Le généathème de novembre nous entraîne dans les méandres de la Première Guerre Mondiale.
D’un côté, des militaires ; de l’autre, des civils… Autant de récits émouvants et d’histoires familiales douloureuses… pour ce qui fut l’un des pires conflits de l’Histoire… !
Jean-Marie Mouret, le grand-père maternel de mon mari, est né le 7 mai 1887 à Virargues dans le Cantal.
La conscription l’enrôle sous le matricule 39, il est reconnu : « Bon pour le service armé » et incorporé au 2è Régiment de Zouaves le 8 octobre 1908.
Mais, le 1er septembre 1909, il est réformé pour raison de santé et rentre dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite « accordé ».
Lors de la déclaration de la Première Guerre Mondiale, il a 27 ans. Sa fiche matricule m’indique qu’il est blond, qu’il a les yeux gris, le visage ovale et qu’il mesure 1m66.
Le 11 décembre 1914, le Conseil de Révision du Cantal le juge apte pour le service armé malgré une forte myopie avec choroïdite postérieure (conséquence due à la toxoplasmose).
Il est mobilisé, le 21 février 1915, au 5è Régiment d’Infanterie Coloniale. Ce régiment reçoit trois citations à l’ordre de l’armée (fourragère verte).
Jean-Marie participe à la bataille d’Argonne (janvier-juin) puis à la bataille de Champagne (août-septembre) :
Cette bataille qui s’est déroulée du 25 septembre au 9 octobre 1915 a fait 27 851 tués, 98 305 blessés, 53 658 prisonniers et disparus du côté français et des pertes plus faibles du côté allemand. Le front a progressé de 3 à 4 km mais la rupture n’est pas réalisée. Les allemands ont su faire face, dans un premier temps avec les réserves locales et, dans un second temps, avec l’arrivée du 10è Corps destiné initialement à la Russie. Elle a démontré l’impossibilité de franchir dans un seul mouvement deux lignes de défense et la nécessité de traiter chacune des lignes séparément. Elle aussi démontré le manque de coopération entre les armes au sein des armées françaises, notamment entre l’artillerie et l’infanterie. Elle a vu l’introduction du casque Adrian et l’utilisation massive de l’artillerie de tranchée. Elle a été un succès non-négligeable au plan logistique et des mouvements. (Source Wikipédia)
Le 30 septembre 1915, Jean-Marie est blessé par un éclat d’obus sur le côté droit et évacué, le 2 octobre, vers l’hôpital d’Issoire (Puy de Dôme) où il reste jusqu’au 23 novembre.
A cette date, il est envoyé vers l’hôpital de dépôt des convalescents à Lyon et obtient une permission de huit jours dans sa famille.
Suite à ses blessures, il est cité à l’ordre de la Division, le 16 octobre 1915. (JMO – 26 N 864/3)
Il est relevé du dépôt le 6 décembre et passe au 3è Régiment d’Artillerie Coloniale à Marseille.
Puis, il est admis au centre de convalescence de Tours pour « fièvre » entre le 18 juin et le 20 juillet 1918.
Il intègre le 143è Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale en septembre 1918 puis le 19è Régiment d’Artillerie de Campagne en novembre 1918.
Il est mis en congé de démobilisation le 19 septembre 1919 par le dépôt du 53è R.I et se retire à Murat (Cantal)
Le 1er juin 1921, il est affecté dans la Réserve au 16è Régiment d’Artillerie de Campagne.
Voici comment, Jean-Marie, comme tant d’autres, a vécu ce conflit en brave soldat, puis a suivi son chemin en tentant d’oublier..!