#ChallengeAZ… G comme Géraud, Giraud…

Géraud et Giraud sont deux prénoms, peu communs et présents dans la généalogie auvergnate de mon mari.


Ces noms propres peuvent être utilisés comme prénom ou comme nom de famille.

L’Etymologie est identique et d’origine germanique, Géraud et Giraud sont formés d’après gari (lance) et wald (qui gouverne)

Géraud et Giraud sont dans le centre de la France comme dans tout le grand ouest l’équivalent du Gérard français ou de son équivalent Gérald.

En Auvergne, le plus connu est Géraud d’Aurillac, fondateur de l’Abbaye d’Aurillac, né en 855.

Fils du Comte Géraud d’Aurillac, il était destiné à mener la vie dû à son rang. Grand, agile et de belle apparence, il était de santé fragile.
Mais, il reste un mystère : moine sans l’être, guerrier mais pacifiste, ami des pauvres quoiqu’immensément riche.

Il fonda l’Abbaye d’Aurillac vers 885 à laquelle il donna, par un testament et un codicille en 898, tout son domaine. Il lui avait choisi la règle de saint Benoît, réformée à cette époque par Saint
Benoît d’Aniane.

Géraud est mort un vendredi, le 13 octobre 909. Il fut enterré proche de l’autel de Saint Pierre dans l’église du monastère qu’il avait fondé.

Il fut déclaré saint par la voix populaire. C’est un des premiers exemples de saint à avoir été canonisé sans avoir subi le martyre ou être entré dans les ordres.

Il est fêté le 13 octobre.

Quand à Giraud : originaire de Mantes dans la vallée de la Seine, il fut l’élève de Gerbert qui devint Pape sous le nom de Sylvestre II et dont l’école à Reims était une des plus célèbres.

Il s’en fut également auprès de Fulbert de Chartres. Il entra ensuite au monastère de Lagny avant de rejoindre l’Abbaye de Fontenelle en Normandie.

Sa volonté de réforme rencontra bien des oppositions jusqu’au jour où un moine l’assassina en 1029.

Il est fêté le 29 novembre.

 
 
 
 
 
 
Sources : Wikipédia, Nominis, photo Wikipédia 

#ChallengeAZ… F comme Four banal…

C’est l’effervescence dans le village, malgré le froid qui a envahi la campagne auvergnate en cet hiver 1782…

Jean Achon a fait sa demande en mariage à Marguerite Valleix (Sosa 32 & 33) … La noce doit avoir lieu le 29 janvier.
Ils ont invité les parents, les amis et les voisins… La fête semble prometteuse !

Aussi, depuis trois jours,  les hommes s’activent autour du four banal de Clamont…
A tour de rôle, ils alimentent la cheminée qui ne doit pas s’éteindre… Le bois doit brûlé 24h sur 24 pour atteindre la température adéquate…

Pendant ce temps, dans les cuisines, les femmes s’affairent également… Elles fabriquent le pain, les tourtes et les pâtés sans oublier les gâteaux…

Au matin du 29 janvier,  elles se retrouveront sur la place du village pour faire cuire toutes leurs préparations…

                                               ________________________________

Autrefois, chaque village auvergnat possédait un four banal. Ce dernier fonctionnait une ou deux fois par semaine.
 
Sous l’Ancien Régime, le four banal est un four seigneurial dont l’usage est obligatoire et taxé comme relevant du droit de ban.
Les banalités sont, dans le droit féodal, des installations techniques que le seigneur est dans l’obligation d’entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de cette seigneurie. 
Ce sont des monopoles technologiques.
Les principales banalités sont le four, le moulin et le pressoir.
Ce privilège a été aboli en 1793. 
 
Aujourd’hui encore, à Clamont, des fêtes entre voisins sont organisées et le four est allumé pour l’occasion… ! 
 
 
 
 
 
Sources : Photos : collection personnelle : le four banal de Clamont (Haute-Loire) 

                Wikipédia

#ChallengeAZ… E comme Enclos paroissiaux…

En Bretagne, dans le Haut Finistère, région d’une branche de mes ancêtres maternels, la rivière Elorn nous mène vers le monde mystérieux des Enclos Paroissiaux  !

Les Enclos Paroissiaux ont connu leur apogée entre le XVIe et le XVIIe siècle, au moment où la Bretagne a développé son commerce maritime et dont le rayonnement s’est répandu dans le monde entier.

La marine à voile utilisait beaucoup le lin et le chanvre pour la fabrication des voiles et des cordages.
Les régions qui cultivaient, tissaient et commercialisaient ces matières ont alors connu une période d’essor extraordinaire. Les richesses se sont multipliées et ont permis la construction des Enclos Paroissiaux.

Qualifiés d’art du peuple, les Enclos sont nés d’un réel savoir-faire d’artistes locaux, d’une imagination prodigieuse et surtout d’une rivalité sans limite entre villages ; chaque paroisse désirant avoir le plus bel Enclos, parfois jusqu’à la démesure.

 

La lutte était si forte qu’en 1695, un décret royal a interdit les constructions religieuses sans nécessité mettant un terme à l’édification des Enclos.

 

Mais qu’est-ce qu’un Enclos Paroissial ?

C’est un ensemble architectural composé d’une église, d’un calvaire, d’un ossuaire, d’un cimetière et d’une porte triomphale.
Le tout est ceint par un muret délimitant et protégeant le territoire sacré du monde profane.

Mes ancêtres n’ont pas participé à la construction de ces édifices car ils n’étaient que de simples cultivateurs… Quoiqu’ils ont, sans doute, cultivé le lin et le chanvre…









Sources : Wikipédia + brochure touristique (Baie de Morlaix-Pays des rives d’Armorique-Roscoff)
                Photos  : collection personnelle : Enclos de Guimiliau

#ChallengeAZ – D comme Dégénérations…

Avec la lettre D, je vous emmène en voyage vers la Belle Province…
Un grand bonjour à nos amis !…  Et en hommage aux ancêtres partis là-bas…
Voici un intermède musical !

Le CD du groupe Mes Aïeux m’a été offert par mes amis Tremblay de Québec. J’ai été touchée par le geste et par le contenu du disque.
Aussi, je m’empresse de partager une de leurs chansons….!

Evidement, les paroles sont une fiction… Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existées est une pure coïncidence ! 😉

Ecoutez…
Et si le cœur vous dit : Secouez-vous le patrimoine ! (Dansez ! )…

 
 
DEGENERATIONS
 
Ton arrière-arrière grand-père, il a défriché la terre
Ton arrière grand-père, il a labouré la terre 
Et pis ton grand-père a rentabilisé la terre
Pis ton père, il l’a vendue pour devenir fonctionnaire

Et pis toi, mon p’tit gars, tu l’sais pas c’que tu veux faire
Dans ton p’tit trois et demi bien trop cher, frette en hiver
Il te vient des envies de devenir propriétaire
Et tu rêves la nuit d’avoir ton lopin de terre

Ton arrière-arrière grand-mère, elle a eu quatorze enfants
Ton arrière grand-mère en a eu quasiment autant
Et pis ta grand-mère en a eu trois, c’tait suffisant
Pis ta mère en voulait pas ; toi t’étais un accident

Et pis toi, ma p’tite fille, tu changes de partenaire tout l’temps
Quand tu fais des conneries, tu t’en sauves en avortant
Mais y’a des matins, tu te réveilles en pleurant
Quand tu rêves la nuit d’une grande tablée entourée d’enfants

Ton arrière-arrière grand-père a vécu la grosse misère
Ton arrière grand-père, il ramassait les cennes noires
Et pis, ton grand-père – Miracle! est devenu millionnaire
Ton père en a hérité, il l’a tout mis dans ses REERs

Et pis toi, p’tite jeunesse, tu dois ton cul au ministère
Pas moyen d’avoir un prêt dans une institution bancaire
Pour calmer tes envies de hold-uper la caissière
Tu lis des livres qui parlent de simplicité volontaire

Tes arrière-arrière grands-parents, ils savaient comment fêter
Tes arrière grands-parents, ça swinguait fort dans les veillées
Pis tes grands-parents ont connu l’époque yé-yé
Tes parents, c’tait les discos ; c’est là qu’ils se sont rencontrés

Et pis toi, mon ami, qu’est-ce que tu fais de ta soirée ?
Eteins donc la tivi ; faut pas rester encabané
Heureusement que dans ‘ vie certaines choses refusent de changer
Enfile tes plus beaux habits car nous allons ce soir danser…

 

 
 
 
 
Issue de l’album « En famille » du groupe : Mes Aïeux

Paroles et musique : S. Archambault/Mes Aïeux

 
 

 
 
 

#ChallengeAZ… C comme Cuisiner…

Dans ma famille, Cuisiner était…  une affaire sérieuse  !

Après la Seconde Guerre Mondiale, mon père a été « maître d’hôtel » dans de grands restaurants.
Ma mère était cuisinière chez des particuliers nantis.
Mon oncle était cuisinier de métier…

Donc, à la maison, on ne plaisantait pas avec la préparation des repas… Chacun avait son poste et pas question de tergiverser…
Dans la cuisine, la discipline régnait et l’ambiance contrastait avec la légèreté qui flottait dans la salle à manger.

Les repas du dimanche étaient une tradition… Et je garde le souvenir de grandes tablées où tous les convives parlaient en même temps, riaient et chantaient au dessert…

Aussi, lorsque j’ai découvert, parmi mes ancêtres, un cuisinier au XVIIIe siècle… Je me suis demandée si la génétique n’avait pas distillé dans nos veines un gène culinaire 😉

Jean-François Féry œuvrait dans les cuisines du château de Monsieur le Baron d’Eppes, dans l’Aisne.
D’après mes recherches, il s’agirait de Hyacinthe David Rosalie de Proisy, Seigneur de Proisy et d’Eppes, Capitaine de l’Armée de Picardie.

Sous l’Ancien Régime, le cuisinier faisait partie des « gens de maison ».

Dans la cuisine, les rôles étaient hiérarchisés :
Venait d’abord le « queux » (du latin coquus signifiant cuisinier)… il était le chef, puis les cuisiniers qui l’assistaient.
En l’absence de queux, le cuisinier commandait mais avec le prestige en moins.
Puis venaient les marmitons, les commis (apprentis cuisiniers) et les garçons et filles de cuisine (petites mains sans qualification)

La discipline était militaire, d’ailleurs on retrouve beaucoup de termes liés à l’armée : brigades de cuisine, officiers de bouche, offices, écuyers de cuisine…

Le maître de maison était attentif au choix de son cuisinier car sa réputation en dépendait ! Le nom du cuisinier était souvent associé à celui de son maître !

*Voici d’ailleurs ce que disait, Grimaud de la Reynière, un des plus fin gourmet du XVIIIe siècle :

Pour avoir un bon cuisinier, il faut qu’il ait le goût bon ; or, vous ne devez point le laisser s’émousser au contact de certains breuvages ; « le goût finit par s’excorier et par devenir aussi insensible que la conscience d’un vieux juge ».
Il indique alors tout un traitement à suivre : on purge le cuisinier, on le dorlote, on le soigne, « pour faire une chère toujours égale » et ne pas s’exposer aux variations et aux caprices d’un goût dépravé et dévoyé.

J’ignore si Jean-François a subi pareil sort.
Il est décédé le 21 décembre 1778 au château (peut-être derrière ses fourneaux) à l’âge de 58 ans comme l’atteste son acte de décès :

 
 
 
 
 
 
 
Sources : Acte de décès de J.F Fery – AD Aisne – 5MI0103 Page 38

             *La France pittoresque – Vieux métiers, métier ancien : les cuisiniers
                Image : Le cuisinier et sa femme – A. Dürer – Gallica – BNF

#ChallengeAZ… B comme Baptême…


Chut… Ne faisons pas de bruit…

En ce 2 février 1744, à Erlon, petit village de l’Aisne, un enfant est né dans la maison d’Antoine Marly et de Marie Jeanne Carlier, son épouse (mes Sosa 128 et 129).

C’est un garçon ! 



C’est le premier enfant de Marie Jeanne, mais Antoine en a déjà une bonne dizaine issus de deux mariages précédents.

Dans le grand lit, la jeune mère se repose. Elle restera alitée plusieurs jours avant les relevailles.

L’enfant emmailloté dort paisiblement dans le berceau de bois déposé près du grand lit.
Il est l’objet de toutes les attentions lorsque l’on sait que 25% des nourrissons meurent pendant la première année de leur existence et 60% entre un an et quatre ans du fait du sevrage.

Sous l’Ancien Régime, lorsque l’enfant parait, le premier acte qu’il reçoit est le Baptême.

Au delà de la religion, le baptême revêt un caractère officiel et inscrit l’enfant dans la société… puisque c’est le seul document qui prouve son existence.

Le baptême a lieu le jour même de la naissance ou au plus tard dans les trois jours comme l’exige l’Église depuis le Concile de Trente, sous peine d’excommunion.

D’ailleurs, Antoine a déjà prévenu le Curé de la Paroisse et son fils sera baptisé aujourd’hui même.

En 1744, la religion conditionne la vie des gens.
Pour l’Église, l’enfant est d’abord un chrétien en puissance qui doit être lavé du pêché originel et sauvé de la mort spirituelle.
D’ailleurs, la grande crainte des parents n’est pas de voir disparaître leur nouveau-né ; la mort fait partie de leur quotidien.
Ce qui les effraie plus que la mort, c’est que leur enfant trépasse sans être baptisé : il est, alors, condamné à errer dans les limbes et il est inhumé en dehors du cimetière paroissial, en terre non chrétienne.
C’est aussi pour cela, que la sage-femme peut ondoyer le nouveau-né en cas d’accouchement difficile ou de danger de mort à la naissance.

Baptisé, un enfant qui meurt devient un « ange au paradis ». Il veillera sur ses parents et intercèdera en leur faveur.

Pour l’heure, les préparatifs du baptême sont rapides… Antoine & Marie Jeanne ont choisi Charles Alexis  et Marie Barbe Marly, un demi-frère et une demie-sœur du bébé pour Parrain et Marraine.

Malgré le froid, le petit groupe se dirige vers l’Église accompagné par quelques voisins… Le Curé les accueille… et baptise le nouveau venu dans la communauté chrétienne : François !

Tous signent l’acte et c’est, probablement, Antoine qui le rédige sur le registre puisqu’il est greffier de la paroisse !


 







Sources : Acte de baptême de François Marly : AD Aisne – 5MiO493
                RFG – H.S La naissance du 16è au 19è siècle
                Image : mes coloriages.com

#ChallengeAZ… A comme de l’Ariège à l’Algérie…

Quitter sa terre natale pour s’installer sur d’autres rivages… Commencer une vie nouvelle et espérer qu’elle soit meilleure…
Telle fut l’épopée, pleine de promesses, proposée à des dizaines de milliers de français au XIXe siècle pour peupler l’Algérie, après sa conquête en 1830.
Parmi eux, se trouvaient mes ancêtres ariègeois.

Difficile d’imaginer un changement de vie plus radical :

 

Marseille… Le port…  La Méditerranée… Du jamais vu !

 

Embarquer et naviguer vers l’Afrique de Nord… L’inconnu !

 

Scruter l’horizon, le cœur battant,  pour apercevoir la côte… Et soudain, découvrir l’Algérie !

        

Débarquer à Alger… Le soleil brûle la peau… La chaleur ralentit les gestes… La lumière éblouit…  Mais tous les sens sont en éveil…

Des parfums inconnus divulguent leurs effluves envoûtants : le jasmin, la fleur d’oranger, les bougainvillées et les jacarandas…

 

S’enivrer, observer…  mais, ne pas s’attarder… Saisir son maigre bagage et continuer la route…

 

Direction le sud-ouest… Encore 50 km à parcourir… La notion du temps s’évapore !

 

Quelques heures sous le soleil écrasant… Avant d’arriver à destination… Et enfin, découvrir Blida…  !

Est-ce ainsi que Dominique Tourré & Suzanne Périé, mes arrières-arrières grands-parents, cultivateurs, quittant Rieux de Pelleport en Ariège ont découvert l’Algérie ?

Dominique et Suzanne se sont mariés à Rieux de Pelleport le 13 février 1825. Leurs enfants sont nés dans cette commune.
J’ignore la date de leur arrivée à Blida et combien de temps, ils y ont vécu…
Suzanne est décédée le 13 décembre 1857 à 56 ans  et Dominique le 15 février 1858 à 60 ans à l’hôpital militaire.

Leurs enfants sont restés à Blida, s’y sont mariés et y ont vécu assurant ainsi une descendance dans cette ville.

Leur fille, Marie Suzanne y a épousé mon arrière grand-père maternel, Victor Emile Berthault… avant de refaire le trajet à l’envers pour aller vivre en Normandie, la région natale de Victor Emile !
(voir articles : Une épine généalogique)

Voici pour mon histoire familiale… encore incomplète !
Pour la grande Histoire,

*Les troupes françaises occupent Blida en 1839, neuf ans après la conquête de l’Algérie en 1830 et après de nombreuses tentatives d’occupation. Ils bâtissent de nombreuses casernes militaires, ce qui explique que Blida est devenue une ville garnison de l’armée française pendant toute la durée de la colonisation…
Détruite par le séisme de 1825, Blida a été reconstruite par les français selon un plan d’urbanisation moderne (rues à angle droit et maisons basses).
Aux portes de la ville, trois villages de colonisation sont créés : Joinville et Montpensier en 1843 et Dalmatie en 1848.
En 1848, elle est érigée en municipalité.

Sources : *Wikipédia.org/Blida
Image : Blida – l’Eglise catholique – Gallica – BNF

Que commence le #Challenge AZ 2014…

 

On vous l’avait annoncé depuis plusieurs semaines…
Vous l’attendiez avec impatience !..
Moi aussi !..

Samedi débute la Seconde Edition du Challenge AZ, concoctée par notre fée :
                                +Sophie Boudarel  de la Gazette des Ancêtres…

Le principe est d’écrire 26 articles en prenant les 26 lettres de l’Alphabet pendant le mois de juin.

Que réserve le Cru 2014 :

– Primo, la participation enthousiaste des blogs qui avaient pris part à la première édition…
– Secundo, la naissance de nouveaux blogs pour l’occasion. Ce qui prouve le succès du challenge ! Bienvenue à eux !
= Au total, beaucoup d’articles à découvrir… et quelques heures de lecture en perspective !

Cette année, la nouveauté proposée par Sophie est la possibilité de choisir (ou pas) un thème !

Bien que je trouve l’idée intéressante, j’ai pris le parti d’écrire sans fil rouge… !

Depuis quelques jours, j’ai rouvert la grand ‘malle des Ancêtres afin d’y puiser mes articles… Et me suis mise au travail !

Et en avant-première, je souhaite à tous les participants, une belle aventure généalogique et à tous les lecteurs, de nombreuses découvertes… A consommer sans modération !

Amusons-nous…!  Surprenons-nous…!

Le challenge est fait pour cela…!

Rendez-vous, le 31 mai avec la lettre A… comme…

                                               
 A Samedi !

 
 
 

#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale… 3

Ce dernier billet sur la Seconde Guerre Mondiale rend hommage à mon père, André Marly, qui fut déporté dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO) :
* Dès 1942, Hitler exige de la France et de la Belgique des ouvriers qualifiés pour combler le manque de main d’œuvre disponible en Allemagne.
Après la défaite de 1940, l’Allemagne avait exigé de la France une énorme contribution de guerre, la réquisition de sa production industrielle et agricole, maintenant, elle exigeait les français eux-mêmes.
Il y eu plusieurs étapes avant que les ouvriers soient envoyés de force en Allemagne. En premier lieu, cette force ouvrière fut constituée de prisonniers de guerre, puis de volontaires (la propagande fut grandement utilisée)…
Fin 1942, Fritz Sauckel, responsable du recrutement des ouvriers lance le principe du travail obligatoire, valable dans la zone occupée ; Laval rédige un décret pour appliquer cette réforme en zone libre.

Le 16 février 1943, la loi sur le Service du Travail Obligatoire est appliquée et stipule que tous les jeunes gens âgés de 20 à 22 ans peuvent être envoyés en Allemagne, peu importe leurs qualifications.
En juin 1943, Sauckel réclame 220 000 hommes, en août 500 000. Il finira par en exiger un million.
La France est le pays qui a fourni la plus grande main-d’œuvre à l’Allemagne pendant la guerre :
400 000 volontaires (qui furent souvent traités de traitres en 1945),
650 000 envoyés de force,
un million de prisonniers de guerre et un million qui travaillaient dans des usines françaises au service de l’ Allemagne.
Au total, 3 000 000 de français travaillèrent pour la machine de guerre allemande, de gré ou de force.

C’est dans ce contexte, qu’André, 33 ans et célibataire, fut recensé dès octobre 1942. Il résidait à Paris et travaillait comme métallurgiste chez Johannes à Saint-Ouen (Seine Saint-Denis).
Il fut déporté en Allemagne le 21 septembre 1943 à Hennigsdorf.

Hennigsdorf est situé au nord-ouest de Berlin, dans le district de Haute Havel, dans le Brandebourg.

Le « kommando extérieur Berlin-Hennigsdorf » était rattaché au KL Sachsenhausen. Ce camp abrita, dès 1936, l’administration du système concentrationnaire sous le sigle I.K.L (Inspektion der Konzentrationslager)
Ses « kommandos extérieurs », au nombre de 70, fournirent l’ensemble de l’industrie du nord de l’Allemagne.

André travailla pour le compte de Borsig-Lokomotive-Werke G.m.b.H, filiale de la société A.E.G. Cette entreprise fabriquait des véhicules ferroviaires et produisit 1230 locomotives entre 1931 et 1944.
Lors de la destruction de Berlin en 1945, l’usine fut démolie à 80 %.

 

Les conditions de vie des travailleurs déportés furent très éprouvantes : des cadences de travail soutenues,  des rations alimentaires insuffisantes,  des contrôles, des brimades, des dortoirs insalubres… Sans oublier les bombardements…
André fut rapatrié le 6 juin 1945 après 624 jours de détention.
A la fin du conflit, les travailleurs déportés dans le cadre du S.T.O furent, également, reconnus comme des victimes des camps nazis.

Sources :
* Le S.T.O. – Site : http://secondeguerre.net
Dossier déporté STO : A. Marly – SHD Caen
Photos :
Usine Borsig-Lokomotiv-Werke – 1940 – Site : http://borsigwalde.eu
Werk-Ausweiss – collection personnelle
Vitrail Eglise de Marols – Monts du Forez
   

#Généathème : La Seconde Guerre Mondiale… 2

Dans la famille Achon, je vous présente Adolphe, né en juin 1909 à Lorlanges (Haute-Loire). C’est le second de la fratrie et l’aîné des garçons.

En 1930, il a été appelé sous les drapeaux et incorporé au 95° RI.
Il a effectué son service, sans histoire, et est rentré chez lui avec le grade de 1ère classe ainsi qu’un certificat de bonne conduite « accordé ».

Le 2 septembre 1939, suite à la mobilisation générale, il a été incorporé au 52° T. Col. Engins. Ce régiment s’est inscrit dans la 102è Division d’Infanterie de Forteresse – 41° C.A – 9è Armée.

Le régiment a séjourné initialement en Alsace puis dans les Ardennes. Il est situé aux avant-postes avec mission de résistance à durée limitée (grande tête de pont ) :

 
Le régiment a été au contact de l’ennemi et a résisté victorieusement aux attaques jusqu’au 16 mai 1940 où il a été capturé par les troupes allemandes de Panzer Division :

C’est ainsi que Adolphe, comme beaucoup de ses camarades, a été arrêté dans la forêt de Signy l’Abbaye (Ardennes).
Prisonnier de guerre n° 30537, il a été déporté provisoirement au Stalag IV B à Mühlberg (là, où Gabriel, son frère a été prisonnier un an plus tard) avant d’être envoyé, en août 1940, au stalag IV C à Wistritz – Commando 375 :
 
Wistritz (aujourd’hui Bystrïce – République Tchèque) ) se situe au sud de Dresde, en Saxe, sur la frontière de l’ancienne Tchécoslovaquie.
Le camp était une ancienne fabrique de porcelaine désaffectée en plein centre de la ville.
En février 1945,  il a compté 26 300 prisonniers de différentes nationalités.
Là également, la lecture des comptes rendus de visite du CICR (Comité International de la Croix Rouge) rapportent que les prisonniers ont été relativement bien traités :
Le 30 janvier 1945, suite aux bombardements, une baraque est entièrement détruite. Les P.G n’ont plus rien.
Par raison d’économie, les P.G ne travaillent plus que 48 heures par semaine. Certains travaillent cependant 11 à 12 heures par jour à des travaux pénibles.
En  février 1945, on observe que les vivres et les médicaments manquent, la tuberculose est présente…
Le camp a été libéré par l’Armée Soviétique le 8 mai 1945. Adolphe a été rapatrié le 21 mai 1945 sous le contrôle de l’Armée Américaine.
Pour la petite histoire, Adolphe est rentré chez lui par la voie ferroviaire.
Arrivé à Arvant, la gare qui dessert son village, il a rencontré des voisins. Il leur a demandé d’aller prévenir, Adèle, sa mère, afin qu’elle ne soit pas choquée de le voir de retour après cinq longues années de captivité.
Comme Gabriel, Adolphe est demeuré discret et pudique sur ce qu’il a vécu pendant cette épreuve…
Puis la vie a continué… Adolphe a pris le commandement de la ferme et a travaillé la terre comme l’avait fait avant lui son père, son grand-père, et ses ancêtres…
Resté célibataire, il s’est éteint en mai 1977 dans la maison familiale en Auvergne.
Sources :
Fiche matricule militaire Adolphe Achon – A.D Haute-Loire
Extraits des rapports militaires sur la capitulation du 52° demi-brigade de mitrailleurs indigènes coloniaux pendant la campagne 39/45 – SHD Vincennes –
Comptes rendus du CICR  – SHD Caen – 22 P 2991
Carte prisonnier de guerre Adolphe Achon – CICR Genève
Carte des camps de prisonniers en Allemagne – site : www.witzgilles.com/Oflag-Stalags.JPG
Photo : collection personnelle