#Geneatheme… Mon double généalogique…

Pour ce mois de mai, nous vous proposons un Généathème un peu particulier puisque vous allez partir à la recherche de votre double généalogique.

Pour ceux qui ont de la chance, il s’agira de votre homonyme parfait : patronyme et prénom, qu’il soit présent dans votre arbre … ou un inconnu rencontré au détour de la presse ancienne.
Mais comme cela n’est pas si simple, vous pourrez également rechercher un ancêtre partageant votre prénom, ou tout simplement vos initia
les.


En réalité, j’ai écrit ce billet en 2019. Je l’ai donc retravaillé pour coller au Généathème du mois.
A ce moment- là, je parlais d’homonyme et non de double généalogique mais ne jouons pas avec les mots… Je présumais alors, avoir trouvé deux doubles qui avaient dû goûter leur petite heure de gloire à une époque que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître…

La première était comédienne et serait née à Paris, comme moi :
Elle fit ses premiers essais dans une pièce de théâtre jouée à Paris en 1926 : Jazz de Marcel Pagnol avec dans les rôles titres : Harry Baur, Pierre Blanchar et Orane Demazis.
Mon homonyme, elle, joue le rôle d’une jeune étudiante, Melle Poche ! La voici :

Jolie, n’est-ce-pas !

En 1928, elle tient un des rôles principaux dans la pièce : « Les chemins de Buenos Aires » d’après le roman d’Albert Londres paru en 1927.


En novembre 1930, elle joue dans « Marius en bordée », pièce en trois actes de Barencey et A.Denis.
Cette pièce fut à l’affiche entre 1900 et 1945.


Puis, elle disparait du monde théâtral…

La seconde était journaliste :
(Tiens, tiens, cela me parle car petite, papa qui lisait France Soir, me parlait d’une journaliste qui portait le même nom que moi).

Ses rubriques concernaient entre autres, les potins cinématographiques comme ici en 1959 où elle s’entretient avec Marcel CARNE (1906-1996) et Philippe LEMAIRE, comédien…
Mais, j’ai trouvé sur Gallica BNF, moult de ses articles écrits à partir de 1937. (Cliquez sur les zones bleues pour accéder aux articles)

En écrivant ces lignes, je me suis demandée si Evelyne MARLY la comédienne n’était pas devenue Evelyne MARLY, la journaliste. La première disparaît vers 1930 ; la seconde apparaît vers 1937… Bizarre !

Tiens… j’ai dit bizarre !

Bingo… J’ai trouvé un article toujours sur Gallica BNF qui confirme mon intuition – lire : Les coulisses du cabaret – Brevet d’aptitude.
et par cet article paru dans Paris-Midi en 1938 :

Journaliste pour de vrai… Journaliste pour de faux…

Et voilà comment une Evelyne peut cacher une autre Evelyne et ce ne sont pas deux doubles, mais un seul que j’ai ainsi trouvé.

Elle semble avoir exercé son métier de journaliste jusque dans les années 1960 (résultat de mes recherches).
Qu’est elle devenue par la suite ? Hélàs, je n’ai trouvé aucun autre renseignement la concernant. Généanet et Filaé ne la connaissent pas.
Evelyne MARLY était il un pseudonyme ?

Et moi, dans tout cela… Eh bien, je n’ai rien à voir avec cette histoire si ce n’est que le hasard a voulu que mon double et moi partagions un même prénom et un même nom.
Mais, il se peut que la fée Internet se souvienne de moi sous mon patronyme marital… Allez savoir !

Sources :
Photo : A.R.T regietheatrale.com
Journaux : Paris-Soir 16/11/1928 & 19/11/1930 – Paris Midi 19/07/1938 sur Gallica BNF

#MaCuisineAncestrale… Le soleil de Marcillac…

Collection personnelle

Parce qu’en mai, on fait ce qu’il nous plait, Ma Cuisine Ancestrale a décidé de visiter le vallon de Marcillac dans l’Aveyron.
Vous n’allez pas le croire mais, là-bas, pendant les fêtes de la Pentecôte, on mange le soleil lors de la Saint Bourrou !

Non, ce n’est pas une galéjade… Voici l’histoire :

Intimement lié au vignoble de Marcillac-Vallon, Bourrou, le saint patron de la ville est célébré lors d’une fête d’origine païenne au cours de laquelle sont bénis les bourgeons de la vigne.
Certains tentent de rattacher ce protecteur à la religion en le réclamant de Saint Charles Borromée, un évêque italien du XVIème siècle, canonisé par le pape Paul V dès 1610.
Mais plus prosaïquement, ce saint patron correspond en fait au borron, qui n’est autre que le bourgeon en occitan.
La Saint-Bourrou est une tradition dont les origines n’ont pas été établies avec certitude. La première trace écrite daterait de 1783, mais il faut attendre 1886 pour voir une description de cette coutume dans le journal de l’Aveyron.

Pendant ces festivités, on mange le soleil… un drôle de gâteau sablé de forme arrondie, à rayons, avec en son centre un trou carré résultant d’une incision en forme de croix, dont les replis permettent d’obtenir quatre triangles ou « cornes » plus épais que le reste du gâteau.

Malgré plusieurs variantes selon les boulangers, le soleil a conservé deux spécificités : une étoile au centre qu’on appelle « oreille » et une découpe sur le pourtour qu’on appelle « orteils »… Cela ne s’invente pas !

Autrefois, après la cérémonie, nos ancêtres emportaient ce gâteau et du vin  en souvenir de cette mémorable journée.

Aujourd’hui encore, le soleil est associé aux jours de fête. On le consomme toute l’année accompagné d’un verre de vin de Marcillac, bien sûr.
La production est cependant réduite durant la période de la fête des Rois en janvier.

Création CANVA
Collection personnelle

Ce soleil est aussi délicieux avec un café ou un thé… Et croyez-moi, vous ne résisterez ni aux cornes, ni aux oreilles et encore moins aux orteils !
Alors, en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait.

Sources :
Origine : millavois.com et mondes.occitanica.eu
Recette : tourisme-conques.fr
Photos et image : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… The Chocolat Guinness cake…

Collection personnelle

En mars, le #Geneatheme courtise Ma Cuisine Ancestrale et l’entraîne vers la poétique Erin, terre de mythes et de légendes, pour y fêter son Saint Patron…

L’histoire :
Le 17 mars 461, l’évangélisateur Saint Patrick meurt à Downpatrick. Il y est inhumé aux côtés de Sainte Brigitte et Saint Columcille.

De son vrai nom, Maewyn Succat, Saint Patrick est né au IVe siècle en Ecosse.
Il aurait été enlevé à l’âge de 16 ans par des pirates et serait devenu l’esclave d’un druide irlandais.
Après plusieurs années passées à travailler comme berger en Irlande gaélique, il serait parvenu à s’enfuir vers la Grande-Bretagne.
C’est alors qu’il aurait décidé d’étudier la théologie afin de devenir prêtre catholique en rejoignant le monastère Saint-Honorat sur les îles du Lérins, près de Cannes en France.
Puis, il serait rentré en Irlande avec une mission : évangéliser tout le pays. 
Et selon la légende, il aurait chassé tous les serpents (comprendre « le mal ») de l’île et tenté d’expliquer la notion de Sainte Trinité à l’aide d’un trèfle, incontournable symbole de cette fête.

C’est en 1631 que l’Église Catholique décide de reconnaître la Saint Patrick comme une fête religieuse.
Puis en 1903, la fête religieuse se transforme en fête populaire et le 17 mars est officiellement déclaré jour férié en Irlande.

Depuis, la saint Patrick est célébrée, non seulement en Irlande, mais également dans le monde entier où la diaspora irlandaise est présente.

En cuisine :
Pour fêter l’évènement, Ma cuisine ancestrale teste de nouvelles saveurs avec une recette traditionnelle.
Le gâteau chocolat et stout Guinness fait partie des grands incontournables de la cuisine irlandaise et de la Saint Patrick.

Création Canva (cliquer sur l’image pour l’agrandir)
Note : Pour un gâteau dans un moule haut, le temps de cuisson est de + ou – 60 minutes

Fin et savoureux, ce gâteau est un excellent dessert, à déguster en famille ou entre amis, accompagné d’une Guinness ! Et ne vous avisez pas à dire le contraire, sinon gare aux leprechauns !
A bon entendeur… En attendant notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !


Source :
Origine fête St Patrick : guide-irlande.com

Recette inspirée par guide-irlande.com et maspatule.com
Images et photos : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le burgou…

En octobre, Ma Cuisine Ancestrale révise l’Histoire et part sur les traces d’un Robin des Bois à la française qui vécut au XIXe siècle.

Jean GOURINCHAS dit Burgou ou Burgout (cliquez pour découvrir sa rocambolesque histoire) était un voleur et chef de bande, né le 10 avril 1811 à la Nadalie, commune de Marval, dans les monts de Châlus en Limousin, et, mort à 85 ans, le 10 décembre 1895, à Vicq-sur-Breuilh comme l’attestent ses actes de naissance et de décès :

Acte de naissance Jean GOURINCHAS
A.D Haute-Vienne, Marval, 3 E 92 / 8, Naissances, 1810 – 1822, vue 18/188
Acte de Décès de Jean GOURINCHAS
A.D Haute-Vienne, Vicq sur Breuilh, 3 E 203 / 21, Décès, 1893 – 1902, vue 34/111

La mémoire populaire a fait de lui un bandit « au grand cœur », un enfant du peuple qui, comme Robin Hood (Wood), vole à juste titre les riches pour donner aux pauvres.
Devenu une des identités du Haut Limousin, le pays de Châlus lui a rendu hommage, en créant un gâteau aux châtaignes appelé Burgou.
Ce gâteau de voyage est né d’une initiative menée par des pâtissiers de la Haute Vienne pour créer une gourmandise qui met en valeur les produits de la région et célèbre ce personnage hors du commun.
Le burgou est un gâteau à la pâte moelleuse rappelant le pain d’épice qui associe miel, amandes et un produit phare, la châtaigne.

Création Canva

La cuisine nous offre des découvertes surprenantes, comme ce brigand devenu une légende du Pays de Châlus.
Et Ma Cuisine Ancestrale aime ce mélange malicieux et délicieux d’histoire, de généalogie et de pâtisserie.

Et vous, qu’en pensez-vous ?
En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous , moi, c’est déjà fait !

Sources :
A.D Haute-Vienne – Marval et Vicq-sur-Breuilh
Recette : ilétaitungateau.com
Origine : patrimoinecognac87.ovh
Photos et image : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le Reine Elisabeth…

« God save the Queen »

En juin, Ma Cuisine Ancestrale hésitait entre trois recettes. Elle a donc demandé aux généablogueurs de choisir. Ils ont gazouillé leur choix avec l’oiseau bleu et ont élu le gâteau royal.

Alors, traversons la Manche et rendons visite à nos voisins grands bretons.

Le Royaume Uni vit un évènement historique puisque Sa Majesté Elisabeth II fête son jubilé de platine, soit soixante dix ans de règne… un record de longévité!
Le jubilé est officiellement célébré durant quatre jours, du 2 au 5 juin 2022.
Il est également célébré dans d’autres pays du Commonwealth, notamment l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans le monde entier.

Pour la circonstance, en janvier dernier, le Palais Royal a organisé entre autres projets, un concours : a Platinium Pudding Compétition.
Le jury a reçu plus de 5000 propositions et la gagnante est Jemma, une jeune femme de 31 ans. Elle s’est inspirée de ses deux grands-mères pour réaliser un Lemon Swiss Roll & Amaretti Bagatelle… Ce pudding sera dégusté lors des festivités… Tout un programme, pour le réaliser, regardez ICI

Ce dessert est trop récent pour Ma cuisine Ancestrale, je vous propose donc une autre recette, celle du Reine Elisabeth.

Les origines du gâteau sont incertaines : il aurait été nommé en l’honneur du sacre d’Élisabeth II en 1953 (une excellente année)
Il pourrait également avoir été appelé en l’honneur de la mère de cette dernière lors du couronnement de George VI en 1937.
Une autre possibilité est que le Reine Élisabeth serait originaire d’Australie et qu’il aurait été introduit à la cour d’Angleterre dans les années 1950 par le pianiste polonais Jan Smeterlin.
On raconte que, lors d’une invitation à prendre le thé, le pianiste aurait servi ce gâteau à la reine mère. Ayant adoré ce dessert, elle demanda la recette au pianiste et l’offrit durant de nombreuses années à ses sujets royaux. Il serait délicieux accompagné d’une tasse de thé Earl Grey pour un effet so british !

Le Reine Elisabeth est un dessert préparé avec des dattes et glacé avec de la noix de coco. Il est très populaire au Canada.

Création personnelle CANVA

La France participe aussi à cet évènement avec une cérémonie prévue au pied de l’Arc de triomphe, jeudi matin.
Ma Cuisine Ancestrale et moi resteront dans notre cuisine mais, nous savourerons le Reine Elisabeth accompagnée d’une tasse de thé, of course… C’est notre manière de fêter cet évènement inédit !
D’ici, notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
France Bleu : jubilée d’Elisabeth II
Fortmun & Mason.com
Recette : ricardocuisine.com
Images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La Pascade…

En avril, ne te découvre pas d’un fil !


Depuis hier, la météo ne dément pas l’adage ! Il fait frisquet…
Malgré le retour du temps hivernal, Ma Cuisine Ancestrale vous propose une petite excursion en Aveyron pour y découvrir une spécialité locale originale et réconfortante : la pascade ou pascada en occitan.

Pascade – version salée
Pascade – version sucrée

Le terme « pascade » est une francisation du rouergat « pascàdo« , dérivé de « Pascas » qui signifie Pâques.

Il s’agit d’une recette née dans les fermes du Rouergue que l’on servait jadis en période de disette lorsque les récoltes étaient mauvaises.
Puis, la tradition a voulu que l’on mange la pascade au moment de Pâques, plus précisément le dimanche de Quasimodo (premier dimanche après celui de Pâques).
Faisant suite au Carême, cette préparation à base d’œufs et de farine était privilégiée pour consommer l’importante production pondue durant celui-ci.

Mi omelette, mi crêpe soufflée, cette recette se consomme cuite à point dans une poêle ou au four, salée ou sucrée, nature ou garnie.

Création Canva
Collection personnelle

Note :
J’ai choisi de réaliser une pascade salée et une seconde sucrée…. Idéal pour un dîner à deux.
La version salée est cuite dans une poêle et accompagnée de quelques feuilles de roquette, de tranches d’avocat et d’œufs mollets.
La version sucrée est cuite dans le four, dans un plat en terre. Elle est agrémentée de deux pommes coupées en morceaux, caramélisées dans un peu de beurre salé et de cassonnade (un mix entre mes racines bretonnes et picardes)
Je n’ai qu’un mot à écrire : Délicieux !
Voilà pour ces deux exemples, à vous de cuisiner en laissant parler votre imagination…

Et en attendant notre prochain rendez-vous, Ma Cuisine Ancestrale vous souhaite de joyeuses fêtes de Pâques en souhaitant qu’elles ne se passent pas au tison. Si tel est le cas, je vous renvoie à Quasimodo pour vous régaler !

Sources :
Origine et recette : www.tourisme-paysdecazevillois.fr

www.expressions-francaises.fr
Images : collection personnelle
– Création Canva

#MaCuisineAncestrale… Le sirop de queues de fraises…

Collection personnelle

Les beaux jours arrivent et avec eux l’envie de se désaltérer, une fois n’est pas coutume, MaCuisineAncestrale vous propose une boisson.

La recette qui suit a des réminiscences enfantines puisqu’il s’agit de réaliser un sirop de fruit simplissime très apprécié des petits mais aussi des grands.

Et oui, c’est comme ça, MaCuisineAncestrale ramène sa fraise et ne raconte pas de salade.
Si vous êtes mi-figue, mi-raisin, lisez la suite !

Côté histoire :

Pour retrouver la première trace des sirops, il faut remonter à la fin du XIème siècle, au temps des croisades au Moyen-Orient, dans la vallée de l’Indus entre l’Inde et le Pakistan.
À l’époque, les croisés découvrent un breuvage appelé « charâb ». Ils y prennent tellement goût qu’ils vont conserver
le mot en le transformant à la mode occidentale. Le mo« sirop » provient ainsi de l’arabe « charâb », qui signifie « boisson » en arabe et du latin « sirupus », désignant une boisson à base de dissolution sucrée et aromatisée de diverses substances.
Quant aux sirops de fruits, leur origine remonte à l’histoire de la Grèce Antique et de Rome. A cette époque, les fruits frais étaient conservés avec du miel de façon à ce que les boissons aromatisées aux fruits puissent encore être préparées une fois la saison passée.

Puis, au XVIIème siècle, Vatel, le cuisinier de Louis XIV, met en évidence le fait que l’usage du sucre de canne permet la conservation la plus fidèle des fruits dans le temps, tout en respectant la sincérité du goût.
Mais si l’idée du sirop en découle, la technique mise en œuvre est différente : il ne s’agit pas d’ajouter du sucre aux fruits, comme le font les confiseurs ou confituriers, mais d’évaporer l’eau des fruits pour le concentrer, puis de l’intégrer à un sirop de sucre.
Ce sont d’ailleurs les cuisiniers qui, dans un premier temps, ont concocté des recettes comme la grenadine, au XVIIIe siècle.
C’est d’ailleurs à la même époque, que l’on peut lire pour la première fois l’expression « sirop » en français, dans un texte qui évoque les sirops utilisés en pharmacie et en cuisine.
A l’époque, on utilise principalement des fleurs et des plantes comme la camomille, la rose ou encore le sureau.

Le XIXème siècle voit la gamme de l’emploi quotidien du sucre s’élargir et les sirops « pour jeunes et femmes » se multiplient : sirop à la gomme, sirop Rossoly (fenouil, coriandre, anis, aneth), sirop d’orgeat ou à la grenadine.
Les sirops de cerises, de framboises, de citron, d’orange, voire de vinaigre framboisé se développent également.
En 1847, la consommation de ces sirops représente un volume de 620 236 litres pour l’agglomération parisienne, et elle double jusqu’en 1900.

(Jean Meyer – Histoire du Sucre – Desjonquères – Paris – 1989)

Et c’est quelques années plus tardle 28 juillet 1908, que le terme « sirop » apparaît pour la première fois dans un texte réglementaire.

Source : www.sirops.fr/histoire

Côté cuisine :
Nos aïeules ne gaspillaient rien, donc, elles réalisaient ce sirop avec des queues de fraises, de l’eau et du sucre. Et puis, c’est tout !

Il suffit de peser les queues de fraises et d’y ajouter le même poids de sucre et d’eau… En langage culinaire, cela s’appelle un tant pour tant.

Composition CANVA
Collection personnelle

J’ai pesé 150g de queues de fraises et j’y ai ajouté 150 g de sucre cassonade et
150 g d’eau. J’ai obtenu 15 cl de sirop environ.

MaCuisineAncestrale dédie cette recette à tous ceux qui en ont gros sur la patate, ceux dont c’est la fin des haricots, ceux qui n’ont pas un radis, ceux qui font chou blanc, ceux qui sont pressés comme un citron, ceux qui ont la tête comme une citrouille, ceux qui se prennent le chou, ceux qui font le poireau, ceux qui ont un cœur d’artichaut … mais, aussi, à ceux qui se fendent la pêche, ceux qui sont bonne poire, ceux qui ont la banane… ceux qui sont haut comme trois pommes et tous les autres !

Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Dites-le avec des fruits et des légumes : www.reponse-conso.fr/ramener-fraise-faire-chou-blanc-dites-fruits-legumes/
Origine du sirop : www.sirops.fr/histoire

Conserves et confitures à la portée de tous – Paul Mougin

Images : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les gaufres de l’Empereur…


5 mai 1821, Napoléon 1er meurt sur l’île de Sainte-Hélène.
5 mai 2021, #MaCuisineAncestrale célèbre le bicentenaire de la mort de l’Aigle à sa manière.

Que l’on aime ou que l’on déteste le personnage, #MaCuisineAncestrale ne pouvait ignorer cet évènement tant l’histoire de la cuisine française a connu un avant et un après Napoléon.
Outre l’Empereur, ce changement est dû, également, à Antonin CARÊME, un gamin des rues abandonné par son père, devenu le « roi des cuisiniers », et à Alexandre GRIMOD de La REYNIERE, un écrivain gastronome de talent qui inventa la critique culinaire, parce que les grands cuisiniers, auparavant employés chez les aristocrates et chômeurs suite à la Révolution, ont trouvé un nouveau public pour leur art et une nouvelle ambiance gastronomique en ouvrant des restaurants.

Napoléon, lui, n’était pas un fin gourmet. Il mangeait vite et mal, ne s’accordant que quelques minutes pour ses déjeuners et ses dîners.
Mais, il comprenait l’intérêt diplomatique des repas d’apparat, c’est pourquoi il déléguait à ses ministres, Cambacérès et Talleyrand, la responsabilité de recevoir les hôtes importants pour les affaires de l’Etat.
Napoléon préférait une alimentation simple mais appréciait la pâtisserie, comme les gaufres roulées et fourrées à la crème, son dessert favori, accompagnées d’un verre de Chambertin, le vin qui le suivait partout.

Voici la recette telle que décrite par l’académicien Paul GANIERE dans son livre « Napoléon à Ste-Hélène » :


Voici ma recette adaptée :

Composition CANVA

Note : J’ai réalisé 25 petites gaufres avec un gaufrier électrique normal car je ne possède pas de plaques à gaufrettes.

Napoléon Bonaparte disait : « On ne fait bien que ce qu’on fait soi-même »
Ma cuisine ancestrale a appliqué cet adage pour commémorer cet anniversaire particulier.

D’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est fait !

Sources :
Le cœur au ventre : A la table de Napoléon
Histoire pour tous : A table, de la Révolution à l’Empire

Recette : Le Figaro gastronomie : Les plats préférés de Napoléon 1er
Images et composition Canva personnelle


L’Ankou…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

Image par SplitShire de Pixabay 

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas… Alors qu’en mars, je vivais un instant de bonheur… en avril, mes rêveries m’entraînent dans le monde des ténèbres.

Nous sommes le 1er Floréal An V à Saint-Eloy, un village du centre Finistère à l’ouest des Monts d’Arrée, en pleine période révolutionnaire.
Si l’Histoire marque les esprits, en Bretagne, les légendes influencent aussi la vie de chacun …
Il paraît que des personnages terrifiants rôdent partout…
Bien que mon esprit repousse ces croyances, je ne suis pas rassurée d’être seule au milieu de la lande. Et, c’est en courant que je me dirige vers la maison de Guillaume GUILLOU, Sosa 234, au lieu-dit Roz.
Le pauvre homme s’est éteint et je suis conviée à ses obsèques.

Anne et Guillaume BILLAND, Sosa 116 et 117, la fille et le gendre du défunt m’accueillent. Anne a tout juste quarante ans et 8 enfants. En l’apercevant, je me souviens qu’elle est la plus jeune mariée de ma généalogie (cliquez)
Elle pleure son père qui était âgé de 69 ans, veuf de Corentine HERGOUALCH, maman d’Anne et de Catherine KERNEIS, sa seconde épouse.
Je serre Anne dans mes bras… un geste, un silence valent mieux qu’un discours.

Nous pénétrons dans la maison où quelques parents et amis sont réunis dans la pièce commune . La veillée s’organise alors que la nuit tombe.
La conversation est animée, chacun racontant ses souvenirs avec le défunt.
Un voisin, plus expansif, s’exclame, qu’il y a quelques temps, mon aïeul avait rencontré l’Ankou, ce qui est toujours un mauvais présage.

Je me tourne vers Anne, l’œil interrogateur.

Qui est cet Ankou ? lui dis-je.

Chut ! me répond-elle, il vaut mieux éviter de prononcer ce nom !

Je sens la peur et l’angoisse planer autour de nous. Chaque bruit exacerbe l’inquiétude de chacun : le souffle du vent glissant sur la lande, le hululement de la chouette, le grincement des portes, mais aussi, le craquement des bûches incandescentes dans la cheminée.
Je frissonne malgré la douce chaleur… mais, perplexe, j’insiste auprès d’Anne pour qu’elle me donne des explications.
Effrayée, elle reste muette.
C’est Guillaume, son mari, qui me confie à voix basse :
-L‘Ankou est le serviteur de la Mort qui collecte l’âme des défunts.

– …???…

Il continue :
Il a l’apparence d’un vieil homme aux cheveux blancs, maigre, couvert d’un feutre à large bords, d’une cape en velours noirs et il est armé d’une faux.
Il se déplace sur une charrette, tirée par un cheval blafard.
Deux silhouettes sombres la suivent, la première tenant le cheval par la bride et le second ouvrant les barrières et les portes.
Les deux acolytes l’aident aussi à ramasser les âmes des défunts, pour les empiler dans la charrette.

Ne me dites-pas… que vous l’attendez, bredouillé-je, ébranlée par ces révélations.

Je suis en plein cauchemar…
J’ai l’impression de me trouver dans un film d’horreur et je n’ai nullement l’envie de rester là, à attendre, la venue d’un zombi… mais, comment disparaître, à mon tour, sans heurter mes hôtes.

Guillaume a compris mon désarroi et me rassure. Il précise que l’Ankou est déjà passé… que je ne crains rien.

– Personne ne l’a vu, ici… c’est bon signe… car seuls, ceux qui vont trépasser dans l’année l’aperçoivent ou l’entendent ! insiste-t-il.

Je reste sans voix… J’ai beau me convaincre qu’il s’agit d’un mythe, cette discussion me déstabilise plus que je ne le veux.

Dans quelques heures, nous nous rendrons en l’église Notre-Dame-du-Fresq dans le bourg de Saint-Eloy pour rendre un dernier hommage à Guillaume GUILLOU et sauf le respect qui lui est dû, j’ai hâte que la cérémonie se termine.

Je n’ai jamais autant souhaité revenir au XXIe siècle… lorsque que je sens quelqu’un m’attraper le bras…
Paniquée, je me débats et je hurle :
Au-secours ! Anne, Guillaume

Cela ne va pasencore une de tes rêveries, s’écrie Mr, sur un ton railleur.

J’ouvre les yeux, stupéfaite… Remise de mes émotions, je lui raconte mon histoire en concluant :
Mais, pourquoi m’as-tu secouée…
Quelle frayeur ! J’ai cru que c’était lui qui…
Et puis, je n’ai pas eu le temps de dire au revoir à Anne et à Guillaume.

Goguenard, Mr rétorque :
-Et bien, retourne les voir !
en me tournant le dos pour vaquer à ses occupations et en me laissant seule avec mes fantômes.


Côté généalogie :

Ligne de vie Guillaume GUILLOU créée avec Frisechrono.fr
Descendance de Guillaume GUILLOU


L’Ankou est une figure importante de la mythologie bretonne. Selon certains érudits, il serait associé au dieu gaulois Sucellos, ayant pour fonction d’assurer la perpétuation des cycles des saisons, l’alternance de la nuit et du jour, de la mort et de la renaissance.

Souvent confondu avec la Mort, il n’en est pourtant que le serviteur. C’est en effet un personnage « psychopompe », il collecte les âmes des défunts dans sa charrette et les conduit dans l’Autre Monde en passant par les Monts d’Arrée. On le retrouve d’ailleurs figurant sur de nombreux calvaires et colonnes des églises bretonnes.

Quand on entend le WIG HA WAG de sa charrette, on sait que quelqu’un va bientôt mourir… On dit que celui qui le voit trépassera dans l’année ! On raconte qu’il est vêtu d’un grand manteau noir ou d’une cape, d’un chapeau à bords larges, que sa tête ne tient qu’à peine sur ses épaules décharnées. Son corps est bien fait de chair et d’os puisqu’il a été jadis l’un des nôtres !
Il prend le corps du dernier mort de l’année qui fera son office pendant un an et une nuit, tenant toujours dans sa main sa faux à la lame retournée pour renverser les trépassés.
(Sources : https://broceliande.guide/La-legende-de-l-Ankou)


Le coupeur de poils…

Illustration : La hotte du chiffonnier

Il a deux jours, je complétais une fratrie dans l’arbre de Mr et je trouvais un coupeur de poils… J’avoue avoir souri en découvrant ce terme !
Les métiers de nos ancêtres sont parfois aussi surprenants que les hommes qui les exerçaient…

Le coupeur de poils se nomme Charles ALIT et il est né le 27 novembre 1859 à Belleville (Seine).
En ce temps-là, Belleville vit ses derniers moments de petit village au passé vigneron et maraîcher et réputé pour ses guinguettes. En 1860, l’urbanisation et la démographie de la capitale augmentant, Belleville est rattaché à Paris pour n’être plus qu’un quartier.

Charles ALIT est le fils de Pierre et de Antoinette TIVEYRA, résidant, tous trois, au 44, rue Planchat dans le 20e arrondissement. Ils exercent le métier de « coupeurs de poils ».
La rue Planchat se situe entre Belleville et Charonne (village limitrophe de Belleville et rattaché en même temps que ce dernier à Paris)

Alors que les provinciaux montent à la capitale, Charles, 22 ans, descend en Auvergne, à Blesle en Haute-Loire, pour y épouser Elise ACHON, 19 ans, n° 4 sur 6 des enfants de Jean, négociant et de Anne CHASSANG.
Jean est un descendant de Jacques ACHON, laboureur et de Jeanne ANDRIEUX, Sosa 64-65 de Mr.
Le mariage a lieu le 7 octobre 1882 en présence des deux familles.

A ce stade de mon récit, il est temps de vous expliquer ce qu’est le métier de coupeur de poils… Ce n’est ni un coiffeur, ni un barbier… Que nenni !
Il s’agit d’un ouvrier qui travaille à la préparation des poils de différents animaux pour l’élaboration du feutre servant à la confection des chapeaux.
J’ai trouvé sur le site Gallica Bnf, un livre intitulé « La hotte du chiffonnier » qui explique très bien le sujet, découvrez le chapitre concerné, ICI

Et les ouvriers les plus expérimentés en la matière sont auvergnats… CQFD !

Revenons à Charles… A partir de son acte de mariage, j’ai tenté de reconstituer son parcours professionnel…

Après les noces, Charles et Elise s’installent à Paris chez les parents de Charles. En juillet 1883, naît un garçon, Louis Antoine qui hélas décède en avril 1889.
Le couple déménage, alors, dans le 11e arrondissement, au 62, rue Alexandre Dumas.
Louise Octavie et Jeanne Eugénie y naissent le 30 avril 1891.

Peut-être Charles a t-il travaillé dans une couperie de poils qui se situe au 49 rue de Bagnolet, tout près de son domicile… Découvrez l’article fort instructif et en lien avec le mien de Denis COSNARD, un journaliste qui explore le Paris industriel.

Les mentions marginales sur l’acte de naissance de Elise ACHON indiquent qu’elle est décédée en 1947 à Montreuil (Seine), devenu Montreuil-sous-bois (Seine Saint-Denis)
Mes recherches confirment que le couple et les jumelles résident dans cette commune en 1926 comme le montre les tables de recensements de cette année-là. Elise est nommée Julia.
Charles est également inscrit sur la liste électorale.

Recensements Montreui-sous-Bois 1926 Vol.1 D2M8/84 Page 26/331

A cette époque, Charles travaille chez C. et E. CHAPAL, une usine de pellerie, de couperie et de teinture mais, il est dit pelletier.
Le pelletier est un artisan qui pratique le travail de diverses peaux d’animaux, pour le cuir ou la fourrure.

Patrimoine.seinesaintdenis.fr

En renseignant le patronyme ALIT dans la bibliothèque Généanet, j’ai également trouvé ces trois lignes dans le Journal Officiel du 5 avril 1920.
Charles, vice-président de la société de secours mutuel de la maison CHAPAL, est récipiendaire de la médaille de bronze qui récompense les services rendus à la mutualité. Cette médaille lui est remise par le ministère de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociale.

Bibliothèque Généanet : Journal Officiel 5 avril 1920 – Gallica Bnf

Charles est décédé après 1926 et avant 1931. Il n’apparaît plus dans les tables de recensements de 1931.
Louise, l’aînée des jumelles, institutrice, décède en 1948 à Montreuil-sous-Bois, un an après Elise.
Jeanne, la seconde, employée, disparaît à Blesle en Haute-Loire en 1967.
Elles ne se sont, à priori, pas mariées.

A Montreuil, l’usine CHAPAL n’emploie plus de coupeurs de poils. Elle a fermée ses portes et s’est reconvertie en collectif d’artistes.

Ces recherches sur Charles, « coupeur de poils » m’ont permis de découvrir un métier insolite ainsi que le Paris de jadis d’autant que j’ai longtemps habité dans le 11e arrondissement tout près de l’endroit où résidait la famille ALIT sans connaître tout cela.

Sources :
paris-atlas-historique.fr : histoire de Belleville et de Charonne
Gallica-Bnf : La hotte du chiffonnier (5e édition) – Louis PAULIAN
patrimoine.seinesaintdenis.fr : historique usines CHAPAL
Des usines à Paris – blog de Denis COSNARD
Généanet – Bibliothèque : J.O du 5 avril 1920
A.D Haute-Loire – Blesle
A.D Paris
A.D Seine saint-Denis – Montreuil-sous-Bois