#ChallengeAZ… A comme Anne ACHON…

Enfin, le grand moment est arrivé ! Le ChallengeAZ débute !
Et comme je l’ai écrit , je vous raconterai, en plus ou moins 100 mots et tout au long de l’alphabet, des événements qui se sont produits en « JUIN ».

Ecoutez… la grand’malle aux ancêtres s’ouvre doucement, et…

Bonne lecture !

 

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Clamont

 

Dimanche 25 juin 1843,
Il est 10 heures au carillon qui tintinnabule de joie… Clamont, hameau de Lorlanges en Haute-Loire, accueille une nouvelle âme.

Louise PRADAL, 36 ans, accouche de son premier enfant dans la ferme familiale.
Jean (Sosa 16 de Monsieur), 45 ans, déclare l’après-midi même la nouvelle née et la nomme Anne. Il est accompagné de ses frères, Jean et Géraud.
Le maire, Michel SOULIGOUX, rédige l’acte de naissance à 16 heures.

Si la petite s’appelle Anne pour l’état civil, ses proches la baptisent Marguerite.

C’est sous ce prénom que son acte de décès sera enregistré, le 27 juillet 1914.
Il sera 10 heures et la cloche sonnera le glas !

 

Sources :
Image : Collection personnelle
A.D Haute-Loire : Lorlanges [1843-1852] 6 E 139/7

Un ancêtre et des archives…

Ou comment retracer la vie d’un ancêtre en utilisant seulement les archives familiales, les archives municipales et départementales :

Pour cela, j’ai choisi de vous conter la vie de Reymond ACHON, grand-père et Sosa 4 de Monsieur :

Reymond nait , le dimanche 29 novembre 1874 à 6h du matin, à Clamont, un hameau de Lorlanges en Haute-Loire (43) dans la ferme de ses parents.
Jean, son père est âgé de 26 ans et Marguerite Delherme, sa mère, 27 ans comme l’indique son acte de naissance :

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Clamont

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Reymond est âgé de deux ans, quand nait sa sœur, Noémie, le 10 novembre 1876.

Seul garçon, le destin de Reymond est tracé… Il sera cultivateur et reprendra la ferme de ses parents.
Et comme tout garçon, il doit effectué sa conscription. Il est appelé sous les drapeaux sous le matricule 1883, le 16 novembre 1895 dans le canton de Blesle, subdivision d’Aurillac (Cantal).
Sa fiche matricule et son livret militaire indiquent son signalement : Cheveux et sourcils châtains, yeux gris, front large, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, il mesure 1m73 et n’a pas de marques particulières.
Son degré d’instruction est de niveau 3, c’est à dire qu’il sait lire et écrire ; mais il ne sait pas nager.

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Il est incorporé au 16e régiment d’artillerie à compter du 16 novembre 1895 et y arrive le même jour. Son instruction militaire débute le lendemain, 17 novembre. Il devient artificier le 30 octobre 1896  et est envoyé dans la disponibilité le 22 septembre 1898 avec un certificat de bonne conduite accordé.
Il fête sa démobilisation dignement avec ses compagnons :

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Quelques années plus tard, il épouse Adèle CHAZAL, le 17 novembre 1906 à 11h du matin. Il a 31 ans et Adèle, 22 ans comme l’indique leur acte de mariage.
Adèle est née à Paris 10e, au 6 bis rue des Récollets, le 16 mars 1884. Ses parents, Félix et Magdeleine MICHEL, brocanteurs, sont décédés. Adèle réside chez son grand-père paternel, Antoine à Bionsac, commune de Léotoing (43).

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Les bans du mariage sont publiés les 4 et 11 novembre dans les mairies de Léotoing et de Lorlanges.
Un contrat de mariage est établi chez Me Pierre BERTRAND, notaire à Lorlanges, le 27 octobre 1906.
Les futurs époux adoptent le régime de la communauté réduite aux acquêts :

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Adèle apporte en dot :
– son trousseau composé des habits, linges, bijoux et dorures à son usage, évalué à 300 Frs,
– un lit en bois dur composé d’un sommier, d’un matelas, six draps, une couverture en laine, un traversin, deux oreillers, le tout estimé à 150 Frs,
– Une somme de six francs en argent ou créances d’un recouvrement certain.

Reymond, apporte uniquement ses habits et linges à son usage évalués seulement à 100 Frs.

Reymond et Adèle ont six enfants, une fille et cinq garçons :
– Yvonne Thérèse, née le 2 août 1907
– Adolphe, né le 1er juin 1909
– Alphonse, né le 19 octobre 1911
Gabriel, Sosa 2, né le 15 juin 1914
– Georges, né le 8 juin 1917
– Fernand, né le 22 novembre 1922.

Pour connaitre la composition de la maisonnée, je consulte les recensements de population.
En 1886, les recensements sont succincts et m’apprennent qu’il existe 10 maisons composées de 10 ménages pour un total de 40 individus.
Ceux de 1926 et de 1931 me donnent les détails suivants :

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Reymond est père de quatre enfants quand sonne la mobilisation générale lors de la déclaration de la Première Guerre Mondiale.
Il est, à nouveau, appelé sous les drapeaux, le 5 août 1914 et incorporé au 14e Bataillon du 10e Régiment d’artillerie à pied, puis passe dans le 16e Régiment d’artillerie pour finir au 113e Régiment d’artillerie lourde.
Père de cinq enfants, il est dirigé vers le dépôt des isolés du 36e R.A à Moulins (03), le 17 août 1917.
Il reçoit son congé définitif de démobilisation, le 11 février 1919.

Il adhère à l’Office National du Combattant et reçoit sa carte de combattant le 17 janvier 1929 :

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Reymond décède le 13 juillet 1931 à 11h du matin, à son domicile. Il a 56 ans, selon son acte de décès. Il est inhumé dans le cimetière de Lorlanges, le mercredi 15 juillet.
Un hommage lui est rendu dans la presse locale :

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Et voilà une vie reconstruite avec l’aide des archives.
Avez-vous déjà pratiqué cet exercice ?

Sources :
Image : Collection personnelle
Archives familiales : Livret militaire – Faire-part des Cent jours – Contrat de Mariage – Carte de combattant – Journal L’avenir du plateau central
Archives départementales Haute-Loire : Acte de naissance Lorlanges (6 E 139/10) – Recensements de population (6 M 149) – Acte de mariage Léotoing (1925 W 424)
Archives départementales Cantal : Fiche matricule militaire Aurillac (1 R 1596)
Archives municipales Lorlanges : Acte de décès

 

 

 

 

 

#ChallengeAZ… P comme Pachade…

En Haute-Loire, du côté de Brioude, la pachade est une crêpe rustique et épaisse semblable à une omelette et cuite sur ses deux faces. Elle peut être salée ou sucrée.
Dans le Cantal, on la nomme « farinette ».

Ce plat populaire auvergnat semble exister depuis la fin du 19e siècle. Il se dégustait surtout en période de Carême, nature ou, pour les plus aisés, avec du sucre et de la  confiture.
Avec le temps, la recette s’est agrémentée d’ingrédients tels que échalotes, oignons, fines herbes, champignons, fromages, pommes de terre râpées, etc. ou dans la version sucrée de fruits de saisons (pommes, pruneaux… )

Jadis, la pachade était un des plats récurents de l’alimentation  dans les campagnes auvergnates . Nos ancêtres la consommait le matin, lors du casse-croûte, entre autres mets. Puis, aux beaux jours, lors de la collation de fin d’après-midi lorsque les paysans travaillaient dans les champs toute la journée.

Pour la version salée, j’ai réalisé une pachade aux pommes de terre :

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Ingrédients pour 4 : 700 g de pommes de terre, 2 œufs, sel & poivre, beurre.

Epluchez les pommes de terre. Lavez-les.
Râpez-les avec une grille moyenne.
Egouttez en pressant entre vos mains sans rincer.
Dans une jatte, mélangez les pommes de terre râpées avec deux œufs entiers –
Salez & poivrez
Personnellement, j’ajoute une cuillère à soupe de crème fraîche (mon côté normand ! )
Faites fondre une noix de beurre dans une poêle.
Versez-y la préparation. Etalez et aplatissez de façon régulière.
Couvrez et faîtes cuire à feu moyen pendant une dizaine de minutes.
Passé ce temps, retournez la pachade en utilisant un plat et glissez-la à nouveau dans la poêle pour cuire la seconde face.
Couvrez et laissez cuire encore une dizaine de minutes.
Les deux côtés de la pachade doivent être bien dorés.

Servez nature avec une salade verte, ou bien accompagnée de charcuterie.

Vous pouvez également agrémenter la préparation selon votre inspiration !

Dans le Sud, on appelle cette recette : crique ou paillasson.

Et pour la version sucrée, j’ai réalisé une pachade aux pommes :

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Ingrédients pour 2/3 : 4 œufs, 4 cuillères à soupe de farine, 3 cuillères à soupe de sucre en poudre , une pincée de sel, 20 cl de lait, une belle pomme.

Dans une jatte, battez les œufs.
Ajoutez le sel, le sucre, la farine tamisée et le lait au fur et à mesure afin d’obtenir une pâte à crêpe.
Epluchez une pomme et coupez la en lamelles
Incorporez à la pâte.
Faites fondre une noix de beurre dans une poêle
Versez le mélange –
Laissez prendre et dorer comme une crêpe.
Retournez la pachade à l’aide d’un plat ou pour les audacieux, faites-la sauter !
Faites cuire l’autre côté.

Servez chaud.

Voilà deux recettes simples qui raviront petits et grands gourmands !

 

 

 

Sources :  Sites Wikipédia – Keldélice.com – Escoutoux.net
Images : Collection personnelle

 

 

 

 

#ChallengeAZ… M comme Milliard…

Ah, si j’étais riche…

Et non, je ne vais pas vous délivrer la recette pour le devenir !

Car avec la lettre M, il n’est pas question d’argent… mais de cerises.

Le milliard est en une déclinaison du clafoutis, version auvergnate !

Il est également appelé : millard, millas, millat, mias, tuillard… Autant de variantes pour un même dessert dont la recette change d’un village à un autre et qui autrefois, était cuit sur des feuilles de chou.

Alors, êtes vous prêts pour gagner préparer un milliard :

Ingrédients pour 4 : 750 g de cerises noires, 3 œufs, 150 g farine, 100 g de sucre, 30 g beurre, un grand verre de lait, sucre vanillé, une pincée de sel

Lavez, séchez, équeutez les cerises, ne pas les dénoyauter
Beurrez un plat à gratin à haut bord 
Versez les cerises dans le plat sur plusieurs rangs
Dans une jatte : versez la farine, le sucre,
Faites une fontaine
Ajoutez les œufs et le sel
Mélangez et versez le lait pour délayer le tout
Versez sur les cerises pour les recouvrir
Ajoutez le beurre coupé en morceaux
Placez le plat dans un four préalablement chauffé à 180° (Th.6/7)
Laissez cuire pendant 30/40 mn
Saupoudrez le sucre vanillé à la sortie du four
Dégustez chaud ou tiède

Notre chère Margaridou écrit : « Les enfants adorent le milliard, qui leur barbouille les lèvres et leur fait des moustaches, c’est un plat familial, honnête, mais qui n’est pas aimé des personnes qui ne savent pas où elles doivent ranger leurs noyaux dans leur assiette. Il est fait pour les gens adroits. »
CQFD…

 

Sources : Margaridou, journal et recettes d’une cuisinière au pays d’Auvergne. Suzanne Robaglia
Photo : Collection personnelle

 

 

 

 

 

 

 

#ChallengeAZ… L comme Lentille verte du Puy-en-Velay…

La lentille verte du Puy-en-Velay a traversé les époques et s’est forgée une belle notoriété.
Cette légumineuse bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée depuis 1996 et d’une appellation d’origine protégée depuis 2008. Elle est produite dans une zone délimitée et sa culture est restée traditionnelle, sans recours aux produits chimiques et à l’irrigation

La lentille est originaire du bassin méditerranéen et fut l’une des premières légumineuses a être domestiquée probablement depuis l’Antiquité.

La Genèse raconte qu’un jour, Esaü, fils d’Isaac et de Rebecca, revint d’une partie de chasse très affamé et qu’il vendit son droit d’ainesse à son jumeau, Jacob, contre un plat de lentilles…

En Arverne, la lentille est attestée depuis 1643 dans la ville du Puy-en-Velay où elle aurait été apportée par les légionnaires romains lors de la conquête de la Gaulle…

Autrefois appelée le caviar des pauvres, elle est, aujourd’hui, inscrite aux menus des grands Chefs.
En Auvergne, elle se déguste traditionnellement en salade ou avec le petit salé.
Mais en hommage aux ancêtres brivadois, je vous propose une recette de lentilles vertes accompagnées de saumon.

Jadis, Brioude était considérée comme la capitale du saumon avant que ce poisson ne disparaisse de l’Allier et de l’Allagnon.

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Ingrédients pour 4 : 200 g de lentilles vertes du Puy – 4 tranches de saumon – 2 carottes – deux échalotes – un bouquet garni – sel & poivre – huile d’olive

Epluchez les échalotes et les carottes – Emincez
Rincez les lentilles – Versez dans une grande casserole
Ajoutez les échalotes, les carottes et le bouquet garni
Couvrez avec de l’eau froide – Poivrez mais salez qu’en fin de cuisson pour éviter que les lentilles ne durcissent
Laisser cuire pendant 20/30 mn
Saisir les tranches de saumon à l’unilatéral (côté peau) dans une poêle pendant quelques minutes.
Retournez côté chair en fin de cuisson – Salez & poivrez
Egouttez les lentilles – Rectifiez l’assaisonnement si nécessaire
Servez le tout arrosé d’un filet d’huile d’olive et parsemé de persil frais.

Voilà une recette du terroir simple et diététique !

 

Sources : Site Wikipédia – http://www.legume-sec.com/lentilles/un-brin-dhistoire/
Images : Une belle pêche au saumon site :  http://cpauvergne.over-blog.com/tag/Brioude/
Photo : Collection personnelle

 

 

 

#Challenge AZ… J comme Jacques…

Aujourd’hui, je laisse la parole à Margaridou, cuisinière auvergnate, vous raconter l’histoire de ses « Jacques » :

Triomphe des simples.
Se mêler de faire la cuisine, non dans une « Tour d’Argent » ou d’ivoire, mais dans une simple cuisine, la faire avec le souci d’être utile, la faire pour les autres, quelle joie féminine !
Chaque jour passe, qu’un autre remplace, où l’on recommence dans le silence de menues besognes, à épousseter, à récurer, à allumer le feu, à faire « respirer la cheminée ».
Le Jacques, de tout temps, a symbolisé le paysan.
En Auvergne, lorsque l’on dit : « c’est un Jacques », il y a un sens de commisération et un sens péjoratif, intraduisibles en bon français…
Le jacques est encore un « chausson aux pommes » le plus modeste, le plus « maison » d’entre les gâteaux…

Et voici la recette telle qu’elle l’a écrite :

Faire une pâte comme celle des croissants, l’étendre au rouleau, la découper en ovales de douze centimètres de long.
Garnir la moitié de l’ovale avec des tranches de pommes crues saupoudrées de sucre.
Rabattre la moitié libre sur la partie du dessous un peu plus longue que l’autre de manière à pouvoir fermer le chausson, en formant avec les doigts des petits festons.
Dorer le dessus du « Jacques » avec du jaune d’œuf, le saupoudrer de sucre et l’enfourner à four chaud.
Laisser cuire environ vingt minutes.

On fait le Jacques avec des prunes ou des abricots, aussi bien qu’avec des pommes

*Et pour finir, je laisse le dernier mot à Henri Pourrat relevé dans la préface du livre :
« Ce qui est difficile en cuisine, c’est de faire les plus simples plats avec raffinement ».

Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

Sources : *Margaridou, journal et recettes d’une cuisinière au pays d’Auvergne – Suzanne Robaglia –
Photo : Collection personnelle

#ChallengeAZ… E comme Echaudés…

Notre voyage continue et avec la lettre E… Je vous propose une recette ancestrale de la cuisine occitane remontant au Moyen Age.

Les échaudés sont des biscuits qui doivent leur nom au fait qu’ils sont plongés dans l’eau bouillante avant d’être cuits dans un four.
Ce mode de cuisson a la particularité de faire éclater les grains d’amidon contenu dans le gluten, ce qui rend les gâteaux plus digestes et leur permet de se conserver longtemps.
Selon leur terroir, ils sont parfumés avec de l’eau de fleur d’oranger ou avec des graines d’anis. Et ils sont modelés soit en anneaux, soit en tricorne.

Les échaudés sont mentionnés dans une charte de l’Eglise catholique en 1202.
Saint-Louis qui avait interdit aux boulangers de travailler le dimanche et les jours de fête, les autorisait à cuire des échaudés, ces jours-là, pour les pauvres.
La légende raconte que le bon roi aurait emporté des échaudés lors de ses croisades.
Par ailleurs, les pèlerins empruntant les chemins de Saint Jacques de Compostelle se réconfortaient en dégustant des échaudés.

Alors, gentes dames et preux chevaliers, une dégustation d’échaudés vous plairait-elle?

Ingrédients pour 30 échaudés : 500 g de farine – 100 g de sucre Un sachet de levure – 2 œufs – 10 cl de crème liquide – 2 cuillère à soupe d’huile d’olive – Eau de fleur d’oranger ou 10 g graines d’anis – Une pincée de sel – Un jaune d’œuf –

Dans une jatte, mélangez la farine, le sucre, la levure, le sel (et/ou graines d’anis)
Formez une fontaine et ajoutez l’huile, les œufs et la crème (et/ou eau de fleur d’oranger)
Mélangez le tout afin d’obtenir une boule de pâte homogène.
*Etalez la pâte sur 1/2 cm d’épaisseur
*Coupez la pâte en plusieurs cercles à l’aide d’un verre
*Replier les cercles en trois bords égaux vers le centre pour former des petits tricornes.
Recommencez l’opération(*)  jusqu’à épuisement de la pâte
Faites bouillir de l’eau dans une grande casserole.
Plongez les échaudés dans l’eau bouillante jusqu’à ce qu’ils remontent à la surface.
Egouttez les et dorez les avec le jaune d’œuf
Enfournez sur une plaque de cuisson pendant 30 mn Th. 180/200°

 

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Sources : Wikipédia – Histoire de la vie privée des françois, volume 2, P. 294/295 – Pierre J.B. Le Grand Bussy, Laurent Beaupré – 1815
http://deguster.blog.tourisme-aveyron.com/recettes/
Photos : Collection personnelle

 

 

 

 

#ChallengeAZ…. C comme Coufidou…

Après la Picardie, nous descendons vers l’Auvergne et avec la lettre C… Je vous propose une vieille recette paysanne, attestée depuis des temps très reculés.

Aujourd’hui, la viande fait partie de notre alimentation, mais pour nos ancêtres, manger de la viande était un évènement. Elle était donc réservée aux repas de fête.

Le mot « Coufidou » vient de l’Occitan « coufir » qui signifie « mijoter« . Et sous ce nom se cache une daube… une daube auvergnate qui était servie traditionnellement à Pâques ou à Noël !

Pour réaliser un Coufidou :

Ingrédients pour 4 :

0,800 kg à 1 kg de bœuf à braiser ( gîte, macreuse… mais c’est avec de la joue que ce plat est le plus moelleux…) – 2 oignons – 1 gousse d’ail – 2 carottes – 150 g de poitrine demi-sel – 3 cuillères à soupe de saindoux ou 25 g de beurre – Une cuillère à soupe de farine – Un bouquet garni – Une bouteille de vin rouge corsé (75 cl) – Marc d’Auvergne (5 cl) – Sel & Poivre – 

Retirez la couenne  de la poitrine demi-sel et découpez la en lardons
Pelez les oignons et les carottes – Emincez
Pelez la gousse d’ail et écrasez la
Coupez la viande en cubes réguliers pas trop petits
Dans une cocotte à fond épais, faites chauffer le saindoux (ou du beurre avec un peu d’huile)
Versez y les oignons et les carottes  et laissez les blondir doucement
Retirez et remplacez par les lardons. Laissez rissoler.
Retirez les lardons et faites revenir la viande sur tous les côtés Salez & poivrez –
Remettez les oignons, les lardons et la gousse d’ail.
Saupoudrez la farine et remuez bien.
Faites chauffez le Marc d’Auvergne et versez dans la cocotte – Flambez
Mouillez avec le vin rouge – Ajoutez le bouquet garni –
Salez & poivrez
Portez à ébullition quelques instants
B
aissez le feu et laissez mijoter pendant 3 h au moins en couvrant la cocotte
Retirez le bouquet garni
Servez dans un plat creux parsemé de persil frais et accompagné de pommes de terre cuites à l’eau ou pourquoi pas d’un aligot.

Ce plat est économique, peut se préparer à l’avance et être réchauffé.

J’ai réalisé ce Coufidou pour un repas dominical et j’ai acheté de la joue de bœuf pour sa confection.
Je vous le recommande vraiment… La viande est fondante, moelleuse… Un vrai régal… Un repas de fête !

 

 

 

Sources :  http://deguster.blog.tourisme-aveyron.com/recettes/la-recette-traditionnelle-le-coufidou#.VSqK92dO7IU
Photos – collection personnelle

 

 

 

 

 

#Généathème : Gabriel, du Jean-Jean à l’indigent…

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Gabriel CHAZAL est le Sosa 40 de mon époux. Il est né le 23 Nivôse An 3 (12 janvier 1795) à La Roche, commune de Bournoncle Saint-Pierre en Haute-Loire.

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Ses parents, Jean & Marie Merle, sont cultivateurs au même lieu-dit.
Gabriel est l’aîné d’une fratrie de neuf enfants et deviendra, également, cultivateur.

Le 24 novembre 1814, Gabriel a 19 ans et vit chez ses parents. Néanmoins, ce jour-là, accompagné de son père et de son grand-père maternel, il déclare à la mairie, une enfant née la veille à 10h du soir et qu’il nomme Marie.
Elle est le fruit de ses œuvres avec Louise Coutarel, 17 ans.

La paternité n’empêche pas Gabriel, jeune *jean-jean de  partir faire sa conscription. Ses classes effectuées, il devient un  *marche à terre, un sous-pied de guêtre ou un tourlourou. Il porte une *clarinette à cinq pieds garnie d’une fourchette à l’épaule.
Ainsi armé, il rejoint les troupes de Napoléon 1er.

Il est incorporé au 31e Régiment d’Infanterie de Ligne, 4e compagnie, 3e bataillon.
Le 31e RIL est formé en 1814 et participe à la Bataille de Quatre Bras,
prélude à Waterloo et qui a eu lieu le 16 juin 1815.
Le lieu se situe à quelques kilomètres au sud du champ de la grande Bataille.

A son retour, Gabriel épouse Louise, le 27 septembre 1815, à Bournoncle Saint-Pierre.
Un contrat de mariage est établi chez Maître Grenier à Brioude (j’ai demandé ce contrat via le Fil d’Ariane mais malheureusement, je ne l’ai pas encore reçu…)
Le couple a cinq enfants :
– Marie née en 1814
– Françoise ° 1817 + 1818
– Pierre ° 1819 +1842
– Jean ° 1822 +1895
– Louis ° 1825 +1902

Mais, le 13 septembre 1827, Louise décède à  30 ans.
A sa mort, ses enfants vivants ont respectivement : 13, 8, 5, et 2 ans.

Passent trois années , Gabriel qui a 35ans, épouse en secondes noces, Antoinette Serre 24 ans, le 28 juillet 1830 à Léotoing (43).

Quatre mois plus tard, le 24 novembre 1830, c’est au tour de Marie 16 ans, sa fille ainée d’épouser Pierre Granet, 22 ans.

De l’union de Gabriel & d’Antoinette nait :
– Antoine (Sosa 20), le 17 octobre 1834,

mais sa naissance n’est enregistrée à la mairie que le 31 décembre de la même année.
Antoinette ne se relève pas de son accouchement et décède 14 Jours plus tard, le 1er novembre 1834.
Le petit Antoine est orphelin dès sa naissance et n’existe pas civilement pendant deux mois et demi.

En  juillet 1846, Gabriel est recensé à Bournoncle, vivant avec Antoine 12 ans, Jean 24 ans et Louis 22ans, ses trois fils.

Recensement+bournoncle+saint+pierre+1846+CHAZAL

Après douze années de veuvage, il convole une troisième fois, à 51 ans, avec Jeanne Lauvergnat de 20 ans sa cadette, le 1er octobre 1846 à Brassac les Mines dans le Puy de Dôme (63). Le couple réside dans cette commune.
Ils ont deux enfants :

– Pierre ° 29 juin 1847 + le 19 juillet à 20 jours
– Marie ° 10 juin 1848.

Puis, Jeanne s’éteint à son tour, le 30 avril 1852.

En 1857, Gabriel est recensé à Bournoncle Saint-Pierre comme récipiendaire de la médaille de Sainte-Hélène.
Il a 61 ans et dans son dossier, il est annoté qu’il est infirme (a t’il été blessé pendant les guerres napoléoniennes ?) et indigent n’ayant pas obtenu de pension militaire.

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Gabriel est décédé le 30 décembre 1875 à 80 ans à La Roche, le village qui l’a vu naître :

Si Gabriel fut un « invisible« , il eut une vie remplie et mouvementée : une guerre, trois mariages, huit enfants et une médaille !

*Un Jean-jean est un conscrit
– Un marche à terre, un sous-pied de guêtre ou un tourlourou est un fantassin
– La clarinette à cinq-pieds est le fusil et la Fourchette est la baïonnette.
J’ai emprunté ces termes dans le livre : Les soldats d’Empire au quotidien de Jean-Pierre MIR

Sources :
Actes NMD : AD Haute-Loire et Puy de Dôme 6 E 37/2 – 6 E 37/10
Recensements Bournoncle Saint Pierre 6 M 64
Dossier médaille de Sainte-Hélène : AD Haute-Loire et Site : stehelene.org

Mes remerciements à Raymond Caremier pour son aide précieuse.

#Généathème : 100 mots pour une vie… d’un Poilu…

C’est en débutant « L’indexation Collaborative » sur le site Mémoire des Hommes que j’ai découvert ce jeune Poilu.

Sa fiche matricule militaire m’a appris qu’il était un membre de la famille Achon et j’ai voulu lui rendre ce petit hommage :

Il s’appelait René Jacques ACHON. Né le 9 avril 1897 à Saint-Just près Brioude (43), il était cultivateur.

Soldat 2e classe, il a été incorporé le 8 janvier 1916 au 28è Bataillon de Chasseurs.

Ses supérieurs le décrivaient ainsi :

Bon chasseur, belle attitude au feu, s’est particulièrement distingué le 25/10/1917 à l’assaut des positions ennemies…

Magnifique chasseur d’un allant et d’un entrain merveilleux, le 18/08/1918 à contribuer à enlever une position ennemie particulièrement bien défendue…

Le 31 août 1918, à Juvigny (02), il est tombé glorieusement au champ d’honneur en se portant à l’attaque d’une position ennemie.

René J. a perdu la vie,  gagné une Croix de Guerre et n’avait que 21 ans !

Les termes dithyrambiques utilisés pour le décrire sont révélateurs des mentalités de l’époque ! Ne trouvez-vous pas ?

 

Source : Fiche matricule militaire – AD Cantal- Cote : 1R1730 Image : Chasseur à pied d’Auguste Arnaud (1825-1883) du Pont de l’Alma (Wikipédia)