Sur les pages d’un cahier d’écolier…

Je viens de recevoir l’acte de décès d’une de mes arrières grands-mères paternelles, Octavie Louise MEREAUX qui est décédée à Athies sous Laon, le 30 octobre 1917.

Scan (1)

 

 

La guerre fait rage… La région picarde se trouve en territoire occupé par l’ennemi et elle le restera pendant quatre ans. Les réquisitions et la pénurie de matières premières obligent la population à se débrouiller et à innover dans leur quotidien.

Les gens survivent… La vie va, bon gré, mal gré !

A Athies,  la mairie ne possédant plus de registres, les actes d’état civil sont transcrits sur des cahiers d’écolier !

Et en découvrant cette simple page,  je ne peux m’empêcher de penser que les civils ont, eux aussi, subi  bien des épreuves !

 

 

Source : Acte de décès Mairie d’Athies sous Laon.

 

 

 

 

Fusillé pour espionnage pendant la Grande Guerre…

Depuis quelques jours, le site « Mémoire des Hommes » a mis en ligne une base concernant les fusillés de la Première Guerre Mondiale. (cliquez pour atteindre la base)

Par curiosité, j’ai effectué une recherche « par département », là où vécurent mes ancêtres. J’ai constaté que chaque département concerné possède son lot de malheureux exécutés.

Mon attention s’est plus particulièrement portée sur l’Aisne.  Dans ce département, j’ai compté onze fusillés : neuf militaires et deux civils, ces derniers ayant été accusés d’espionnage.

La Picardie se trouve dans la zone occupée par l’ennemi. J’ai d’ailleurs écrit un article que vous trouverez, ici. Et dans ces temps où régnaient suspicion, délation, exaction et condamnation, si l’Armée n’a pas épargné ses soldats, elle n’a guère épargné les civils, non plus !

Voici résumé le procès d’un pauvre hère qui a été condamné et exécuté, à mon avis, sommairement  :

Louis Ernest HIRSON dit « Nénès » est né le 15 septembre 1878 à Vailly sur Aisne.  Il mesure 1m60, il est blond et ses yeux sont couleur ardoise. Il est célibataire et exerce le métier de forain et de journalier. Il est décrit comme  marginal vivant au jour le jour et ne travaillant qu’occasionnellement.  Il vit dans une roulotte mais lorsque celle-ci est détruite par les bombardements, il trouve refuge chez des femmes seules du village qui l’hébergent dans leur cave.

Le 19 novembre 1914, il comparait devant le Conseil de Guerre de la VIe Armée à Villers-Cotteret. Il est accusé de vol mais aussi d’avoir entretenu des intelligences avec l’ennemi dans le but de favoriser ses entreprises ; autrement dit, il est un espion.

Il est informé que les témoins assignés contre lui sont le Sieur Louis Harlé, domestique et le Sieur Durrès, Inspecteur de la Police Mobile. Louis Harlé étant hospitalisé, il est représenté par Régnié, gendarme de la Prévôté du quartier général de la VIe Armée.

Le procès débute le 22 novembre à 8:00 par la lecture de plusieurs dépositions dont celles du frère, de la sœur et de la nièce de l’accusé contredisant ses déclarations.

Concernant l’accusation de vol :

En octobre 1914, aidé par un ouvrier, Hirson s’est introduit dans l’usine Wolber sise sur la commune de Vailly et y a dérobé deux enveloppes et deux chambres à air pour équiper son vélo au cas où il serait obligé d’évacuer précipitamment le village. Entre temps, l’usine a été incendiée lors des bombardements.

De plus, lors de son arrestation, Hirson dit posséder la somme de 150 Frs. Mais, en réalité,  il détient 200 Frs et semble l’ignorer… Suspect, suspect… pour un homme qui ne travaille guère ! Il déclare que cet argent représente ses économies depuis trois ans et qu’étant célibataire, ses dépenses sont très succinctes.

Concernant l’accusation d’espionnage :

– Louis Harlé est fait prisonnier par les allemands entre le 3 et le 16 octobre 1914 avant de s’évader. Il a aperçu Hirson, dans la nuit du 5 octobre, dans une tranchée allemande discutant avec un officier, lui communiquant des renseignements sur les troupes anglaises et leur Etat Major dont le Q.G se trouve dans la maison de Mr. Cadot, située à 150 m derrière l’église de Vailly.

Un rapport précise que la zone anglaise a été bombardée mais qu’il est impossible de dire si cela s’est produit lorsque l’Etat Major se trouvait dans la dite maison. Par ailleurs, Vailly étant sous occupation allemande, il n’a pas été possible de découvrir si des personnes avaient vu Hirson pénétrer dans les lignes allemandes. En outre, la gendarmerie connait très bien le jeune Harlé, domestique chez un certain Sieur Vilain, actuellement sous la domination allemande.

– L’inspecteur Durrès rapporte que Hirson est très mal considéré dans la commune et qu’on ne lui connait aucune ressource. Des gens notables du pays ont même déclaré que si Hirson avait de l’argent en sa possession, il était forcément de provenance suspecte.

Dans les documents mis en ligne, je n’ai rien lu concernant la défense du prévenu, à part un télégramme provenant de Paris et émanant du Ministère de l’Intérieur – Sureté Recherches confirmant que Hirson est inconnu à l’identité judiciaire ainsi qu’aux archives centrales du contrôle général.

Le procès a duré deux jours. Le 22 novembre 1914, Hirson est reconnu, à l’unanimité, coupable des chefs d’accusation. Il est condamné à la peine de mort après dégradation civique, ainsi qu’aux frais envers l’Etat.

Le 23 novembre 1914, au petit matin, Louis Ernest Hirson dit « Nénès » est exécuté dans le parc du Château de Villers-Cotteret.

Le 24 novembre 1914, le Greffier du Conseil de Guerre a adressé 200 Frs à la Caisse des Dépôts et Consignations.

 

 

Sources : SHD/GR 11 J 142 – Conseil de guerre – Photo :  SHD

#Généathème : 1 Jour 1 Poilu…

Pour le généathème de novembre, j’ai choisi de vous parler de ma contribution au programme « d’Indexation Collaborative » sur le site « Mémoire des hommes ».

C’est en pensant  aux générations futures  que je me suis, bien volontiers, soumise à cet exercice dont nous fêtons aujourd’hui le premier anniversaire de sa création sous l’égide de Jean-Michel Gilot.

J’ai relevé le défi en débutant par les Poilus de ma commune résidentielle, Verrières le Buisson dans l’Essonne.

Monument aux morts VlB

J’habite à Verrières  depuis de nombreuses années et j’avoue que je ne m’étais jamais vraiment intéressée au passé de ces personnes. A ma décharge, le monument aux Morts se trouve dans le cimetière communal et n’est guère visible pour le promeneur lambda. Je me suis donc rendue sur place pour le photographier.

En septembre dernier, l’Association Historique « Connaissance de Verrières » m’a remis une revue éditée en 2008 à l’occasion de son 40e anniversaire . Cette publication est entièrement consacrée aux Verriérois morts pour la France lors de la Première Guerre Mondiale.

Poilus VlB

Ce document de 195 pages est très bien documenté. Une première partie est consacrée aux Poilus de la commune avec leur biographie,  des textes,  des photos provenant de divers témoignages. La seconde partie est plus générale et relate différents aspects du conflit comme la vie des soldats dans les tranchées.

J’ai, ainsi, découvert que 86 Verriérois avaient perdu la vie en défendant leur Patrie. Leurs noms sont à jamais gravés dans la pierre (ou plus exactement, ici, dans la mosaïque).

Monuments aux morts VlB 2

Cependant, certains n’ont pas été recensés sur le site « Mémoire des Hommes » :

  • Georges Henri ARDILLON ° 06/09/1887 Verrières le Buisson + 07/07/1917 Verrières le Buisson
  • Henri Léon CASTANET ° 24/04/1874 Verrières le Buisson + 07/12/1915
  • Albert GODARD ° 14/04/1886 Mézières en Drouais (Eure & Loir) – Soldat 170e R.I + 13/01/1921 Paris 14e (Seine)
  • Henri Léopold Augustin LANDRY ° 26/09/1878 Ferrière aux Etangs (Orne) + 30/11/1917 Verrières le Buisson
  • Auguste Anatole FEUILLERET ° 03/07/1874 Verrières le Buisson + 19/12/1914 Verrières le Buisson (maladie contractée aux armées)
  • Joseph Marie Philippe LEVEQUE DE VILMORIN ° 21/05/1872 Antony (92) + 29/06/1917 Antony (92)

J’ai transmis ces noms au site « Mémoire des Hommes ». Il semblerait que ces hommes n’aient pas obtenu la mention « Mort pour la France ». Mon interrogation est sans doute naïve, mais tous ces militaires ne se sont’ ils pas battus pour la France ?  Toujours est-il qu’une demande doit être déposée auprès de l’ONAC (Office National des Anciens Combattants) en justifiant des états de service et du décès de chacun ainsi que tout document possédant la mention Mort pour la France ou pouvant aider à l’attribution de la dite mention.

En outre, 16 soldats Verriérois n’ont pas été inscrits sur le monument aux morts de la commune. On trouve leur nom sur des plaques commémoratives  dans d’autres villes :

  • Louis François ARNOUAT ° 06/02/1881 Nevers (Nièvre) – 2e Classe 352e R.I  + 17/09/1914 Fontenoy (Aisne)
  • Michel Auguste Léon BAUDET ° 31/03/1881 Verrières le Buisson – 2e Classe 224e R.I +17/12/1914 Maricourt (Somme)
  • Albert Paul CASTANET ° 26/10/1886 Verrières le Buisson – 2e Classe 98e R.I + 17/10/1918 Roanne (Loire)
  • Georges CASTANET (Frère d’Albert) ° 05/07/1896 – 2e Classe 131e R.I + 30/06/1916 Argonne (Meuse)
  • Eugène Arthur CHENNEVIERE ° 06/02/1885 Trun (Orne)- 2e Classe 54e R.I + 20/06/1915 Calonne (Meuse)
  • Désiré Joseph CORBEHEM ° 24/08/1886 Oisy le Verger (Pas de Calais) – Sapeur mineur 3e R.G + 04/08/1916 Wiencourt l’Equipée ( Somme)
  • Georges Adrien DELORME ° 27/11/1893 + 28/12/1919
  • Victor Léon Eugène FEUILLERET ° 07/04/1874 Verrières le Buisson – 2e Classe 17e R.I.T + 14/08/1918 Epernay (Marne)
  • Ernest Louis LEQUET ° 24/09/1889 Verrières le Buisson – Caporal 332e R.I + 16/04/1917 Berry au Bac (Aisne)
  • Jean-François LORIC ° 09/02/1889 Colpo (Morbihan) – 2e Classe 264e R.I + 24/07/1916 Estrées (Somme)
  • Louis Charles MARCONNES ° 21/07/1893 Paris 4e – 2e Classe 131e R.I + 22/08/1914 Gorcy (Meurthe & Moselle)
  • Eugène Pierre Marie MARTIN ° 02/10/1893 Guillac (Morbihan) – Soldat 123e R.I + 29/07/1919 Verrières le Buisson
  • Charles Henri MOREAU ° 09/09/1882 Sours (Eure & Loir) – 2e Classe 9e Section bis C.G.A + 12/12/1917 St Michel de Maurienne (Savoie)
  • Paul ROUSSEAU ° 1882 Solesmes (Nord)
  • Edmond SERVAT ° 19/10/1884 Paris 6e – 1e Classe 153e R.I + 15/07/1918 Couthiésy (Marne)
  • Albert Léon VINEUX °20/03/1881 Cappy (Somme) 2e Classe 120e R.I + 16/11/1914 Binorville (Marne)

Verrières le Buisson était, également, à l’époque une ville de soins pour les soldats blessés. Une propriété appartenant à un certain Mr Bourrelier servait de maison de repos. Le 55e Régiment d’Infanterie Territoriale était basé sur la commune. Ainsi, les médecins de la garnison ont rendu de grands services auprès de la population civile, notamment lors de l’épidémie de rougeole qui a touché les enfants au printemps 1915.

Puis, pendant le conflit, le statut de « Pupille de la Nation » ayant été instauré par la loi du 29 juillet 1917, plusieurs petits Verriérois  orphelins ont été adoptés par l’Etat.

Aujourd’hui, j’ai découvert une page de l’histoire de ma commune et je continue l’indexation sur le site Mémoire des Hommes !

Et vous, participez-vous également à ce programme ?

 

Sources : L’Historique de Verrières – Connaissance de Verrières

Photos : Collection personnelle

 

 

 

 

Je me souviens…

Je me souviens… Tout a commencé il y a plus de 3 siècles… Le 2 octobre 1657, Ozanne Achon et Pierre Tremblay se mariaient à Montréal, pour le pire et le meilleur…

Le pire étant sans doute les conditions de vie d’alors.

Le meilleur étant que ces deux-là devenaient un des couples fondateurs de la province de Québec, assurant une nombreuse descendance.

Hervé Pencalet a d’ailleurs écrit un très bel article sur Ozanne (cliquez sur le nom) où il met à l’honneur cette femme, grand-mère de tous les Tremblay d’Amérique.

Je me souviens… C’était, il y a sept ans, L’Association des Tremblay de France nous contactait afin d’assister aux fêtes du 350e anniversaire de mariage de Ozanne & de Pierre qui devait avoir lieu le 7 octobre 2007 à Montréal et à Québec. Cette cérémonie réunissait quelques 800 Tremblay d’Amérique, de France et d’ailleurs. Nous étions les seuls Achon présents, mon mari et moi et par un heureux hasard, nous fêtions également notre anniversaire de mariage, le même jour !

L’évènement était important et relayé par divers médias. Nous avons été interviewés à plusieurs reprises et fort surpris de cette « célébrité » soudaine.

Nous découvrions, alors, un pays où la nature était flamboyante sous un magnifique soleil et où les gens nous recevaient comme des membres de leur famille.  Nous avions le sentiment d’être « à la maison » et nous avons d’ailleurs noué des liens d’amitiés très forts avec certains Tremblay.

Je me souviens… C’était, il y a quelques jours, nous sommes retournés  au Canada retrouver nos amis et pour découvrir la Gaspésie et les chutes Niagara.

Là encore,  le sentiment d’appartenance à une famille est présent et les rencontres se multiplient : la première avec Hervé Pencalet, son épouse et sa fille. Nous avons passé une soirée fort sympathique à discuter « généalogie » bien évidement, mais aussi à chanter avec les tables voisines dans le restaurant où nous avions rendez-vous.

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Puis, lors de notre périple, nous avons fait escale à Baie Saint-Paul, la petite bourgade où vécurent Ozanne & Pierre.  Nous avons été reçus par des descendants du couple et l’émotion fut grande lorsque nous avons découvert les stèles dédiées à Ozanne & à Pierre. C’est ainsi que l’histoire et la généalogie nous ont rattrapés… pendant notre voyage d’agrément !

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« Je me souviens » est la devise de la province de Québec…

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Nous nous souviendrons… en attendant notre prochain voyage chez nos cousins !

 

Sources : Photos – Collection personnelle

#Généathème : 100 mots pour une vie… d’un Poilu…

C’est en débutant « L’indexation Collaborative » sur le site Mémoire des Hommes que j’ai découvert ce jeune Poilu.

Sa fiche matricule militaire m’a appris qu’il était un membre de la famille Achon et j’ai voulu lui rendre ce petit hommage :

Il s’appelait René Jacques ACHON. Né le 9 avril 1897 à Saint-Just près Brioude (43), il était cultivateur.

Soldat 2e classe, il a été incorporé le 8 janvier 1916 au 28è Bataillon de Chasseurs.

Ses supérieurs le décrivaient ainsi :

Bon chasseur, belle attitude au feu, s’est particulièrement distingué le 25/10/1917 à l’assaut des positions ennemies…

Magnifique chasseur d’un allant et d’un entrain merveilleux, le 18/08/1918 à contribuer à enlever une position ennemie particulièrement bien défendue…

Le 31 août 1918, à Juvigny (02), il est tombé glorieusement au champ d’honneur en se portant à l’attaque d’une position ennemie.

René J. a perdu la vie,  gagné une Croix de Guerre et n’avait que 21 ans !

Les termes dithyrambiques utilisés pour le décrire sont révélateurs des mentalités de l’époque ! Ne trouvez-vous pas ?

 

Source : Fiche matricule militaire – AD Cantal- Cote : 1R1730 Image : Chasseur à pied d’Auguste Arnaud (1825-1883) du Pont de l’Alma (Wikipédia)

#Généathème : Octavie, 100 mots pour une vie…

Il était une fois… Une jeune fille, Octavie, manouvrière de son état qui attendait son prince charmant…

Il se présenta sous les traits d’un jeune homme, Jules, manouvrier également…

Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants… Mais la vie n’est pas un conte de fée…

Octavie Wallon, ma grand-mère paternelle épousa Jules Marly, mon grand-père, le 10 septembre 1892 à Samoussy (02).  Ils fondèrent  une grande famille et eurent treize enfants  !

Ils déménagèrent trois fois vraisemblablement à cause du travail.

Une vie de labeur, les  nombreuses grossesses eurent raison de la santé d’ Octavie qui décèda à l’âge de 53 ans en 1923 à Laon.

L’affaire de la Tapounelle…

Je vous ai déjà raconté plusieurs chroniques sur Saint Ilpize, ici et

Voici, aujourd’hui, une nouvelle histoire : L’affaire de la Tapounelle !Dont voici le récit :

LA SEIGNEURIE DE SAINT ILPIZE :

Entre le XIVe et le XVIIe siècle, la localité de Saint Ilpize a une très grande vitalité. Située sur les rives escarpées de la rivière Allier, c’est une forteresse qui domine et permet à ses possesseurs de contrôler toute la vallée.

Noble Emo cède la seigneurie de Saint Ilpize en 1201 au Dauphin d’Auvergne. En 1262, Robert 1er assigne la seigneurie à son second fils. Les enceintes du château sont imposantes au point que la ville compte près de 5 000 habitants au XIVe siècle !

La prospérité des lieux se propage jusqu’au XVIIe siècle.

Après avoir subi les outrages de la Guerre de Cent ans où la ville est pillée et brûlée par Thomas de la Marche allié au non moins célèbre Seguin de Badefol, la seigneurie échoit par mariage à Guy d’Amboise pour passer ensuite dans les familles de Luxembourg de Roussy, de Larochefoucault, de Langeac et terminer chez les d’Espinasse en 1698.

Siège d’une prévôté royale en 1781, le château est vendu à la Révolution.

UNE CHAPELLE EST CONSTRUITE A TAPON :

Cassini

Aux côtés de la « grande ville » de Saint Ilpize, à quelques encablures, se trouve le village de Tapon qui compte entre 300 et 400 âmes. Les chemins pour se rendre à Saint Ilpize sont forts malaisés et comportent de nombreux obstacles. Les paroissiens lassés de l’obligation de parcourir régulièrement ces pénibles sentiers sollicitent l’autorisation de construire un lieu de culte.

De généreux donateurs tels qu’Antoine Portal, Antoine et Gilbert Pastourel et bien d’autres donnent 27 livres pour la célébration des messes les dimanches et jours de fête dans le futur bâtiment.

Après bien des vicissitudes, l’évêché leur donne l’autorisation d’édifier une chapelle en 1647.

Dédiée à Saint-Roch, le nouvel édifice est inauguré le 23 novembre 1650 par M. Jean-Baptiste Dorcival, délégué de l’évêque de Saint- Flour. La première messe y est célébrée. Mais un litige oppose le prêtre et sacristain de l’église de St-Ilpize, en la personne de M. Antoine de Vazeille, chanoine régulier de Saint Augustin en l’Abbaye de Pébrac, et les habitants de Tapon. La réception d’offrandes et de cire de reynage par la chapelle de Tapon ne convient pas à l’homme d’église.

Finalement, un accord est trouvé devant Jacques Fournier, tabellion de St-Ilpize, le 25 novembre 1657.  Les Taponais perdent la partie et sont mis dans l’obligation de verser, chaque année au mois d’août, une somme de trois livres au sacristain de St-Ilpize. Cette décision leur permet de conserver les offrandes reçues.

Mais la célébration des messes n’a lieu que les dimanches d’hiver, ce qui ne convient pas aux paroissiens de Tapon. Le 9 avril 1729, ils présentent une requête à l’évêque de St-Flour, Monseigneur Joaquim d’Estaing, afin que l’office dominical soit célébré les dimanches et jours de fête tout au long de l’année.

Après enquête, M. Chalvon, Curé de la paroisse de Saint-Jean de Brioude délivre une ordonnance le 2 juin 1729 par laquelle les messes seront bien célébrées comme demandé moyennant chaque année, pour les habitants de Tapon, de payer la somme de 80 livres au prêtre desservant la chapelle.

Les gens font fondre une cloche qui dorénavant va faire partie de leur quotidien. Cette dernière est bénite le 18 mai 1732 par M. Lamothe alors curé de St-Ilpize et va obtenir de la notoriété sous le nom de « Tapounelle »

La réputation de la chapelle de Tapon arrive jusqu’à Rome où le Pape Clément XII établit deux bulles la concernant. La première accorde une indulgence de 7 ans (9 août 1734), puis une indulgence perpétuelle (31 janvier 1735) à tous ceux qui visiteront la chapelle selon des postures bien déterminées.

Et  jusqu’à la Révolution les choses vont bien se passer.

LA REVOLUTION PASSE PAR LA :

La chapelle est habitée par un particulier, et l’on considère qu’il est convenable d’en sortir la cloche. Le bâtiment est désaffecté et la cloche, d’abord suspendue à un arbre, est mise à l’abri sous un hangar.

Suite aux décrets de 1792 et 1793 relatifs au mobilier des églises désaffectées, la « Tapounelle » est attribuée à St-Ilpize et va être placée dans le clocher de l’église du chef-lieu de la paroisse.

Les Taponais sont mécontents de cette décision car ils gardent le secret espoir de rétablir la chapelle dès que les circonstances deviendront meilleures.

En 1834, à St-Ilpize, le clocher est déplacé dans le donjon du château après consolidation de la tour. Les Taponais semblent avoir oublié leurs intentions sur le devenir de leur cloche.

Mais en 1848, on reconstruit, vraisemblablement dans la précipitation, la chapelle de Tapon et comme il se doit les habitants du village revendiquent la restitution de leur cloche.

Les Ilpidiens sont peu enclin au retour de la « Tapounelle » au bercail ; furieux, les Taponais mènent une opération « manu militari » pour récupérer l’objet du litige.

Cette manœuvre n’est pas du goût des gens de St-Ilpize et sous la houlette du commandant de la Garde Nationale de Brioude, une force armée fait irruption à Tapon et de gré ou de force, récupère la « Tapounelle » qui est ramenée à St-Ilpize après avoir au préalable emprisonné quelques malheureux de Tapon.

Hélas pour les Taponais, la rapidité de construction de la chapelle a entraîné des malfaçons, au point que la voûte de la chapelle s’écroule. Ce nouvel épisode rend caduque le retour de la cloche à Tapon.

Grâce au volontariat des Taponais, la construction de la chapelle est terminée en 1875. L’année suivante, l’évêque du Puy accorde la célébration d’une messe mensuellement et le jour où l’on célèbre la fête patronale à l’occasion de la Saint-Roch.

Mais toujours pas de cloche au clocher !

LES ILPIDIENS TIENNENT A CONSERVER « LA TAPOUNELLE »

A St-Ilpize, les autorités civiles et religieuses tiennent à conserver la « Tapounelle ».

En 1877, soixante chefs de famille de Tapon présentent une pétition au Préfet de la Haute-Loire pour réclamer leur cloche et avant d’agir ils saisissent le Conseil Municipal et le Conseil de Fabrique.

Pour soutenir leur cause, les Taponais proposent de participer largement à l’acquisition d’une cloche pour remplacer leur « Tapounelle » dans le clocher de St-Ilpize.

Malgré cette offre, le 8 avril 1877, on tient un Conseil Municipal Extraordinaire ; les élus communaux considèrent que la moyenne partie des habitants de la commune de St-Ilpize, s’oppose au déplacement de la cloche, la majorité du Conseil suit cette opposition et vote pour ne pas prendre la demande en considération.

Le Conseil de Fabrique, composé de six membres, délibère sur le sujet le 28 avril 1877 ; trois reconnaissent la légitimité de la demande des gens de Tapon et les trois autres sont d’un avis contraire. Parmi ces trois opposants se trouve le Président dont la voix est prépondérante, et on a bien des difficultés à exploiter la décision du Conseil.

Le 22 juillet 1877, les conseillers municipaux maintiennent fermement leur position : on garde la « Tapounelle » à St-Ilpize !

Par exploit d’huissier daté du 10 octobre 1878 présenté au curé de St-Ilpize, détenteur des clés du clocher, les Taponais l’informent qu’ils vont faire opérer, deux jours plus tard, à la récupération de la cloche. Mais l’opposition et la résistance des Ilpidiens sont d’une telle force que les Taponais cèdent à la vindicte.

Le Conseil Municipal de St-Ilpize réexamine la demande des Tapenais le 18 février 1878 ; le refus de restituer la « Tapounelle » est confirmé.

DEVANT LA JUSTICE

Jean Chapaveyre, Trésorier du Conseil de Fabrique est assigné à comparaître le 9 avril 1878 devant le Tribunal Civil de Brioude. Huit jours, plus tard, c’est le Maire,  Jules Pierre Trouillier qui est convoqué.

Ni l’un, ni l’autre ne se présentent à la barre. Par défaut, ils sont condamnés à restituer la cloche par jugement du 28 mai 1878. Les élus communaux contestent le jugement et après bien des vicissitudes, l’affaire est jugée aux audiences des 12 et 13 mars 1879.

Par jugement contradictoire du 30 avril 1879, les Taponais sont déboutés et l’on fait droit à la municipalité de St-Ilpize ; mieux encore, les Taponais sont condamnés aux dépens et ils en sont pour 697 francs et quelques centimes de leur poche.

Rien de tel pour chauffer les esprits et inciter les Taponais à se faire justice…

Par une nuit noire, deux revanchards se faufilent dans les rues de St-Ilpize, grimpent au clocher et frappent furieusement la « Tapounelle » au point de la fêler. Et c’est ainsi que la cloche perdit toute sa résonnance et tous les bienfaits qui lui étaient attribués.

Si la « Tapounelle » annonçait les évènements qu’ils furent joyeux ou parfois bien tristes, lorsque le ciel était noir, prémices de grêle et d’orage, les Ilpidiens la faisaient sonner à toute volée, et pour cause, les battements de la « Tapounelle » avaient, parait-il, le pouvoir de détourner la tempête vers d’autres cieux sauvant ainsi les récoltes des méfaits des intempéries !

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LES HABITANTS DE TAPON SONT TENACES (1848)

En 1848, le village de Tapon comprend 48 foyers et près de 300 habitants.Une cinquantaine d’entre eux sauf François Marcon du lieu de Seniqueute se rendent
chez Maître Regourd notaire à Villeneuve d’Allier pour procéder à l’établissement de
l’acte de création d’une « Société » .Daté du 27 juin 1848, l’acte officiel apporte toutes les précisions sur la constitution de la
société, sur son financement et les conditions de construction de la chapelle (dimensions,
matériaux …etc..).Les « nouveaux actionnaires » font valoir « que le village de Tapon possédait une chapelle
pour l’invocation de Saint Roch et qu’elle était desservie au moyen des revenus de certaines
propriétés ». Ils rappellent que l’éloignement du chef-lieu de la paroisse, les mauvais chemins ,
« d’autres raisons encore » et que le besoin de rétablir la chapelle se fait de plus en plus pressant.L’acte précise que la chapelle sera construite sur la place publique du village située au
Coudert-Haut et que le capital de la dite société est d’un minimum de 1 800 francs.Outre l’apport en argent, « les actionnaires de bonne volonté » accorderont des journées
de prestations en nature et pourront concourir aux travaux de main d’œuvre.La société sera administrée par un Conseil (ou comité) d’agence composé de 5 membres choisis
parmi les actionnaires.
Les actionnaires

  • Belmont Antoine
  • Pastourel Pierre
  • Brun Pierre
  • Fournier Antoine oncle
  • Fournier Antoine neveu
  • Delomenède gendre de Vital Jouve
  • Trioullier Cirgues
  • Trioullier Gabriel
  • Gaspard Michel
  • Augier Jean Baptiste
  • Pastourel Cirgues André
  • Bonafoux Jean
  • Pireyre Jean, Trésorier de la société
  • Tourette Vital représentant défunt Dominique Tourette son père
  • Pagès Jean dit « Paysan »
  • Lazinier Vital
  • Lazinier Antoine dit « Jouzet »
  • Roche Pierre
  • Clément Vital
  • Delorme Vital, Membre du conseil d’agence
  • Souliagoux Guilhaume
  • Robert Jean père, Syndic du Conseil d’agence
  • Chantel Pierre
  • Ramain Jean, gendre Grellat
  • Ramain Vital dit « Galat »
  • Delomenède Cirgues
  • Triouillier Vital, dit « Le Faure »
  • Vigouroux Vital
  • Vigouroux Antoine dit « Blaise »
  • Tixier Vital
  • Ramain Pierre dit « Ponceton »
  • Roche Guilhaume
  • Tixier Gilbert dit « Garrigue »
  • Portal Pierre neveu
  • Gaspard François
  • Bourleyre Pierre, Membre du Conseil d’agence
  • Delomenède Pierre dit « Le Tailleur »
  • Belmont Pierre
  • Rigaud Jacques
  • Ramain Noël
  • Vigouroux Antoine dit « L’Ombret »
  • Triouillier André
  • Lacombe Jean
  • Saby Jacques
  • Rigaud Vital dit « Bioulaigue »
  • Chicoutel Antoine
  • Duffaud Jean « jeune », Président du Conseil d’agence
  • Portal Antoine
  • Esculier Pierre
  • Roche Vital
  • Triouillier Vital
  • Veyrière Pierre
  • Frugier Jean
  • Boyer André
  • Duffaud Jean aîné
  • Ramain Jean-Baptiste dit « Ponceton »
  • Triouillier Anne
  • Marcon François du village de Seniqueute

 

 


SOURCES & BIBLIOGRAPHIE:

Avec l’aimable autorisation de Raymond CAREMIER : http://gw.geneanet.org/symi43

Archives Départementales de la Haute-Loire :

  • Création d’une société pour la construction d’une chapelle dédiée à Saint-Roch au hameau de Tapon – Cote 1J 874,
  • Châteaux de La Haute-Loire – Dix siècles d’Histoire – Maître d’Ouvrage Régis Thomas – Saint-Ilpize – Jacques Raflin – p 304 – Editions Watel (1993)
  • Abbé Julien Lespinasse – Chroniques du Brivadois – Un peu d’histoire locale – Edition « Almanach de Brioude » – 1965
  • Sites Internet :
  • Bibliothèque Nationale de France :
    • Almanach de Brioude et de son arrondissement : organe de la Société d’études archéologiques, historiques et littéraires de la région de Brioude – Les Seigneurs de Saint-Ilpize et le Cardinal Dominique de La Rochefoucauld – Georges Paul – 1924

      Septembre 2014

       


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon Grand-père et la justice….

Semaine 3 – du 15 au 21 février : Une découverte que vous n’auriez pas pu faire sans vous rendre aux archives.

Ces services d’archives qui nous manquent tellement depuis des mois, rendons leur hommage en mettant en avant une découverte généalogique que nous n’aurions pas pu faire si nous n’étions pas allé leur rendre visite. Sans ce contrat de mariage, ou cette déclaration de succession, que nous avons dénichée dans une salle de lecture, tant de pistes nous resteraient fermées.

Pour l’occasion, je ressors un article écrit en 2014.

Dans mon billet : Découvrir les traits de caractère de ses ancêtres au travers des archives, je partageais une découverte concernant mon grand-père paternel, Jules Marly.

Pour rappel : mon aïeul avait été, par deux fois, condamné par le tribunal correctionnel de Laon pour coups & blessures et les sanctions pénales ont été  annotées sur sa fiche matricule militaire.

Evidemment, cela a attisé ma curiosité et j’ai voulu en savoir davantage sur ces condamnations.

J’ai donc profité de la période estivale pour me rendre aux Archives départementales de l’Aisne afin d’y consulter les archives judiciaires dans la  série U.

J’ai trouvé les procès-verbaux des deux jugements :

* Le premier datant du 22 mai 1896 :  Mon grand-père, 28 ans, et un acolyte, Prudent Fauchard, tous deux bouviers,  sont appelés à comparaître devant le tribunal de Grande Instance de Laon afin d’y être jugés pour coups & blessures volontaires sur la personne du Sieur Bleu (cela ne s’invente pas) en date du 2 février 1896.

Le greffier a fait lecture du procès-verbal et précise que Jules ne s’est pas présenté malgré plusieurs citations. Le tribunal donne défaut contre lui et ordonne qu’il soit passé outre aux débats.

La preuve étant faite de la culpabilité des deux prévenus : ils sont condamnés à huit jours d’emprisonnement pour coups & blessures volontaires sans qu’il en résulte une incapacité de travail de plus de vingt jours. Ils sont également condamnés aux dépens (frais de justice), soit : vingt quatre francs quatre vingt dix huit centimes.

* Le second datant du 2 mai 1903 : Jules, 35 ans, domestique comparait contre Félix Hemmery, débitant à Samoussy pour coups & blessures volontaires réciproques.

Les deux parties sont présentes ainsi que les témoins.

Après avoir délibéré, attendu que de l’information et des débats il ne résulte pas suffisamment la preuve que le 29 mars 1903, à Samoussy, le prévenu Hemmery a volontairement porté des coups et blessures au sieur Marly ; qu’Hemmery en se défendant contre Marly a repoussé ce dernier qui est tombé et s’est blessé à la tête. Que dans ces conditions, le délit de coups & blessures volontaires ne peut être retenu contre Hemmery.

Mais attendu que de l’information et de ses débats, il résulte suffisamment la preuve, que ledit jour et audit lieu, le prévenu Marly a volontairement porté des coups et fait des blessures au sieur Hemmery, sans qu’il en résulte pour ce dernier, une incapacité de travail de plus de vingt jours.

Attendu que ces faits constituent un délit par l’article 311 du code pénal,

(Petit rappel de l’article 311 : Lorsque les blessures ou les coups, ou autre violence ou voies de fait, n’auront occasionnés aucune maladie ou incapacité de travail personnel de l’espèce mentionnée en l’art. 309, le coupable sera puni d’un emprisonnement de six jours à deux ans et d’une amende de seize francs à deux cents francs, ou de l’une de ces deux peines seulement)

Par ces motifs, le tribunal acquitte Hemmery…

Déclare Marly coupable du délit de coups et blessures volontaires Condamne Marly à cinquante francs d’amende et aux dépens liquidés à vingt deux francs dix-huit centimes.

Le procès verbal précise que Hemmery était assisté d’un avocat, en la personne de Maître Baillet, avocat au barreau de Laon.

Curieusement, il n’est rien précisé concernant mon grand-père.

Quoi qu’il en soit,  les archives sont bavardes : outre les condamnations, j’ai  également appris que mon aïeul avait été bouvier et domestique.

Et ces deux procès-verbaux sont révélateurs  d’une facette de sa personnalité  : il était bagarreur et frondeur !

Personne n’est parfait !

Et vous, avez-vous trouvé des ancêtres « délinquants » ?

Sources : A.D Aisne – Série U : 50 U 81 – 50 U 108 – Image : Collection personnelle

Le château de Chavaniac…

Poursuivant mes visites estivales en Auvergne, je vous emmène à Chavaniac. Ce village est devenu célèbre grâce à son Seigneur  : Gilbert Motier de La Fayette, Général et Marquis de son état.

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Après avoir quitté la R.N 102, on atteint Chavaniac par une petite départementale. Humblement, le château datant du XVe siècle se dissimule parmi les maisons. En longeant l’allée qui mène à la porte de cette demeure, on ressent d’emblée la grandeur et l’authenticité des lieux. Ici, le terroir est gravé dans la pierre et révèle le caractère du maître de maison : insoumission, combativité et liberté !

Dès l’entrée, on découvre le blason des La Fayette : IMG_8382

Gilbert de La Fayette appartenait à la vieille noblesse chevaleresque d’Auvergne dont l’origine remonte au XIe siècle. Le blason portait la devise : « Vis sat contra fatum » (La vigueur suffit face au destin). Le Maréchal de La Fayette, aïeul du Général avait choisi :  » Cur non ? » (Pourquoi pas ?). En partant pour l’Amérique, Gilbert de La Fayette reprit cette dernière.

La visite commence par un film expliquant les principales étapes de la vie de La Fayette :

  • 6 septembre 1757 :  naissance de Gilbert Motier de La Fayette.
  • 11 avril 1774 : La Fayette qui n’a pas encore 17 ans épouse Marie-Adrienne Françoise de Noailles âgée d’à peine 15 ans dans la Chapelle de l’hôtel de Noailles, rue Saint-Honoré à Paris
  • 1777 : La Fayette a 19 ans et  s’embarque sur la « Victoire » pour aller se battre aux côtés des insurgés américains contre le joug anglais.
  • 1789 : La Fayette est commandant de la Garde Nationale. Il rêve d’une monarchie constitutionnelle mais ne réussit à sauver, ni le roi et sa famille, ni la constitution.
  • 1792 : La Fayette est fait prisonnier par la coalition ennemie, emprisonné en Allemagne, il ne revient en France qu’en 1800.
  • 1830 : La révolution des « Trois Glorieuses » le place à nouveau au premier plan. Il contribue à ramener Louis Philippe au pouvoir.
  • 30 mai 1834 : La Fayette meurt à Paris à 77 ans, fidèle à ses idées de jeunesse. Suivant une de ses volontés, son cercueil a été recouvert de terre américaine et inhumé dans le cimetière de Picpus aux côtés de son épouse décédée en 1807 à 48 ans.

Puis, on découvre une fresque relatant les opinions très diverses des admirateurs et des opposants du Marquis. On poursuit la visite par la « salle de la Haute-Loire » qui raconte ce que fut son enfance. La dernière pièce du rez-de- chaussée est la « salle du trésor ». C’est l’ancien bureau de La Fayette appelé également « salon chinois », on y aperçoit divers objets ayant appartenu au Général.

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Puis, au premier étage, on entre dans la chambre où est probablement né La Fayette. Son père, Gilbert Michel du Motier, Marquis de La Fayette, était Colonel des grenadiers de France et mourut pendant la bataille de Minden (Allemagne) en 1759. Sa mère, Marie Louise Julie de la Rivière était de noblesse bretonne et disparut à son tour, en 1770, laissant le petit Gilbert orphelin à 13 ans. Son grand-père maternel, le Marquis de la Rivière lui laissa une fortune considérable.

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Une pièce du château est dédiée à la Franc-Maçonnerie : Vers 1775, La Fayette âgé de 18 ans rencontra l’Abbé Reynal, un contestataire très érudit et en vogue. L’Abbé Reynal appartenait à la loge des « Neufs Sœurs » à Paris. Cette loge influença le monde littéraire de la Capitale. Initié, La Fayette fréquenta la Loge La Candeur du Grand Orient. Sa qualité de franc-maçon facilitera ses rapports avec Washington,  lui-même grand maître.

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La visite se poursuit par la traversée de divers salons dont le « salon des Philosophes » et se termine par une promenade dans le parc et les jardins.

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La Fayette a eu une destinée hors du commun et reste le français le plus populaire des Etats-Unis. Voilà pourquoi qu’en 1917,  les américains vinrent au secours d’une France exsangue en scandant son nom.

A sa mort, les Etats-Unis décidèrent un deuil national de trente jours.

Le 8 août 2002, le héros des Deux Mondes est fait, à titre posthume, Citoyen d’honneur des Etats-Unis, rare privilège accordé à cinq reprises seulement.

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Cette promenade vous a plu et vous souhaitez en savoir plus, c’est ici : http://chateau-lafayette.com/

 

Sources : La Fayette, La passion de la liberté – René Blin (Rivages Communication) – Photos : collection personnelle     

Le château de Léotoing…

Le château de Léotoing

Cet été, je vous invite à me suivre au gré de mes promenades estivales… Pour commencer, je vous emmène en Auvergne dans le petit village ancestral de Léotoing en Haute-Loire. Ce village de caractère a conservé les traces d’un passé moyenâgeux avec son château, ses remparts, et ses petites maisons.

Maquette du château et du village

Partout à la ronde, on ne voit que lui (le château)… Majestueuses, ses vestiges sont juchées sur un promontoire et dominent la Limagne brivadoise et la vallée de l’Alagnon telles des sentinelles intemporelles. .

Porte dans les remparts

Le château construit au XIVe siècle a appartenu aux Dauphins d’Auvergne. Il a résisté aux attaques des hordes de mercenaires durant la guerre de Cent Ans. Le dernier représentant des Dauphins, Béraud III maria sa fille unique à Louis de Bourbon, Comte de Montpensier. Puis, la seigneurie passa aux mains des Ducs d’Orléans. Laissé, sans entretien le château tomba en ruines à partir du 16è siècle. Vendu comme bien national sous la Révolution, il servit alors de carrière pour les villageois. Cet été, la Communauté de Communes du Pays de Blesle nous invite à remonter le temps  et nous convie à une visite virtuelle du château (cliquez sur le lien pour lecture P.C) et là pour tablette IPAD. Nous découvrons, alors, le château tel qui fut au XVe siècle…

J’ai apprécié la visite et souhaite la partager avec vous…
Bonne promenade dans le passé !
Sources : photos collection personnelle