#MaCuisineAncestrale… La tarte au me’gin…

En septembre, ma cuisine ancestrale visite le pays messin et s’exerce au patois… La tarte au me’gin… ou en français, la tarte au maugin est la sœur de la quiche lorraine en version sucrée.
Comme pour la quiche, on utilise une migaine (un mélange d’œufs battus et de crème fraîche dans lequel on ajoute du fromage blanc)
Traditionnelle dans les pays germanophones depuis le moyen-âge, la tarte au maugin provient probablement des lorrains franciques au contact desquels le pays messin a toujours servi de transition entre le monde germanophone et la sphère romane de Lorraine.
Cette spécialité fromagère porte différentes appellations selon l’endroit et les familles :
– Tarte de Metz ou tarte messine
– Tarte de meugé (tautch’e de meugé) dans le massif vosgien
– Migaine ou Migeaine (du nom de l’appareil qui la compose)
En langue francique, on la nomme :
– Käskuche
– Käsdard
– Käskouchen
– Kéiskuch

Voici la recette :

Composition CANVA


.

On peut également ajouter dans la préparation des mirabelles, des pommes, des poires…
J’ignore si la prononciation du nom est correcte mais, la dégustation, elle, est sans équivoque.

Dites-moi ce que vous en pensez et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

J’ai écrit ce billet hier : 10 septembre et il parait que j’ai une bougie de plus… 😏


Sources :
Recette : le-lorrain.fr
Photos : collection personnelle
Histoire : wikipédia.fr

#MaCuisineAncestrale… Les croquants aux amandes…

Collection personnelle

Il y a le ciel, le soleil, la mer… et le mercure qui grimpe, qui grimpe…
Ça chauffe et allumer le four demande un certain courage…

Alors, allais-je abandonner la recette du mois d’août ?… Mais non, bien sûr…!

Malgré la chaleur, #MaCuisineAncestrale vous propose une recette typiquement provençale avec ces croquants aux amandes aussi appelés croquets ou casse-dents (lou cacho dènt en provençal)

L’origine de ces biscuits remonterait au 17e siècle, sans toutefois être clairement identifiée. Ils sont fabriqués dans tout le sud de la France mais également en Corse et sur le pourtour méditerranéen.
Chaque cité, dont ils sont la spécialité, possède sa propre recette en y ajoutant des olives comme à Carpentras, du citron comme à Nîmes ou encore du miel comme à Marseille, mais aussi des noisettes, des oranges ou des raisins.
Ici, je vous propose la recette de base :

Composition CANVA

Cette double cuisson me rappelle l’étymologie du mot biscuit… Bis-cuit = cuit deux fois ! Une cuisson inventée par les marins au Moyen-Age lors de leurs longs voyages pour une meilleure conservation.

Si les croquants aux amandes entrent dans les treize desserts de Noël, ils se dégustent aussi tout au long de l’année.
Ils se conservent au moins quatre mois dans une boîte en métal… enfin, si vous n’êtes pas gourmands.

Allez, je vous quitte… Mes p’tits loups m’appellent… C’est l’heure de la baignade.
Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !



Sources :
Recette : You tube – Chef Sylvain
Origine : notreprovence.fr
Image : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La brioche de Riom…

Lors du salon virtuel de généalogie du 27 juin, S….., généalogiste réputée et gourmande m’a demandé une recette de brioche…

Et, c’est Margaridou, ma cuisinière auvergnate préférée, qui m’a soufflé une de ses recettes.

– Lorsque tu rendras visite à tes cousins, passes à Riom* m’a-t-elle dit … Là-bas, on réalise une brioche mousseline très fine ! Mais, attention… cette brioche demande à la cuisinière de ne pas être du genre de ces étourdies qui ne savent pas, le matin, ce qu’elles feront à quatre heures ou le soir…

C’est indéniable, Margaridou ne mâche pas ses mots, mais elle a le cœur sur la main… puisqu’elle m’a confié sa recette, que voici :

Composition Canva

Margaridou ajoute :
– « La brioche doit être tendre et moelleuse, d’un beau jaune qui sent bon, au milieu d’une croûte ferme.
Si on prépare cette brioche à l’avance, il faut la faire tièdir avant de la servir.
« 

– « Autrefois, cette brioche était une pâtisserie bourgeoise. On la servait le matin avec du chocolat au petit déjeuner d’un invité de marque, à quatre heures avec le thé, dans la soirée avec un verre de vin mousseux que l’on prenait au retour du théâtre.« 

S….., j’espère que cette recette assouvira ta gourmandise 😀

Je laisse Margaridou tout en la remerciant et en lui promettant de revenir la voir…
Et comme il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte, je vous dis, également :
-Régalez-vous en attendant notre prochain rendez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


*Riom se situe au nord du département du Puy-de-Dôme, à 15 kms de Clermont-Ferrand.

Sources :
Margaridou – Journal et recettes d’une cuisinière au pays d’Auvergne – Suzanne ROBAGLIA – Editions Créer
Images :
RIOM – Détours en France – Pinterest
Brioche = Collection personnelle

La mort de Charles NOIRON…

Eglise Mortiers – Image Mireille Grumberg – Communes.com

A l’occasion du #SalonVirtuelGenealogie, Geneatech propose un jeu, le #Defi2706 . Il s’agit de raconter en #100mots, un événement de notre généalogie qui s’est déroulé un 27 juin
Je relève le défi… Et en 100 mots, je vous raconte le décès de Charles NOIRON, Sosa 168 :

Ce vingt-sept juin mil sept cent soixante-dix (27/06/1770) à Mortiers, petit village du Laonnois, dans l’Aisne, la cloche de l’église sonne le glas.
La nuit dernière, l’Abbé Mignot a assisté Charles NOIRON, mourant, et, lui a administré les saints sacrements.
Âgé de quarante-huit ans, valet de charrue chez Antoine THOMAS et veuf de Marie MORET, Charles s’est éteint vers minuit et demi.
Il est inhumé en présence de ses quatre enfants, de ses parents et amis.
Jean-Charles, son fils aîné, manouvrier ; Jacques RICHE, son beau-frère, manouvrier et Pierre MORET, tisserand, son oncle, signent l’acte.

Où est l’acte de décès de Maria ?

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres…

Ce matin, je me réveille fatiguée… La nuit fut mouvementée !

Tout a commencé hier soir alors que je cherchais un acte de décès.

Ma quête a duré toute la soirée jusque tard dans la nuit… Me suis-je endormie devant l’ordinateur, je ne saurai le dire précisément…
Toujours est-il qu’à mon réveil, je me suis retrouvée au milieu d’un décor surréaliste et baroque…
Imaginez une immense bibliothèque aussi grande qu’une cathédrale. Les murs sont recouverts d’étagères du sol au plafond et une multitude d’échelles y sont adossées. Sur les étagères, des registres poussiéreux défilent, entrent et sortent sur des rythmes cadencés !

Au milieu de ce tohu-bohu, j’entends des murmures venus d’ailleurs : des babillements de nouveaux-nés, des cris de joie et des « Vive les mariés », des plaintes et des pleurs autour de ceux qui disparaissent !
Imperturbables, les registres des tables décennales surveillent les va-et-vient et enregistrent scrupuleusement chaque événement.

L’un d’eux particulièrement défraîchi et usé par le temps m’aperçoit et s’approche en claudiquant. Sa couverture couleur cramoisie part en lambeaux, une toile d’araignée lui sert de couvre-chef… Il marmonne à travers une moustache composée de fils cotonneux et de débris et me demande ce que je fais parmi eux !

– J’ignore comment je suis arrivée là !… Voilà des mois, pour ne pas dire des années que je cherche l’acte de décès de mon aïeule, me plaignis-je ! Pouvez-vous m’aider ?

Il me répond d’une voix rauque :
– Crois-tu que nous n’avons que cela à faire ? Vous autres, les généalogistes, êtes toujours à la « recherche de »… Si nous devons faire le travail à votre place, où allons-nous ?… lance-t’il en expulsant un nuage de poussière et en tenant ses pages décousues !

Mais, ne vous fâchez pas, enchéris-je ! Vous êtes les mieux placés pour me répondre ! Sinon à quoi, servez-vous ?

A quoi, servons-nous ? Elle est bien bonne, celle-là, vocifère t-il ! Notre travail est d’enregistrer et non de chercher ! C’est à toi de chercher et si tu es incapable de le faire… Fiche le camp d’ici, tu nous fais perdre notre temps !

Etes-vous toujours aussi bougon ? dis-je un rien moqueuse… Je pensais naïvement que vous étiez bien aise que les généalogistes, consultent vos pages jaunies et vous évitent ainsi l’oubli !

– Argh…! Que veux-tu exactement ?

– Ah, voilà qui est mieux ! Je ne trouve pas l’acte de décès de Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE, mon Sosa 31…
Il doit bien se trouver quelque part dans tous ces registres !

Dois-je vous rappeler qu’elle est née le 20 mars 1850, à May-sur-Orne dans le Calvados, de François Exupère et de Victoire LAQUAINE, ses parents.
Le 10 mars 1869, à 18 ans, orpheline de père et de mère, elle épouse Ferdinand Alphonse « Henri » FOUQUES, un carrier. Ils ont six enfants.
Henri décède le 5 mars 1885 à May-sur-Orne à l’âge de 35 ans.
En novembre 1886, Maria accouche d’une petite fille née d’un père inconnu. L’enfant ne vit pas et décède en janvier 1887.
Le 26 août 1903, elle épouse, en secondes noces, Auguste Honoré LEBOUCHER, à Fontenay-le-Marmion, une commune limitrophe de May.
Auguste disparaît, à son tour, le 9 janvier 1907 à Fontenay-le Marmion. Maria a alors 57 ans et signe l’acte de décès.
A partir de là, j’ignore ce qu’elle est devenue…


J’ai consulté les tables décennales de May et de Fontenay en ligne jusqu’en 1942. A cette date, Maria aurait eu 92 ans… Je n’ai rien trouvé.
J’ai regardé également les registres de Caen pensant qu’elle était peut-être décédée à l’Hôtel-Dieu… Là encore, je n’ai rien trouvé.
J’ai envoyé un courriel à la mairie de May mais, je n’ai pas eu de réponse.
J’ai également consulté les recensements de population sans succès.


– As-tu suivi la piste des enfants, peste t-il ?

– Oui, bien sûr !
Sur ses 6 enfants :
– Trois sont décédés avant 1907, date à laquelle je perds sa trace.
– Un quatrième meurt en 1914 à Saint-Rémy sur Orne . L’acte de décès précise qu’il ignore ce qu’est devenu la mère.
– Deux autres ont émigré dans les Côtes d’Armor, l’un vers 1892 à Pléherel et le second après 1904 à Goudelin (date de décès de sa première épouse à Fontenay le Marmion). Les tables décennales en ligne s’arrêtent en 1905.


Maria semble s’être volatilisée, à moins qu’elle ait vécu à un âge très avancé auquel cas les archives ne sont pas encore accessibles sur la toile.

– Comment veux-tu que je le sache ! Je ne suis pas devin ! As-tu demandé à tes amis « généablogueurs » s’ils avaient des suggestions à te soumettre pour rechercher l’acte de décès de ton ancêtre… Après tout, vous êtes connectés toute la journée, ils peuvent sans doute t’aider !

– Rrro… Non, je n’ai rien demandé… Dites, l’amabilité n’est pas votre première qualité !

– Je te rappelle que toutes les archives ne sont pas « en ligne » comme tu dis ! Il faut aussi se déplacer pour chercher parmi tous les documents mis à votre disposition
.
Je t’autorise à consulter les registres mais, je te le répète, ne compte pas sur nous… Tu dois chercher seule ! Après tout, c’est ton travail !

J’ai compris le message, répondis-je, contrariée…

C’est ainsi que j’ai passé la nuit à chercher l’acte de décès de Maria… sans
succès !
Ne pouvant espérer aucune aide de la part de Monsieur Grincheux… avez-vous des idées à me proposer pour m’aider à trouver l’acte de décès de
Maria ?…
En attendant, excusez-moi mais, je vais dormir, ce #RDVAncestral m’a
épuisée

EPILOGUE :

Hier après-midi, le billet de ce #RDVAncestral a reçu une fin heureuse puisque l’acte de décès de Maria a été trouvé.
Tard dans la soirée, je décidais donc de retourner rendre visite à Monsieur Grincheux en appliquant le même principe que la veille…

Il était, là, à son poste, l’air plus renfrogné que jamais…

-Encore toi, cria t-il, que fais-tu ici puisque tu n’as rien trouvé hier ?

Effectivement, je n’ai rien trouvé mais, Marielle, elle, a trouvé. je tenais à vous en faire part afin de mettre vos archives à jour !

Il ironisa :
Ah, tu vas nous apprendre à faire notre travail, maintenant ! Nos archives sont à jour que je sache !
Qui est cette Marielle ? Est-ce l’autrice DE PEN HARDEN A PEN BIZIEN… Celle qui voit et qui parle avec ses ancêtres !

Il commençait à me chauffer les oreilles, Grincheux…

En quoi cela vous dérange t-il que Marielle parle avec ses ancêtres ? Après tout, que faisons-nous, actuellement… Et vous, vous n’avez rien d’humain… toc…

Je continuais ma phrase sans lui laisser le temps de rétorquer…

Et bien, Marielle a trouvé l’acte de décès de Maria grâce aux relevés du Centre Généalogique des Côtes d’Armor.
Mon ancêtre est décédée à Dinan (22), le 04/04/1922 à l’âge de 72 ans.

Je suppose que veuve, elle a suivi Léopold Adrien Louis, son dernier fils vivant, veuf également, lorsque ce dernier a quitté la Normandie pour émigrer vers la Bretagne.
Seriez-vous assez aimable de bien vouloir en prendre note, au cas où d’autres descendants viendraient vous poser la question ? dis-je avec un sourire enjôleur !

Il ouvrit la bouche et avala la poussière qui lui servait de houppelande…

Finalement, vous me plaisez bien, toi et tes amis ! avoua t-il, radouci… Vous êtes une belle communauté… Grâce à vous, effectivement, toute cette bibliothèque vit ou revit de belles histoires familiales…

Mais, il y a un cœur qui bat sous cette couverture, pensé je ! Il m’a émue le vieux bourru !

– Je dois vous quitter, répondis je mais, si vous le voulez bien, je reviendrai vous voir pour d’autres recherches !

Merci à vous et à Marielle !

C’est ainsi que se termine ce #RDVAncestral… A très vite pour d’autres aventures !


Sources :
Image : Grande Bibliothèque Clementinum de Prague
A.D Calvados

Cercle généalogique des Côtes d’Armor
















#MaCuisineAncestrale… Le gâteau aux cerises de Tante Vernon…

Il est revenu le temps des cerises… Et pour fêter cela, je vous emmène en Normandie, à Vernon dans l’Eure pour profiter de la douceur de vivre des bords de Seine.
Vernon célèbre les cerises chaque année fin mai, début juin avec une foire aux accents moyenâgeux.
Là-bas, on déguste le gâteau aux cerises de Tante Vernon !
Un gâteau idéal pour la fête des mères… J’en profite pour leur souhaiter une bonne fête en ce dimanche 💖

Pour réaliser cet excellent gâteau aux cerises :

Composition CANVA

Un proverbe dit :
– « Si toute l’année, il y avait des cerises, Messieurs les médecins n’iraient plus qu’en chemise. »

Et qu’il ferait bon vivre à Vernon ou ailleurs !

Prenez soin de vous et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
www.canal-gourmandises.fr
Photo : Collection personnelle


Le coupeur de poils…

Illustration : La hotte du chiffonnier

Il a deux jours, je complétais une fratrie dans l’arbre de Mr et je trouvais un coupeur de poils… J’avoue avoir souri en découvrant ce terme !
Les métiers de nos ancêtres sont parfois aussi surprenants que les hommes qui les exerçaient…

Le coupeur de poils se nomme Charles ALIT et il est né le 27 novembre 1859 à Belleville (Seine).
En ce temps-là, Belleville vit ses derniers moments de petit village au passé vigneron et maraîcher et réputé pour ses guinguettes. En 1860, l’urbanisation et la démographie de la capitale augmentant, Belleville est rattaché à Paris pour n’être plus qu’un quartier.

Charles ALIT est le fils de Pierre et de Antoinette TIVEYRA, résidant, tous trois, au 44, rue Planchat dans le 20e arrondissement. Ils exercent le métier de « coupeurs de poils ».
La rue Planchat se situe entre Belleville et Charonne (village limitrophe de Belleville et rattaché en même temps que ce dernier à Paris)

Alors que les provinciaux montent à la capitale, Charles, 22 ans, descend en Auvergne, à Blesle en Haute-Loire, pour y épouser Elise ACHON, 19 ans, n° 4 sur 6 des enfants de Jean, négociant et de Anne CHASSANG.
Jean est un descendant de Jacques ACHON, laboureur et de Jeanne ANDRIEUX, Sosa 64-65 de Mr.
Le mariage a lieu le 7 octobre 1882 en présence des deux familles.

A ce stade de mon récit, il est temps de vous expliquer ce qu’est le métier de coupeur de poils… Ce n’est ni un coiffeur, ni un barbier… Que nenni !
Il s’agit d’un ouvrier qui travaille à la préparation des poils de différents animaux pour l’élaboration du feutre servant à la confection des chapeaux.
J’ai trouvé sur le site Gallica Bnf, un livre intitulé « La hotte du chiffonnier » qui explique très bien le sujet, découvrez le chapitre concerné, ICI

Et les ouvriers les plus expérimentés en la matière sont auvergnats… CQFD !

Revenons à Charles… A partir de son acte de mariage, j’ai tenté de reconstituer son parcours professionnel…

Après les noces, Charles et Elise s’installent à Paris chez les parents de Charles. En juillet 1883, naît un garçon, Louis Antoine qui hélas décède en avril 1889.
Le couple déménage, alors, dans le 11e arrondissement, au 62, rue Alexandre Dumas.
Louise Octavie et Jeanne Eugénie y naissent le 30 avril 1891.

Peut-être Charles a t-il travaillé dans une couperie de poils qui se situe au 49 rue de Bagnolet, tout près de son domicile… Découvrez l’article fort instructif et en lien avec le mien de Denis COSNARD, un journaliste qui explore le Paris industriel.

Les mentions marginales sur l’acte de naissance de Elise ACHON indiquent qu’elle est décédée en 1947 à Montreuil (Seine), devenu Montreuil-sous-bois (Seine Saint-Denis)
Mes recherches confirment que le couple et les jumelles résident dans cette commune en 1926 comme le montre les tables de recensements de cette année-là. Elise est nommée Julia.
Charles est également inscrit sur la liste électorale.

Recensements Montreui-sous-Bois 1926 Vol.1 D2M8/84 Page 26/331

A cette époque, Charles travaille chez C. et E. CHAPAL, une usine de pellerie, de couperie et de teinture mais, il est dit pelletier.
Le pelletier est un artisan qui pratique le travail de diverses peaux d’animaux, pour le cuir ou la fourrure.

Patrimoine.seinesaintdenis.fr

En renseignant le patronyme ALIT dans la bibliothèque Généanet, j’ai également trouvé ces trois lignes dans le Journal Officiel du 5 avril 1920.
Charles, vice-président de la société de secours mutuel de la maison CHAPAL, est récipiendaire de la médaille de bronze qui récompense les services rendus à la mutualité. Cette médaille lui est remise par le ministère de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociale.

Bibliothèque Généanet : Journal Officiel 5 avril 1920 – Gallica Bnf

Charles est décédé après 1926 et avant 1931. Il n’apparaît plus dans les tables de recensements de 1931.
Louise, l’aînée des jumelles, institutrice, décède en 1948 à Montreuil-sous-Bois, un an après Elise.
Jeanne, la seconde, employée, disparaît à Blesle en Haute-Loire en 1967.
Elles ne se sont, à priori, pas mariées.

A Montreuil, l’usine CHAPAL n’emploie plus de coupeurs de poils. Elle a fermée ses portes et s’est reconvertie en collectif d’artistes.

Ces recherches sur Charles, « coupeur de poils » m’ont permis de découvrir un métier insolite ainsi que le Paris de jadis d’autant que j’ai longtemps habité dans le 11e arrondissement tout près de l’endroit où résidait la famille ALIT sans connaître tout cela.

Sources :
paris-atlas-historique.fr : histoire de Belleville et de Charonne
Gallica-Bnf : La hotte du chiffonnier (5e édition) – Louis PAULIAN
patrimoine.seinesaintdenis.fr : historique usines CHAPAL
Des usines à Paris – blog de Denis COSNARD
Généanet – Bibliothèque : J.O du 5 avril 1920
A.D Haute-Loire – Blesle
A.D Paris
A.D Seine saint-Denis – Montreuil-sous-Bois


La blonde de Caen…

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres…
Et comme en mai, on fait ce qu’il nous plait, j’y mêle également le #Geneatheme du mois proposé par Sophie de la Gazette des Ancêtres, sur les métiers d’art…

Robe de mariée en blonde de Caen réalisée vers 1815
Source : Ouest-France

Covid-19 oblige, nous ne pouvons pas sortir sans être masqués… J’envisage de fabriquer mes propres masques en tissu en cherchant une idée originale pour les personnaliser.
Une solution m’est apparue lors d’un de mes vagabondages nocturnes…

Direction la Normandie, May-sur-Orne à quelques kilomètres au sud de Caen.

J’arrive devant la maison de Marie-Magdelaine TOUCHET, l’épouse de Jean-François JEANNE, carrier, mes Sosa 124 et 125.
Marie-Magdelaine a la cinquantaine bien sonnée. Elle m’accueille avec Honorine, la benjamine de la famille et toutes deux m’embrassent chaleureusement.
Honorine va convoler dans quelques mois et quitter le nid familial… Un jeune cordonnier, Pierre ROCANCOURT, lui a volé son cœur.
Colombe ORESME, l’épouse de Jacques, fils aîné de Marie-Magdelaine, Louise CINGAL et Victoire LAQUAINE, mon Sosa 63, futures belles-filles et futures belles-sœurs, sont également présentes et heureuses de me rencontrer.

Toutes cinq ont un point commun : elles sont dentellières.

Assises sur des bancs, leur carreaux à dentelle posé sur la table, elles se concentrent sur leur ouvrage…
Nous parlons chiffons et futures noces, le cliquetis des fuseaux répondant joyeusement à chaque parole…
Sous les doigts habiles, la Blonde de Caen prend vie doucement… C’est magnifique !

– Je suis venue vous voir car j’ai besoin de vos conseils !…

Je leur explique la situation sur le coronavirus et sur l’obligation de nous protéger en portant des masques… J’ai apporté un masque avec moi et je leur montre comment le porter.

– C’est affreux ! s’écrient-elles en chœur, épouvantées !

J’acquiesce et les rassure… Oui, ce masque n’est pas beau mais, en même temps, l’esthétisme n’est pas son rôle premier.

Victoire, ma future AAAAG.M, saisit le masque du bout des doigts.

Nous allons t’arranger cela ! Un peu de dentelle devrait suffire à embellir, cette étrange chose !

Quelques instants plus tard, mon masque est transformé en un gracieux élément très « couture » ! Je m’extasie devant leur dextérité !
J’ajuste, à nouveau, le masque sur mon nez et ma bouche.

– Tu vas faire merveille ! s’exclament-elles en éclatant de rire !

– Oui, certainement et je vais faire des envieuses ! répondis-je en pouffant à mon tour.

Je félicite Honorine, Louise et Victoire pour leur prochain mariage et leur souhaite tout le bonheur du monde.
Je leur explique qu’en 2020, les futurs mariés devront aussi porter un masque lors de la cérémonie… Oups !

Pourquoi ne pas fabriquer un masque spécial « future mariée  » tout en dentelle, lance Honorine, mi-sérieuse, mi-amusée ?
– C’est une idée à creuser ! Nous en reparlerons à ma prochaine visite
Oh, mais l’aube se lève… il est temps pour moi de vous quitter !

Je n’ose pas leur avouer que la mécanisation de la dentelle et surtout la Première Guerre Mondiale auront raison de la lumineuse Blonde de Caen. Les carreaux et les fuseaux seront relégués dans les placards.

Mon masque à la main, le vague à l’âme… je quitte la maison de Marie-Magdelaine, accompagnée par le tintement des fuseaux et par le bavardage de mes ancêtres.

Tout ceci, n’était qu’un rêve, évidement… Alors, je ne m’explique pas pourquoi, à mon réveil, j’ai trouvé un masque en dentelle sur ma table de nuit !

Vous ne me croyez pas ?

Collection personnelle

La généalogie nous entraînerait-elle dans la troisième dimension ?
Finalement, j’ai un masque personnalisé !… Hum…Revenons à la Blonde de Caen avec son histoire :

Caen,

Google-Book : Dictionnaire de la soie, Découvrir son histoire de ses origines jusqu’à nos jours – Jean-Jacques BOUCHER

Côté Généalogie, voici les protagonistes de l’histoire :

Marie-Magdelaine TOUCHET
(1788-1845)
I
Victoire LAQUAINE
(1825-1859)
I
Maria Josephina Albertina Appolonia Valentina JEANNE
(1850-?)
I
Zéphirine Pauline FOUQUES
(1869-1898)
I
Louise Marie Elisabeth MORIN
(1887-1937)
I
Maman
(1916-1990)
I
Moi

#MaCuisineAncestrale… Le Colombier, un gâteau de Pentecôte marseillais…

Collection personnelle

Après des jours et des jours de confinement qui se suivent et se ressemblent…

« Mais, alors… dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un… » … (Lewis Caroll)…

…Chère Alice, dans le meilleur des mondes, je serai en Provence à câliner mes p’tits loups…
Je leur raconterai l’histoire du Colombier, un gâteau né d’une légende sur la création de Marseille :
Gyptis, fille d’un chef gaulois, avait caché une fève en forme de colombe dans un gâteau qu’elle partagea entre ses nombreux prétendants en promettant d’épouser celui qui la trouverait.
Le gagnant fut un marin , le grec Prothis… Ils se marièrent, eurent un fils qu’ils appelèrent Massillia et créèrent la cité phocéenne...

A l’origine gâteau de fiançailles… à Marseille, le colombier n’est préparé que le dimanche de Pentecôte et s’appelle aussi « gâteau porte-bonheur »  ou « gâteau de la paix ».
Jadis, une petite colombe en porcelaine (symbole du Saint-Esprit) y était glissée à l’intérieur comme la fève dans la galette des rois . On inscrivait sur le colombier « Qui la Colombe trouvera, Joie et Bonheur Aura » qui s’est transformé en « Qui trouve la colombe se marie dans l’année »… Aujourd’hui, on inscrit sur une plaque de pâte d’amande « Colombier »… Le romantisme n’est plus ce qu’il était !

Une seconde histoire, plus terre-à-terre, raconte qu’au début du XXe siècle, lors d’un concours, ce gâteau a été élu comme étant le gâteau le plus pratique pour être emporté au « cabanon » car il n’avait pas besoin d’être conservé au frais.
Le colombier est une marque déposée par le syndicat des pâtissiers, des confiseurs et des chocolatiers de Marseille depuis le 11 avril 1904 et sa recette reste secrète.
Dans la version marseillaise car il existe également une version bourguignonne, le gâteau est réalisé avec de la poudre d’amandes, du melon et des oranges confits, décoré d’amandes effilées grillées…

Composition Canva

Note : L’orangeat est le zeste d’oranges confites.
Les plus gourmands pourront ajouter un peu de kirsch ou de rhum dans la préparation…

Puisse ce colombier vous apporter la paix et le bonheur ! Et en attendant notre prochain rendez-vous , régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Histoire du colombier : aleteia.org
Recette : culture-crunch.com

Le fou volant…

Image libre de droit – Getty.fr

Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres…

Pour ce RDV ancestral d’avril, je rends hommage à mon Père, mon héros. Né un 17 avril, il aurait eu 111 ans, cette année…
Difficile de ne pas penser à toutes les histoires qu’il me racontait et dont je raffolais !

Pour le coup, me voici transportée sur l’aéroport du Bourget, en région parisienne.
Tout d’abord terrain d’aviation militaire, Le Bourget fut le premier aéroport civil de Paris, ouvert en 1919 et resta le seul jusqu’à la construction de l’aéroport d’Orly.

Nous sommes le samedi 21 mai 1927...
Une foule immense attend… on parle de 4 millions de personnes présentes sur le terrain.
Je suis coincée entre plusieurs groupes d’individus qui parlent fort, qui chantent et qui se bousculent…
Tout à coup, deux jeunes garçons me rattrapent, chacun par un bras, alors que j’allais m’étaler dans l’herbe.
Je reconnais immédiatement, André et Michel, mon père et son frère. Ils ont quitté leur Picardie natale et sont venus conquérir la capitale. Ils ont respectivement 18 ans et 17 ans et résident, dans le 10e arrondissement, chez Andréa, une de leurs sœurs aînées.
Leur père, veuf, s’est remarié et leur belle-mère leur a fait comprendre qu’ils étaient assez grands pour se débrouiller seuls.

– Allons, Madame, n’ayez pas peur ! Nous vous tenons ! vous ne craignez plus rien ! s’exclament-ils en chœur.

Je suis si émue que je n’ose parler… Ces deux jeunes hommes, vêtus comme Tintin, qui ne sont plus tout à fait adolescents, mais pas encore complètement adultes, me dévisagent étrangement !

– Papa ! Tu ne me connais pas encore, mais je suis ta fille, Evelyne ! Et toi, Tonton, tu es mon Parrain ! dis-je, la voix tremblante…
Papa, tu m’as si souvent raconté l’atterrissage du « Spirit of Saint-Louis »… que j’ai voulu le voir, également !

Triturant chacun leur casquette, les deux frères n’en croient ni leurs yeux, ni leurs oreilles ! Et, il me faut être très persuasive pour les convaincre que je viens bien du futur…

Soudain, la rumeur gonfle… Il est 22 h 15 !… Un cri énorme, suivi d’un énorme silence ! On entend, tombant de très haut, un bruit de moteur. Et on écoute, angoissé… La spirale est large, la descente est lente.

– C’est lui ! crie-t-on de toute part.

À la lueur du projecteur, on peut lire maintenant sur le fuselage : Spirit-of-Saint-Louis.
Survolant l’Atlantique, Charles Lindbergh a réalisé la première traversée en solitaire sans escale en aéroplane, reliant, en 33 heures et trente minutes, New York à Paris.
Le terrain est aussitôt envahi par la foule délirante qui se rue vers l’endroit où l’appareil s’est posé. La police et la troupe ne peuvent rien contre l’élan d’enthousiasme des milliers de spectateurs déchaînés et les barrières de fer sont renversées sous une poussée irrésistible.

Bousculée et emportée par la foule, je perds, Papa et mon Oncle, de vue…
Ils ont assisté à cet événement historique et ont tant d’autres aventures à vivre !
Les larmes me montent aux yeux… Mais, je sais que je les reverrai !

Source : La Croix.com/Ce-jour-la/21-mai-1927