Il est revenu le temps des cerises… Et pour fêter cela, je vous emmène en Normandie, à Vernon dans l’Eure pour profiter de la douceur de vivre des bords de Seine. Vernon célèbre les cerises chaque année fin mai, début juin avec une foire aux accents moyenâgeux. Là-bas, on déguste le gâteau aux cerises de Tante Vernon ! Un gâteau idéal pour la fête des mères… J’en profite pour leur souhaiter une bonne fête en ce dimanche 💖
Pour réaliser cet excellent gâteau aux cerises :
Un proverbe dit : – « Si toute l’année, il y avait des cerises, Messieurs les médecins n’iraient plus qu’en chemise. » Et qu’il ferait bon vivre à Vernon ou ailleurs !
Prenez soin de vous et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !
Il a deux jours, je complétais une fratrie dans l’arbre de Mr et je trouvais un coupeur de poils… J’avoue avoir souri en découvrant ce terme ! Les métiers de nos ancêtres sont parfois aussi surprenants que les hommes qui les exerçaient…
Le coupeur de poils se nomme Charles ALIT et il est né le 27 novembre 1859 à Belleville (Seine). En ce temps-là, Belleville vit ses derniers moments de petit village au passé vigneron et maraîcher et réputé pour ses guinguettes. En 1860, l’urbanisation et la démographie de la capitale augmentant, Belleville est rattaché à Paris pour n’être plus qu’un quartier.
Charles ALIT est le fils de Pierre et de Antoinette TIVEYRA, résidant, tous trois, au 44, rue Planchat dans le 20e arrondissement. Ils exercent le métier de « coupeurs de poils ». La rue Planchat se situe entre Belleville et Charonne (village limitrophe de Belleville et rattaché en même temps que ce dernier à Paris)
Alors que les provinciaux montent à la capitale, Charles, 22 ans, descend en Auvergne, à Blesle en Haute-Loire, pour y épouser Elise ACHON, 19 ans, n° 4 sur 6 des enfants de Jean, négociant et de Anne CHASSANG. Jean est un descendant de Jacques ACHON, laboureur et de Jeanne ANDRIEUX, Sosa 64-65 de Mr. Le mariage a lieu le 7 octobre 1882 en présence des deux familles.
A ce stade de mon récit, il est temps de vous expliquer ce qu’est le métier de coupeur de poils… Ce n’est ni un coiffeur, ni un barbier… Que nenni ! Il s’agit d’un ouvrier qui travaille à la préparation des poils de différents animaux pour l’élaboration du feutre servant à la confection des chapeaux. J’ai trouvé sur le site Gallica Bnf, un livre intitulé « La hotte du chiffonnier » qui explique très bien le sujet, découvrez le chapitre concerné, ICI
Et les ouvriers les plus expérimentés en la matière sont auvergnats… CQFD !
Revenons à Charles… A partir de son acte de mariage, j’ai tenté de reconstituer son parcours professionnel…
Après les noces, Charles et Elise s’installent à Paris chez les parents de Charles. En juillet 1883, naît un garçon, Louis Antoine qui hélas décède en avril 1889. Le couple déménage, alors, dans le 11e arrondissement, au 62, rue Alexandre Dumas. Louise Octavie et Jeanne Eugénie y naissent le 30 avril 1891.
Peut-être Charles a t-il travaillé dans une couperie de poils qui se situe au 49 rue de Bagnolet, tout près de son domicile… Découvrez l’article fort instructif et en lien avec le mien de Denis COSNARD, un journaliste qui explore le Paris industriel.
Les mentions marginales sur l’acte de naissance de Elise ACHON indiquent qu’elle est décédée en 1947 à Montreuil (Seine), devenu Montreuil-sous-bois (Seine Saint-Denis) Mes recherches confirment que le couple et les jumelles résident dans cette commune en 1926 comme le montre les tables de recensements de cette année-là. Elise est nommée Julia. Charles est également inscrit sur la liste électorale.
A cette époque, Charles travaille chez C. et E. CHAPAL, une usine de pellerie, de couperie et de teinture mais, il est dit pelletier. Le pelletier est un artisan qui pratique le travail de diverses peaux d’animaux, pour le cuir ou la fourrure.
En renseignant le patronyme ALIT dans la bibliothèque Généanet, j’ai également trouvé ces trois lignes dans le Journal Officiel du 5 avril 1920. Charles, vice-président de la société de secours mutuel de la maison CHAPAL, est récipiendaire de la médaille de bronze qui récompense les services rendus à la mutualité. Cette médaille lui est remise par le ministère de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociale.
Charles est décédé après 1926 et avant 1931. Il n’apparaît plus dans les tables de recensements de 1931. Louise, l’aînée des jumelles, institutrice, décède en 1948 à Montreuil-sous-Bois, un an après Elise. Jeanne, la seconde, employée, disparaît à Blesle en Haute-Loire en 1967. Elles ne se sont, à priori, pas mariées.
A Montreuil, l’usine CHAPAL n’emploie plus de coupeurs de poils. Elle a fermée ses portes et s’est reconvertie en collectif d’artistes.
Ces recherches sur Charles, « coupeur de poils » m’ont permis de découvrir un métier insolite ainsi que le Paris de jadis d’autant que j’ai longtemps habité dans le 11e arrondissement tout près de l’endroit où résidait la famille ALIT sans connaître tout cela.
Sources : paris-atlas-historique.fr : histoire de Belleville et de Charonne Gallica-Bnf : La hotte du chiffonnier (5e édition) – Louis PAULIAN patrimoine.seinesaintdenis.fr : historique usines CHAPAL Des usines à Paris – blog de Denis COSNARD Généanet – Bibliothèque : J.O du 5 avril 1920 A.D Haute-Loire – Blesle A.D Paris A.D Seine saint-Denis – Montreuil-sous-Bois
Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres… Et comme en mai, on fait ce qu’il nous plait, j’y mêle également le #Geneatheme du mois proposé par Sophie de la Gazette des Ancêtres, sur les métiers d’art…
Covid-19 oblige, nous ne pouvons pas sortir sans être masqués… J’envisage de fabriquer mes propres masques en tissu en cherchant une idée originale pour les personnaliser. Une solution m’est apparue lors d’un de mes vagabondages nocturnes…
Direction la Normandie, May-sur-Orne à quelques kilomètres au sud de Caen.
J’arrive devant la maison de Marie-Magdelaine TOUCHET, l’épouse de Jean-François JEANNE, carrier, mes Sosa 124 et 125. Marie-Magdelaine a la cinquantaine bien sonnée. Elle m’accueille avec Honorine, la benjamine de la famille et toutes deux m’embrassent chaleureusement. Honorine va convoler dans quelques mois et quitter le nid familial… Un jeune cordonnier, Pierre ROCANCOURT, lui a volé son cœur. Colombe ORESME, l’épouse de Jacques, fils aîné de Marie-Magdelaine, Louise CINGAL et Victoire LAQUAINE, mon Sosa 63, futures belles-filles et futures belles-sœurs, sont également présentes et heureuses de me rencontrer.
Toutes cinq ont un point commun : elles sont dentellières.
Assises sur des bancs, leur carreaux à dentelle posé sur la table, elles se concentrent sur leur ouvrage… Nous parlons chiffons et futures noces, le cliquetis des fuseaux répondant joyeusement à chaque parole… Sous les doigts habiles, la Blonde de Caen prend vie doucement… C’est magnifique !
– Je suis venue vous voir car j’ai besoin de vos conseils !…
Je leur explique la situation sur le coronavirus et sur l’obligation de nous protéger en portant des masques… J’ai apporté un masque avec moi et je leur montre comment le porter.
– C’est affreux ! s’écrient-elles en chœur, épouvantées ! J’acquiesce et les rassure… Oui, ce masque n’est pas beau mais, en même temps, l’esthétisme n’est pas son rôle premier.
Victoire, ma future AAAAG.M, saisit le masque du bout des doigts.
–Nous allons t’arranger cela ! Un peu de dentelle devrait suffire à embellir, cette étrange chose !
Quelques instants plus tard, mon masque est transformé en un gracieux élément très « couture » ! Je m’extasie devant leur dextérité ! J’ajuste, à nouveau, le masque sur mon nez et ma bouche.
– Tu vas faire merveille ! s’exclament-elles en éclatant de rire !
– Oui, certainement et je vais faire des envieuses ! répondis-je en pouffant à mon tour.
Je félicite Honorine, Louise et Victoire pour leur prochain mariage et leur souhaite tout le bonheur du monde. Je leur explique qu’en 2020, les futurs mariés devront aussi porter un masque lors de la cérémonie… Oups !
– Pourquoi ne pas fabriquer un masque spécial « future mariée » tout en dentelle, lance Honorine, mi-sérieuse, mi-amusée ? – C’est une idée à creuser !Nous en reparlerons à ma prochaine visite… Oh, mais l’aube se lève… il est temps pour moi de vous quitter !
Je n’ose pas leur avouer que la mécanisation de la dentelle et surtout la Première Guerre Mondiale auront raison de la lumineuse Blonde de Caen. Les carreaux et les fuseaux seront relégués dans les placards.
Mon masque à la main, le vague à l’âme… je quitte la maison de Marie-Magdelaine, accompagnée par le tintement des fuseaux et par le bavardage de mes ancêtres.
Tout ceci, n’était qu’un rêve, évidement… Alors, je ne m’explique pas pourquoi, à mon réveil, j’ai trouvé un masque en dentelle sur ma table de nuit !
Vous ne me croyez pas ?
La généalogie nous entraînerait-elle dans la troisième dimension ? Finalement, j’ai un masque personnalisé !… Hum…Revenons à la Blonde de Caen avec son histoire :
Caen,
Côté Généalogie, voici les protagonistes de l’histoire :
Marie-Magdelaine TOUCHET (1788-1845) I Victoire LAQUAINE (1825-1859) I Maria Josephina Albertina Appolonia Valentina JEANNE (1850-?) I Zéphirine Pauline FOUQUES (1869-1898) I Louise Marie Elisabeth MORIN (1887-1937) I Maman (1916-1990) I Moi
Après des jours et des jours de confinement qui se suivent et se ressemblent…
« Mais, alors… dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un… » … (Lewis Caroll)…
…Chère Alice, dans le meilleur des mondes, je serai en Provence à câliner mes p’tits loups… Je leur raconterai l’histoire du Colombier, un gâteau né d’une légende sur la création de Marseille : – Gyptis, fille d’un chef gaulois, avait caché une fève en forme de colombe dans un gâteau qu’elle partagea entre ses nombreux prétendants en promettant d’épouser celui qui la trouverait. Le gagnant fut un marin , le grec Prothis… Ils se marièrent, eurent un fils qu’ils appelèrent Massilliaet créèrent la cité phocéenne...
A l’origine gâteau de fiançailles… à Marseille, le colombier n’est préparé que le dimanche de Pentecôte et s’appelle aussi « gâteau porte-bonheur » ou « gâteau de la paix ». Jadis, une petite colombe en porcelaine (symbole du Saint-Esprit) y était glissée à l’intérieur comme la fève dans la galette des rois . On inscrivait sur le colombier « Qui la Colombe trouvera, Joie et Bonheur Aura » qui s’est transformé en « Qui trouve la colombe se marie dans l’année »… Aujourd’hui, on inscrit sur une plaque de pâte d’amande « Colombier »… Le romantisme n’est plus ce qu’il était !
Une seconde histoire, plus terre-à-terre, raconte qu’au début du XXe siècle, lors d’un concours, ce gâteau a été élu comme étant le gâteau le plus pratique pour être emporté au « cabanon » car il n’avait pas besoin d’être conservé au frais. Le colombier est une marque déposée par le syndicat des pâtissiers, des confiseurs et des chocolatiers de Marseille depuis le 11 avril 1904 et sa recette reste secrète. Dans la version marseillaise car il existe également une version bourguignonne, le gâteau est réalisé avec de la poudre d’amandes, du melon et des oranges confits, décoré d’amandes effilées grillées…
Note : L’orangeat est le zeste d’oranges confites. Les plus gourmands pourront ajouter un peu de kirsch ou de rhum dans la préparation…
Puisse ce colombier vous apporter la paix et le bonheur ! Et en attendant notre prochain rendez-vous , régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !
Sources : Histoire du colombier : aleteia.org Recette : culture-crunch.com
Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres…
Pour ce RDV ancestral d’avril, je rends hommage à mon Père, mon héros. Né un 17 avril, il aurait eu 111 ans, cette année… Difficile de ne pas penser à toutes les histoires qu’il me racontait et dont je raffolais !
Pour le coup, me voici transportée sur l’aéroport du Bourget, en région parisienne. Tout d’abord terrain d’aviation militaire, Le Bourget fut le premier aéroport civil de Paris, ouvert en 1919 et resta le seul jusqu’à la construction de l’aéroport d’Orly.
Nous sommes le samedi 21 mai 1927... Une foule immense attend… on parle de 4 millions de personnes présentes sur le terrain. Je suis coincée entre plusieurs groupes d’individus qui parlent fort, qui chantent et qui se bousculent… Tout à coup, deux jeunes garçons me rattrapent, chacun par un bras, alors que j’allais m’étaler dans l’herbe. Je reconnais immédiatement, André et Michel, mon père et son frère. Ils ont quitté leur Picardie natale et sont venus conquérir la capitale. Ils ont respectivement 18 ans et 17 ans et résident, dans le 10e arrondissement, chez Andréa, une de leurs sœurs aînées. Leur père, veuf, s’est remarié et leur belle-mère leur a fait comprendre qu’ils étaient assez grands pour se débrouiller seuls.
– Allons, Madame, n’ayez pas peur ! Nous vous tenons ! vous ne craignez plus rien ! s’exclament-ils en chœur.
Je suis si émue que je n’ose parler… Ces deux jeunes hommes, vêtus comme Tintin, qui ne sont plus tout à fait adolescents, mais pas encore complètement adultes, me dévisagent étrangement !
– Papa ! Tu ne me connais pas encore, mais je suis ta fille, Evelyne ! Et toi, Tonton, tu es mon Parrain ! dis-je, la voix tremblante… Papa, tu m’as si souvent raconté l’atterrissage du « Spirit of Saint-Louis »… que j’ai voulu le voir, également !
Triturant chacun leur casquette, les deux frères n’en croient ni leurs yeux, ni leurs oreilles ! Et, il me faut être très persuasive pour les convaincre que je viens bien du futur…
Soudain, la rumeur gonfle…Il est 22 h 15 !… Un cri énorme, suivi d’un énorme silence ! On entend, tombant de très haut, un bruit de moteur. Et on écoute, angoissé… La spirale est large, la descente est lente.
– C’est lui ! crie-t-on de toute part.
À la lueur du projecteur, on peut lire maintenant sur le fuselage : Spirit-of-Saint-Louis. Survolant l’Atlantique, Charles Lindbergh a réalisé la première traversée en solitaire sans escale en aéroplane, reliant, en 33 heures et trente minutes, New York à Paris. Le terrain est aussitôt envahi par la foule délirante qui se rue vers l’endroit où l’appareil s’est posé. La police et la troupe ne peuvent rien contre l’élan d’enthousiasme des milliers de spectateurs déchaînés et les barrières de fer sont renversées sous une poussée irrésistible.
Bousculée et emportée par la foule, je perds, Papa et mon Oncle, de vue… Ils ont assisté à cet événement historique et ont tant d’autres aventures à vivre ! Les larmes me montent aux yeux… Mais, je sais que je les reverrai !
Nous arrivons à la moitié du challenge #Genealogie30 et je vous propose de découvrir, sur cette nouvelle page, les 15 prochaines questions/réponses sur la vie de Victor Emile BERTHAULT, mon Sosa 12. Pour lire ou relire les 15 premières, cliquez ICI !
*Question 16 : Comment s’habillait-il ?
En Normandie, au XVIIIe – XIXe siècle, les hommes portaient une chemise et une culotte de toile. Autour du cou, ils se nouaient un mouchoir de toile en guise de cravate. Les guêtres en toile ou coutil protégeaient les bas et/ou les jambes pour ceux qui ne portaient pas de bas. Les sabots de bois permettaient d’économiser les chaussures qui elles, étaient réservées aux jours de fête. Enfin, un chapeau à bord en feutre de laine, abritait du soleil et de la pluie. Il se portait au dessus d’un bonnet de laine.
J’imagine que Victor Emile a surtout porté une blouse dénommée, en Normandie, « blaude » qui est le vêtement populaire de protection régional. Elle apparaît vers 1780 et se généralise vers 1815. Évoluant dans sa forme, elle perdure jusqu’en 1950. Elle se porte les jours de travail, mais également les jours de fêtes où elle s’orne de broderies au point de chaînette au col et aux poignets. Chez les classes laborieuses, la blaude, de couleur noire ou bleue, était parfois, le seul vêtement porté sur un pantalon en siamoise (mélange de lin et de coton) à rayures. A ce costume vient s’ajouter une casquette « à pont ». Portée en premier lieu par des citadins et des propriétaires ruraux fortunés, la casquette se popularise vers 1850 et devient le couvre-chef des ouvriers, des paysans et des matelots. (Sources : Costume normand au XIXe siècle dans les collections du musée des Traditions et Arts normands)
*Question 17 : Combien a t-il eu d’enfants ?
Victor Emile et Marie Suzanne TOURRE, son épouse, ont eu six enfants :
-Marie Elise naît le 12/04/1875 à Saint-Pierre-du-Regard (61) soit neuf mois après le mariage de ses parents à Blida (Algérie) Note : Sa mère est enceinte d’elle pour effectuer le voyage de retour de Blida à St-Pierre-du-regard. Marie Elise décède, à Saint-Pierre, le 07/03/1880 à l’âge de 4 ans. -Berthe Léonide, ouvrière en filature, tricoteuse, naît le 13/09/1876 à Saint-Pierre-du-Regard (61). Elle décède le 13/06/1960 à Fleury-sur-Orne (14) à l’âge de 83 ans. – Maria Augustine, ouvrière en filature, naît le 31/01/1879 à Saint-Pierre-du-Regard. – Jean Victor Albert, Sosa 6, ouvrier mineur-journalier, voit le jour à Saint-Rémy-sur-Orne, le 22/06/1881. Il décède à l’âge de 61 ans, le 12/11/1942 à Saint-Pierre-sur-Dives (14). – Elise Marie Flavie, naît le 14/12/1884 à Saint-Rémy-sur-Orne (14). Elle décède, à Caen, le 27/02/1968 à 83 ans. – Marie Augustine Victorine, ouvrière en filature, naît le 22/04/1887, aussi à Saint-Rémy-sur-Orne. Elle meurt à 22 ans, le 25/09/1909 à Saint-Rémy. Note : Jean Victor Albert, mon G.P donnera les trois prénoms de sa sœur, à ma maman. (Sources : A.D Orne – A.D Calvados)
*Question 18 : A t’il assisté au mariage de ses enfants ?
Victor Emile et son épouse, Marie Suzanne TOURRE assistent et consentent au mariage de leurs deux filles aînées : –Berthe Léonide, 17 ans avec Joseph Armand Félix VOIVENEL, 31 ans, ouvrier mineur, le 11/09/1894 à Saint-Rémy-sur-Orne. – Maria Augustine, 16 ans, épouse à son tour, le 24/09/1895 à Saint-Rémy, Victor Auguste CHEVALIER, 26 ans, couvreur, résidant à Pierrefitte- en-Cinglais (14).
Victor Emile décède en 1898. Seule Marie Suzanne est présente et consentante au mariage de : – Jean Victor Albert, 25 ans,Sosa 6, avec Louise Marie Elisabeth MORIN, 20 ans, Sosa 7, le 15/01/1907 à Saint-André-sur-Orne (14). –Marie Elise Flavie, 18 ans, avec Georges AUGUSTE, 23 ans, le 28/04/1903 à Saint-Rémy. –Marie Augustine Victorine, 17 ans, avec Paul Auguste BOUTELOUP, 25 ans, le 15/10/1904 également à Saint-Rémy.
Berthe-Léonie, veuve de Joseph VOIVENEL, épousera à 34 ans, Louis Jules GESLOT, journalier, le 28/01/1911 à Clécy (14) (Sources : A.D Calvados)
*Question 19 : Que signifie son nom de famille ? Comment a t’il été transmis ?
Le patronyme BERTHAULT serait un nom de famille dérivé du vieux nom germanique « berhautwald », issu de « berhaut » qui signifie célèbre, brillant et « wald » gouverner ancien surnom de chef de guerre des goths devenu patronyme.
Ce patronyme est assez peu répandu et se situerait au 2 962e rang des noms les plus portés en France. On trouve principalement des BERTHAULT dans le Lyonnais, en Bourgogne et dans l’ouest de l’hexagone.
Mes recherches remontent au début du 17e siècle, et en l’état de ces dernières, tous mes « Berthault » sont originaires de l’Orne et du Calvados.
L’orthographe varie selon les actes, les lieux et les scribes. Je trouve : BERTAULT – BERTAUT -BERTAUX – BERTAU -BERTOT
(Sources : Filae.com – Geneanet.org)
*Question 20 : Qui était son père ?
Le père de Victor Emile s’appelle Pierre Edmond. Il est né le 15 Thermidor An 6 (jeudi 2 août 1798) au hameau du Huè à Saint-Denis-de-Méré (14). Il est le dernier des quatre enfants (dont deux morts en bas âge ) de Edmond dit « Bel enfant », journalier et de Anne CHENEVIERE. Il exerce le métier de maçon. Il signe, mais il a appris tardivement… Je trouve sa première signature en 1828.
Il décède à l’âge de 47 ans, le 13 janvier 1846 à 20:00, à Saint-Pierre-du-Regard (61) au hameau du Grand Samoi. (Sources : A.D Orne – A.D Calvaldos)
*Question 21 : Qui était sa mère ?
Le mère de Victor Emile se nomme Marie Marguerite GEHENNE (JEHENNE). Par la suite, ce patronyme se transforme en JEANNE.
Elle est née le 28 Nivôse An 3 (samedi 17 janvier 1795) – Hameau La Barbotière à Sainte-Honorine-la-Chardonne (61). Elle est la fille aînée de Guillaume, laboureur et de Marguerite BOQUET. Je lui connais également une sœur et un frère.
Elle est mécanicienne (probablement dans une filature). Elle épouse Pierre Edmond BERTHAULT , le 12 septembre 1825 à Saint-Pierre-du-Regard (61). Elle a 30 ans et lui 27. Elle déclare ne pas savoir signer.
Veuve de Pierre Edmond, elle décède, âgée de 57 ans, le 30 janvier 1852 à 9:00 du matin dans sa maison située Hameau du Grand Samoi à Saint-Pierre-du-regard (61). (Sources : A.D Orne)
*Question 22 : Quelle était sa fratrie ?
Victor Emile est l’avant-dernier d’une fratrie de sept enfants, composée comme suit :
–Jean Lucien °15/04/1826 à St-Pierre-du-Regard (61) +31/05/1890 à St-Denis-de-Méré (14) X 12/07/1847 avec Marie MADELEINE à St-Denis-de-Méré. -Jules °14/01/1828 +08/03/1828 à St-Pierre-du-Regard -Jean °10/03/1829 +05/06/1866 X 18/02/1857 avec Virginie BERNIER à St-Pierre-du-Regard -Victorine Florentine °12/10/1831 à St-Pierre-du-Regard X 01/06/1855 avec Cyprien LESAGE à Athis-de-l’Orne -Marie Flavie °01/08/1834 +24/02/1898 X 12/02/1855 avec François LEMARIE à St-Pierre-du-Regard -Victor Emile °06/08/1836 à St-Pierre-du-Regard (61) +28/02/1898 St-Rémy-sur-Orne (14) -Marie Zélie °27/10/1839 +03/03/1871 X 21/08/1864 avec Auguste Joseph Charles LACOMBE à St-Pierre-du-Regard.
Note : Victor Emile est le dernier survivant de la fratrie. Il décède quatre jours après sa sœur Marie Flavie. Sources : A.D Orne – A.D Calvados
*Question 23 : Avait-il des relations avec les autres membres de sa famille ?
Victor Emile est né dans le hameau du Grand Samoi à St-Pierre-du-regard.
A vingt ans, orphelin de père et de mère, il part en Algérie en 1857, faire son service militaire et reste là-bas jusqu’en 1874-1875. Il n’a donc pas fréquenté ses frères et sœurs en dehors de son enfance et son adolescence. A son retour d’Algérie avec Marie-Suzanne, les actes de naissance de ses trois premiers enfants indiquent que le couple habitent dans le même hameau.
Jean, Marie Flavie et Marie Zélie, trois de ses frères et sœurs, ont vécu également au Grand Samoi jusqu’à leur décès.
Sans autres documents officiels confirmant mon hypothèse, je pense que mon aïeul a recréé des relations avec certains membres de sa famille pendant la période de 1875 à 1880. Et puis, les jours de lessive… Marie Suzanne devait retrouver ses belles-sœurs au lavoir… N’était-ce pas un lieu favorable aux échanges ?
Quand le couple a déménagé à St-Rémy (14), j’ignore si les relations familiales ont perduré… Mais pourquoi pas !
*Question 24 : Pouvez-retracer sa généalogie sur quatre générations ?
Mieux qu’un long discours, voici l’ascendance de Victor Emile sur cinq générations. Note : certaines branches remontent à huit générations.
*Question 25 : Quelle était sa religion ?
Je ne possède aucun document qui atteste de la religion de Victor Emile, ni même celle de ses parents ou celle de sa belle-famille. Il faudrait pour cela que je consulte les archives religieuses. Néanmoins, les quatre grands-parents de Victor Emile étant nés avant la Révolution Française, les registres paroissiaux me confirment qu’ils ont tous été baptisés selon la religion catholique. Il y a donc 99,9% de chance pour que Victor Emile ait été également baptisé, qu’il se soit marié et qu’il ait été inhumé selon les dogmes catholiques.
*Question 26 : Votre ancêtre chez le notaire…
J’ignore si Victor Emile a fait appel aux services d’un notaire… Pour le savoir, il faudra me rendre aux archives départementales de l’Orne et du Calvados… A suivre…
*Question 27 : Avez-vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ?
Pas de photos, pas de trombinoscope… Seulement quelques signatures… celles des enfants de Victor Emile, puisque lui et Marie Suzanne ne signaient pas.
*Question 28 : Quels étaient ses repas ?
Voilà une question intéressante… mais qui dans le cas de Victor Emile est bien plus complexe qu’il n’y parait ! Je vous rappelle que Victor Emile est normand et qu’il a épousé une ariégeoise… Alors, de quoi étaient constitués ses repas ?
En Normandie, au quotidien, il mangeait la possuée, sorte de panade cuite. Cette panade pouvait être faite, également, à base de farine de sarrasin.
Avant la journée de travail, vers 6 heures du matin, les patrons et les serviteurs pouvaient aussi mangé la soupe à la graisse (un mélange fait de graisse de rognons de bœuf et de saindoux dans lequel on ajoutait des légumes : pomme-de-terres, carottes, choux…)
A 10 heures, on faisait la buvette (pause où l’on dégustait des douillons ou bourdelots, des biscuits… arrosés de lait, de cidre et de calvados)
Quand on tuait le « nobl’ « (cochon), cela donnait lieu à une « fête à boudin » où l’on dégustait le boudin, bien sûr, mais aussi carpinettes (crépinettes), andouilles, fressure et pâté de tête. Les jours de fête, on mangeait également du bœuf : langue et tripes étaient particulièrement recherchées. A l’Ascension, le repas des domestiques comportait obligatoirement du veau.
On n’oublie pas non plus, les produits laitiers (fromages, crème fraîche, beurre…) Les desserts étaient constitués de petits gâteaux, de brioches comme la fallue facilement réalisables avec ces produits laitiers et des œufs. Mais, on se régalait également de plats à bas de riz au lait comme la fameuse teurgoule ou terrinée.
Et quand Marie Suzanne, l’ariègeoise, est entrée dans la vie de Victor Emile… Le quotidien était presque semblable : -Bouillies de farine de sarrasin, soupes trempées au pain d’orge. Les jours de fête, on servait l’ollada (soupe aux choux), on servait également du porc. En Ariège, la fallue se nomme coque (brioche aux fruits confits) servie le jour de la fête des rois. La teurgoule est remplacée par du millet cuit dans du lait. On le mangeait, à la Toussaint, dans l’espoir de délivrer les âmes du purgatoire (autant de grains de millet avalés, autant d’âmes délivrées).
Note : Quand Victor Emile a épousé Marie Suzanne, c’est aussi la cuisine au beurre qui a épousé la cuisine à l’huile… Vous comprenez pourquoi, je suis gourmande ! Petit rappel : en cliquant sur les mots en bleu, vous trouverez la recette ! Source : Menus & coutumes des provinces françaises – Colette GUILLEMARD
*Question 29 : Y a t’il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Est-elle vraie ?
J’aurai aimé que l’on me transmette une histoire sur Victor Emile… Mais voilà, l’histoire de nos ancêtres n’est pas un conte de fée… Jean, son fils, mon G.P, a abandonné ses enfants (lire Histoire d’un abandon)… Du coup, ce contexte irréversible a effacé la mémoire familiale…
*Question 30 : Comment a t-il participé à la vie de la communauté ?
Parmi les archives à consulter, les procès-verbaux des délibérations municipales sont une mine de renseignements sur la vie d’une commune et de ses habitants. C’est ainsi que j’ai trouvé la participation de Victor Emile au soutien économique de Saint-Rémy. Le 12 juin 1884, il a prêté 1685 F. à la commune pour faire réparer l’église et l’école moyennant un remboursement avec intérêts. Le 14 août 1887, le maire rectifie le taux d’intérêt de 4, 5 % à 5 % pour le remboursement de cet emprunt.
Ce P.V révèle que Victor Emile était sans doute croyant et pratiquant et cela répond à la question 25 et que s’il ne savait pas écrire, il devait savoir compter. En tout cas, il savait économiser…
Ainsi s’achève ce #Genealogie30 sur la vie de Victor Emile. Cet exercice instructif m’a permis de découvrir certaines facettes de la vie de mon aïeul. Merci à vous d’avoir suivi cette remontée dans le temps !
Cette année, les fêtes de Pâques auront une saveur spéciale. Nous serons encore en confinement à cause du Covid-19. Cela signifie que nous ne verrons pas nos enfants, nos petits-enfants et nos amis. Bien sûr cela m’attriste mais, nous devons garder la tête haute… Puisque nous ne pouvons pas aller en Provence, j’invite la Provence à ma table avec ce dessert d’autrefois.
Datant du début du XVIIIe siècle, ce sablé était servi traditionnellement pour Pâques, un peu partout dans l’arrière pays provençal. Aujourd’hui, il n’existe plus qu’à Crest, petite cité drômoise. La Couve tire son nom de sa forme : un nid de poule avec ses œufs. C’est une galette épaisse d’environ 2 cm, sans levure, où des boules de pâte ont été ajoutées : au centre pour symboliser la poule et les œufs tout autour. Il semblerait que la Couve ait inspiré la recette du Suisse de Valence créé en 1799.
Ce sablé régalera petits et grands… Moi, je l’ai dévoré comme ceci :
Je vous souhaite de Bonnes fêtes de Pâques… Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait.
En avril, on ne se découvre pas d’un fil. On ne sort pas de chez soi, non plus, pour cause de confinement. Mais, sur une idée de Sophie @gazetteancetres, on se pose 30 questions, à raison d’une par jour, pour travailler sur la vie d’un ou d’une ancêtre.
Pour cet exercice, j’ai choisi un de mes arrières grands-pères maternels, mon Sosa 12, Victor Emile BERTHAULT.
*Question 1 = Est-ce j’ai toutes les informations sur sa naissance ? Son baptême ? Qui étaient ses parrain et marraine ? Victor Emile est né le samedi 6 août 1836, à une heure du matin, à Saint-Pierre-du Regard dans l’Orne (61) dans le Hameau de Grand Samoi. Son père déclare sa naissance et le présente à la mairie, le même jour à 15:00, en présence de Laurent TELLIER, 32 ans et Pierre MENARD, 38 ans, tous deux cultivateurs habitants à Saint-Pierre, sans plus de renseignements. Malheureusement, je ne possède aucune information concernant son baptême. (Source : A.D Orne – St-Pierre-du-Regard 1833-1842 page 47)
*Question 2 = Est-ce que j’ai toutes les informations sur son mariage ? Qui était présent ? Liens de parenté ?
Victor Emile a 37 ans lorsque il épouse Marie Suzanne TOURRE, une ariègeoise de 28 ans, le samedi 4 juillet 1874, à Blida en Algérie. Note : J’ai longtemps cherché ce mariage qui me semblait impossible vu la distance entre la Normandie et l’Ariège. Cela me semblait étrange pour ne pas dire bizarre ! Une partie de la réponse suit…
Victor Emile est libre de ses droits, ses ascendants et aïeux étant décédés Note : Je reviendrai sur ses parents plus tard
Marie Suzanne est également libre de ses droits, ses ascendants et aïeux étant aussi décédés. Elle est la dernière d’une fratrie de neuf enfants dont quatre sont morts en bas âge. Ses parents et au moins trois de leurs enfants ont émigré en Algérie quelques années auparavant.
Son père, Dominique, cultivateur, est décédé le 15 février 1858 à l’hôpital militaire de Blida. Sa mère, Suzanne PERIE est décédée, le 13 décembre 1857, au même endroit.
Toutes ces précisions confirment que la famille qui assiste au mariage est « réduite à peau de chagrin ». Les témoins sont : – Jean TOURRE, 41 ans, limonadier, frère de la future, – Alphonse Emile Aimé VANHEMS, 25 ans, employé, beau-frère de la future, Note : En réalité, il est le futur neveu de l’épouse. Il épousera à Blida, le 21 juillet de la même année, Jeanne TOURRE, résidant chez Jean, son oncle, fille de père inconnu et de Marie TOURRE, restée en France, sœur de Jean et de Marie Suzanne. – Gabriel GELLY, 36 ans, maître menuisier, non parent des futurs, – François LECLERC, 44 ans, soldat de 1ère classe au régiment des Tirailleurs Algériens, non parent des futurs. Les témoins signent l’acte ; les futurs époux ont déclaré ne pas savoir. (Source : ANOM – Algérie – Blida -1874)
*Question 3 = Comment s’est déroulé son mariage ?
Je ne possède pas d’informations exactes sur le déroulement du mariage, hormis que la cérémonie civile se déroule à 17h00 à la mairie de Blida.
Je suppose qu’il y a eu une cérémonie religieuse également, mais je n’ai pas de renseignement sur cette dernière. Au moment du mariage, l’église Saint Charles de Blida est récente. Sa construction a débuté en 1840. Elle a été consacrée par Monseigneur de Mazenod, Évêque de Marseille, assisté de l’Archevêque de Bordeaux, des Évêques de Châlons, de Digne, de Valence, d’Alger et de l’Évêque nommé de Nevers. L’église fut vraiment terminée et sa décoration achevée vers la fin du printemps 1863.
Et j’ose espérer que dans la « ville des roses », Victor Emile a offert à sa promise un bouquet de ces magnifiques fleurs. Et l’amour dans tout cela… Je vous laisse juge après avoir lu cette citation. – « Car c’est un air excitant et quasi aphrodisiaque qu’on respire à Blida, certains soirs de printemps et d’été. » -( Citation d’Ernest MALLEBAY parue dans son livre : « Cinquante de journalisme » lorsqu’il décrit son arrivée à Blida en 1880) (Source : Alger-roi.fr)
*Question 4 = Est-ce j’ai toutes les informations concernant son décès ? Qui était présent ? A déclaré ? Où a eu lieu l’enterrement, l’inhumation ?
Loin de l’Algérie, Victor Emile est décédé le lundi 28 février 1898 à 2h00 du matin dans sa maison à Saint-Rémy, Hameau de Launay (14) à l’âge de 61 ans. Ce sont deux voisins, Gaston MULLOIS, 68 ans, propriétaire et Ferdinand OLIVIER, 37 ans, instituteur qui déclarent le décès à la mairie, le même jour, à 17h00. Prévoyant, Victor Emile avait acquit, le 28 juillet 1892, une concession à perpétuité, emplacement A2, dans le cimetière de Saint-Rémy pour la somme de 300 F. Il y a été inhumé en présence de sa famille et de ses amis… Il y repose désormais depuis 122 ans. Note : J’ai découvert cette tombe en 2014, par hasard, lors d’une visite à St-rémy. Après l’avoir photographiée et renseignement pris auprès de la mairie du village, cette dernière m’a confirmé qu’il s’agissait bien du caveau familial de Victor Emile. (Source : photo – collection personnelle – A.M St Rémy)
*Question 5 = Est-ce j’ai toutes les informations concernant son service militaire ? Fiche matricule ? Invalide ? Légion d’honneur ?
En 1856, Victor Emile a 20 ans. Domestique, il est orphelin de père et de mère et réside à Montilly, commune voisine de St-Pierre-du-Regard (61) L’heure de la conscription a sonné et Victor Emile tire le numéro 12, un mauvais numéro qui l’oblige à partir pour 7 ans d’après la loi Jourdan du 19 fructidor An 6 (05 Septembre 1798). Le 4 mai 1857, le Conseil de révision le déclare « Bon pour le service », il est enrôlé chez les Chasseurs d’Afrique. Sa fiche matricule m’informe qu’il mesure 1m70 sans autre détail sur son physique. Son niveau d’instruction est nul puisqu’il ne sait pas signer. C’est certainement ainsi que Victor Emile se retrouve à Blida où est basé le 1er régiment des Chasseurs d’Afrique dans des bâtiments construits en 1852. L’Histoire ne me dit pas s’il a participé à ces campagnes, mais on peut le supposer :
Sa conscription se termine en 1864. Victor Emile que rien, ni personne ne rappelle en France, demeure à Blida… Et c’est ainsi, qu’il a rencontré et épousé Marie-Suzanne TOURRE, quelques années plus tard (c’est la réponse à la question 2)
*Question 6 : Est-ce que je peux trouver des informations sur lui dans la presse ?
Apparemment, Victor Emile fut un homme très discret… Il était un « invisible »… Les journaux n’en n’ont point parlé !
Victor Emile est né sous « La monarchie de juillet » (1830-1848). Il connaîtra : – 1848 : Naissance de la IIe république – 1851 : Coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte (neveu de Napoléon 1er) – 1852 : Second Empire – 1870 : Guerre contre la Prusse – Louis Napoléon capitule à Sedan – Proclamation de la IIIe République – 1871 : La Commune à Paris – 1880 : Le 14 juillet devient fête nationale A partir de 1830 (1836 : année de sa naissance) et jusqu’en 1898 (année de son décès) : Expansion coloniale ainsi que la première et la seconde révolution industrielle.
Mais parmi les faits historiques, il en est un que Victor Emile, dégagé de ses obligations militaires a, sans doute, vécu en direct à Blida.
L’Empereur Napoléon III visite l’Algérie entre le 3 mai et le 7 juin 1865. (Source : Napoleon.org = Vie et règne de Napoléon III)
– « Le 11 Mai 1865, à 9 heures et demi, le train impérial, qui avait quitté Alger à 8 heures, arrivait dans la gare de Blida. L’Empereur, accompagné de son état-major et d’une suite nombreuse, est aussitôt monté en voiture et s’est dirigé vers la ville, où il a été reçu aux portes de la ville, par M. Borély-La Sapie, Maire de Blida, et par M. Ausone de Chancel, Sous-préfet de l’arrondissement. M. Borély La Sapie a prononcé le discours suivant en présentant à l’Empereur les clefs de la ville qui étaient sur un beau cousin de velours porté par un Indigène. – « Sire, j’ai l’honneur d’offrir à votre Majesté les clefs de la ville et de lui présenter le conseil municipal » Puis commence un long discours, qui sera suivi par un autre prononcé par M. de Lhoys, Président du tribunal civil. L’Empereur, remercia les deux intervenants, et entre dans la ville par la Porte Bab-El-Sebt. La décoration de cette porte, transformée en arc de triomphe, offrait un heureux mélange d’armes étincelantes, et de modestes instruments agricoles, avec des fleurs d’orangers, on avait eu la poésie d’écrire,sur le fronton de l’arc de triomphe, le nom de l’Empereur. Le même goût, la même pensée avait présidée aux décorations de l’intérieure de la ville, toutes les rues étaient ornées de trophées, d’oriflammes et de fleurs. Le spirituel rédacteur en chef du journal local, Le Tell, M. Philibert Blache, publiera dans son article du 13 Mai 1865 – « Scipion, mérita le surnom d’Africain, Napoléon III est digne de porter celui d’Algérien. » L’Empereur s’est rendu à la nouvelle église Saint Charles, belle et spacieuse, où, M. le curé de Blida, assisté d’un nombreux clergé venu des environs, l’a reçu sur le perron, autour duquel étaient groupés, sur la place Saint-Charles, les enfants des deux sexes des Ecoles Chrétiennes, puis monsieur le curé, prononça une allocution. L’Empereur fit un petit détour, pour visiter le Haras, puis prit le chemin de la gare. En fin de visite, l’Empereur a serré la main du Maire de la ville, en le remerciant de son bon accueil et en lui remettant une somme de 1.000 francs pour le bureau de bienfaisance et la société de secours mutuels. Il était près de midi, quand l’Empereur a quitté Blidah, pour se rendre à Médéah. » (Texte : algeroisementvotre.free.fr)
*Question 8 : Quelle était son degré d’instruction ?
Victor Emile n’a certainement pas connu les bancs de l’école. Il ne signait aucun acte d’état-civil. Mais, nous verrons plus tard, dans le questionnaire, qu’il savait compter et qu’il ne manquait pas de bon sens.
*Question 9 : Dans quel environnement géographique évoluait-il ?
Victor Emile est normand… de sa naissance et jusqu’à l’âge de 20 ans, il vit dans l’Orne. Saint- Pierre-du-Regard se trouve au nord-ouest du département limitrophe avec le Calvados. Le bourg a été rattaché au département de l’Orne au lendemain de la Révolution. On distingue deux paysages : la plaine et le bocage. On y cultive essentiellement des céréales (blé, avoine et seigle…) En 1836, (année de naissance de Victor Emile) la commune compte 1613 habitants. La population est essentiellement paysanne mais on y trouve aussi des artisans du textile avec la fabrication de toile (lin, chanvre, coton) En 1856, il vit à Montilly S/Noireaux, à 5 kms au sud de Condé-sur-Noireau. Cette commune se trouve dans le bocage flérien (Flers) et compte alors 1329 résidents.
De 1857 à 1875, Victor Emile vit en Algérie, à Blida Loin du bocage normand, Blida se trouve à 50 kms environ au sud-ouest d’Alger. La ville est située au pied du versant nord de l’Atlas et au Sud de la plaine de la Mitidja, à une altitude de 260 mètres. Les montagnes protègent la ville des vents secs du sud en provenance des hauts plateaux. Cette protection permet à la région de bénéficier d’un climat méditerranéen propice à l’agriculture (orangers, citronniers, oliviers…) En 1867, Blida est complètement détruite par un violent séisme. La population recense 9700 habitants en 1856, mais au moment où Victor Emile rentre en métropole, elle est multipliée par 2.
De retour dans l’hexagone en 1875 et jusqu’en 1880, Il vit avec sa femme à Saint-Pierre-du-Regard dans la hameau du Grand Samoi, son lieu de naissance.
De 1881 à 1898 (année de son décès), Victor Emile vit à Saint-Rémy-sur-Orne dans le Calvados. Saint Rémy est distant d’une trentaine de kilomètres de Saint-Pierre-du-Regard. La commune se situe à 30 kilomètres au sud de Caen, dans le massif de la Suisse Normande. En 1876, la population totalise 661 âmes. Le décor pourrait être idyllique, mais nous verrons que ce n’est pas pour son côté bucolique que Victor Emile est venu vivre dans ce village… (Sources : A.D Orne – Wikipedia.Org)
*Question 10 : S’est-il beaucoup déplacé dans sa vie ?
Comme on peut le lire dans ma réponse à la question 9, Victor Emile a voyagé. Ses obligations militaires l’ont propulsé bien loin de sa terre natale en Algérie. Pour le reste, j’imagine que jeune, il parcourait régulièrement le 1,5 km entre le hameau du Grand Samoi et le centre de Saint-Pierre-du Regard. Il devait également arpenter les 3,5 kms qui séparent Montilly et Saint-Pierre-du-Regard. Quand il vivait à Saint-Rémy, il traversait quotidiennement l’Orne pour se rendre sur son lieu de travail. (Source : Geoportail.gouv.fr)
*Question 11 : Comment se déplaçait-il ?
Je n’ai pas d’archives sur les moyens de transports que Victor Emile a empruntés. J’imagine qu’il a beaucoup marché, au mieux il a utilisé un cheval, une carriole ou peut-être une diligence. Ce dont, je suis certaine, c’est qu’il a embarqué sur un bateau semblable à l’image annexée pour effectuer la traversée de la Méditerranée en direction de l’Algérie. A son retour en métropole, il a peut-être également innové en prenant le train. La ligne Paris-Marseille (ligne PLM) fut inaugurée en 1873. Les journaux annonçaient, le 20 mai de la même année :
« Le premier train rapide de Paris à Marseille partira aujourd’hui à 7 h 15 du soir et arrivera à Marseille le lendemain à 11 h 40, soit 16 heures et 25 minutes après. Il s’arrêtera à Montereau, Laroche, Tonnerre, Darcey, Dijon, Chagny et Mâcon cinq minutes ; à Lyon seize minutes ; à Vienne, Saint-Rambert, Valence, Montélimar, Avignon, Tarascon, Arles, cinq minutes également, soit en tout quinze arrêts. »
Source Wikipédia
La révolution industrielle était en marche !
*Question 12 : Quel était son premier métier ? Comment en vivait-il ?
Victor Emile a exercé plusieurs métiers. Mais le premier que je trouve dans les archives est celui de « domestique ». Cette profession est indiquée sur sa fiche militaire en 1856 alors qu’il a 20 ans. (question 5)
La domesticité s’est généralisée dans la société bourgeoise du XIXe siècle, où un nombre considérable de « gens de maison » contribuaient au niveau de vie et au raffinement des familles bourgeoises composant le capitalisme occidental. En France, on estime, arbitrairement, 900 000 domestiques entre 1850 et 1870. Ce chiffre est confus car on ne sait pas, à l’époque, pas si un ouvrier agricole est aussi considéré comme un domestique ou pas. Alors, Victor Emile était-il un domestique dans le sens de serviteur ou un ouvrier agricole ? L’histoire ne nous le dit pas… (Source : Gallica.BNF – La vie quotidienne des domestiques en France au XIXe siècle – Pierre GUIRAL- Guy THUILLIER)
*Question 13 : Quels étaient ses autres métiers recensés ? Comment en vivait-il ?
Alors qu’il finit son service militaire à Blida, Victor Emile demeure en Algérie. Il s’y marie en 1874. Son acte de mariage indique qu’il est « brasseur » sans plus de détail. – Définition de brasseur : celui qui brasse de la bière ou qui en vend en gros.
En 1875, de retour en métropole, il s’installe avec sa femme à Saint-Pierre-du-Regard, son village natal. Là, les archives disent qu’il est « journalier ». – Définition de journalier : Ouvrier agricole payé à la journée.
Puis, Victor Emile déménage à Saint-Rémy dans le Calvados entre 1880 et 1881. Je disais à la question 10 que ce n’était pas pour le décor bucolique qu’il était venu y vivre… Que nenni, à Saint-Rémy, la terre renfermait du minerai de fer… L’exploitation débuta en septembre 1875 par décret de P. de Mac Mahon, alors Président de la République, qui attribua la concession à la Société des Mines de fer. L’exploitation du minerai cessa en 1968. Là, Victor Emile est donc « mineur » jusqu’à la fin de sa vie. Il est « une gueule rouge ». Au fait, ces mines s’appelaient « Les Fosses d’Enfer »… Ce titre glaçant en dit long sur les difficultés d’y travailler. (Sources : Dictionnaire Larousse et Wikipédia)
*Question 14 : Comment apparaît-il dans les recensements ?
Le premier recensement que je trouve à Saint-Pierre-du-Regard date de 1836, année de naissance de Victor Emile. Le recenseur ne tient pas compte de sa présence involontaire. Effectivement, le recensement a lieu en juin et Victor Emile naît le 6 août. Le second recensement date de 1886, Victor Emile n’habite plus dans l’Orne.
Lors de son recensement militaire en 1856, Victor Emile réside à Montilly-sur-Noireau. Un recensement est effectué dans cette commune en 1851, mais je n’y ai pas trouvé mon aïeul.
J’ignore si il y a eu des recensements en Algérie entre 1857 et 1874…
Je retrouve Victor Emile et sa famille dans les recensements de Saint-Rémy dans le Calvados. Le premier recensement date de 1881. Victor Emile réside dans le village de Launay. Il est mineur et la famille compte trois enfants. Jean, le petit dernier, mon G.P maternel est né en juin 1881… il a donc moins d’un an.
Le second recensement est effectué en 1886. Toujours dans le village de Launay, la famille s’est agrandie avec une petite Elize.
Le troisième recensement est réalisé en 1891. La famille compte désormais cinq enfants, mais Léonie, 14 ans, l’aînée de la fratrie et Maria, 12 ans, la seconde, travaillent : elles sont ouvrières en filature.
Le quatrième recensement est effectué en 1896. La famille réside toujours dans le village de Launay, mais les deux filles aînées ne sont pas recensées avec la famille. Jean, mon G.P a 15 ans et travaille à la mine avec son père alors âgé de 60 ans. Victor Emile décède, deux ans plus tard, en 1898.
Le recensement de 1901 indique que Marie Suzanne TOURRE, qui était occupée au ménage lors des recensements précédents est désormais ouvrière en filature. Elle vit avec deux de ses enfants : Maria, ouvrière comme elle et Jean, mineur.
*Question 15 – Quel était le parler de sa région ?
Boujou, cha va t-i ?yêt-ous d’allaunt ?
Comme je l’expliquais à la question 9, Victor Emile est NORMAND. Le normand (normaund en normand) est une langue romane parlée en Normandie continentale et insulaire. C’est une des principales langues d’oïl, classée dans les langues sérieusement en danger par l’Unesco.
La langue longtemps parlée en Normandie, existait, bien avant que le français d’Île de France devienne, par autorité, la langue nationale de l’hexagone. On peut même dire qu’il y a une antériorité du normand sur le français et qu’on parlait le normand à la cour d’Angleterre bien avant le français et l’anglais… C’est une langue à part entière et non un patois… Qu’on se le dise ! Le normand a également influencé le québécois et l’acadien. Nos amis utilisent encore, aujourd’hui, plusieurs termes issus de ce parler.
Voici quelques expressions usuelles que Victor Emile a sans doute utilisé :
-Bonjour = boujou, boujou byin -Soyez les bienvenus = seyez les byinvenuns -Heureux de vous voir = héreus dé vos vei -Ça me fait bien plaisir = cha me fait byin pllaisi -Fermez la porte = froumaez l’hus -Au revoir = jusqu’à / à s’vei / boujou / tantôt / à byitôt -A demain, de bonne heure = à deman, à la crique du jou / à deman, à la jouerie / à deman, dès pétroun-jacquet. -Comment allez vous = cha va t-i ? -Etes vous en forme= yêt-ous d’allaunt ? -A votre santé = seyez quoeurus / seyez d’allaunt -Serez-vous des nôtres ce soir ? = yêtes-vos d’aveu nos à c’sei ? -Bonne fin de semaine = bouon tchu dé semanne -Restez vous tard ? = yêtes-vos jusqu’oû haôt bouot dé la nyit ? -Je vous raccompagne = no s’racache ensemblle -A la prochaine, chez nous = à s’veî eune aôte feis tcheu nos -Venez vous avec nous ? = v-nous d’aveu nos ? -Comme vous voulez = à voute leisi -Merci beaucoup = merchi byin des couops (des feis) -Je vous en prie = itou / dé ryin -Méfiez-vous du chien, du chat = Méfious du tchyin (du tchyi, du kien), du cat -Pas de publicité, merci = brin de récllames, merchi byin -Sonnez et entrez = cônaez et poussaez l’hus -Fermez derrière vous = cachetaez derryire vos / froumin derryire vos -Attention aux enfants = Méfious des quénâles (Sources:magene.pagesperso-orange.
Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres…
Je suis confortablement installée sur ma terrasse. Le printemps s’annonce : le ciel est bleu, le soleil brille, les arbres sont en fleurs, tout est calme. Seuls quelques oiseaux viennent déranger cette quiétude… C’est une belle journée Pourtant, les nouvelles sont mauvaises… Nous sommes confinés à la maison… Covid-19, l’ennemi invisible nous guette. Nous attrapera-t’il ? C’est dans ce contexte que j’aborde ce RDV ancestral.
Face à moi, le cerisier japonais offre ses grappes de fleurs blanches teintées de rose… Il est magnifique cet arbre au printemps… Mais, est-ce une hallucination ? J’aperçois des hommes et des femmes, venus d’un autre temps, assis sur les branches… Certains chuchotent, d’autres m’observent inquiets…
Tout d’un coup, un solide gaillard se lève et m’interpelle :
– Lui, combatif : Alors, comme ça, il parait que vous êtes en guerre ! Où est l’ennemi ? Où sont les armées ? – Moi, sidérée : Qui êtes-vous ? – Lui, fier : Nous sommes tes ancêtres et nous avons ouï dire que vous étiez au plus mal. – Moi, toute aussi fière : Merci… Pour le moment, nous allons bien et nous espérons que cela durera. – Lui : Fichtre… Explique-nous… c’est la guerre ou pas ? – Moi : En quelque sorte, oui… le pays lutte contre un ennemi invisible. – Eux, en chœur, avec un mouvement de recul : Vous vous battez contre des fantômes ! – Moi, étonnée : Mais non… Nous nous battons contre un virus. – Eux : Un virus ? – Moi : Hum… Vous ignorez ce qu’est un virus ! – Eux, perplexes : …???
Le silence plane sur l’arbre.
– Moi : Pourtant, la grande majorité d’entre vous a été infectée par des virus et beaucoup en sont morts.Vous avez souffert bien plus que nous, puisque les épidémies entraînaient aussi des famines. Peste, choléra, dysenterie, typhus, etc… Vous appeliez cela des fléaux ! Je n’invente rien, lisez ICI et LA ! – Lui : Quelle tristesse ! Ainsi l’Histoire se répète ! Pourtant, il nous semblait que vous viviez mieux avec vos charrettes à quatre roues et ces immenses oiseaux de métal ! – Moi, dubitative : Oui, on appelle cela le progrès… Cela nous permet de voyager plus vite et plus loin, mais cela permet également de contaminer le monde à grande vitesse !Les catastrophes s’enchaînent ! On parle alors d’effet papillon ! – Lui, levant les yeux au ciel : Sacrebleu… Que viennent faire les papillons dans cette histoire de virus ! Pas sûr, que vous soyez plus clairvoyants ! – Moi, un rien vexée : Plus clairvoyants… je l’ignore… Par contre, nos vies sont meilleures et plus confortables que les vôtres. Mais comme vous, nous n’échappons pas aux vicissitudes. – Lui, renfrogné : Donc, nous pensions t’aider et nous sommes inutiles !
Là… C’est moi qui reste sans voix… Je les contemple avec tendresse.
– Moi : Mais, vous m’aidez plus que vous ne l’imaginez … Mes recherches pour vous connaitre, pour découvrir qui est qui, pour entrevoir vos vies… Tout cela m’évite de penser à cette actualité anxiogène. – Lui, penaud : Nous le savons bien ! Ne nous en veux pas… Nous sommes des lourdauds ! Prends soin de toi et des tiens ! Nous veillons sur vous ! – Moi, reconnaissante : C’est gentil de veiller sur nous ! Parlons d’autre chose, j’ai mille questions à vous poser ! – Eux, d’une même voix : Nous devons repartir… mais compte sur nous, nous reviendrons !
Les branches du cerisier frémissent légèrement puis, c’est à nouveau le silence. Ai-je fait un rêve ou est-ce l’effet du confinement ?… Je raconte tout ceci à Mr… qui me regarde comme si je venais d’une autre planète 🙄
J’apprécie beaucoup cet exercice qu’est le #Geneatheme proposé par Sophie de la Gazette des ancêtres et c’est avec plaisir que je me plie à celui de mars consacré aux objets de famille. Chez moi, pas de meuble ancien, pas de capharnaüm ancestral… Les seuls objets de famille qui m’ont été transmis sont ceux qui appartenaient à mes parents.
Pour la petite histoire : André et Marie, mes parents, se sont mariés le 28 juin 1952 à Neuilly-sur-Seine (92). Maman était, à cette époque, cuisinière chez un des directeurs généraux de l’EDF, résidant à Neuilly. Sans famille, elle fut conduite à l’hôtel par son employeur et en cadeau de mariage, il lui offrit un service à thé.
De ce service à thé, seules trois tasses et quatre soucoupes ont été épargnées par les vicissitudes de la vie… Pour faire simple, elles ont échappé à la casse.
Ces pièces de vaisselle sont en faïence avec un décor agreste. En retournant les soucoupes, on y lit « Villeroy & Boch » Mettlach 1562 – Made in Sarre –
C’est en 1809 que Jean-François Boch acquiert une ancienne abbaye bénédictine à Mettlach dans la Sarre en Allemagne pour y fonder une manufacture moderne de fabrication de céramique. Le bâtiment abrite toujours le siège social du groupe Villeroy & Boch. Vous pouvez découvrir l’histoire de cette célèbre marque, en cliquant ICI. Quand au modèle Mettlach 1562, il est lié à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et fut fabriqué entre 1947 et 1959.
Je me souviens que petite, j’aimais boire du chocolat chaud dans ces tasses. Aujourd’hui, je les conserve précieusement de peur de les casser.
Les objets, aussi modestes soient-ils, ont une histoire… Il suffit de leur prêter un peu d’attention pour la découvrir… C’est ce que j’ai fait en sortant du buffet, ces 3 tasses et ces 4 soucoupes.
Et vous, quelle est l’histoire des objets qui vous ont été transmis ?