M comme Madagascar :
Madagascar en 1895 |
À la fin du 19e siècle, alors que Madagascar est une colonie française, l’arrière grand-père maternel de mon mari a émigré, avec sa femme et sept de ses huit enfants sur cette île lointaine.
Jean-Pierre Mouret et Elisabeth Rigal sont des cultivateurs originaires de Virargues, village situé à quelques lieues de Murat dans le Cantal.
Est-ce la rudesse de la vie cantaloue qui les poussent à quitter l’Auvergne avec l’espoir de trouver une vie meilleure ?
Le 4 janvier 1898, Jean-Pierre sollicite un droit de passage gratuit à destination de Madagascar auprès du Ministère des Colonies. Il remplit, également, une fiche de renseignements qui est approuvée par ledit ministère le 18 février.
Archives départementales Cantal |
La traversée en bateau dure plus d’un mois en partant de Marseille et en empruntant le canal de Suez.
Ils s’installent à Sakatolo dans la province de Mananjary dans le sud-est de l’île.
Le port de Mananjary est un des ports le plus important de la côte orientale.
*D’une manière générale, le climat est assez salubre mais le paludisme est à redouter et les nouveaux venus n’y échappent guère.
La population, dans cette région, s’élève à 67886 habitants dont 61 français, 77 étrangers, 20 asiatiques et 67728 indigènes.
Jean-Pierre et Elisabeth sont colons.
*L’agriculture est appelée à prendre un grand développement dans la région, mais les frais de premier établissement sont onéreux.
Les produits d’exportation sont le café, le cacao, la canne à sucre, la vanille, le girofle et le poivre ; les autres cultures indigènes sont le manioc, le riz, la patate.
Le ricin pousse à l’état sauvage ; on pourrait en tirer parti pour obtenir de l’huile.
La principale industrie est la fabrique de nattes, paniers et vêtements en rabane.
Malheureusement, leurs espoirs d’une vie nouvelle est brève et s’achève brutalement : le 22 octobre 1898, Jean-Pierre décède, suivi par Elisabeth le 27 novembre et d’une de leurs filles : Angèle le 5 décembre.
Ces décès successifs sont probablement dus à l’épidémie de peste qui sévit alors dans l’île ?
Registre NMD Madagascar – CAOM Aix en Provence |
Les six autres enfants sont rapatriés en France. Ils apparaissent dans le recensement de 1901 à Virargues dans la famille de Jacques Delpirou & de Catherine Rigal (sœur d’Elisabeth).
*Annuaire de Madagascar et Dépendances édité en 1899 – Bibliothèque Généanet