…
J’ignore si la prononciation du nom est correcte mais, la dégustation, elle, est sans équivoque.

Dites-moi ce que vous en pensez et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

J’ai écrit ce billet hier : 10 septembre et il parait que j’ai une bougie de plus… 😏


Sources :
Recette : le-lorrain.fr
Photos : collection personnelle
Histoire : wikipédia.fr

#MaCuisineAncestrale… Les croquants aux amandes…

Collection personnelle

Il y a le ciel, le soleil, la mer… et le mercure qui grimpe, qui grimpe…
Ça chauffe et allumer le four demande un certain courage…

Alors, allais-je abandonner la recette du mois d’août ?… Mais non, bien sûr…!

Malgré la chaleur, #MaCuisineAncestrale vous propose une recette typiquement provençale avec ces croquants aux amandes aussi appelés croquets ou casse-dents (lou cacho dènt en provençal)

L’origine de ces biscuits remonterait au 17e siècle, sans toutefois être clairement identifiée. Ils sont fabriqués dans tout le sud de la France mais également en Corse et sur le pourtour méditerranéen.
Chaque cité, dont ils sont la spécialité, possède sa propre recette en y ajoutant des olives comme à Carpentras, du citron comme à Nîmes ou encore du miel comme à Marseille, mais aussi des noisettes, des oranges ou des raisins.
Ici, je vous propose la recette de base :

Composition CANVA

Cette double cuisson me rappelle l’étymologie du mot biscuit… Bis-cuit = cuit deux fois ! Une cuisson inventée par les marins au Moyen-Age lors de leurs longs voyages pour une meilleure conservation.

Si les croquants aux amandes entrent dans les treize desserts de Noël, ils se dégustent aussi tout au long de l’année.
Ils se conservent au moins quatre mois dans une boîte en métal… enfin, si vous n’êtes pas gourmands.

Allez, je vous quitte… Mes p’tits loups m’appellent… C’est l’heure de la baignade.
Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !



Sources :
Recette : You tube – Chef Sylvain
Origine : notreprovence.fr
Image : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La brioche de Riom…

Lors du salon virtuel de généalogie du 27 juin, S….., généalogiste réputée et gourmande m’a demandé une recette de brioche…

Et, c’est Margaridou, ma cuisinière auvergnate préférée, qui m’a soufflé une de ses recettes.

– Lorsque tu rendras visite à tes cousins, passes à Riom* m’a-t-elle dit … Là-bas, on réalise une brioche mousseline très fine ! Mais, attention… cette brioche demande à la cuisinière de ne pas être du genre de ces étourdies qui ne savent pas, le matin, ce qu’elles feront à quatre heures ou le soir…

C’est indéniable, Margaridou ne mâche pas ses mots, mais elle a le cœur sur la main… puisqu’elle m’a confié sa recette, que voici :

Composition Canva

Margaridou ajoute :
– « La brioche doit être tendre et moelleuse, d’un beau jaune qui sent bon, au milieu d’une croûte ferme.
Si on prépare cette brioche à l’avance, il faut la faire tièdir avant de la servir.
« 

– « Autrefois, cette brioche était une pâtisserie bourgeoise. On la servait le matin avec du chocolat au petit déjeuner d’un invité de marque, à quatre heures avec le thé, dans la soirée avec un verre de vin mousseux que l’on prenait au retour du théâtre.« 

S….., j’espère que cette recette assouvira ta gourmandise 😀

Je laisse Margaridou tout en la remerciant et en lui promettant de revenir la voir…
Et comme il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte, je vous dis, également :
-Régalez-vous en attendant notre prochain rendez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


*Riom se situe au nord du département du Puy-de-Dôme, à 15 kms de Clermont-Ferrand.

Sources :
Margaridou – Journal et recettes d’une cuisinière au pays d’Auvergne – Suzanne ROBAGLIA – Editions Créer
Images :
RIOM – Détours en France – Pinterest
Brioche = Collection personnelle

La mort de Charles NOIRON…

Eglise Mortiers – Image Mireille Grumberg – Communes.com

A l’occasion du #SalonVirtuelGenealogie, Geneatech propose un jeu, le #Defi2706 . Il s’agit de raconter en #100mots, un événement de notre généalogie qui s’est déroulé un 27 juin
Je relève le défi… Et en 100 mots, je vous raconte le décès de Charles NOIRON, Sosa 168 :

Ce vingt-sept juin mil sept cent soixante-dix (27/06/1770) à Mortiers, petit village du Laonnois, dans l’Aisne, la cloche de l’église sonne le glas.
La nuit dernière, l’Abbé Mignot a assisté Charles NOIRON, mourant, et, lui a administré les saints sacrements.
Âgé de quarante-huit ans, valet de charrue chez Antoine THOMAS et veuf de Marie MORET, Charles s’est éteint vers minuit et demi.
Il est inhumé en présence de ses quatre enfants, de ses parents et amis.
Jean-Charles, son fils aîné, manouvrier ; Jacques RICHE, son beau-frère, manouvrier et Pierre MORET, tisserand, son oncle, signent l’acte.

Où est l’acte de décès de Maria ?

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres…

Ce matin, je me réveille fatiguée… La nuit fut mouvementée !

Tout a commencé hier soir alors que je cherchais un acte de décès.

Ma quête a duré toute la soirée jusque tard dans la nuit… Me suis-je endormie devant l’ordinateur, je ne saurai le dire précisément…
Toujours est-il qu’à mon réveil, je me suis retrouvée au milieu d’un décor surréaliste et baroque…
Imaginez une immense bibliothèque aussi grande qu’une cathédrale. Les murs sont recouverts d’étagères du sol au plafond et une multitude d’échelles y sont adossées. Sur les étagères, des registres poussiéreux défilent, entrent et sortent sur des rythmes cadencés !

Au milieu de ce tohu-bohu, j’entends des murmures venus d’ailleurs : des babillements de nouveaux-nés, des cris de joie et des « Vive les mariés », des plaintes et des pleurs autour de ceux qui disparaissent !
Imperturbables, les registres des tables décennales surveillent les va-et-vient et enregistrent scrupuleusement chaque événement.

L’un d’eux particulièrement défraîchi et usé par le temps m’aperçoit et s’approche en claudiquant. Sa couverture couleur cramoisie part en lambeaux, une toile d’araignée lui sert de couvre-chef… Il marmonne à travers une moustache composée de fils cotonneux et de débris et me demande ce que je fais parmi eux !

– J’ignore comment je suis arrivée là !… Voilà des mois, pour ne pas dire des années que je cherche l’acte de décès de mon aïeule, me plaignis-je ! Pouvez-vous m’aider ?

Il me répond d’une voix rauque :
– Crois-tu que nous n’avons que cela à faire ? Vous autres, les généalogistes, êtes toujours à la « recherche de »… Si nous devons faire le travail à votre place, où allons-nous ?… lance-t’il en expulsant un nuage de poussière et en tenant ses pages décousues !

Mais, ne vous fâchez pas, enchéris-je ! Vous êtes les mieux placés pour me répondre ! Sinon à quoi, servez-vous ?

A quoi, servons-nous ? Elle est bien bonne, celle-là, vocifère t-il ! Notre travail est d’enregistrer et non de chercher ! C’est à toi de chercher et si tu es incapable de le faire… Fiche le camp d’ici, tu nous fais perdre notre temps !

Etes-vous toujours aussi bougon ? dis-je un rien moqueuse… Je pensais naïvement que vous étiez bien aise que les généalogistes, consultent vos pages jaunies et vous évitent ainsi l’oubli !

– Argh…! Que veux-tu exactement ?

– Ah, voilà qui est mieux ! Je ne trouve pas l’acte de décès de Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE, mon Sosa 31…
Il doit bien se trouver quelque part dans tous ces registres !

Dois-je vous rappeler qu’elle est née le 20 mars 1850, à May-sur-Orne dans le Calvados, de François Exupère et de Victoire LAQUAINE, ses parents.
Le 10 mars 1869, à 18 ans, orpheline de père et de mère, elle épouse Ferdinand Alphonse « Henri » FOUQUES, un carrier. Ils ont six enfants.
Henri décède le 5 mars 1885 à May-sur-Orne à l’âge de 35 ans.
En novembre 1886, Maria accouche d’une petite fille née d’un père inconnu. L’enfant ne vit pas et décède en janvier 1887.
Le 26 août 1903, elle épouse, en secondes noces, Auguste Honoré LEBOUCHER, à Fontenay-le-Marmion, une commune limitrophe de May.
Auguste disparaît, à son tour, le 9 janvier 1907 à Fontenay-le Marmion. Maria a alors 57 ans et signe l’acte de décès.
A partir de là, j’ignore ce qu’elle est devenue…


J’ai consulté les tables décennales de May et de Fontenay en ligne jusqu’en 1942. A cette date, Maria aurait eu 92 ans… Je n’ai rien trouvé.
J’ai regardé également les registres de Caen pensant qu’elle était peut-être décédée à l’Hôtel-Dieu… Là encore, je n’ai rien trouvé.
J’ai envoyé un courriel à la mairie de May mais, je n’ai pas eu de réponse.
J’ai également consulté les recensements de population sans succès.


– As-tu suivi la piste des enfants, peste t-il ?

– Oui, bien sûr !
Sur ses 6 enfants :
– Trois sont décédés avant 1907, date à laquelle je perds sa trace.
– Un quatrième meurt en 1914 à Saint-Rémy sur Orne . L’acte de décès précise qu’il ignore ce qu’est devenu la mère.
– Deux autres ont émigré dans les Côtes d’Armor, l’un vers 1892 à Pléherel et le second après 1904 à Goudelin (date de décès de sa première épouse à Fontenay le Marmion). Les tables décennales en ligne s’arrêtent en 1905.


Maria semble s’être volatilisée, à moins qu’elle ait vécu à un âge très avancé auquel cas les archives ne sont pas encore accessibles sur la toile.

– Comment veux-tu que je le sache ! Je ne suis pas devin ! As-tu demandé à tes amis « généablogueurs » s’ils avaient des suggestions à te soumettre pour rechercher l’acte de décès de ton ancêtre… Après tout, vous êtes connectés toute la journée, ils peuvent sans doute t’aider !

– Rrro… Non, je n’ai rien demandé… Dites, l’amabilité n’est pas votre première qualité !

– Je te rappelle que toutes les archives ne sont pas « en ligne » comme tu dis ! Il faut aussi se déplacer pour chercher parmi tous les documents mis à votre disposition
.
Je t’autorise à consulter les registres mais, je te le répète, ne compte pas sur nous… Tu dois chercher seule ! Après tout, c’est ton travail !

J’ai compris le message, répondis-je, contrariée…

C’est ainsi que j’ai passé la nuit à chercher l’acte de décès de Maria… sans
succès !
Ne pouvant espérer aucune aide de la part de Monsieur Grincheux… avez-vous des idées à me proposer pour m’aider à trouver l’acte de décès de
Maria ?…
En attendant, excusez-moi mais, je vais dormir, ce #RDVAncestral m’a
épuisée

EPILOGUE :

Hier après-midi, le billet de ce #RDVAncestral a reçu une fin heureuse puisque l’acte de décès de Maria a été trouvé.
Tard dans la soirée, je décidais donc de retourner rendre visite à Monsieur Grincheux en appliquant le même principe que la veille…

Il était, là, à son poste, l’air plus renfrogné que jamais…

-Encore toi, cria t-il, que fais-tu ici puisque tu n’as rien trouvé hier ?

Effectivement, je n’ai rien trouvé mais, Marielle, elle, a trouvé. je tenais à vous en faire part afin de mettre vos archives à jour !

Il ironisa :
Ah, tu vas nous apprendre à faire notre travail, maintenant ! Nos archives sont à jour que je sache !
Qui est cette Marielle ? Est-ce l’autrice DE PEN HARDEN A PEN BIZIEN… Celle qui voit et qui parle avec ses ancêtres !

Il commençait à me chauffer les oreilles, Grincheux…

En quoi cela vous dérange t-il que Marielle parle avec ses ancêtres ? Après tout, que faisons-nous, actuellement… Et vous, vous n’avez rien d’humain… toc…

Je continuais ma phrase sans lui laisser le temps de rétorquer…

Et bien, Marielle a trouvé l’acte de décès de Maria grâce aux relevés du Centre Généalogique des Côtes d’Armor.
Mon ancêtre est décédée à Dinan (22), le 04/04/1922 à l’âge de 72 ans.

Je suppose que veuve, elle a suivi Léopold Adrien Louis, son dernier fils vivant, veuf également, lorsque ce dernier a quitté la Normandie pour émigrer vers la Bretagne.
Seriez-vous assez aimable de bien vouloir en prendre note, au cas où d’autres descendants viendraient vous poser la question ? dis-je avec un sourire enjôleur !

Il ouvrit la bouche et avala la poussière qui lui servait de houppelande…

Finalement, vous me plaisez bien, toi et tes amis ! avoua t-il, radouci… Vous êtes une belle communauté… Grâce à vous, effectivement, toute cette bibliothèque vit ou revit de belles histoires familiales…

Mais, il y a un cœur qui bat sous cette couverture, pensé je ! Il m’a émue le vieux bourru !

– Je dois vous quitter, répondis je mais, si vous le voulez bien, je reviendrai vous voir pour d’autres recherches !

Merci à vous et à Marielle !

C’est ainsi que se termine ce #RDVAncestral… A très vite pour d’autres aventures !


Sources :
Image : Grande Bibliothèque Clementinum de Prague
A.D Calvados

Cercle généalogique des Côtes d’Armor