Parmi tous les patronymes de ma généalogie, se trouve une exception révélant un matronyme : « JEANNE ». Ces « Jeanne » appartiennent à ma lignée maternelle. Dans mon arbre, la dernière à porter le nom est ma trisaïeule, Maria Josephina Alberta Apollonia Valentina JEANNE, Sosa 31-G5. Je vous ai parlé d’elle, ICI.
En remontant cette branche, j’arrive à mon Sosa 993-G10, nommée Jeanne LE SAULNIER, née vers 1690 et décédée le 31 août 1764 à Bretteville-sur-Laize (Calvados). Cette aïeule a eu au moins trois enfants : –François, Sosa 496, né vers 1716, marié le 27/11/1736 à Elisabeth LEFEVRE et décédé le 07/05/1779 à May Sur Orne (Calvados) –Jean, né vers 1726, marié trois fois et décédé le 06/01/1763 à Bretteville-sur-Laize. –Anne, née vers 1723 , mariée le 23/02/1745 à Louis MARC et décédée le 09/01/1763 à Bretteville-sur-Laize.
Jeanne LE SAULNIER a sans doute fait ses enfants toute seule… n’ayant trouvé ni époux, ni père… Les actes de mariage de François, Jean et Anne renseignant les termes « enfants naturels » et « frère utérin » confirment cette hypothèse. Je n’ai, par ailleurs, trouvé aucun acte de naissance, les archives étant lacunaires.
Les trois enfants portent le patronyme « JEANNE » dans leurs actes de mariage et de décès et signent, sauf Anne qui ne le sait pas.
Est-ce l’autorité ecclésiastique et/ou familiale qui leur a imposé leur *bâtardise en leur refusant le nom de famille de leur mère… L’histoire ne le dit pas mais elle a engendré une nouvelle lignée et corrobore, également, que l’origine du patronyme « JEANNE » veut dire : enfant de Jeanne.
*Bâtardise : de l’ancien français « bastard » qui veut dire « né hors mariage »
Pour ce nouveau généathème, nous vous proposons une variation autour de nombres ! Et pourquoi ne pas se baser sur la nouvelle année qui commence ?
2024 comme … sosa 2024. Qui était-il ? L’avez-vous déjà trouvé ? Vous reste-t-il des recherches à faire à son sujet ? Mais dans 2024 il y a aussi 24 comme…
le 24ème jour… à vous de chercher dans vos anniversaires généalogiques
en parlant d’anniversaires vous pouvez aussi choisir toute autre année se terminant en 24 : 1924, 1824…
24 heures… un événement survenu à minuit
le département de la Dordogne
Désormais, il existe un rituel chez les généanautes, celui de raconter leur Sosa relatif au chiffre de la nouvelle année et beaucoup ont déjà effectué cet exercice avec brio. Pour ma part, je ne peux rien dire sur mon Sosa 2024 car je bloque à la génération de Sosa 1012, son fils, ne trouvant ni sa date, ni son lieu de naissance. -Richard LESAGE né vers 1703, où?… Marié à Catherine FOUCHER, le 22/01/1733 à Courvaudon (14) et décédé à St-Agnan-le-Malherbe (14), le 05/07/1763 à environ 60 ans. Fin momentanée du chapitre (un jour peut-être, je trouverai des réponses) …
Alors, parmi les sept évènements (naissances et décès) qui se sont passés le 24ejour de janvier, j’ai choisi celui-ci (24 pour le jour mais aussi pour l’année) :
René MORIN est né le 24 janvier 1824 à Plouigneau (29). Il est le cinquième des neuf enfants de Sulpice MORIN et de Marie-Jeanne LE BESCOND, Sosa 56 et 57. Comme son père, René commence sa vie en étant cultivateur avant de devenir fournier.
Le 23 Avril 1853, il épouse en premières noces, Barge JEGOU à Plouigneau (29). Il signe l’acte contrairement à sa femme. Le couple s’installe à Plufur dans les Côtes d’Armor (22), une commune distante de 15 kms environ de Plouigneau. Je leur connais trois enfants : – Marie Jeanne Etienne, née le 8 mai 1858. Elle sera ouvrière en tabac. –Marie Louise Françoise, née le 22 juillet 1864. –Guillaume Marie, né le 28 avril 1866.
Barbe, âgée de 37 ans, décède le 2 février 1870 à Morlaix (29).
Trois mois plus tard, le 2 mai, René, 46 ans, épouse en secondes noces, Marie-Françoise MILLOUR, jeune plufurienne de 21 ans.
Je leur connais six enfants : – Marie, né le 6 février 1872. Elle se mariera trois fois à Paris. –Anne Marie, née le 7 février 1874 –Jeanne Marie, née le 12 juin 1877. Elle se mariera deux fois. –Efflam, né le 30 novembre 1878 – Joseph-Marie et François-Marie, nés le 12 septembre 1884.
René MORIN est décédé à 75 ans, probablement à l’hospice comme Barbe, sa première épouse, le vendredi 18 février 1898 à Morlaix (29).
Parmi, les onze évènements de mariage recensés dans mon arbre et celui de Mr, deux retiennent mon attention puisqu’ils ont eu lieu le 24 janvier 1769, le premier dans la Haute-Loire (43) et le second dans le Calvados (14) :
– Jean COURTEIX épouse Marie ACHON, cinquième des neuf enfants de Jacques ACHON, Sosa 64 et de Jeanne ANDRIEUX, Sosa 65 de Mr, à Léotoing (43). Je possède peu de renseignements les concernant hormis qu’il ont eu une fille, Anne, baptisée le 20 février 1773 à Léotoing (43).
– Jean-Louis PAUGER, mon Sosa 510, est domestique et père de quatre enfants. Veuf de Marie Marguerite FILLEUL, Sosa 511, décédée le 23 avril 1768, il épouse en secondes noces, Marie Jeanne COLETTE, à Laize-la-Ville (14) Il a 34 ans et elle 22 ans. Deux enfants viendront agrandir la famille.
Ces deux couples ne se doutaient pas alors que l’histoire et le hasard les réuniraient dans ce billet, malgré la distance qui les séparait.
Pour finir, voici qu’arrive la 24e heure, celle de la mort… Michel CANIVET est mon Sosa 7726 (G13). Il est le bout d’une branche et je sais peu de chose le concernant, seulement qu’il est marié à Antoinette BLANCPAIN et qu’ils ont une fille, Christine, Sosa 3863. Michel est décédé le lundi 2 mars 1676 à minuit à Grentheville dans le Calvados (14) à environ 60 ans comme l’indique son acte de décès :
Bref, je n’ai pas de Sosa 2024, Mr non plus d’ailleurs, mais dites 24… et je peux vous conter maintes histoires.
Cet été, j’ai dévoré la saga familiale : « Les Sept sœurs » écrite par Lucinda RILEY. J’ai été emportée par la lecture des huit livres que constitue cette histoire hors du commun. Tout y est : la famille, des destins à la recherche de leurs racines sur les cinq continents, des secrets, du mystère, des histoires d’amour et de vengeance… le tout enrubanné d’un savoureux mélange de réalité, de légende mythologique et d’astronomie… Bref, j’ai adoré !
Cette lecture a été si prenante que je me demandais s’il existait une famille avec sept filles dans ma généalogie… Nos ancêtres ont eu beaucoup d’enfants mais il est rare de trouver uniquement des filles… ou des garçons. Et oh, surprise mon arbre détient une sororie de cinq filles et une fratrie de sept garçons ; aucune dans l’arbre de Mr.
Voici l’histoire bien modeste de ces sept frères et tout commence avec leurs parents : –Jean-Jacques FOUQUES et Marie Françoise LESIEUR sont mes Sosa 240 et 241 à la huitième génération. Jean-Jacques est né le 31 mai 1766 à Ifs dans le Calvados (14). Il est le quatrième des dix enfants de Jacques dit Belle étoilemarié à Marie Magdeleine PAGNY. Père et fils sont bouchers. Marie Françoise est née le 10 mai 1772 à Soliers (14). Elle est la seconde des quatre enfants de Nicolas, cultivateur et de Marie Catherine Thomasse DUCELIER. Jean-Jacques et Marie Françoise se marie le 23 novembre 1790 à Soliers(14) au moment de la Révolution française. Il a 24 ans et elle a 18 ans. Installés à Soliers, ils auront sept garçons :
–Augustin, leur fils aîné, nait le 27 janvier 1792 à Soliers alors que le pays fait sa Révolution. A 26 ans, il épouse Marie Anne LE DRESSEUR, une dentellière de 21 ans, le 20 novembre 1818 à Soliers. A ce moment-là, la France paie sa dette aux vainqueurs de Napoléon 1er pour prix de sa libération mettant un terme au 1er Empire. De son côté, Augustin devient boucher comme son père et son grand-père. Je lui connais deux enfants : Augustin Isidore, né en 1816, hors mariage mais reconnu et légitimé lors de ce dernier et Joséphine Armendine née en 1832. Augustin décède le 21 avril 1865 à 73 ans à Bretteville-L’Orgueilleuse (14) tandis que le pays et notamment Paris connaissent une profonde transformation grâce au baron Haussmann.
–Jean-Jacques, leur second fils, naît le 27 pluviôse An 2 (15 février 1794). La Terreur plane en France. Elle fait 16 594 victimes de mars 1793 à août 1794, pour 500 000 arrestations. Les trois quarts sont exécutés au terme de la loi martiale applicable dans les départements insurgés. Jean-Jacques, lui, n’est pas boucher mais boulanger. Il est le premier à se marier puisqu’à l’âge de 19 ans, il épouse Thérèse « Adélaïde » DUCELIER, âgée de 16 ans, le 12 mai 1813 à Soliers pendant que Napoléon bataille contre l’Allemagne où il sort victorieux à Lützen et de Bautzen. Le couple a trois enfants. Jean-Jacques décède le 11 avril 1865 à 71 ans, dix jours avant son frère aîné.
– Victor, leur troisième fils, naît le 18 Messidor An 5 (6 juillet 1797) à Soliers. Le même jour, un ouragan dévaste Annecy. Victor a exercé les métiers de garçon boulanger et de marchand épicier à Elbeuf (76) Il est le dernier de la fratrie à se marier puisqu’il a 58 ans lorsqu’il épouse Rosalie Prudence THOMAS, épicière et veuve de 37 ans, le 18 juin 1856 à Caudebec-Lès-Elbeuf (76), alors que le pays célèbre le baptême du prince impérial Louis-Napoléon à Notre-Dame de Paris. Victor décède le 18 avril 1867 à 70 ans à Caudebec sans descendance.
–François Adargiste, leur quatrième fils, naît le 8 Ventôse An 9 (27 février 1801) à Soliers. Le même jour, Bonaparte écrit au tsar Paul 1er sur « l’arrogance et l’insolence » des anglais. François Adargiste s’installe à Rouen (76) où il est également boulanger. Il se marie deux fois : La première fois, le 10 juillet 1838 à Rouen avec Marie Marguerite DELAHAYE , couturière. Il a 38 ans et elle 26 ans. Marie Marguerite décède deux ans plus tard en 1841 . La seconde fois, le 8 décembre 1845 à Bosc-Roger-sur-Buchy (76) avec Adélaïde Désirée GUERARD, une ménagère de 30 ans. Pendant ce temps, Victor HUGO a commencé la rédaction de son roman social « Les Misérables ». J’ignore si François Adargiste a eu des enfants issus de ses deux mariages. Il est décédé chez Auguste GUERARD, son beau-frère, le 23 août 1866 à Brémontier-Merval (76) à l’âge de 65 ans où il est dit « rentier » alors que dans le pays une circulaire met en place le Certificat d’études scolaires dans les écoles.
–Jacques Aimé Marie, leur cinquième fils, est mon Sosa 120. Il est né le 9 floréal An 12 (29 avril 1804) à Soliers tandis que le Consulat vit ses derniers instants au profit du 1er Empire. Jacques Aimé Marie est l’amoureux coquin de la bande mais lorsqu’on se prénomme « Aimé », tout est pardonné. Il suit les traces de son père et de son frère aîné en devenant également boucher. Le 6 mars 1828 à Mondeville (14), âgé de 23 ans, il épouse Clémence EUPHEMIE, Sosa 121, une orpheline de 19 ans, en reconnaissant et légitimant leurs quatre premiers enfants… Et bien oui, ils ont célébré Pâques avant les Rameaux ! Leur famille comptera aussi sept enfants (quatre garçons et trois filles). Jacques Aimé Marie est le plus jeune de sa fratrie à mourir puisqu’il décède à l’âge de 35 ans, le 28 mai 1839 à Mondeville (14).
–Jean Baptiste, leur sixième fils, nait le 30 juin 1809 à Soliers tandis que la veille Napoléon 1er a nommé Joseph FOUCHE au ministère de l’intérieur. Jean Baptiste, lui, exerce le double métier de cultivateur et de boucher. A 34 ans, il épouse Euphémie Cunégonde RICARD, une dentellière de 33 ans, le 4 février 1844 à Frénouville (14) Je leur connais deux enfants. Jean-Baptiste décède à l’âge de 64 ans, le 15 mars 1873 à Soliers. Quelques jours, plus tard, MAC MAHON est élu président de la République.
–Jacques Irma, leur dernier et septième fils, naît le 15 janvier 1816 à Soliers. Cette année-là est nommée « l’année sans été » à cause de l’éruption du volcan indonésien Tamboura. C’est l’une des plus violentes du millénaire avec de multiples conséquences en France et dans le monde. Jacques Irma est resté célibataire et n’a pas eu de descendance. Il est dit « rentier » lors de son décès, à 49 ans, le 27 janvier 1865 à Caen (14), trois mois avant Augustin et Jean-Jacques, ses frères aînés… Une bien triste année que cette année-là ! Je n’ai trouvé aucun document spécifiant sa profession et sa signature.
Ces sept frères ne sont pas des étoiles reconnues mais, ils font partie de ma constellation familiale… une constellation qui brille grâce à Ciel ! Mes aïeux.
Et vous , avez-vous sept sœurs ou sept frères dans votre généalogie ?
Sources : Evénements en France et ailleurs : Kronobase.org ; Wikipédia ; Meteofrance.com Les sept sœurs de Lucinda Riley : https://fr.lucindariley.co.uk/ Fichier personnel HEREDISet GENEANET
Pour mémoire : Etienne BONNAIRE, Sosa 172, clerc laïc, a été marié deux fois. – Une première fois, le 15 mai 1725, avec Nicole LOBJOIS à Monceau-le-Waast (02) dont il a eu trois enfants. Nicole est décédée le 8 mars 1730 en accouchant de son troisième enfant.
– Une seconde fois avec Marguerite BALOSSIER, Sosa 173, le 22 mai 1730 dans le même village. De ce second mariage, sont nés 11 enfants dont 4 morts en bas âge.
Des 7 enfants vivants, Nicolas BONNAIRE est mon Sosa 86 marié à Marie RozeHENIQUE, Sosa 87. Il a été aubergiste et clerc laïc comme son père à Monceau-le-Waast.
Nicolas et Marie Roze ont eu 5 enfants (4 garçons dont un décédé en bas âge et une fille, Marie Roze, Sosa 43). Les trois garçons survivants ont été également clercs laïcs dans différentes paroisses.
Il y a quelques jours, je reçois un message via Généanet. Mon correspondant cherchait des renseignements afin de compléter son ascendance BONNAIRE. Cet échange m’a permis de découvrir que ma branche BONNAIRE pouvait cacher une autre branchequi a gravi l’échelle sociale en se dévouant à l’enseignement.
Jean-Antoine BONNAIRE est le petit frère de Nicolas, Sosa 42. Il a été, également, clerc laïc de la paroisse Sainte Benoîte de Laon. Marié avant 1772 à Marie Anne BERTHE, le couple a eu 8 enfants (6 garçons et 2 filles)
Je m’intéresse à Antoine François Donat BONNAIRE (1777-1839), quatrième de la fratrie. En 1799, il a effectué son service militaire dans la ville de Caen (14) où il était employé dans le magasin d’habillement des troupes (stipulé sur son acte de mariage), canonnier-5e Cie d’Artillerie-14e Division militaire de la République (stipulé sur l’acte de naissance de son fils) Le vingt Messidor An 7 (8 juillet 1799), il a épousé Félicité LE MARCHAND, une marchande de 22 ans, enceinte de ses œuvres.
*Charles Antoine DonatBONNAIRE, leur fils, est né le 11 décembre de la même année.
Une fille, Marie Emilie SéraphieBONNAIRE, née le 30 janvier 1802, complète la famille. Cette dernière aurait été peintre miniaturiste, élève de Redouté. (renseignement trouvé sur plusieurs arbres Généanet) Mais, je n’ai trouvé aucun document qui l’atteste.
Côté profession, Antoine François Donat a été nommé professeur de mathématiques au lycée de la ville, le 16 novembre 1806.
Il est mort à Caen, le 24 mai 1839, à l’âge de 62 ans.
Je poursuis avec *Charles Antoine DonatBONNAIRE, son fils.
Né le 21 Frimaire An VII (11/12/1799), il est formé par son père pour intégrer l’école Polytechnique. Il y a été reçu, à 19 ans, second de la promotion en 1819
Sorti officier d’artillerie, il a cependant préféré se consacrer à l’enseignement comme son père.
Le 02 octobre 1828, Charles Antoine Donat a épousé Zozime Elisabeth Eulalie GRAVELLE à Tortisambert (14). En aparté, la future a adressé trois actes respectueux à son père pour approuver son mariage. Ce dernier les a tous refusés. (A.D Calvados Tortisambert 1823-1868 Vues 77 à 82) Le couple a eu deux enfants : – Alfred Donat FerdinandBONNAIRE ° 1829 + 1902 – Zozime Elisa Léontine BONNAIRE °1834 +1848
Charles Antoine DonatBONNAIRE est décédé le 18 décembre 1886 à Argentan (61) à l’âge de 87 ans.
J’avoue être touchée par la modestie reconnue du père et du fils, préférant se dévouer auprès d’élèves plutôt que de profiter des honneurs qui pourtant leur étaient dus.
« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. » – Nelson Mandela
Sources : A.D Calvados A.D Orne Gallica BnF : Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 Polytechnique : Bibli-aleph.polytechnique.fr Hérédis : fichier personnel Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE : avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE -Généanet (chass75016)
En février, le #Geneatheme rejoint le #RDVAncestral, un projet d’écriture, ouvert à tous et qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres .
C’est jour de noces à Frénouville, un petit bourg situé dans l’arrondissement de Caen en Normandie. Ce 27 juin, Marcel Louis Auguste BEAUJEAN, 27 ans, épouse Eugénie Mélanie Maria FOUQUES, 21 ans. Elle est une des petites filles de Emmanuel Aimé Henri FOUQUES et Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE, Sosa 30 et 31. Elle n’avait que 7 ans en 1903, lorsque son père, Georges Etienne FOUQUES, meurt noyé.
Marcel et Eugénie sont domestiques et s’ils sont invisibles aux yeux du monde, aujourd’hui, ils sont rois et leur avenir est plein de promesses. Ils auront des enfants et peut-être réussiront ils à acheter une petite maison pour y vivre tous ensemble.
Mais, on est en 1918 et la première guerre mondiale dévaste le monde. Marcel effectue son service militaire en 1912 mais est réformé à cause d’une « imminence de tuberculose », . Lors de la mobilisation générale contre l’Allemagne, le conseil de révision le reconnait apte au service. Il est rappelé à l’activité armée en septembre 1914 et intègre le 36e R.I. C’est donc sous l’uniforme et lors d’une permission qu’il épouse Eugénie.
Le mariage à peine achevé, Marcel retourne sur le front en abandonnant sa jeune épouse… Il lui promet de revenir, elle lui promet de l’attendre.
Hélas, les histoires d’amour finissent mal… moins d’un mois plus tard, le 24 juillet 1918, Marcel est « tué à l’ennemi », au bois de Courton dans la Marne. Eugénie est veuve à 21 ans.
Sources : A.D Calvados – Etat civil et registres matricules
Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.
Il y a longtemps que je ne suis pas partie à la rencontre de mes ancêtres… sans doute n’avaient ils pas grand chose à me raconter… Mais aujourd’hui, le hasard et mes rêveries me propulsent en grande pompe dans une caserne, celle de la Compagnie de Gendarmerie Royale du Calvados basée à Caen.
J’arrive dans un salon d’honneur où des hommes de rang, des sous-officiers et des officiers patientent tout en devisant. A l’écart, se trouve également un groupe de hauts gradés. Je comprends qu’il s’agit des membres du conseil d’administration de la compagnie accompagnés d’un représentant de la Préfecture du Calvados et d’un inspecteur délégué de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur.
Chacun se salue, puis on demande le silence. Le chef du protocole annonce : -Récipiendaire, gagnez votre emplacement !
Le récipiendaire se nomme François LEPELTIER. Il est né le 1er avril 1789 à Soliers, un bourg situé à quelques lieues de Caen.
Ses parents sont Jean-Baptiste LEPELTIER, couvreur, époux de Marie Françoise HOGUAIS. Jean-Baptiste est le dernier des huit enfants de Thomas LEPELTIER, couvreur, marié à Jeanne DIEULAFAIT, mes Sosa 502 et 503.
François est un solide et grand gaillard portant fièrement l’uniforme et la moustache. Le 25 avril 1808, âgé de 19 ans, il est enrôlé dans l’armée Napoléonienne. Il a rejoint le 12e régiment de chasseurs à cheval et a participé à plusieurs campagnes dont celles de Russie, d’Allemagne et de France avec leurs lots de victoires et de défaites. Le 14 septembre 1815, il est nommé brigadier. Puis, le 15 juillet 1817, il devient gendarme à pied.
Invisible aux yeux de tous, je saisis mon portable et fais une rapide recherche sur Google pour comprendre comment on devient gendarme au 19e siècle :
L’article 43 de la loi du 28 germinal an VI fixe, à quelques détails près, les critères de recrutement qui restent en vigueur jusqu’à la Première guerre mondiale : « Les qualités d’admission pour un gendarme seront, à l’avenir : 1. d’être âgé de vingt-cinq ans et au-dessus, jusqu’à quarante ; 2. de savoir lire et écrire correctement ; 3. d’avoir fait trois campagnes depuis la Révolution, dont une au moins dans la cavalerie, et, après la paix générale, d’avoir servi au moins quatre années, sans reproche, dans les troupes à cheval, ce dont il sera justifié par des congés en bonne forme ; 4. d’être porteur d’un certificat de bonnes mœurs, de bravoure, de soumission exacte à la discipline militaire et d’attachement à la République ; 5. d’être au moins de la taille de 1 mètre 73 centimètres. »
Le métier de gendarme au 19e siècle – Arnaud Dominique HOUTE
Ne devient pas gendarme qui veut, pensé je ! Cependant, François a failli à la tradition familiale en abandonnant le métier de couvreur, une profession pratiquée de pères en fils depuis trois générations. Est-il devenu gendarme par vocation ou par un impérieux besoin d’assurer son avenir… lui seul connait la réponse. Peu importe car sa bravoure, sa loyauté et son dévouement lui valent d’être récompensé avec la plus haute distinction française.
Il y a plusieurs mois, sa hiérarchie lui a signifié que sa candidature avait été retenue par la Grande Chancellerie mais, entre la chute de l’Empire et la Restauration (nous sommes sous Louis XVIII), la réponse s’est faite attendre. Enfin, le 27 janvier 1815, il a reçu ceci :
Ce 1er aout 1817, il devient « légionnaire » en recevant la distinction de Chevalier de la Légion d’Honneur lors de cette cérémonie.
Imperturbable, François se tient droit pendant que son commandant fait son éloge, puis finit son discours par :
– « Au nom de Sa Majesté et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier dans l’ordre royal de la légion d’honneur. »
L’insigne accroché sur sa poitrine, François remercie son supérieur et le salue.
La cérémonie achevée, François signe, ainsi que les membres du conseil d’administration, plusieurs documents dont une formule de serment ainsi qu’un procès-verbal faisant foi de son inscription de membre de l’ordre royal de la légion d’honneur sur les nouveaux registres nationaux et listes officielles.
« Je jure d’être fidèle au Roi, à l’honneur et à la Patrie, de révéler à l’instant tout ce qui pourrait venir à ma connaissance, et qui serait contraire au service de Sa Majesté et au bien de l’État ; de ne prendre aucun service et de ne recevoir aucune pension, ni traitement d’un Prince étranger, sans le consentement exprès de Sa Majesté ; d’observer les Lois, ordonnances et règlements, et généralement faire tout ce qui est du devoir d’un brave et loyal Chevalier de la Légion d’honneur. » (Le serment de fidélité, adapté au régime en vigueur, fut exigé des légionnaires jusqu’en 1870. Il fit un bref retour de 1941 à 1944, sous le Régime de Vichy.)
Puis les documents sont remis au délégué de la Grande Chancellerie pour faire valoir ce que de droit. François recevra un brevet qui atteste de sa qualité de membre royal de la légion d’honneur. Ce dernier est signé le 18 mars 1819, soit quatre ans après sa nomination.
Côté vie privée, François épouse Virginie VASNIER de 11 ans, sa cadette, le 30 mai 1821. Et après une vie de gendarme bien remplie, il s’éteint à 54 ans, le 27 octobre 1843 à Lingèvres (14).
Je quitte discrètement le salon… Mon vagabondage achevé, je suis assise devant mon ordinateur connecté sur la base Léonore devant le dossier de François. Mon imagination débordante a encore œuvré…
Créée en 1802, la Légion d’honneur a tenu le cap à travers tous les tourbillons de l’histoire parce qu’elle est universelle et symbolise la reconnaissance de la nation envers les meilleurs éléments de ses forces vives dans tous les domaines et pour tous les mérites, tous les talents, tous les dévouements, et aussi parce qu’elle a su s’adapter sans jamais se dénaturer, en gardant, sous les fastes nécessaires à son éclat, son caractère profondément démocratique qui en a fait un modèle pour nombre de distinctions étrangères.J.C. Guegand
Sources : Base Léonore : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/230455#show Grande chancellerie de la légion d’honneur : https://www.legiondhonneur.fr/fr Image : MEDAILLE DE CHEVALIER DE L’ORDRE DE LA LEGION D’HONNEUR RESTAURATION LOUIS XVIII ROI DE FRANCE 1814 : https://www.militaria-medailles.fr/ Page Facebook : 12 chasseur à cheval -Aquarelle de Maître Lucien Rousselot. Le métier de gendarme au 19e siècle – Arnaud-Dominique Houte – https://books.openedition.org/pur/107873?lang=fr Histoire de la légion d’honneur : https://jean-claude-guegand.pagesperso-orange.fr/l_his.html
Ah… Nos ancêtres et la religion, un vaste sujet tant l’Eglise a marqué leurs vies.
Pour ce billet, j’ai choisi de partager un évènement trouvé dans les registres de Cintheaux, un village normand situé au sud de Caen, impliquant malgré lui, un de mes collatéraux, Charles FOUQUES (1719-1792).
Charles était le quatrième des six enfants de Jacques FOUQUES, un cultivateur marié à Marie LEFRANCOIS, mes Sosa 1920 et 1921 à la onzième génération.
Jacques Michel LE HARIBEL, curé de Cintheaux, était bavard et s’est appliqué à noter dans ses registres plusieurs faits concernant ses relations avec ses ouailles. Ainsi, le mercredi 10 novembre 1734, il prit à témoin, plusieurs individus dont Charles.
Le mercredy dixieme jour de novembre mil sept cent trente quattre, sur les quattre heures et demye du soir, jé Ptre Curé dudit lieu de Cintheaux , été requis et obligé dadministrer le St Viatique à Philippe Pagny, mon paroissien et demeurant au hameau de Cintheaux en la maison de Charles Signot située sur le grand chemin et dans cette occupation, j’ai fait rencontre de Jean Bénard et de son domestique ledit Lucas …de la R.P.R et huguenote demeurant audit hameau Charles Lucas son domestique ledit Jean Bénard à pied et … domestique assis sur un cheval et habillé de l’équipage propre pour labourer, lesquels venant de cette occupation eurent la témérité de passer devant le Saint Sacrement sans donner nulle marque de devoir et de respect à Dieu malgré mes vives exhortations et bravèrent ainsi et tirèrent en ridicule la Réalité de Jésus-Christ, la piété et la religion, ledit domestiques naiant pas même voulu descendre de cheval ni oter son chapeau et persistants ai battu lesdit domestisques, ledit lucas ne se mit en devoir qu’après vives monitions morales, ce qui m’a obligé de prendre à témoin Marie Anne Huet femme de Charles Signot Georges Conard fils de Jean Conard de la paroisse Durville agé de 15 ou 16…, Anne Guérard, Françoise Loret la femme de feu Nicolas Lefebüre nommée Françoise Guérard, Marie Dauge femme de Charles Guérard Jacques Poret dit pescard, Anne Moutier femme de feu le pailleur et Charles Fouques. Mais M. Osmond Secretaire de Mr le président de lourailles se rendant médiateur a payé en punition de ce crime et en descharge desdits Srs de la R.P.R une bannière coutant la somme de cent huit livres et qui est de présent en l’église de la susdite paroisse et dont j’ai susdit curé fait la bénédiction, Die resurrectionès Christi Deuxième jour d’avril mil sept cent trente cinq Signé Le Haribel Curé de cintheaux
Ces lignes ont été transcrites en avril 1735, soit plusieurs mois après cette mésaventure. L’écriture est arbitraire et contient de nombreuses omissions, rayures et taches comme si la mémoire de Mr Le Haribel était incertaine.
Pour l’anecdote, je n’ai trouvé aucun acte de décès concernant le paroissien, Philippe Pagny et l’histoire ne nous dira pas ce qu’en a pensé mon collatéral mais, ce « nota » est un bel exemple du pouvoir des religieux et des relations conflictuelles entre l’Eglise catholique et les protestants.
En juin, Geneatech nous propose de raconter les enfants nés hors mariage dans nos arbres.
Dans la généalogie de Mr, ses ancêtres se sont pliés aux règles sociétales et semblent avoir respecté l’ordre mariage puis naissances.
Dans ma généalogie, certains dans ma lignée maternelle étaient moins soumis aux principes.
Si, Maman, si… Si, Maman, si… Maman, toi qui ne concevais pas que l’on puisse faire des enfants hors mariage… Et bien,Maman, si tu savais … Tes ancêtresont fêté Pâques avant les Rameaux sur quatre générations...
Commençons par Louise Marie Elisabeth MORIN, ton Sosa 3 : Sa mère, Zéphirine Pauline FOUQUES, n’a que 17 ans lorsqu’elle l’a met au monde, le 3 janvier 1887 à May sur Orne (Calvados). C’est elle qui déclare sa fille à la mairie en présence de deux témoins, deux jours plus tard. ZéphirinePauline, 19 ans épouse François Marie MORIN, 25 ans, le 16 février 1889, deux ans plus tard. Il légitime Louise Marie Elisabeth comme étant sa fille. Elle est l’ainée de cinq enfants.
Zéphirine FOUQUES, ta grand-mère maternelle, a été également conçue avant le mariage de ses parents. Elle est née le 12 septembre 1869 à May-Sur-Orne alors que Ferdinand Alphonse Henri FOUQUES & Maria Joséphina AlbertaApollonia Valentina JEANNE, deux jouvenceaux de 19 et 18 ans, se marient le 10 mars de la même année. ZéphirinePauline est l’aînée de six enfants.
Ferdinand Alphonse Henri FOUQUES est né le 27 septembre 1849 dans la maison de son père, Alphonse Adolphe Aimé FOUQUES qui l’a reconnu à sa naissance mais légitimé le 28 janvier 1851, lors de son mariage avec Zéphirine Antoinette BRIERE. Ils avaient tous deux 22 ans. Un second fils, Achille Auguste Alphonse, naît le 19 mars 1851, deux mois après leur union. Il décède le 29 avril 1853. Louis François Achille nait en 1855 et décède en 1860.
Alphonse Adolphe Aimé FOUQUES est né le 31 janvier 1828 à Mondeville (14) et ses parents, Jacques Aimé Marie FOUQUES, 23 ans et Clémence EUPHEMIE, 20 ans se sont mariés le 6 mars 1828. Ils en profitent pour légitimer trois enfants : – Hélène Rosalie Bazile, sa naissance est déclarée par Julienne DUBOIS, sage-femme, veuve de Germain SAVILLE… de père et de mère inconnus, le 23 mai 1824. Clémence, sa mère, est orpheline et n’a que 16 ans. – Jacques Alexandre né le 28 aout 1825 à Caen. et Alphonse Adolphe Aimé. Quatre autres enfants viennent agrandir la fratrie.
Jacques Aimé Marie est né le 29 avril 1804. Il est le cinquième d’une fratrie de sept enfants. Ses parents, Jean-Jacques FOUQUES et Marie Françoise LESIEUR se sont mariés en 1790 âgés de 24 et 18 ans. Leur premier enfant naît deux plus tard en 1792… L’honneur est sauf !
Si, Maman, si… Je souris en écrivant ces lignes… Maman… ils étaient si jeunes , ils ne savaient pas !
En ce début d’année, Ma Cuisine Ancestrale vient à la rescousse de tous ceux qui ont le moral dans les chaussettes et leur propose une recette régressive à souhait… une recette « doudou » qui a le pouvoir de nous ramener en enfance (c’est mon cas) et de nous faire oublier, le temps de sa dégustation, la morosité ambiante.
Suivez-moi au pays d’Auge pour y découvrir un dessert au nom étrange, la Teurgoule, dont l’histoire remonte au XVIIIe siècle.
En ce temps-là, la Normandie était une région céréalière. La population se nourrissait essentiellement de bouillies à base de blé, d’orge, d’avoine ou de sarrasin. Mais, la météo capricieuse (on ne parlait pas encore de réchauffement climatique) influençait ce que nos ancêtres mettaient dans leur assiettes. Parfois, la disette s’installait et ce ne sont pas les processions religieuses et encore moins l’interdiction de la libre circulation des grains d’une région à l’autre qui arrangeaient les choses.
En 1757, lors d’une crise alimentaire sévère, il a fallu faire face au déficit des vivres pour éviter les révoltes frumentaires et les émeutes conséquentes dues à la disette. C’est alors que François-Jean ORCEAU DE FONTETTE (1718-1794), Intendant de la Généralité de Caen est intervenu en faveur des plus pauvres.
Depuis 1756, le royaume était en guerre contre les anglais ; une guerre qui a duré 7 ans (1756-1763). En mer, les corsaires normands faisaient la chasse aux navires marchands ennemis. Les briks anglais capturés étaient délestés de leurs denrées provenant desIndes et du Nouveau-Monde : cannelle de Ceylan, riz de Caroline, sucre de Virginie, etc… François-Jean ORCEAU DE FONTETTE eut l’idée de racheter ou de confisquer les cargaisons de riz dérobées pour palier au manque de nourriture. Dans la Généralité de Caen, une grande campagne a, alors, commencé pour faire accepter cette denrée exotique. Les cuisines de l’Intendant ont servi de laboratoire pour accommoder le riz. On y a mis au point une bouillie parfumée avec des épices. Les recettes et les méthodes étaient diversifiées et elles étaient, ensuite, placardées. Les curés, responsables des paroisses, étaient chargés de distribuer le riz et ses recettes.
Mais d’où vient le nom étrange de Teurgoule? En normand, la goule, c’est la gueule, la bouche… Avoir de la goule, c’est être gourmand et à part la terrinée qui renvoie au mode de cuisson, il existe moult synonymes : teurgoule, tourgoule, torgoule, tergoule… mais, toujours avec la goule
Le terme pourrait signifier « qui tord la bouche » ou « qui fait faire la grimace »… parce que nos ancêtres se précipitaient pour avaler cette bouillie trop chaude ou trop roborative, parce que les grains de riz n’avaient pas atteint l’onctuosité des grains d’aujourd’hui ou parce que la cannelle retournait la bouche à cause de sa saveur jusque là inconnue… Quelque soit la raison, ce dessert a su marier le bon lait normand, le riz et la cannelle et a su s’implanter, particulièrement dans le Calvados, et il fait aujourd’hui partie du patrimoine normand.
Autrefois, la teurgoule était cuite dans le four des boulangers après la fournée. Elle mijotait ainsi pendant plusieurs heures sur le reste des braises.
Note : J’ai fait cuire ma terrine à 160°– On peut remplacer la cannelle par de la vanille en poudre, du chocolat, du caramel ou encore du Calvados.
Si vous avez de la goule, sachez que la Teurgoule est encore meilleure accompagnée d’une tranche de Fallue(cliquez pour découvrir la recette)
J’espère que cette recette réconfortante vous mettra du baume au coeur en attendant les jours meilleurs. Et d’ici, notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😉
Sources: Origine : La Teurgoule, une histoire de corsaires – Annie de GERY Recette : Confrérie de la Teurgoule et de la Fallue en Normandie – Honfleur Images : Collection personnelle
L’argent, on peut en parler dans divers actes notariés (contrats de mariage, testaments, héritages, ventes…) ou encore dans les tables de successions et d’absences. Certains ancêtres ont pu avoir des déconvenues ou des démêlés avec la justice ! Auquel cas nous pouvons en avoir des traces dans les archives judiciaires bien entendu, mais aussi dans la presse, ou une indication dans les fiches matricules.
Mais l’argent, c’est peut-être aussi cette pièce de monnaie qui vous a été transmise ?
Les faits relatés ici, sont indirectement liés, à mes Sosa 202 & 203, François HALBOUT, marchand & Anne DUGUE. Je connais sept enfants à ce couple, dont Jean-Baptiste, leur fils aîné qui a épousé Anne de GRAINDORGE, le 10 février 1753, à Sainte-Opportune dans l’Orne. Anne appartient à la petite noblesse. Son père, Charles de GRAINDORGE, Sieur de Marville, fut écuyer comme plusieurs de ses ancêtres. Il a épousé Barbe DUVAL DE SOURVILLE, le 23 avril 1716, à Sainte-Opportune et le couple a engendré une dizaine d’enfants. Parmi cette fratrie, outre Anne, se trouve également Charles Victor de GRAINDORGE.
A 22 ans, Charles-Victor épouse Anne-Françoise ROBIDAIRE, le 11 septembre 1759, à Lignières-La-Doucelle (aujourd’hui Lignières-Orgères) dans le département de la Mayenne (53). Il est orphelin et a hérité du titre de son père.
Charles-Victor et Anne-Françoise ne semblent pas avoir eu de descendance et leur union fut tumultueuse à en croire mes découvertes.
Leurs différents débutent peu après le mariage, en 1760 : — plainte de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville, contre ceux qui recevaient sa femme chez eux malgré ses défenses et qui achetaient à cette dernière le mobilier qu’elle vendait au préjudice de son mari ; demande de monitoire contre ces personnes.
Note : Monitoire : Le monitoire oblige les personnes qui ont quelques connaissances des faits, qui ont vu, qui ont entendu dire, de les révéler sous peine « d’être excommunié et retranché des fidèles« . C’est une injonction à parler qui émane de l’autorité diocésaine. Elle prend la forme d’un placard lu au prône, et affiché à la porte de l’église trois dimanches consécutifs. (Source : http://jeanmichel.guyon.free.fr/)
Les années passent et Charles-Victor décède à 50 ans. Il est inhumé, le 28 avril 1781, à Briouze dans l’Orne. Le 8 mai 1781, un inventaire après décès est établi à Lignères-La-Doucelle et Anne-Françoise revendique l’héritage de son époux contre l’avis des frères et sœurs de Charles-Victor. L’inventaire contient 25 pages et tous les biens et avoirs de Charles-Victor sont passés au crible.
La justice est saisie : — apposition de scellés, après décès, au domicile de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville ; renonciation d’Anne-Françoise Robidaire, sa veuve, à sa succession.
Mais, Anne-Françoise fait appel et en 1782 : — renonciations de Jean Halbout, mari d’Anne de Graindorge ; de Marie de Graindorge, veuve de Jean Le Mancel ; d’Anne-Françoise de Graindorge, veuve de Michel Leroux du Gerbier ; de Jacques-Sébastien Bernard, mari de Charlotte-Anne-Françoise de Graindorge, à la succession de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville.
Le dénouement de cette affaire arrive en 1784 : –procédures et sentences relatives à des contestations civiles entre la veuve de Charles de Graindorge et les héritiers de son mari ; vente des meubles de la succession de ce dernier.
Note : Procédures et sentences relatives à des contestations civiles : Sous l’Ancien Régime, la procédure dans les affaires civiles est orale. Le procès civil est une sorte de comédie-ballet : demandeur, défendeur, procureurs, avocats, greffiers, huissiers, sergents…. Tout ce monde a sa place assignée, ses morceaux d’éloquence, ses coups de théâtre, son dénouement à étapes et ses rebondissements. La violence domestiquée par le droit est parfois violente : on ne tue pas, ni ne blesse mais on ruine, on fait vendre aux enchères meubles et seigneurie et, plus grave, on tourne en ridicule. (Source : Dictionnaire de l’Ancien Régime-sous la direction de Lucien BELY)
Malheureusement, l’histoire ne dit pas qui de la veuve de Charles-Victor ou de sa belle-famille a gagné et/ou qui a été tourné en ridicule. Mais, ce récit démontre les mentalités du 18e siècle !
Sources: Bibliothèque Geneanet : Source :https://www.geneanet.org/archives/livres/42370/450?name=de+GRAINDORGE+de+MARVILLE&with_variantes=0 A.D Mayenne : Inventaires sommaires des archives départementales antérieures à 1790-V.01-Mayenne A.D Orne