#TDFArchives…Les traditions culinaires du Finistère…

En lien avec l’étape du jour de notre célèbre Tour de France, Geneatech propose entre le 26 juin et le 18 juillet, une présentation des archives ou autres ressources en ligne.
Pour relever ce défi, nous prendrons des forces avec les traditions culinaires des départements traversés.

Nous débutons par le Finistère, là où la terre se marie avec la mer, donnant naissance à une multitude de traditions culinaires.
Je ne peux pas toutes les citer tant elles sont nombreuses.
Côté mer, il y a bien sûr, les coquillages, les crustacés et les poissons emblématiques des côtes bretonnes ; côté Terre, c’est une cuisine principalement rurale qui se satisfait de peu, une cuisine où rien ne se perd.

Bien sûr, le Finistère est connu pour ses galettes et ses crêpes mais, nous débutons ce tour de table avec la charcuterie et deux produits représentatifs, l’andouille de Guéméné et le pâté de porc Hénaff.

Nous poursuivons avec le Chotten ou choten (costé-pen en breton), une spécialité charcutière ancestrale, à base de tête de porc, encore présente dans les campagnes cornouaillaises. Bien que devenue rare dans le commerce, quelques artisans du côté de Quimper en poursuivent la fabrication.
Ce « pur produit du terroir », plat rustique s’il en est, se résume à une demie-tête de porc, saumurée et rôtie, découpée dans le sens longitudinal (de haut en bas). La recette ne répondant à aucun « code » établi, tous les chottens ne se ressemblent pas. Certains y adjoignent des oignons.
A l’arrivée, la demi-tête de porc, plus ou moins joufflue, avec son demi-groin et son unique œil, repose dans une terrine (source : Keldelice.com)

Maintenant que nous sommes dans le vif du sujet, continuons avec les farz. (traduisez par farine) cuisinés aussi bien salé que sucré.
Le Kig ar farz est un pot-au-feu accompagné d’une farce faite de farine de sarrazin et de froment cuite dans le court-bouillon.
Découvrez, également, le Yod Kerc’h, une bouillie de farine d’avoine.

Parmi les légumes, on se régale avec la pomme de terre, le chou-fleur, l’artichaut Camus et l’oignon rose de Roscoff réputé jusqu’en Angleterre.

En 1828, un jeune paysan, Henri Olivier, tente l’aventure de l’exportation en Angleterre. Sa réussite marque l’avènement des « Johnnies », surnom donné aux marchands d’oignons roscovites (les « petits Jean », car nombre d’entre eux se rendaient Outre-Manche avec leurs jeunes enfants).
De 200 en 1860, ils sont 1300 en 1909 à sillonner la Grande-Bretagne à bicyclette, portant des charges pouvant peser jusqu’à 150 kilos.
 Après la Première Guerre mondiale, les bateaux ne cessent d’effectuer la navette entre Roscoff et les ports britanniques. En 1929, 1500 « casseurs de sonnette » comme on les appelle là-bas franchissent la Manche pour aller vendre en porte à porte. Mais l’odyssée touche à sa fin au lendemain de la dernière guerre mondiale avec l’effondrement de la production.
Dans les années 1990, une poignée d’agriculteurs passionnés relancent la méthode ancestrale de culture de l’oignon rosé (source : Keldelice.com)


Parmi les produits laitiers, nous trouvons le lait ribot (de la ribote, « baratte » en breton) est un lait fermenté aigrelet qui appartient à la culture culinaire de Bretagne autant que la galette de blé noir et la crêpe bretonne. Il se présente sous l’apparence d’un liquide assez fluide de couleur blanc cassé, plus épais que du lait entier. Au goût, il évoque un yaourt nature à boire, mais onctueux.
A l’origine, le lait ribot était le petit-lait qui se sépare de la crème lors de son barattage pour obtenir le beurre. De nos jours, produit dans les laiteries, il s’agit d’un lait maigre (1 à 3 % de matière grasse) fermenté artificiellement.

Le gros lait
, moins connu que le lait ribot, n’en demeure pas moins une merveille de laitage pour ses inconditionnels. Il s’agit à peu de choses près de lait caillé, légèrement visqueux, à la cassure franche, avec sur le dessus une fine couche de crème, d’un goût onctueux et rafraîchissant provenant à l’origine de la race bovine bretonne pie-noire. (source : Keldelice.com)

Chez le boulanger, nous demandons le pain chapeau ou « pain coiffé », « chapeau breton ». Pain du centre de la Bretagne, le pain chapeau doit son nom à sa forme originale (évocation du célèbre chapeau rond des Bretons), obtenue par la superposition de deux boules de pâte d’inégale grosseur et dont la petite, sur le dessus, est souvent farinée.

Ce pain à la mie dense (surtout la boule inférieure) se caractérise aussi par une croûte épaisse résultant d’une cuisson prolongée. Les artisans-boulangers le fabriquent toujours manuellement, à partir d’une composition classique de pâte : farine de blé, levain et levure, eau, sel. La fermentation joue un rôle capital et la superposition des deux boules requiert un art consommé.
Le pain chapeau ressemble au pain plié par sa structure. Ce pain de ménage très répandu, dont on fabriquait la pâte chez soi avant de la porter au boulanger, ce jusque dans les années 1950, garde ses nombreux inconditionnels. Certains spécialistes de la question ont avancé l’hypothèse que cette double superposition de pâte, favorisant la hauteur, permettait de placer davantage de pièces à chaque fournée (source Keldelice.com)

Pour terminer ce tour de table des traditions culinaires, voici la farandole des desserts avec le far breton, le kouign-amann, les galettes bretonnes dont celles de Pont-Aven, le gâteau breton, le quatre-quarts, sans oublier, la savoureuse fraise de Plougastel-Daoulas.

Et bien évidemment, nous étancherons notre soif avec une bolée de cidre ou de jus de pommes.
Les plus audacieux dégusteront également du chouchen avec modération, bien sûr.

Rassasiés par ce menu, il ne nous reste plus qu’à enfourcher notre vélo pour l’étape du jour.
Bonne route !


En cliquant sur le nom des spécialités, vous découvrirez leurs recettes.

Sources :
keldelice.com
andouille-guemene.com
henaff.com
finisteresud.com
wiki-brest.net
oignonderoscoff.fr
boulangerie.org

toutcommenceenfinistere.com
mangeons-local.bzh

tourismebretagne.com
chouchen.bzh
Image mise en avant : pixabay image libre de droits -Ah Riz Ko
Cycliste : Image libre de droits – Pinterest

De joie et de chagrin…

Monographie_Marchais
Source : Cercle Généalogique de l’Aisne

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

-Avis à la population… Marchais est en liesse…
Le mardi 21 septembre 1869, Son Altesse Sérénissime, Albert Honoré Charles GRIMALDI, 20 ans, futur Prince Albert 1er de Monaco épouse Lady Mary Victoria de Douglas-Hamilton, 18 ans, dans ce petit village de l’Aisne.

Cette annonce se propage telle une traînée de poudre pour arriver à mes oreilles.

-Vite, pas de temps à perdre ! Je vais assister à cet évènement !
Cela tombe bien, Adolphe André COULON, berger et frère d’Adeline Octavie,
Sosa 9, réside dans le village. Il m’hébergera et nous participerons ensemble à la fête.

Marchais abrite un château, dit le « Domaine du Prince », habité par la famille Grimaldi depuis 1854. Cette bâtisse du XVIe siècle est entourée de 2000 hectares de terres agricoles employant la majorité des villageois.
Aujourd’hui, la Principauté leur accorde un jour de congé pour la circonstance.

Euphorique, j’arrive devant le château… Que voulez-vous, les années passent et je suis incorrigible… La fleur bleue qui sommeille ne demande qu’à revivre.
Je longe les jardins décorés d’où proviennent de joyeuses mélodies et des rires. La gaieté est communicative et les préparatifs de la cérémonie me donnent l’envie de danser et de chanter.
J’atteins la demeure d’Adolphe André COULON et de Marie Joséphine LONGUET, son épouse.
Je pousse la porte, la maison semble inhabitée. Le silence qui y règne contraste avec l’effervescence ambiante.
J’appelle… Personne… Je reste là, décontenancée…

Un passant m’interpelle :
– Pauvres gens, vous les trouverez au cimetière, me lance-t-il,

Que s’est-il passé, dis-je, abasourdie,

Vous l’ignorez !… Ils enterrent leur dernier né, un nourrisson de quelques jours.

Soudain, le ciel s’obscurcit. Tonnerre et éclairs déchirent l’azur devenu noir. La nouvelle me foudroie… Plus de mariage, plus de danses, ni de chants.
De la joie au chagrin, il n’y a qu’un pas… Et ce pas assassin m’étreint le cœur.

Je repars comme je suis venue sans que personne ne me remarque.
La vie n’est pas un conte (même pour les princes) et mes ancêtres me rappellent que la nôtre n’est pas faite pour les châteaux.

Côté Histoire :

Par l’entremise de l’impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), Albert 1er, surnommé « le Prince savant » ou « le Prince navigateur », épouse en 1869 au
Château de Marchais, Lady Mary Victor
ia Hamilton (des ducs d’Hamilton), petite-fille de la grande-duchesse de Bade, Stéphanie de Beauharnais.

Ils ont un fils unique, le prince Louis, né le 12 juillet 1870, dont son père ne fait la connaissance qu’en 1880. Le 3 janvier 1880 a lieu l’annulation du mariage avec Mary Victoria Hamilton par la Cour de Rome. Leur fils est reconnu comme légitime.

Le 10 septembre 1889, le prince Albert Ier accède au trône au décès de son père, Charles III, le jour même, au château de Marchais. Il prend le deuil pour six mois à compter du lendemain.

Albert Ier se remarie civilement le 30 octobre 1889 avec Alice Heine, duchesse douairière de Richelieu, à la Légation de Monaco à Paris et à la mairie du 8e arrondissement. Le 31 octobre, le mariage religieux a lieu en la chapelle de la Nonciature. Le prince a rencontré Alice Heine dix ans auparavant, lors d’un séjour à Madère. Albert et Alice n’auront pas d’enfants.
(Source : Wikipédia.fr)

Côté Généalogie :

Adolphe André COULON est le numéro 2 des 3 enfants de Etienne André COULON, Sosa 18 et de Ursule Adélaïde BRASSELET, Sosa 19 (Héroïne de La fillette et la comète)

Il est né le 18 juin 1832 à Chermizy-Ailles (02)
Il est tout à tour berger, tisseur et paveur.

Il épouse Marie Joséphine Octavie LONGUET, le 17/04/1860 à Marchais, où le couple demeure quelques années.
Le 26/08/1869, Marie Joséphine met au monde un garçon nommé Alfred André Théodore. L’enfant décède 12 jours plus tard.

Adolphe André & Marie Joséphine quittent Marchais pour Reims. Marie Joséphine y décède le 14/02/1880.
Adolphe André épouse en secondes noces, Marie Hubertine LEBOURCQ, veuve de Paul WAFFLARD, le 16/10/1880.
Adolphe André décède, à son tour, le 01/01/1897
, à 64 ans.

Le hasard veut que l’acte de décès d’Alfred André et l’acte de mariage du Prince Albert se suivent dans le registre d’état-civil de Marchais… une invitation fortuite pour une de mes rêveries.

Source Géoportail.gouv.fr

Sources :
A.D Aisne – MARCHAIS :

-Acte de décès de Alfred André Théodore COULON – 5Mi0538 – 1869 1882 – Vue 24/387
-Acte de mariage de S.A.S. Albert Honoré Charles GRIMALDI & Lady Mary Victoire de Douglas-Hamilton – 5Mi0538 – 1869 1882 – Vue 26/387



#Geneatheme… Histoires d’argent…

L’argent, on peut en parler dans divers actes notariés (contrats de mariage, testaments, héritages, ventes…) ou encore dans les tables de successions et d’absences. Certains ancêtres ont pu avoir des déconvenues ou des démêlés avec la justice ! Auquel cas nous pouvons en avoir des traces dans les archives judiciaires bien entendu, mais aussi dans la presse, ou une indication dans les fiches matricules.

Mais l’argent, c’est peut-être aussi cette pièce de monnaie qui vous a été transmise ?

Les faits relatés ici, sont indirectement liés, à mes Sosa 202 & 203, François HALBOUT, marchand & Anne DUGUE.
Je connais sept enfants à ce couple, dont Jean-Baptiste, leur fils aîné qui a épousé Anne de GRAINDORGE, le 10 février 1753, à Sainte-Opportune dans l’Orne.
Anne appartient à la petite noblesse. Son père, Charles de GRAINDORGE, Sieur de Marville, fut écuyer comme plusieurs de ses ancêtres.
Il a épousé Barbe DUVAL DE SOURVILLE, le 23 avril 1716, à Sainte-Opportune et le couple a engendré une dizaine d’enfants.
Parmi cette fratrie, outre Anne, se trouve également Charles Victor de GRAINDORGE.

Carte Google Maps : Lignières-Orgères (53)- Briouze(61)- X marque le lieu de Ste-Opportune(61)

A 22 ans, Charles-Victor épouse Anne-Françoise ROBIDAIRE, le 11 septembre 1759, à Lignières-La-Doucelle (aujourd’hui Lignières-Orgères) dans le département de la Mayenne (53). Il est orphelin et a hérité du titre de son père.

Charles-Victor et Anne-Françoise ne semblent pas avoir eu de descendance et leur union fut tumultueuse à en croire mes découvertes.

Leurs différents débutent peu après le mariage, en 1760 :
— plainte de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville, contre ceux qui recevaient sa femme chez eux malgré ses défenses et qui achetaient à cette dernière le mobilier qu’elle vendait au préjudice de son mari ; demande de monitoire contre ces personnes.

Note :
Monitoire : Le monitoire oblige les personnes qui ont quelques connaissances des faits, qui ont vu, qui ont entendu dire, de les révéler sous peine « d’être excommunié et retranché des fidèles« . C’est une injonction à parler qui émane de l’autorité diocésaine. Elle prend la forme d’un placard lu au prône, et affiché à la porte de l’église trois dimanches consécutifs.

(Source : http://jeanmichel.guyon.free.fr/)

Les années passent et Charles-Victor décède à 50 ans. Il est inhumé, le 28 avril 1781, à Briouze dans l’Orne.
Le 8 mai 1781, un inventaire après décès est établi à Lignères-La-Doucelle et Anne-Françoise revendique l’héritage de son époux contre l’avis des frères et sœurs de Charles-Victor.
L’inventaire contient 25 pages et tous les biens et avoirs de Charles-Victor sont passés au crible.

Source Généanet : Durcet (Orne, France) | AD61 28Bp3h –

La justice est saisie :
— apposition de scellés, après décès, au domicile de Charles-Victor de Graindorge,
écuyer, sieur de Marville ; renonciation d’Anne-Françoise Robidaire, sa veuve, à sa succession
.

Mais, Anne-Françoise fait appel et en 1782 :
— renonciations de Jean Halbout, mari d’Anne de Graindorge ; de Marie de Graindorge, veuve de Jean Le Mancel ; d’Anne-Françoise de Graindorge, veuve de Michel Leroux du Gerbier ; de Jacques-Sébastien Bernard, mari de Charlotte-Anne-Françoise de Graindorge, à la succession de Charles-Victor de Graindorge, écuyer, sieur de Marville.

Le dénouement de cette affaire arrive en 1784 :
procédures et sentences relatives à des contestations civiles entre la
veuve de Charles de Graindorge et les héritiers de son mari ; vente des meubles de la succession de ce dernier
.

Note :
Procédures et sentences relatives à des contestations civiles : Sous l’Ancien Régime, la procédure dans les affaires civiles est orale.

Le procès civil est une sorte de comédie-ballet : demandeur, défendeur, procureurs, avocats, greffiers, huissiers, sergents…. Tout ce monde a sa place assignée, ses morceaux d’éloquence, ses coups de théâtre, son dénouement à étapes et ses rebondissements.
La violence domestiquée par le droit est parfois violente : on ne tue pas, ni ne blesse mais on ruine, on fait vendre aux enchères meubles et seigneurie et, plus grave, on tourne en ridicule.

(Source : Dictionnaire de l’Ancien Régime-sous la direction de Lucien BELY)

Malheureusement, l’histoire ne dit pas qui de la veuve de Charles-Victor ou de sa belle-famille a gagné et/ou qui a été tourné en ridicule.
Mais, ce récit démontre les mentalités du 18e siècle !


Sources:
Bibliothèque Geneanet : Source :https://www.geneanet.org/archives/livres/42370/450?name=de+GRAINDORGE+de+MARVILLE&with_variantes=0

A.D Mayenne : Inventaires sommaires des archives départementales antérieures à 1790-V.01-Mayenne
A.D Orne

#MaCuisineAncestrale… Le sirop de queues de fraises…

Collection personnelle

Les beaux jours arrivent et avec eux l’envie de se désaltérer, une fois n’est pas coutume, MaCuisineAncestrale vous propose une boisson.

La recette qui suit a des réminiscences enfantines puisqu’il s’agit de réaliser un sirop de fruit simplissime très apprécié des petits mais aussi des grands.

Et oui, c’est comme ça, MaCuisineAncestrale ramène sa fraise et ne raconte pas de salade.
Si vous êtes mi-figue, mi-raisin, lisez la suite !

Côté histoire :

Pour retrouver la première trace des sirops, il faut remonter à la fin du XIème siècle, au temps des croisades au Moyen-Orient, dans la vallée de l’Indus entre l’Inde et le Pakistan.
À l’époque, les croisés découvrent un breuvage appelé « charâb ». Ils y prennent tellement goût qu’ils vont conserver
le mot en le transformant à la mode occidentale. Le mo« sirop » provient ainsi de l’arabe « charâb », qui signifie « boisson » en arabe et du latin « sirupus », désignant une boisson à base de dissolution sucrée et aromatisée de diverses substances.
Quant aux sirops de fruits, leur origine remonte à l’histoire de la Grèce Antique et de Rome. A cette époque, les fruits frais étaient conservés avec du miel de façon à ce que les boissons aromatisées aux fruits puissent encore être préparées une fois la saison passée.

Puis, au XVIIème siècle, Vatel, le cuisinier de Louis XIV, met en évidence le fait que l’usage du sucre de canne permet la conservation la plus fidèle des fruits dans le temps, tout en respectant la sincérité du goût.
Mais si l’idée du sirop en découle, la technique mise en œuvre est différente : il ne s’agit pas d’ajouter du sucre aux fruits, comme le font les confiseurs ou confituriers, mais d’évaporer l’eau des fruits pour le concentrer, puis de l’intégrer à un sirop de sucre.
Ce sont d’ailleurs les cuisiniers qui, dans un premier temps, ont concocté des recettes comme la grenadine, au XVIIIe siècle.
C’est d’ailleurs à la même époque, que l’on peut lire pour la première fois l’expression « sirop » en français, dans un texte qui évoque les sirops utilisés en pharmacie et en cuisine.
A l’époque, on utilise principalement des fleurs et des plantes comme la camomille, la rose ou encore le sureau.

Le XIXème siècle voit la gamme de l’emploi quotidien du sucre s’élargir et les sirops « pour jeunes et femmes » se multiplient : sirop à la gomme, sirop Rossoly (fenouil, coriandre, anis, aneth), sirop d’orgeat ou à la grenadine.
Les sirops de cerises, de framboises, de citron, d’orange, voire de vinaigre framboisé se développent également.
En 1847, la consommation de ces sirops représente un volume de 620 236 litres pour l’agglomération parisienne, et elle double jusqu’en 1900.

(Jean Meyer – Histoire du Sucre – Desjonquères – Paris – 1989)

Et c’est quelques années plus tardle 28 juillet 1908, que le terme « sirop » apparaît pour la première fois dans un texte réglementaire.

Source : www.sirops.fr/histoire

Côté cuisine :
Nos aïeules ne gaspillaient rien, donc, elles réalisaient ce sirop avec des queues de fraises, de l’eau et du sucre. Et puis, c’est tout !

Il suffit de peser les queues de fraises et d’y ajouter le même poids de sucre et d’eau… En langage culinaire, cela s’appelle un tant pour tant.

Composition CANVA
Collection personnelle

J’ai pesé 150g de queues de fraises et j’y ai ajouté 150 g de sucre cassonade et
150 g d’eau. J’ai obtenu 15 cl de sirop environ.

MaCuisineAncestrale dédie cette recette à tous ceux qui en ont gros sur la patate, ceux dont c’est la fin des haricots, ceux qui n’ont pas un radis, ceux qui font chou blanc, ceux qui sont pressés comme un citron, ceux qui ont la tête comme une citrouille, ceux qui se prennent le chou, ceux qui font le poireau, ceux qui ont un cœur d’artichaut … mais, aussi, à ceux qui se fendent la pêche, ceux qui sont bonne poire, ceux qui ont la banane… ceux qui sont haut comme trois pommes et tous les autres !

Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Dites-le avec des fruits et des légumes : www.reponse-conso.fr/ramener-fraise-faire-chou-blanc-dites-fruits-legumes/
Origine du sirop : www.sirops.fr/histoire

Conserves et confitures à la portée de tous – Paul Mougin

Images : Collection personnelle

#Généathème… Histoires de remariages…

Dans mon arbre, je recense 18 ancêtres en ligne directe qui se sont mariés trois fois.
Parmi eux se trouve Nicolas CESSE, Sosa 364, qui vit en Picardie.
Mais, aujourd’hui, je suis un tantinet paresseuse, je lui laisse donc la parole pour vous raconter sa vie.

Carte de Cassini – Géoportail.fr

Hum, hum…
Bonjour, ma modeste vie de manouvrier se résume à trois mariages et à dix-sept enterrements. C’est trop pour un homme.
J’ai écrit mon histoire en cinq chapitres, que voici :

Premier chapitre
Je suis un des enfants de Siméon et de Marguerite LEBEAU. J’ai été baptisé le 23 novembre 1662 à Dercy, petit village axonais.
Orphelin de mère et à peine sorti de l’adolescence, je dois me marier au plus vite.

Second chapitre : mon premier mariage
A presque 22 ans et amoureux, j’épouse Suzanne VERSAIN, le 26 septembre 1684. Nous nous installons à Mortiers, son village natal.
Antoinette, notre première fille, nait le 17 juin 1685. Notre seconde fille, Catherine, arrive le 2 janvier 1687
lorsque la faucheuse frappe à notre porte.
Suzanne meurt le 30 mars 1687. A 30 ans environ, elle ne s’est jamais remise de son accouchement.
Catherine la rejoint, le 25 septembre.
J’ai à peine 25 ans et me voici veuf et père d’une enfant âgée de 2 ans
.
Qu’allons-nous devenir ? L’unique solution est de me remarier au plus vite.

Troisième chapitre : mon second mariage
Un mois plus tard, le 22 avril 1687, j’épouse à Crécy-sur-Serre, Barbe TOURNEMEULE, Sosa 365 d’Evelyne, une jeune femme de trois ans, ma cadette.
Nous demeurons tous les trois dans le village.

Notre famille recomposée va vite s’agrandir et en l’espace de onze ans, Barbe accouche de 9 enfants dont cinq décèdent en bas âge, y compris, Antoinette, mon aînée, qui disparaît à l’âge de 8 ans en 1694.
Barbe, épuisée par les grossesses, les accouchements et par la perte de ses petits, s’éteint le 28 mai 1710 à l’âge de 45 ans.

A 47 ans et quelques mois, l’histoire se répète je suis veuf pour la seconde fois avec quatre bouches à nourrir.
Là encore, la seule solution est de me remarier.
Je ne peux pas travailler et m’occuper de mes enfants orphelins.

Quatrième chapitre : mon troisième mariage
Cinq mois plus tard, le 21 octobre 1710, me voici à nouveau devant Monsieur le curé. Je m’unis à Marie-Magdeleine LEFEVRE, toujours à Crécy-sur-Serre.
Marie-Magdeleine est ma cadette de vingt ans. Je sais ce que vous pensez… Mais, comprenez-moi… je veux conjurer le mauvais sort !
Là encore, les naissances se multiplient. En quatorze ans, nous avons neuf enfants dont des jumeaux et des jumelles qui ne survivent pas, ainsi que quatre autres petits qui meurent, également, en bas âge.

Seule, Marie-Anne arrivera à l’âge adulte.

Cinquième chapitre
Après une dure vie de labeur et exténué par les deuils successifs, je m’éteins le 25 mai 1730 à Crécy-sur-Serre (02) à l’âge de 67 ans, non sans avoir reçu les saints sacrements.
C’est Pierre, mon fils et Sosa 182 d’Evelyne, qui accompagné d’Antoine et Claude TOURNEMEULE, mes beaux-frères, signe l’acte de décès.

Ma vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Les larmes ont beaucoup coulé mais, aujourd’hui, je suis heureux de sortir de mon invisibilité.
Je vous remercie d’avoir pris quelques minutes pour m’écouter.

La ligne de vie de Nicolas CESSE généré avec FrisesChrono.fr

#MaCuisineAncestrale… Les gaufres de l’Empereur…


5 mai 1821, Napoléon 1er meurt sur l’île de Sainte-Hélène.
5 mai 2021, #MaCuisineAncestrale célèbre le bicentenaire de la mort de l’Aigle à sa manière.

Que l’on aime ou que l’on déteste le personnage, #MaCuisineAncestrale ne pouvait ignorer cet évènement tant l’histoire de la cuisine française a connu un avant et un après Napoléon.
Outre l’Empereur, ce changement est dû, également, à Antonin CARÊME, un gamin des rues abandonné par son père, devenu le « roi des cuisiniers », et à Alexandre GRIMOD de La REYNIERE, un écrivain gastronome de talent qui inventa la critique culinaire, parce que les grands cuisiniers, auparavant employés chez les aristocrates et chômeurs suite à la Révolution, ont trouvé un nouveau public pour leur art et une nouvelle ambiance gastronomique en ouvrant des restaurants.

Napoléon, lui, n’était pas un fin gourmet. Il mangeait vite et mal, ne s’accordant que quelques minutes pour ses déjeuners et ses dîners.
Mais, il comprenait l’intérêt diplomatique des repas d’apparat, c’est pourquoi il déléguait à ses ministres, Cambacérès et Talleyrand, la responsabilité de recevoir les hôtes importants pour les affaires de l’Etat.
Napoléon préférait une alimentation simple mais appréciait la pâtisserie, comme les gaufres roulées et fourrées à la crème, son dessert favori, accompagnées d’un verre de Chambertin, le vin qui le suivait partout.

Voici la recette telle que décrite par l’académicien Paul GANIERE dans son livre « Napoléon à Ste-Hélène » :


Voici ma recette adaptée :

Composition CANVA

Note : J’ai réalisé 25 petites gaufres avec un gaufrier électrique normal car je ne possède pas de plaques à gaufrettes.

Napoléon Bonaparte disait : « On ne fait bien que ce qu’on fait soi-même »
Ma cuisine ancestrale a appliqué cet adage pour commémorer cet anniversaire particulier.

D’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est fait !

Sources :
Le cœur au ventre : A la table de Napoléon
Histoire pour tous : A table, de la Révolution à l’Empire

Recette : Le Figaro gastronomie : Les plats préférés de Napoléon 1er
Images et composition Canva personnelle


L’Ankou…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.

Image par SplitShire de Pixabay 

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas… Alors qu’en mars, je vivais un instant de bonheur… en avril, mes rêveries m’entraînent dans le monde des ténèbres.

Nous sommes le 1er Floréal An V à Saint-Eloy, un village du centre Finistère à l’ouest des Monts d’Arrée, en pleine période révolutionnaire.
Si l’Histoire marque les esprits, en Bretagne, les légendes influencent aussi la vie de chacun …
Il paraît que des personnages terrifiants rôdent partout…
Bien que mon esprit repousse ces croyances, je ne suis pas rassurée d’être seule au milieu de la lande. Et, c’est en courant que je me dirige vers la maison de Guillaume GUILLOU, Sosa 234, au lieu-dit Roz.
Le pauvre homme s’est éteint et je suis conviée à ses obsèques.

Anne et Guillaume BILLAND, Sosa 116 et 117, la fille et le gendre du défunt m’accueillent. Anne a tout juste quarante ans et 8 enfants. En l’apercevant, je me souviens qu’elle est la plus jeune mariée de ma généalogie (cliquez)
Elle pleure son père qui était âgé de 69 ans, veuf de Corentine HERGOUALCH, maman d’Anne et de Catherine KERNEIS, sa seconde épouse.
Je serre Anne dans mes bras… un geste, un silence valent mieux qu’un discours.

Nous pénétrons dans la maison où quelques parents et amis sont réunis dans la pièce commune . La veillée s’organise alors que la nuit tombe.
La conversation est animée, chacun racontant ses souvenirs avec le défunt.
Un voisin, plus expansif, s’exclame, qu’il y a quelques temps, mon aïeul avait rencontré l’Ankou, ce qui est toujours un mauvais présage.

Je me tourne vers Anne, l’œil interrogateur.

Qui est cet Ankou ? lui dis-je.

Chut ! me répond-elle, il vaut mieux éviter de prononcer ce nom !

Je sens la peur et l’angoisse planer autour de nous. Chaque bruit exacerbe l’inquiétude de chacun : le souffle du vent glissant sur la lande, le hululement de la chouette, le grincement des portes, mais aussi, le craquement des bûches incandescentes dans la cheminée.
Je frissonne malgré la douce chaleur… mais, perplexe, j’insiste auprès d’Anne pour qu’elle me donne des explications.
Effrayée, elle reste muette.
C’est Guillaume, son mari, qui me confie à voix basse :
-L‘Ankou est le serviteur de la Mort qui collecte l’âme des défunts.

– …???…

Il continue :
Il a l’apparence d’un vieil homme aux cheveux blancs, maigre, couvert d’un feutre à large bords, d’une cape en velours noirs et il est armé d’une faux.
Il se déplace sur une charrette, tirée par un cheval blafard.
Deux silhouettes sombres la suivent, la première tenant le cheval par la bride et le second ouvrant les barrières et les portes.
Les deux acolytes l’aident aussi à ramasser les âmes des défunts, pour les empiler dans la charrette.

Ne me dites-pas… que vous l’attendez, bredouillé-je, ébranlée par ces révélations.

Je suis en plein cauchemar…
J’ai l’impression de me trouver dans un film d’horreur et je n’ai nullement l’envie de rester là, à attendre, la venue d’un zombi… mais, comment disparaître, à mon tour, sans heurter mes hôtes.

Guillaume a compris mon désarroi et me rassure. Il précise que l’Ankou est déjà passé… que je ne crains rien.

– Personne ne l’a vu, ici… c’est bon signe… car seuls, ceux qui vont trépasser dans l’année l’aperçoivent ou l’entendent ! insiste-t-il.

Je reste sans voix… J’ai beau me convaincre qu’il s’agit d’un mythe, cette discussion me déstabilise plus que je ne le veux.

Dans quelques heures, nous nous rendrons en l’église Notre-Dame-du-Fresq dans le bourg de Saint-Eloy pour rendre un dernier hommage à Guillaume GUILLOU et sauf le respect qui lui est dû, j’ai hâte que la cérémonie se termine.

Je n’ai jamais autant souhaité revenir au XXIe siècle… lorsque que je sens quelqu’un m’attraper le bras…
Paniquée, je me débats et je hurle :
Au-secours ! Anne, Guillaume

Cela ne va pasencore une de tes rêveries, s’écrie Mr, sur un ton railleur.

J’ouvre les yeux, stupéfaite… Remise de mes émotions, je lui raconte mon histoire en concluant :
Mais, pourquoi m’as-tu secouée…
Quelle frayeur ! J’ai cru que c’était lui qui…
Et puis, je n’ai pas eu le temps de dire au revoir à Anne et à Guillaume.

Goguenard, Mr rétorque :
-Et bien, retourne les voir !
en me tournant le dos pour vaquer à ses occupations et en me laissant seule avec mes fantômes.


Côté généalogie :

Ligne de vie Guillaume GUILLOU créée avec Frisechrono.fr
Descendance de Guillaume GUILLOU


L’Ankou est une figure importante de la mythologie bretonne. Selon certains érudits, il serait associé au dieu gaulois Sucellos, ayant pour fonction d’assurer la perpétuation des cycles des saisons, l’alternance de la nuit et du jour, de la mort et de la renaissance.

Souvent confondu avec la Mort, il n’en est pourtant que le serviteur. C’est en effet un personnage « psychopompe », il collecte les âmes des défunts dans sa charrette et les conduit dans l’Autre Monde en passant par les Monts d’Arrée. On le retrouve d’ailleurs figurant sur de nombreux calvaires et colonnes des églises bretonnes.

Quand on entend le WIG HA WAG de sa charrette, on sait que quelqu’un va bientôt mourir… On dit que celui qui le voit trépassera dans l’année ! On raconte qu’il est vêtu d’un grand manteau noir ou d’une cape, d’un chapeau à bords larges, que sa tête ne tient qu’à peine sur ses épaules décharnées. Son corps est bien fait de chair et d’os puisqu’il a été jadis l’un des nôtres !
Il prend le corps du dernier mort de l’année qui fera son office pendant un an et une nuit, tenant toujours dans sa main sa faux à la lame retournée pour renverser les trépassés.
(Sources : https://broceliande.guide/La-legende-de-l-Ankou)


#Geneatheme… Les naissances multiples n°2…

Alors que dans ma généalogie, les naissances gémellaires ont eu lieu au XVIIe et au XVIIIe siècle, dans celle de Mr, on trouve ces naissances au XIXe et au XXe siècle (et oui, même nos ancêtres se complètent) dont une, dans l’ascendance paternelle et deux, dans l’ascendance maternelle.

Le 18/06/1855 à Léotoing (Haute-Loire) sont nés Louise (à 6h00) et Giraud CHOUSSY (à 7h00).
Ils sont les enfants de Giraud CHOUSSY & Jeanne VIALFONT.
-Louise a épousé Pierre ACHON, cultivateur, le 17/04/1872 à Léotoing. Elle avait 16 ans et lui, 28 ans. Je leur connais quatre enfants.
Giraud est décédé le 29/06/1855 à Léotoing.
Ces jumeaux appartiennent à la parentèle de Mr et non à ses ancêtres directs.

A.D Haute-Loire LEOTOING 1853 1862 6 E 137/8 page 56

Le 29/05/1864 à Saint-Just (Cantal) sont nés Privat dit Adrien & Marie PORTAL.
Ils sont les quatrième et cinquième des sept enfants de Jean-Baptiste PORTAL & Marguerite DELFAUT, Sosa 28 et 29 de Mr.
Privat, cultivateur, épouse Marie Augustine ROCHE, le 27/10/1894 à St-Sauveur-de-Peyre (Lozère). Il décède le 21/11/1953 dans le même village.
Marie épouse Marie Jean-Pierre GOUNY, le 23/02/1895 à Berc (aujourd’hui rattachée aux Monts Verts – Lozère). Je n’ai pas encore trouvé son acte de décès.

A.D Cantal SAINT-JUST 5MI 364/2 1864-1906 Page 9 et 10/251
A.D Cantal SAINT-JUST 5MI 364/2 1864-1906 Page 10/251

Le 24/07/1926 à Saint-Marc (Cantal) sont nés à 4h00, Roger Jean (1er né) et Odette Baptistine MOURET.
Ils sont les troisième et quatrième des neuf enfants de Jean-Marie MOURET, ouvrier agricole & Maria PORTAL, Sosa 6 et 7 de Mr.
-Roger Jean est décédé le 10/09/1926, à Saint-Flour
Odette Baptistine est décédée le 26/09/1926, à Saint-Flour.
Démarche inhabituelle, c’est Maria, leur mère, qui va déclarer leur décès en mairie. Leur père semble absent.

A.D Cantal SAINT MARC 5 MI 741/3-A 1907-1929 Naissances Page 65/77

Voilà l’état des naissances multiples dans nos généalogies. Il est triste de constater que peu de jumeaux sont arrivés à l’âge adulte ensemble.
A croire effectivement que nos ancêtres devaient être punies pour avoir mis au monde ces enfants, comme expliqué ICI.

#MaCuisineAncestrale… La Koka…

En avril, Ma Cuisine Ancestrale vous emmène au pays basque, vers Saint-Jean-de-Luz.
Là-bas, le goût pour les crèmes, les flans et les entremets parfumés y est particulièrement prononcé.
On y savoure, entre autres, la koka, un flan de texture épaisse, proche de la crème brûlée, recouvert de caramel.

Le terme « koka » désigne aussi bien le contenant que le contenu. Il vient de l’ancien occitan « concha » qui signifie « coquille » car bien avant l’arrivée des poteries culinaires, on cuisait cet entremet dans des coquilles.
Aujourd’hui, la koka se cuit dans un moule à cake pour couper de belles tranches, dans un moule rond en terre ou en verre que l’on pose directement sur la table ou des ramequins individuels.

Autrefois, ce dessert était traditionnellement servi lors des mariages, accompagné de l’Etxeko biskotxa, le célèbre gâteau basque (cliquez sur le mot pour découvrir la recette)

La coutume veut que la koka se réalise pour 6 à 8 personnes avec une douzaine de jaunes d’œufs + 4 œufs entiers pour 75 cl de lait entier et 150 g de sucre.
Voilà pourquoi, on la nomme aussi « pain d’œufs »… Une recette digne des fêtes de Pâques.

La quantité d’œufs étant impressionnante, j’ai choisi une recette moindre mais, tout aussi délicieuse.

Composition Canva

Ancré dans le patrimoine culinaire, ce dessert est l’objet d’un concours dans le village de Saint-Pée-sur-Nivelle à proximité de St-Jean-de-Luz, lors de la Fête de l’agneau, tous les ans au mois d’avril.

Ma Cuisine Ancestrale vous souhaite de Joyeuses Fêtes de Pâques et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous, moi, c’est déjà fait !

Sources :
Recette de la koka : www.cuisinedaubery.com/recipe/creme-caramel-koka
/
Dictionnaire gourmand des desserts de nos régions de A à Z – Editions Atlas
Images : collection personnelle



#Geneatheme… Les naissances multiples n°1…

Le premier avril voit refleurir les généathèmes initialement créés par Sophie BOUDAREL de la Gazette des ancêtres et relancés par la communauté Généatech. J’avoue que ce poisson n’est pas pour me déplaire.
Et pour cette reprise, le propos choisi concerne les naissances multiples chez nos ancêtres.

Jacques GELIS, historien anthropologue spécialiste de la naissance dans les sociétés d’Europe Occidentale pour restituer les conditions des couches et l’accueil de l’enfant en milieu traditionnel, indique :

« On a toujours été fasciné par les naissances multiples. Qu’une femme puisse donné le jour à plusieurs enfants en une couche, interpelle toute société, toute culture. »

« Fascination, envie, étonnement, inquiétude… les grossesses gémellaires ne laissent pas indifférent.
Oscillant entre le merveilleux et le monstrueux, la naissance de jumeaux suscite à la fois crainte et désir.

Autrefois, son aspect redoutable était souvent interprété comme le signe de la culpabilité de la femme, la double grossesse étant la juste punition de sa conduite ou de ses propos.
La mortalité maternelle et infantile élevée ainsi que les difficultés à nourrir et à assumer la charge supplémentaire des enfants venaient également assombrir l’image de ces naissances.
« 

Punition, culpabilité, injustice, charge supplémentaire… Quel cruel mélange de sentiments ont supporté nos ancêtres lors d’accouchement de jumeaux et plus…
Souffrance physique et morale, rien ne leur était épargné.

Dans mon arbre, j’ai recensé cinq naissances gémellaires (trois dans mon ascendance paternelle et deux dans mon ascendance maternelle) et une naissance de triplés, le tout entre 1722 et 1791.

Le 25/01/1728, à Laon, paroisse de Vaux (Aisne), sont nées Marie-Catherine et
Marie-Charlotte CARLIER. Elles sont les seconde et troisième des quatre enfants du couple Jean CARLIER, berger & Marie Simone MAIGRET, Sosa 180 et 181.
-Marie-Catherine décède à l’âge de deux mois, le 10/3/1728.
-J’ignore ce qu’il est advenu de Marie-Charlotte car je n’ai trouvé aucun acte la concernant.

A.D Aisne LAON 5Mi0072 – 1711 1746 Page 157/348

Le 09/03/1738 à Gercy (Aisne) sont nées et ont été baptisées Marie-Anne et Marie-Hélène DEPARNAY. Elles sont les troisième et quatrième des cinq enfants de Pierre DEPARNAY, meunier & Antoinette CHAUFFOUREAU, Sosa 134 et 135.
-Marie-Hélène est mon Sosa 67. Elle épouse Louis Nicolas VRAINE, Sosa 66, tisserand, le 27/01/1761 à Rogny (Aisne). Elle mettra au monde 11 enfants dont 7 mourront en bas âge. Elle décède, à son tour, le 01/02/1783, à l’âge de 44ans, à Rogny (Aisne)
-J’ignore ce qu’il est advenu de Marie-Anne car je n’ai trouvé aucun acte la concernant.

A D Aisne GERCY 5Mi0788 1715-1756 page 95

Le 14/06/1791 à Athies-sous-Laon (Aisne) sont nées Marguerite et Marie-Barbe MEREAUX. Elles sont les première et seconde des onze enfants de Jean-Louis MEREAUX, cordier en til & Marie Marguerite Antoinette CARLIER, Sosa 44 et 45.
J’ignore ce qu’elles sont devenues.

A D Aisne ATHIES SOUS LAON 5Mi0093 – 1791 An IV Page 6 – Etat civil reconstitué

Le 06/05/1758 à Proussy (Calvados) sont nées Anne et Jeanne CHENEVIERE et ont été baptisées le lendemain.
Elles sont les seconde et troisième des cinq enfants de Louis CHENEVIERE & Magdelaine LAUTOUR, Sosa 98 et 99.
– Anne est mon Sosa 49. Elle a épousé Edmond BERTHAULT, Sosa 48, le 17/02/1789. Il avait 19 ans et elle 30 ans. Je leur connais quatre enfants.
Anne est décédée, le 19/05/1831 à St-Denis-de-Méré (14), âgée de 73 ans.
– Jeanne est décédée le 13/06/1759 à l’âge de 13 mois.

A.D Calvados PROUSSY 1737-1791 page 175

Le 28/06/1755 à Ploujean (Finistère) sont baptisés Catherine et Jean LE LAVIEC,
derniers nés des neufs enfants de Jean LE LAVIEC & Barbe STEUN, Sosa 462 et 463. (Source Cercle.Généalogique.Finistère)
-Jean épouse Françoise MORVAN, le 14/01/1779, à Ploujean. Il décède le 06/11/1817 à 67 ans (Source C.G.F).
-Catherine épouse Jean GUEZENNEC, le 08/07/1782 à Ploujean. (Source C.G.F).

Pour terminer, voici la naissance et le décès de triplés :
Le 06/01/1722, à Ploujean (29), sont nés et ont été baptisés avant leur décès le même jour :
Pierre SALIOU, premier né
Marie SALIOU, seconde née
-Jacquette SALIOU, troisième née.
Ils sont les dixième, onzième et douzième des quatorze enfants de Jean SALIOU & Izabelle BOLIVEN, Sosa 922 et 923 (Source C.G.F).

Si je me réfère aux écrits de Jacques GELIS, mes aïeules ont été moins coupables par la suite, puisque je n’ai plus trouvé de naissances multiples dans mon arbre.
Le prochain billet sera consacré aux naissances gémellaires dans la généalogie de Mr.


Sources :
*Gélis, J. 1991. « Deux enfants d’une même ventrée. Introduction à l’histoire des naissances gémellaires », dans E. Papiernik-Berkauer et J.-C. Pons (sous la direction de), Les grossesses multiples, Paris, Doin, p. 367-375.
*https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-1-page-10.htm