#Généathème : Jean-Marie, Poilu en 1914-1918…

Le généathème de novembre nous entraîne dans les méandres de la Première Guerre Mondiale.
D’un côté, des militaires ; de l’autre, des civils… Autant de récits émouvants et d’histoires familiales douloureuses… pour ce qui fut l’un des pires conflits de l’Histoire… !


Jean-Marie Mouret, le grand-père maternel de mon mari, est né le 7 mai 1887 à Virargues dans le Cantal.

La conscription l’enrôle sous le matricule 39, il est reconnu : « Bon pour le service armé » et incorporé au 2è Régiment de Zouaves le 8 octobre 1908.
Mais, le 1er septembre 1909,  il est réformé pour raison de santé et rentre dans ses foyers avec un certificat de bonne conduite « accordé ».

Lors de la déclaration de la Première Guerre Mondiale, il a 27 ans. Sa fiche matricule m’indique qu’il est blond, qu’il a les yeux gris, le visage ovale et qu’il mesure 1m66.

Le 11 décembre 1914, le Conseil de Révision du Cantal le juge apte pour le service armé malgré une forte myopie avec choroïdite postérieure (conséquence due  à la toxoplasmose).

Il est mobilisé, le 21 février 1915, au 5è Régiment d’Infanterie Coloniale. Ce régiment reçoit trois citations à l’ordre de l’armée (fourragère verte).
Jean-Marie participe à la bataille d’Argonne (janvier-juin) puis à la bataille de Champagne (août-septembre) :

Cette bataille qui s’est déroulée du 25 septembre au 9 octobre 1915 a fait 27 851 tués, 98 305 blessés, 53 658 prisonniers et disparus du côté français et des pertes plus faibles du côté allemand. Le front a progressé de 3 à 4 km mais la rupture n’est pas réalisée. Les allemands ont su faire face, dans un premier temps avec les réserves locales et, dans un second temps, avec l’arrivée du 10è Corps destiné initialement à la Russie. Elle a démontré l’impossibilité de franchir dans un seul mouvement deux lignes de défense et la nécessité de traiter chacune des lignes séparément. Elle aussi démontré le manque de coopération entre les armes au sein des armées françaises, notamment entre l’artillerie et l’infanterie. Elle a vu l’introduction du casque Adrian et l’utilisation massive de l’artillerie de tranchée. Elle a été un succès non-négligeable au plan logistique et des mouvements. (Source Wikipédia)

Le 30 septembre 1915, Jean-Marie est blessé par un éclat d’obus sur le côté droit et évacué, le 2 octobre, vers l’hôpital d’Issoire (Puy de Dôme) où il reste jusqu’au 23 novembre.
A cette date, il est envoyé vers l’hôpital de dépôt des convalescents à Lyon et obtient une permission de huit jours dans sa famille.

Suite à ses blessures, il est cité à l’ordre de la Division, le 16 octobre 1915. (JMO – 26 N 864/3)

Il est relevé du dépôt le 6 décembre et passe au 3è Régiment d’Artillerie Coloniale à Marseille.

Puis, il est admis au centre de convalescence de Tours pour « fièvre » entre le 18 juin et le 20 juillet 1918.

Il intègre le 143è Régiment d’Artillerie Lourde Coloniale en septembre 1918 puis le 19è Régiment d’Artillerie de Campagne en novembre 1918.

Il est mis en congé de démobilisation  le 19 septembre 1919 par le dépôt du 53è R.I et se retire à Murat (Cantal)

Le 1er juin 1921, il est affecté dans la Réserve au 16è Régiment d’Artillerie de Campagne.

Voici comment, Jean-Marie, comme tant d’autres, a vécu ce conflit en brave soldat, puis a suivi son chemin en tentant d’oublier..!



#Généathème : 100 mots pour une vie…

Sophie, @La Gazette des Ancêtres, nous propose une exercice de style : résumer une vie en 100 mots !
Allons-nous relever le défi ? Plusieurs généablogueurs ont déjà réussi brillamment…
Donc, à mon tour de vous conter l’histoire d’Adèle : 

Adèle Chazal et ses enfants

Adèle Chazal naît parisienne en mars 1884.
Ses parents sont brocanteurs dans le 10è arrondissement.
A 22 ans, elle part vivre en Auvergne, terre ancestrale, et devient fermière en épousant Raymond Achon.
Ses parents étant décédés, son grand-père maternel, Antoine, conduit Adèle à la mairie. 
Elle met au monde six enfants.
Quand Raymond part à la guerre ; seule, elle dirige la ferme familiale.
De retour du front, Raymond reprend les rênes mais fragilisé, il décède à 56 ans.
Adèle, courageuse, continue le dur labeur avec ses fils.
En quittant ce monde, chacun dira qu’elle était une maîtresse femme !

#Généathème : les photos se racontent…

« Le temps court et s’écoule et notre mort seule arrive à le rattraper.
La photographie est un couperet qui dans l’éternité saisit l’instant qui l’a éblouie. »
                                                                          *Henri CARTIER BRESSON

La photographie, considérée comme le 8è art, raconte nos vies et immortalise autant d’instants précieux.
Bien plus tard, cette photographie retrace à nouveau l’histoire, notre histoire !
Lorsque nous feuilletons un album photographique, l’émotion est toujours présente : nous avons le sourire aux lèvres ou la larme à l’œil, mais jamais nous ne sommes indifférents.

Les photographies sont des trésors dont il faut prendre soin !

Pour ma part, je ne possède aucun cliché de mes ancêtres… Hélas, hélas, hélas…. Je ne peux donc m’inspirer de cette source généalogique !

Aussi, la photo que je vous présente n’est pas très ancienne (ou si peu…)
Mais, c’est la « Photo ». Elle a été prise dans le célèbre « Studio Harcourt » à Paris en 1957 ou 1958.

Et grâce aux conseils judicieux de Sophie, « La gazette des ancêtres », gageons que dans un siècle ou deux… mes descendants… émus… découvriront ce cliché ! On peut toujours rêver, n’est-ce-pas ?



*Henri Cartier Bresson – photographe français – (°1908- +2004)

*Le studio Harcourt est un studio photographique fondé à Paris en 1934 par Cosette Harcourt et les frères Lacroix. Il est actuellement situé au 10, rue jean Goujon dans le 8è arrondissement de Paris.
Toujours en activité, il s’illustre en particulier pour ses portraits en noir et blanc des stars de cinéma et de personnalités.
(source Wikipédia)

#Généathème : organiser sa généalogie

Je prends vaillamment ma plume… Plutôt mon clavier pour aborder le sujet du mois : Organiser sa généalogie ! Sujet proposé par Sophie Boudarel !

Ma méthode de travail relève de la « vieille école » (oh là là… on dirait un vieux soldat !) :

1) J’ai créé des dossiers patronymiques, un pour chaque grand-parent et leurs ancêtres  : j’y ai inséré une liste d’ascendance que je complète au fur et à mesure de mes recherches :

Je remplis, également, une fiche de renseignements par famille et  par numéro Sosa :

Enfin, je classe tous les documents trouvés (état civil, fiches matricule, photos, recensements, cartes de Cassini, documents divers…)

2) J’ai également un cahier répertoire  « Spécial généalogie » qui me sert à tout : recherches dans les archives, carnet d’adresses, listes, renseignements divers…)

3) Enfin, je saisis toutes les données sur un logiciel : Hérédis version 13 Pro. Ce logiciel est facile d’utilisation et intuitif ; ce qui me convient parfaitement.

Ainsi va mon organisation… Je pourrai, sans doute, mieux faire ; mais cela me convient… Et en amont, j’apprécie surtout la recherche et le travail d’enquête…!

# Généathème : Lorlanges, un village auvergnat…

Chaque année, en juillet, je fais une petite échappée sur les terres des ancêtres de Monsieur… J’y retrouve mes cousins de cœur… et c’est toujours un temps de partage, dont pêle-mêle : la généalogie, les recherches aux archives départementales du Puy en Velay, les confitures, les vide-greniers et cette année, l’arrivée d’un bébé… Bienvenue à Mathis !  

Ici, nous sommes aux confins de trois départements : la Haute-Loire, le Cantal et le Puy de Dôme et plus exactement dans la *Limagne brivadoise.

L’autoroute traverse cette région, autrefois enclavée, et permet d’admirer le décor vallonné et boisé, avec de-ci, de-là, des pitons de roche basaltique laissant entrevoir la silhouette des volcans qui se dressent à l’horizon.

Les routes étroites et sinueuses forment des rubans où chaque virage offre un paysage différent.
Les champs et les pâturages tels une superbe mosaïque mêlent leurs couleurs. Le blond des céréales et le jaune vif des tournesols contrastent avec le vert des maïs et celui des bosquets.

L’agriculture et l’élevage sont les principales ressources du lieu.

Les châteaux sont nombreux et qu’ils soient en ruines ou habités, témoignent de l’attraction de la noblesse pour cette contrée giboyeuse.

Lorlanges se dresse sur le flanc d’une colline. Son origine remonte à la Gaulle romaine ; des vestiges de villas romaines y ont été trouvés.

Aujourd’hui, le village fait partie de l’agglomération de communauté de Blesle et compte environ 307 habitants au dernier recensement avec une densité de 21 habitants au kilomètre carré. La commune se compose d’un bourg, de sept hameaux et de deux châteaux privés.

 

                                                                       
C’est d’abord dans le hameau de Clamonet puis dans celui de Clamont que les « Achon » s’établirent. Le couple fondateur fut formé par Jean Achon venant de Léotoing. Il épousa Marguerite Valeix de Lorlanges le 29 janvier 1782. Les deux villages sont à quelques lieues l’un de l’autre.
Jean & Marguerite ont eu 13 enfants : 10 garçons & 3 filles assurant ainsi une descendance nombreuse.


                                   Clamont

             Le château et le village de Léotoing

*Une Limagne est une plaine en auvergne
  La Limagne brivadoise est la plaine autour de Brioude.

Généathème : village

              

#Généathème : Ils se marièrent deux fois et eurent beaucoup…..

Après avoir lu les billets d’Elodie de « Rencontres avec mes ancêtres », je souhaite vous faire part de mes découvertes en matière de mariage consanguin :

Jacques Apchon (26 ans) et Jeanne Andrieux (24 ans) se marient le 26 février 1740 à Léotoing en Haute-Loire  comme l’atteste l’acte de mariage ci-dessous :

Tout va bien, sauf que les mariés ignorent qu’ils ont un lien de parenté.

C’est ainsi que quatre ans plus tard : le 2 mai 1744, et deux enfants, le couple revient devant Monsieur le Curé pour réhabiliter leur mariage après avoir obtenu une dispense de consanguinité au quatrième degré et prouvé leur bonne foi.

Jacques & Jeanne auront encore huit enfants après leur second mariage…!

Généathème : mariage

#Généathème : Amours & Mariages en Auvergne

Autrefois, il ne faisait pas bon rester célibataire. La vie sociale et économique était organisée autour du couple d’où la nécessité absolue pour les jeunes gens de se marier.

En Auvergne, au 18è et 19è siècle, voici comment les jeunes demoiselles cherchent un mari. Elles font appel soit à l’église, soit aux sorciers ou bien aux deux :

Avec l’aide de l’église…
Les jeunes auvergnates font des pèlerinages, suivent des processions ou bien adressent des prières auprès d’une multitude de saints et de saintes.

Mais l’église aide les jeunes jouvencelles à trouver mari de façon beaucoup plus originale :
 « La jeune fille qui veut se marier monte un dimanche en chaire avec le curé au moment du prône. Ce dernier énumère ses avantages matériels. Puis, elle-même dit à l’assemblée : ti la ti la donzella à paroudà (voici la fille à marier)  »

… et des sorciers
Si l’usage de la magie a cours dans toute la France, imaginez les proportions qu’elle prend au pays de la sorcellerie et des adeptes du « Petit-Albert » ( Connaissez-vous  le Petit Albert ? Je vous en  parlerai dans un futur billet…)

Pour l’heure, voici une recette pour trouver l’âme sœur : Cueillez à minuit l’herbe de matagot (mandragore) ou l’herbe de la seyelle (valériane). Posez la sur l’autel, sous la nappe et à l’insu du curé pour qu’il dise la messe dessus et la bénisse : vous êtes certain d’être aimé !

Les jeunes se retrouvent dans les veillées, les fêtes ou les foires, les travaux des champs…
Pour déclarer son amour, la manière la plus courante est d’inviter à danser. Quand on vient chercher  la même cavalière pour aller au bal, elle sait à quoi s’attendre… et les parents aussi !

Une fois qu’ils se sont déclarés et qu’ils se fréquentent officiellement avec l’autorisation des parents, les tourtereaux changent de statut : à la veillée, ils n’ont plus leur place habituelle ; un espace en retrait leur est réservé.

Pour la demande en mariage, de façon générale, c’est le jeune homme qui fait la demande aux parents de la jeune fille, en accord avec cette dernière.
La parole n’est pas de mise pour éviter les maladresses.
Les gestes sont codifiés : si on bat les œufs en omelette et s’il est invité à tenir la queue de la poêle, le prétendant exulte de bonheur. Par contre si on dresse les tisons tout droit dans la cheminée, il est rejeté.

Quelquefois, on fait appelle à un entremetteur. Suivant l’endroit il se nomme : le Bertrand, le mandéron, le balandreau. En Haute-Loire, c’est le magnan ou bardouille. Il porte à la boutonnière un bouquet de sauge, un bâton brûlé aux deux bouts ou un bâton blanc. Il est chargé de vanter la fortune du futur auprès de la famille de la demoiselle.

En Auvergne, les fiançailles sont rares. Ce sont les achats rituels en vue du mariage qui ont une valeur symbolique d’union et de promesse. On se rend à la grande ville la plus proche en famille pour y acheter les toilettes, les ors et les joyes (joyaux). Outre les bagues, les sautoirs ou les broches, le promis offre à la fiancée un Saint-Esprit.

Les achats effectués, les fiancés visitent famille, amis & voisins et lancent les invitations en offrant du tabac à priser et des dragées.
Les jeunes du village décorent la maison de la future et plantent les genévriers. Pour les remercier, le père de la mariée leur offre une volaille.

Le jour des noces arrive enfin… les invités se rendent chez la future où une table est dressée avec des gâteaux et des tartes pour les faire patienter.
La mariée achève de se préparer aidée par ses demoiselles d’honneur.

Nombreux sont ceux qui viennent à cheval. Le cortège se rend à l’église dans une joyeuse cavalcade accompagné des musiciens.

Jusqu’à la fin du 19è siècle, les mariés portent le costume régional : la robe de la mariée est de couleurs vives agrémentée d’un châle sur les épaules. Elle porte sur la tête la coiffe traditionnelle avec un bonnet orné de dentelles et de rubans.
Le marié porte des brayes (culottes bouffantes), une veste courte et un chapeau de feutre noir orné également de rubans ; sans oublier la chemise blanche que la future lui a offert.

La cérémonie achevée, les invités se retrouvent au banquet ; on a mis les petits plats dans les grands : viandes bouillies et rôties, volailles, jambons et lard sont servis ; le tout arrosé de vin sucré.

En Auvergne, on danse beaucoup : la bourrée bien sûr, mais aussi la mazurka,  la polka ou la branle …

En fin de soirée, les jeunes époux tentent de s’esquiver… Il leur est difficile de passer leur nuit de noces seuls. Les jeunes ont concocté des farces : lit en portefeuille ou garni de clochettes… En pleine nuit, les amis n’hésitent pas à les réveiller pour leur servir la rôtie (mélange de chocolat et d’œufs battus) dans un pot de chambre.

En se mariant, et dans la plupart des cas, la jeune fille quitte sa famille pour aller vivre chez ses beaux-parents. Il leur faudra composer et coopérer pour maintenir de bonnes relations et cela pendant de nombreuses années.
Pour être acceptée entièrement par sa belle famille, la mariée doit subir un rite de passage : un balai barre le seuil de la porte de la maison.
Si la jeune épouse l’enjambe sans s’en soucier, elle sera considérer comme négligente et paresseuse.
Tout ira bien, si elle saisit le balai et nettoie le pas de porte.

Source : Amours et mariages en France d’autrefois
              Collection vie d’autrefois
              Archives & culture

Image : geneactinsolites.free.fr
            Photo Saint-Esprit : collection personnelle

Généathème : Mariage