#MaCuisineAncestrale… Le Mesturet…

Dans le calendrier républicain, le 13 Vendémiaire (4 octobre) était officiellement le jour dédié au potiron…

Donc, en ce 4 octobre, je déclare la « potironnade » ouverte… Et d’un coup de baguette magique, nous partons dans le Sud-Ouest et plus particulièrement dans le Tarn où les grands-mères confectionnent un gâteau à base de potiron et de farine de maïs : Le Mesturet, un cousin du Milhassou.


A l’origine, ce gâteau qui ressemblait plus à un gratin, ne comportait ni œuf, ni beurre ; uniquement du potiron, de la farine et du sucre.
Bien sûr, chaque village avait sa propre recette et en revendiquait la légitimité.

Le terme « mesturet » désignait également, en Languedoc et et en Gascogne, un petit pain  de maïs échaudé dans l’eau bouillante, puis cuit au four dans une feuille de chou. (Dictionnaire du monde rural – Marcel LACHIVER).

Pour réaliser ce gâteau pour 8 personnes, il faut :
1 plat rectangulaire de 3 cm de haut maximum,
1,5 kg de potiron,
300 g de farine de maïs (ou de blé ou les deux)
300 g de sucre,
5 œufs,
10 g de sel,
1 zeste d’orange et 1 zeste de citron,
1 petit verre de rhum,
100 g de beurre.

Couper le potiron en dés et le faire fondre lentement dans une casserole dans un doigt d’eau.
Remuer et saler.
Quand le potiron est cuit, ajouter la farine, le sucre, les zestes d’orange et de citron râpés, les œufs bien battus et le rhum.
Bien mélanger.
Beurrer généreusement un moule et fariner
Verser la pâte et mettre le tout au four thermostat 4/ 5 à 130°C (environ 1 h 30 de cuisson.)
Au bout de la première demi-heure, passer au pinceau du beurre fondu sur la surface du gâteau pour obtenir une croûte molle et très colorée.

On peut également confectionner des petites galettes avec cette préparation et les faire rissoler à la poêle.

Je ne sais pas pour vous… moi, j’aime les jours de fête où l’on apprécie ces petites choses de la vie, simples comme un gâteau.
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

 

Chers lecteurs,
Le 22 septembre dernier, Ciel ! Mes aïeux a soufflé 6 bougies !
Et vous êtes 5045 abonnés, à ce jour…
Je suis émerveillée par l’idée que partout dans le monde des personnes lisent mes petits billets et sans doute les apprécient.
Je n’imaginais pas ce petit succès en créant ce blog.
Je vous adresse tous mes remerciements pour votre attention !

 

Sources :
Recette : www.tourisme.tarn.com
Carte de France – Géoportail.gouv.fr
Images : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Etxeko Biskotxa…


Quand les généanautes rêvent de rencontres généalogiques dans nos belles provinces avec dégustation de spécialités locales, cela donne des échanges très sympathiques sur les réseaux sociaux …. alors, en attendant cette éventualité, satisfaisons notre gourmandise et partons au Pays Basque et plus particulièrement dans la province du Labourd.
Je vous propose de découvrir la véritable recette de « l’etxeko biskotxa », traduisez « biscuit de la maison » ou encore « gâteau basque ».

C’est dans le village de Cambo-les-Bains que ce gâteau est né, et : 

Hum ! C’est trop bon !

Pour réaliser le gâteau basque, il faut :
– La pâte :
300 g de farine
3 pincées de sel
120 g de beurre
200 g sucre cristallisé
2 oeufs
2 cuillères à soupe de rhum ou de vanille liquide
1 sachet de levure chimique

– La crème :
1/2 litre de lait entier
œufs
125 g sucre semoule
40 g de farine
2 cuillères à soupe de rhum

Dans une jatte, mélanger le beurre ramolli et le sucre cristallisé,
Ajouter la farine, la levure, 2 œufs, le sel et le rhum ou la vanille liquide,
Mélanger jusqu’à former une boule,
Placer cette dernière dans le réfrigérateur pour qu’elle durcisse au minimum 1 heure,

Dans une autre jatte, fouetter 3 œufs et le sucre semoule,
Ajouter la farine et bien mélanger,
Porter le lait à ébullition,
Verser la moitié du lait chaud sur la préparation tout en fouettant,
Remettre la préparation obtenue dans une seconde casserole,
Ajouter la seconde moitié de lait chaud,
Porter à ébullition sans cesser de remuer pendant 3 à 4 minutes, la crème doit être bien prise,
Ajouter le rhum en fin de cuisson,
Laisser refroidir à température ambiante,

Beurrer un moule à manqué de 22 cm de diamètre et le fariner,
Prendre un peu plus de la moitié de la pâte, la travailler légèrement,
L’étirer sur une épaisseur de 4 à 5 mm,
Garnir le moule à manqué,
Verser et étaler la crème refroidie,
Étirer le reste de pâte pour confectionner le couvercle,
Dorer avec un jaune d’œuf et rayer avec une fourchette,
Cuire dans le four à 160° pendant 40 minutes,

Déguster une fois bien refroidi,
Un conseil : préparé la veille pour le lendemain, il n’en sera que meilleur !

Il existe une autre version du gâteau basque où la crème est remplacée par de la confiture de cerises (cerises noires d’Itxassou).

Il paraît que le gâteau basque à la crème est le préféré des gens du pays et que celui à la confiture est le préféré des touristes.
J’avoue que j’aime les deux… Et vous ?

En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous! Moi, c’est déjà
fait !

Sources :
Recette : Site officiel de la fête du gâteau basque – Cambo-les-bains : https://www.lafetedugateaubasque.com
Origines du gâteau basque : Revue Ekaina N°105 – 2008 rédigé par Marcel Marc Douyrou.
Images : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… L’Alise Pacaude…

 

Nous sommes le 1er avril, les cloches reviennent de Rome et la chasse aux œufs est ouverte… Non, ce n’est pas un poisson !
C’est Pâques !

Déjà, au XIIIe siècle, les clercs, les étudiants ou les enfants de chœur mal nourris, partaient à la recherche des œufs de Pâques qui n’étaient pas en chocolat.
Et puisqu’on ne pouvait ni consommer, ni vendre des œufs pendant le temps de Carême, chaque région française élaborait des pâtisseries riches en œufs pour célébrer cette fête.

Ainsi, en Vendée, le vendredi saint, on faisait le fion...  Ne souriez-pas ! Il n’y a rien de graveleux ici, car « fion » signifie simplement « flan » en patois vendéen…
Ou bien, on confectionnait l’alise pacaude, la galette de Pâques.
On cuisait ces préparations le samedi saint pour les déguster le dimanche de Pâques, mais seulement après la messe.

Pour réaliser une alise pacaude, il faut :
200 g de farine
100 g de sucre en poudre
10 g de levure fraîche
7 cl de lait
œufs
1 cuillerée à soupe d’eau de fleur d’oranger
150 g de beurre
Une pincée de sel fin

Faire dissoudre la levure dans le lait tiède,
Tamiser la farine sur un plan de travail
Creuser un puits au centre et verser le mélange lait + levure,
Ajouter le sel, une cuillère à soupe de sucre, les œufs battus en omelette et l’eau de fleur d’oranger,
Mélanger les ingrédients jusqu’à consistance de pâte souple,
Pétrir pendant 10 minutes et incorporer 100 g de beurre ramolli,
Laisser lever la pâte en boule dans une jatte huilée pendant 2 heures,
Pétrir à nouveau la pâte, 
Placer dans un moule à génoise beurré,
Ajouter le reste de beurre en petits morceaux dessus,
Saupoudrer avec le reste de sucre,
Laisser lever encore 30 minutes,
Cuire au four chauffé à 200° pendant 30 minutes environ.

« Selon des croyances populaires anciennes, la galette pacaude ne doit pas être entamée avant le jour de Pâques, car si on l’entame la veille elle se trouve être pleine de crapauds »
(Source : Vendée, De la Chesnaye, le paysan du bocage, 1900)

A bon entendeur !… Je vous souhaite d’Excellentes Fêtes !
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

 

 

Sources :
Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions – Editions Larousse
Image gratuite Pâques – site : Pixabay.com
Image Alise Pacaude : collection personnelle
Origine du fion – site : vendée-annuaire.net
Croyances populaires – site : unecuilleréepourpapa.net

 

 

 

 

 

 

 

 

#MaCuisineAncestrale… Les Chocards…

Le rendez-vous mensuel de #MaCuisineAncestrale vous invite en Bretagne, et plus exactement à Yffiniac dans les Côtes d’Armor.
Pendant la seconde moitié de novembre, ce village d’irréductibles gourmands célèbre la fête des chocards (chocarts ou choquards), une spécialité locale.

Cette fête est née au 19ème siècle, sans que l’on connaisse avec exactitude la date. C’était à l’époque un grand événement avec une importante foire aux bestiaux animée par deux bals et une fête foraine.

Et, c’est un certain Mr Domalain,  boulanger local, qui créa le chocard, un chausson fait avec un reste de pâte à pain et des pommes coupées en dés car rien ne se jetait et appelé ainsi, parce qu’en novembre, nichaient dans le clocher de l’église des Choucas, une sorte de corneilles.

Aujourd’hui, le marché aux bestiaux n’existe plus mais les forains sont toujours présents. La fête bat son plein : on s’y amuse, on y danse et on y goûte les chocards.
Et, la pâte à pain a été remplacée par de la pâte feuilletée.

Pour réaliser 4 chocards :

2 abaisses de pâte feuilletée (environ 400 g)
800 g pommes de reinette
125 g de sucre roux
1 citron
1 ou 2 cuillères à café de cannelle selon votre goût
1 jaune d’oeuf

Peler les pommes, couper en deux, ôter le cœur et les pépins
Couper en morceaux
Faire cuire dans une casserole avec 2 cuillères à soupe d’eau, le sucre roux et la cannelle pendant 15 à 20 minutes.
La compote doit rester épaisse et sèche
Incorporer le zeste du citron râpé à la compote et laisser refroidir
Abaisser la pâte feuilletée et découper 8 disques de 18 cm de diamètre (j’ai choisi un emporte-pièce de 14 cm de diamètre)
Répartir la compote sur 4 disques
Humidifier le contour de chaque disque avec un peu d’eau
Recouvrir le tout avec les 4 autres disques
Pincer les bords des disques pour bien les souder
Mélanger le jaune d’œuf avec une cuillerée d’eau
Badigeonner le dessus des chocards
Ranger sur une plaque de cuisson
Cuire au four chauffé à 220° pendant 20 minutes.

Ensuite, c’est la fête pour les papilles et rien ne vous empêche de danser à la mode de Bretagne en dégustant les chocards chauds ou tièdes.

Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :

Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions de A à Z
Site : http://www.ouyena.com/specialites/
Carte des départements : cartesfrance.fr
Image : Collection personnelle

 

 

Les métiers de la mer d’antan…

C’est à Etretat en Haute-Normandie, cité balnéaire célèbre pour ses falaises que j’ai admiré ces photos exposées le long de la plage et dédiées aux métiers de la mer d’autrefois :

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Les Mousses : Dès l’âge de 12 ans, les enfants de pêcheurs étaient coursiers, moussaillons puis mousses en pêche sur les caïques et canots.
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Les ramasseurs de galets : Les galets (99% de silice) étaient utilisés autrefois dans de nombreuses applications. Aujourd’hui la loi interdit de cueillir les galets.
La marchande d'huitres
La marchande d’huîtres : Jusqu’en 1935, la marchande d’huîtres vendait ses coquillages élevés à Cancale et parqués dans les bassins Marie-Antoinette.
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Les charpentiers de marine : Dans cet atelier, on fabriquait des « périssoires » bateaux typiques d’Etretat destinés à la promenade en mer
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Le ramendeur de filets : Équipé d’une navette et d’un couteau, le ramendeur réparait les filets de pêche abîmés.
Les laveuses
Les laveuses : Surprenant, ces femmes qui cherchaient une source d’eau douce à marée basse en creusant dans les galets afin de laver le linge des particuliers et des hôtels.
Les vireurs de cabestan
Les vireurs au cabestan : Il n’y a pas de port à Etretat. Il fallait donc remonter les bateaux sur la grève. Les hommes et les femmes viraient au cabestan, soit en poussant, soit en tirant.
La caloge
Une caloge : Une manière de recycler les bateaux fatigués d’avoir navigué. Mis hors-sec et munis d’un toit, ils étaient utilisés comme remise.

Je n’ai pas d’ancêtres concernés par ces métiers de la mer mais j’ai apprécié cette initiative sympathique pour faire découvrir l’histoire locale.

 

Sources : Conception/Studio Grand Angle Etretat – Municipalité d’Etretat
Image en-tête : collection personnelle

Les AGUTTES et les MOURET, des familles alliées… Episode 2…

Dans mon précédent billet, je vous ai décrit l’endroit où vivaient les familles AGUTTES et MOURET : Virargues, un village situé dans les Monts du Cantal ; une région magnifique mais une région autrefois enclavée, ce qui explique peut-être en partie, ce que j’ai découvert.

Voici comment deux familles ont fait de l’adage « L’union fait la force » leur devise en joignant l’ascendance maternelle de mon époux en l’état actuel de mes recherches :
       

Sosa 1 Monsieur
|
Sosa 3 Maman
|
Sosa 6 – Jean-Marie MOURET
°1887+1966 Murat
Je vous ai déjà parlé de lui, ici
x 1926
Sosa 7 – Maria PORTAL
9 enfants
|
Sosa 12 – Jean-Pierre MOURET
°1844 +1898 Sakatolo – Mananjary – Madagascar
Je vous ai également parlé de lui,
x 21 octobre 1871
Sosa 13 – Elisabeth RIGAL
9 enfants
|
Sosa 24 – Jean dit Jacques MOURET (MORET)
°1813+1890
x 11 janvier 1843
Sosa 25 – 
Marguerite MOURET (MORET) °1819+1859
2 enfants
|
Sosa 48 Jean dit Jean-Pierre MOURET (MAURET) °1783+1846
x 14 juin 1809
Sosa 49 – Marie AGUTTES
°1782+1848
5 enfants
|
Sosa 50 – Jean MOURET (MAURET)
°1776+1821
x 8 janvier 1795
Sosa 51 – Marie Hélis dite Marianne AGUTTES
°1779 +après 1843
9 enfants
|
Sosa 96 et 100 – Pierre MOURET (MAURET)
x 16 juin 1768
Sosa 97 et 101 – Licotte CHIROL
3 enfants
|
Sosa 98 et 102 – Jacques AGUTTES
°1756+1835
x 23 septembre 1777
Sosa 99 et 103 – Anne AGUTTES
°1751+1818
4 enfants
|
Sosa 196 et 204 – Pierre AGUTTES
x
Sosa 197 et 205 – Marguerite CHARBONNEL
4 enfants
|
Sosa 198 et 206 – Jean AGUTTES
x
Sosa 199 et 207 – Anne TISSIER
2 enfants

Pour démêler cette écheveau familial, j’ai mis en couleur les liens parent/enfant :
– Les Sosa 24 et 25 portent le même patronyme.
Je découvre qu’ils sont deux fois cousins germains puisque leurs pères, Sosa 48 et 50 sont frères et que leurs mères, Sosa 49 et 51 sont sœurs créant un bel implexe.
– Les parents des deux sœurs,  les Sosa 98-102 et 99-103 portent également le même patronyme, ce qui laisse supposer qu’ils ont aussi un lien de parenté établissant peut-être un autre implexe. Mais il sera difficile à démontrer car les registres sont lacunaires pour la période.

Mes investigations se sont révélées assez ardues :
Les fratries portent pour la plupart le même prénom : « Jean » pour les garçons et « Marie » pour les filles, prénoms trouvés dans les actes de baptême ou de naissance. Un pseudonyme est donc attribué aux enfants, lequel pseudonyme se retrouve dans les actes mariage ou de décès à la place du prénom.
Mais la difficulté majeure était de ne pas intervertir les enfants des Sosa 48/49 et 50/51 car les actes sont laconiques et donnent peu de renseignements.

A noter que dans le village, la lecture des registres a confirmé que les unions entre frères d’une famille et sœurs d’une autre famille ou le contraire sont une pratique courante du 17e et jusqu’au début du 19e siècle.
De même, qu’il n’est pas rare qu’un parrain et une marraine se marient peu de temps après un baptême, ledit baptême étant certainement une occasion à la rencontre des futurs.

Après avoir croisé mes recherches et consulté la collection départementale et communale des registres en ligne, je pense être arrivée à un résultat correct.
Les alliances entre les AGUTTES et les MOURET sont ainsi avérées et à plus d’un titre.

Et vous, avez-vous déjà trouvé de tels enchevêtrements familiaux ?

 

Sources : A.D Cantal – Virargues

Les AGUTTES et les MOURET, des familles alliées… Episode 1…

Les familles AGUTTES et MOURET résidaient à Virargues, un petit village auvergnat perdu dans les Monts du Cantal, juché sur un plateau dominant la vallée de l’Alagnon à plus de mille mètres d’altitude et situé à quelques lieues de Murat.capture-carte-cassini-virargues

Le bourg compte plusieurs hameaux : Auxillac, Clavières, Foufouilloux, Farges…

Le travail y est essentiellement agricole… Mais les aléas climatiques rendent le labeur difficile.
En 1791, de fortes gelées ont sévi sur la région aux mois de mai et de juin détruisant la plupart des récoltes :
        – « Il n’a peut-être jamais existé une calamité aussi complète que celle qui afflige en ce moment les montagnes du Cantal « 

Le samedi 21 juillet 1900, un orage épouvantable s’est déchaîné de midi à deux heures du soir. Un berger de 11 ans de la Montagne de Carlusset a été foudroyé au milieu de son troupeau. A la Chevade, près de Murat, deux autres enfants, de 9 et 13 ans ont également subi le même sort…
(source : La gazette du pays de Murat)

Pour se protéger, les habitants ont développé un savoir-faire architectural en adaptant leurs constructions aux conditions météorologiques.
Les habitations sont appelées « maisons-blocs » ou « fermes-blocs ». Elles sont bâties avec des murs très épais en pierre volcanique et des toits pentus recouverts de lauze (plaque de phonolithe taillée).
Le « cantou », grande cheminée, tient une place essentielle autour duquel s’organise la vie quotidienne.

Il n’existe pas de village sans église : celle de Virargues est une des plus anciennes de la région. Son origine date du Xe siècle et contrairement aux autres édifices religieux du coin, on y entre en descendant quelques marches… ce qui oblige à baisser la tête. Ici, l’humilité est de rigueur.

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Virargues est aussi connu pour sa source miraculeuse, placée sous l’invocation de Sainte-Reine. Cette source aurait des vertus de guérison pour les yeux.
Abandonnée au moment de la Révolution, une chapelle a été reconstruite en 1850 et un pèlerinage y est organisé tous les ans en septembre.

Voilà pour le décor…

Confrontés à l’austérité et à la rusticité de leurs maisons, à la rudesse du climat, à la dureté de leurs conditions matérielles… les ancêtres maternels de Monsieur ont fait face à l’adversité et ont adopté l’adage : « L’union fait la force » !

A suivre…

Images :
Carte de Cassini – Site Géoportail : www.geoprtail.gouv.fr 
Eglise de Virargues – Blog de Papou Poustache : www.cpauvergne.com

Beaulne-Chivy & Verneuil-Courtonne, villages disparus…

Il est indéniable que la Généalogie et l’Histoire sont intimement liées. Je le vérifie chaque fois lors de mes recherches.

Ainsi, André Coulon, Sosa 18, est né le 10 frimaire An 14 (1er décembre 1805) à Beaulne-Chivy dans l’Aisne. Il est tisserand.
En 1826, il épouse en premières noces, Augustine DeBacq, originaire d’une commune voisine : Verneuil-Courtonne.
Le 5 août 1829, Augustine met au monde une petite Marie Andrine.
Mais, Augustine décède le 12 septembre 1829 probablement des suites de son accouchement et le bébé rejoint sa mère le lendemain 13 septembre.

Pas le temps pour André de pleurer sur son sort, il épouse en secondes noces, Ursule Adélaïde Brasselet, Sosa 19, le 27 octobre 1829 à Braye-en-Laonnois, soit 45 jours après le décès d’Augustine.

L’histoire est banale et pourrait s’arrêter là, mais…

Il existe dans le département de l’Aisne de nombreuses monographies de village rédigées par les instituteurs au cours du 19ème siècle.
Et lorsque je découvre de nouveaux lieux, je cherche systématiquement la monographie concernée. Mais, je n’ai rien trouvé concernant Beaulne-Chivy et Verneuil-Courtonne.

Et pour cause, situés sur le Chemin des Dames, ces villages sont entièrement détruits, éradiqués… lors de la Première Guerre Mondiale.

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Après la Révolution Française, la première commune est créée par la fusion de deux villages, Beaulne et Chivy .
En 1806, elle compte 212 habitants et environ 250 en 1914.
A la fin de la Première Guerre Mondiale, le village n’est pas reconstruit. Le décret du 9 septembre 1923 rattache son territoire à celui de Vendresse-et-Troyon et leur fusion donne Vendresse-Beaulne.

Avant 1914, Moussy-sur-Aisne et Verneuil-Courtonne appartiennent à la même paroisse mais forment deux communes distinctes depuis la Révolution.
Ces deux villages comptent quelques 330 habitants en 1825.
Entièrement détruits lors des combats, Moussy-sur-Aisne et Verneuil-Courtonne fusionnent en 1923 et sont rebâtis pour devenir Moussy-Verneuil.

Comme les militaires, les civils ont souffert et subi de nombreux préjudices lors et à cause des affrontements !

Et vous, avez-vous trouvé des villages ancestraux confrontés à l’Histoire?

 

 

 

Sources : Wikipédia et dictionnaireduchemindesdames.blogspot.fr
Image : Chemin des Dames, le portail : www.chemindesdames.fr

 

 

 

Le collecteur pour la taille et le sel…

C’est en travaillant sur les registres paroissiaux de Saint-André-sur-Orne (village ancestral) dans le Calvados, que j’ai trouvé ces transcriptions concernant l’élection des collecteurs du sel et de la Taille :

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Page gauche : L’an de grâce mil sept cent trente deux le dimanche septième jour de décembre après la messe ditte et célébrée les paroissiens de cette paroisse se sont assemblés pour délibérer de leur affaires et particulièrement pour faire et donner authorité à Robert Brion collecteur pour l’année prochaine de la taille de la siscoir sur tous les taillables ce qu’ils ont signé ce dit jour et an que dessus.

Page droite : Le septième jour de décembre les paroissiens de cette paroisse étant assemblés ont remarqué que le collecteur qu’ils avoyent eleu ci avant pour faire la collection du sel pour l’année prochaine à eleu un autre domicile à la paroisse d’Allemagne ; il ont a cause de cela prévu … une autre élection ce dit jour cy dessus marque de la présente année mil sept cent trente deux et ont eleu pour l’année prochaine mil sept cent trente trois la personne de Pierre Marie pour faire la collection du sel ce qu’ils ont signé et ont derollé Jacques Perier sorti de la paroisse

L’an de grâce mil sept cent trente trois le dimanche dix huictième jour d’octobre après les vêpres dits et célébrés les paroissiens de cette paroisse se sont assemblés pour délibérer de leurs affaires et particulièrement pour faire l’élection du collecteur du sel pour l’année prochaine mil sept cent trente quatre lesquels cy dessous signés ont … la personne de Joseph Philippe  les présens délibérans pour … ce quils ont signe ce dit jour et an que dessous…

Etonnée par ma découverte, je compatis avec mes ancêtres car s’il existe une chose immuable en ce monde, ce sont les impôts ! Sujet, ô combien épineux !
Sous l’Ancien Régime,  nos ancêtres étaient assujettis au paiement d’impôts telle la taille et la gabelle. Initialement, cette dernière désignait tout impôt avant d’être réservée à l’impôt sur le sel.

Comment fonctionnaient ces élections ?

Le Dictionnaire de l’Ancien Régime m’apprend qu’elles ont été mises en place par l’administration royale au début du XVIIIe siècle pour pallier au manque de receveurs.
Tous les ans, l’assemblée paroissiale, sous la houlette d’un syndic, élit un collecteur-asséeur chargé de réunir l’impôt.
L’élu doit être obligatoirement un taillable.
Son intégrité est protégée par la rotation annuelle. Sa responsabilité personnelle de la collecte incite à une répartition juste. Cependant, comme il ne peut y avoir de non-valeur pour le Roi, le collecteur paie pour les défaillants.
Pour le recouvrement de l’impôt, le collecteur se rend chez le contribuable avec le rôle (feuille d’imposition) qu’il a rédigé et qui a été vérifié et rendu exécutoire par les élus pour que chacun vérifie l’assiette (somme due).
Le paiement se fait théoriquement les 1er décembre, 1er mars, 1er avril et 1er octobre. Mais les arrangements existent ; le collecteur doit donc tenir un cahier de comptes…
En cas de non-paiement de l’impôt par les contribuables, le collecteur peut user de différents moyens de pression pour récupérer les sommes dues. Si toutes les tentatives de récupération ont échoué, le collecteur va séjourner en prison.
Néanmoins, le collecteur est protégé des pressions : à sa sortie de charge et pendant trois ans, il ne peut être imposé à un taux supérieur à celui de l’année précédent son entrée.
Finalement, la charge de collecteur-asséeur est peu enviable… comme on peut le comprendre !
Au XVIIIe siècle, sont exempts les syndics de paroisse et les marguilliers durant leur année d’exercice, les pères de huit enfants mariés, les septuagénaires, les incurables et les pauvres notoires ; mais aussi les avocats, gardes-étalons, maîtres de poste, salpêtriers, greffiers, cavaliers de maréchaussée, officiers des eaux et forêts, arpenteurs, receveurs des amendes, greffier des domaines de gens de main-morte et des insinuations ecclésiastiques, commis au contrôle des actes et des exploits, directeurs, receveurs, contrôleurs et tous autres commis des fermes, le chef de chaque juridiction consulaire et enfin les médecins.
Le Traité des tailles explique que la présence d’un médecin est une espèce de remède et elle réjouit le malade, alors que la présence d’un médecin collecteur le saisirait et redoublerait son mal. L’administration compatissait-elle au sort des malades ?

J’ajouterai que le collecteur doit résider dans la dite paroisse comme l’explique la seconde transcription.
Par ailleurs, l’histoire ne dit pas si l’élu pouvait refuser cette tâche bien ingrate, mais le déménagement pouvait être un moyen détourné pour y échapper.

Et vous, connaissiez-vous l’existence des collecteurs-asséeurs ?

 

 

 

Sources :
Dictionnaire de l’Ancien Régime-Lucien Bély : L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifiée 1715-1789 – Mireille Touzery
A.D Calvados – Saint-André-sur-Orne : B.M.S 1665-1792 (5MI-EC 387)

Juno Beach, hommage au Canada…

Cette semaine, je me  suis rendue aux Archives Départementales du Calvados à Caen.
Mes recherches effectuées, j’ai effectué un petit pélerinage dans la petite station balnéaire où j’ai passé mes 15 premiers étés : Bernières sur Mer !

Si la petite commune n’a guère changé, les stèles commémoratives célébrant le Débarquement ornent le paysage.
J’ai grandi autour de ces deux monuments et du blockhaus allemand  :FullSizeRender (1)IMG_1899IMG_1892Depuis, différentes plaques et un inukshuk ont été dédiés aux soldats morts :IMG_1893

IMG_1896IMG_1895 (1)IMG_1887C’est sur ce petit bout de littoral long de 9 km, entre Ver-sur-Mer et Saint-Aubin sur Mer, que la 3e Division d’Infanterie et la 2e Brigade Blindée Canadienne ont débarqué le 6 juin 1944 à 7h45 :

IMG_1919La plage Juno était défendue par des barbelés, quelques 14 000 mines, des mitrailleuses qui se trouvaient dans les propriétés en bordure de mer et les blockhaus.
A marée montante et à cause du mauvais temps, il s’avéra difficile de neutraliser les mines submergées et un tiers des barges de débarquement furent endommagées ou détruites à leur arrivée.

Juno fut l’une des zones les plus dangereuses pour les alliés.
Il a été estimé que les chances de survie des soldats canadiens de la première vague étaient de 50%.
Ainsi, une compagnie du régiment « Queen’s Own Riffles » perdit la moitié de ses effectifs sur la plage.
Avec l’arrivée du Régiment francophone de la Chaudière, les alliés neutralisèrent les défenses allemandes.
A 9h30, Bernières était libéré. A 11h45, le Général Keller installa son P.C dans cette maison :maison bernieresFullSizeRenderAujourd’hui, elle devenue la maison des canadiens :IMG_1898Parmi la 3e Division d’Infanterie se trouvaient plusieurs sections d’agents de liaison dont la particularité était de posséder une bicyclette.
Celle-ci devait leur permettre de progresser rapidement à travers la campagne à leur arrivée.
Cette stèle témoigne de leur passage :

IMG_1881Emouvant, ces petits hommages déposés par des visiteurs lors des cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement en juin 2014 :FullSizeRender (2)FullSizeRender (3)Puis, je me suis rendue au cimetière militaire de Bény sur Mer à quelques lieues de Bernières.
C’est là que reposent plus de 2 000 soldats canadiens dont 19 non identifiés, un soldat français et quatre soldats britanniques.
Ces soldats sont principalement tombés au combat entre le 6 juin et le 18 juillet 1944, prise de la ville de Caen :IMG_1910IMG_1907IMG_1911Il existe un autre cimetière à Cintheaux/Bretteville sur Laize où sont enterrés la plupart des 5 500 canadiens qui ont donné leur vie lors du Débarquement en Normandie.
Mais, ils sont 45 000 à avoir perdu la vie lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Parmi les civils, certains de mes ancêtres ont vécu le Débarquement, notamment ma Maman qui vivait à l’époque à Gray Sur Mer.

SOUVENONS-NOUS !

 

Sources :
Images : collection personnelle et normandie44.canalblog.com
Juno – L’assaut canadien – par Yann Magdelaine – OREP Editions