Saviez-vous qu’en France, entre 1421 et 1928, on a répertorié plus de 3000 attaques mortelles causées par des loups sur des humains ?*
J’ai recherché des histoires de loup, entre faits et légendes, dans les régions où ont vécu mes ancêtres.
Mon premier récit se passe en Normandie :
La forêt de Cinglais se trouve à environ 15 kms au sud de Caen.
La bête de Cinglais aussi appelée « Bête d’Evreux » ou « Bête de Caen » désigne un animal anthropophage à l’origine d’une série d’attaques sur des humains.
La première attaque fut mentionnée en 1632. Ces attaques sont connues grâce à des articles de journaux.
Ainsi, la Gazette du 19 mars 1632 rapporte :
« De Caen en Normandie. Le 10 dudit mois de mars de l’an 1632. Il s’est découvert depuis un mois dans la forêt de Singlaiz entre ci et Falaise une bête sauvage qui a déjà dévoré quinze personnes. Ceux qui ont évité sa dent rapportent que cet animal farouche est pareille à celle d’un grand dogue d’une telle vitesse qu’il est impossible de l’atteindre à la course, et d’une agilité si extraordinaire qu’ils lui ont vu sauter notre rivière à quelques endroits. Aucuns l’appellent Thérende. Les riverains et gardes de la forêt lui ont bien tiré de loin plusieurs coups d’arquebuse, mais sans l’avoir blessé. Car ils n’osent en approcher, même se découvrir jusqu’à ce qu’ils soient attroupés comme ils vont faire au son du tocsin ; à quoi les curés des paroisses circumvoisines ont invité tous les paroissiens à ce jourd’hui, auquel on fait étant qu’il s’assemble trois mille personnes pour lui faire la huée. »
Une gigantesque battue fut organisée en juin 1633, entre 5000 et 6000 hommes y auraient participé.
Une bête identifiée par plusieurs témoignages fut tuée et les attaques cessèrent.
La Gazette du 17 juin rapporte la mort de la créature en ces termes :
« Cette bête furieuse dont je vous écrivais l’année passée ayant depuis deux mois dévoré plus de trente personnes dans cette forêt passait pour un sortilège dans la croyance d’un chacun. Mais le Comte de la Suze ayant par ordre de notre lieutenant général assemblé le 21 de ce mois 5000 à 6000 personnes, l’a si bien poursuivie qu’au bout de trois jours elle fut tuée d’un coup d’arquebuse. Il se trouve que c’est une sorte de loup plus long, plus roux, la queue pointue et la croupe plus large que l’ordinaire. »
Le loup normand aurait fait une trentaine de victime en un peu plus d’un an*.
Sources : Wikipédia.org/w:index.php?title =Bête_de_Cinglais&oldid=95472249
* Jean-Marc Morisseau, Histoire du grand méchant loup : 3000 attaques sur l’homme en France (XVè-XXè siècle), Paris, Fayard, 2007.