En septembre, Ma Cuisine Ancestrale profite encore des beaux jours pour se rendre en Corse et visiter la Balagne dans le nord de l’ile. Loin des rivages, la Corse intérieure dissimule des vallées secrètes, des forêts millénaires et des hautes maisons de pierres grises. Ces lieux conservent une vieille tradition culinaire, une tradition qui demande du temps, celui de la transmission orale, celui des gestes que l’on répète et celui du secret que l’on garde. Parmi ces traditions, il en est une qui charme Ma Cuisine Ancestrale, celle des petits biscuits secs appelés cuggiulelle, cuggiole ou cujuelle selon les villages et les familles.
Autrefois, ces biscuits étaient cuits dans le four à pain communal et aujourd’hui, encore, les boulangers les vendent au poids. On parle souvent des cuggiulelle de Zilia juste à côté de Calenzana, c’est là que la recette serait née.
Composition personnelle CANVA
Collection personnelle
Ces biscuits se dégustent volontiers avec un café, un thé ou pour les plus hardis avec un petit verre de grappa.
Le secret : les cuggiulelle sont très simple à réaliser et les ingrédients peu nombreux, donc il est nécessaire de les choisir avec soin.
Ces gâteaux sont, également, dans l’air du temps puisqu’ils sont végans ne contenant ni beurre, ni œuf… de quoi satisfaire chacun !
Alors, en attendant notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !
Sources : Origine et recette : les renards gourmets – www.renardsgourmets.com Photos : Collection personnelle
Les sept sœurs – M45-Les étoiles au vent-Astronomie en Vendée
Cet été, j’ai dévoré la saga familiale : « Les Sept sœurs » écrite par Lucinda RILEY. J’ai été emportée par la lecture des huit livres que constitue cette histoire hors du commun. Tout y est : la famille, des destins à la recherche de leurs racines sur les cinq continents, des secrets, du mystère, des histoires d’amour et de vengeance… le tout enrubanné d’un savoureux mélange de réalité, de légende mythologique et d’astronomie… Bref, j’ai adoré !
Cette lecture a été si prenante que je me demandais s’il existait une famille avec sept filles dans ma généalogie… Nos ancêtres ont eu beaucoup d’enfants mais il est rare de trouver uniquement des filles… ou des garçons. Et oh, surprise mon arbre détient une sororie de cinq filles et une fratrie de sept garçons ; aucune dans l’arbre de Mr.
Voici l’histoire bien modeste de ces sept frères et tout commence avec leurs parents : –Jean-Jacques FOUQUES et Marie Françoise LESIEUR sont mes Sosa 240 et 241 à la huitième génération. Jean-Jacques est né le 31 mai 1766 à Ifs dans le Calvados (14). Il est le quatrième des dix enfants de Jacques dit Belle étoilemarié à Marie Magdeleine PAGNY. Père et fils sont bouchers. Marie Françoise est née le 10 mai 1772 à Soliers (14). Elle est la seconde des quatre enfants de Nicolas, cultivateur et de Marie Catherine Thomasse DUCELIER. Jean-Jacques et Marie Françoise se marie le 23 novembre 1790 à Soliers(14) au moment de la Révolution française. Il a 24 ans et elle a 18 ans. Installés à Soliers, ils auront sept garçons :
Signature Jean-Jacques FOUQUES Sosa 240
–Augustin, leur fils aîné, nait le 27 janvier 1792 à Soliers alors que le pays fait sa Révolution. A 26 ans, il épouse Marie Anne LE DRESSEUR, une dentellière de 21 ans, le 20 novembre 1818 à Soliers. A ce moment-là, la France paie sa dette aux vainqueurs de Napoléon 1er pour prix de sa libération mettant un terme au 1er Empire. De son côté, Augustin devient boucher comme son père et son grand-père. Je lui connais deux enfants : Augustin Isidore, né en 1816, hors mariage mais reconnu et légitimé lors de ce dernier et Joséphine Armendine née en 1832. Augustin décède le 21 avril 1865 à 73 ans à Bretteville-L’Orgueilleuse (14) tandis que le pays et notamment Paris connaissent une profonde transformation grâce au baron Haussmann.
Signature Augustin FOUQUES
–Jean-Jacques, leur second fils, naît le 27 pluviôse An 2 (15 février 1794). La Terreur plane en France. Elle fait 16 594 victimes de mars 1793 à août 1794, pour 500 000 arrestations. Les trois quarts sont exécutés au terme de la loi martiale applicable dans les départements insurgés. Jean-Jacques, lui, n’est pas boucher mais boulanger. Il est le premier à se marier puisqu’à l’âge de 19 ans, il épouse Thérèse « Adélaïde » DUCELIER, âgée de 16 ans, le 12 mai 1813 à Soliers pendant que Napoléon bataille contre l’Allemagne où il sort victorieux à Lützen et de Bautzen. Le couple a trois enfants. Jean-Jacques décède le 11 avril 1865 à 71 ans, dix jours avant son frère aîné.
Signature Jean-Jacques FOUQUES
– Victor, leur troisième fils, naît le 18 Messidor An 5 (6 juillet 1797) à Soliers. Le même jour, un ouragan dévaste Annecy. Victor a exercé les métiers de garçon boulanger et de marchand épicier à Elbeuf (76) Il est le dernier de la fratrie à se marier puisqu’il a 58 ans lorsqu’il épouse Rosalie Prudence THOMAS, épicière et veuve de 37 ans, le 18 juin 1856 à Caudebec-Lès-Elbeuf (76), alors que le pays célèbre le baptême du prince impérial Louis-Napoléon à Notre-Dame de Paris. Victor décède le 18 avril 1867 à 70 ans à Caudebec sans descendance.
Signature Victor FOUQUES
–François Adargiste, leur quatrième fils, naît le 8 Ventôse An 9 (27 février 1801) à Soliers. Le même jour, Bonaparte écrit au tsar Paul 1er sur « l’arrogance et l’insolence » des anglais. François Adargiste s’installe à Rouen (76) où il est également boulanger. Il se marie deux fois : La première fois, le 10 juillet 1838 à Rouen avec Marie Marguerite DELAHAYE , couturière. Il a 38 ans et elle 26 ans. Marie Marguerite décède deux ans plus tard en 1841 . La seconde fois, le 8 décembre 1845 à Bosc-Roger-sur-Buchy (76) avec Adélaïde Désirée GUERARD, une ménagère de 30 ans. Pendant ce temps, Victor HUGO a commencé la rédaction de son roman social « Les Misérables ». J’ignore si François Adargiste a eu des enfants issus de ses deux mariages. Il est décédé chez Auguste GUERARD, son beau-frère, le 23 août 1866 à Brémontier-Merval (76) à l’âge de 65 ans où il est dit « rentier » alors que dans le pays une circulaire met en place le Certificat d’études scolaires dans les écoles.
Signature François Adargiste FOUQUES
–Jacques Aimé Marie, leur cinquième fils, est mon Sosa 120. Il est né le 9 floréal An 12 (29 avril 1804) à Soliers tandis que le Consulat vit ses derniers instants au profit du 1er Empire. Jacques Aimé Marie est l’amoureux coquin de la bande mais lorsqu’on se prénomme « Aimé », tout est pardonné. Il suit les traces de son père et de son frère aîné en devenant également boucher. Le 6 mars 1828 à Mondeville (14), âgé de 23 ans, il épouse Clémence EUPHEMIE, Sosa 121, une orpheline de 19 ans, en reconnaissant et légitimant leurs quatre premiers enfants… Et bien oui, ils ont célébré Pâques avant les Rameaux ! Leur famille comptera aussi sept enfants (quatre garçons et trois filles). Jacques Aimé Marie est le plus jeune de sa fratrie à mourir puisqu’il décède à l’âge de 35 ans, le 28 mai 1839 à Mondeville (14).
Signature Jacques Aimé Marie FOUQUES Sosa 120
–Jean Baptiste, leur sixième fils, nait le 30 juin 1809 à Soliers tandis que la veille Napoléon 1er a nommé Joseph FOUCHE au ministère de l’intérieur. Jean Baptiste, lui, exerce le double métier de cultivateur et de boucher. A 34 ans, il épouse Euphémie Cunégonde RICARD, une dentellière de 33 ans, le 4 février 1844 à Frénouville (14) Je leur connais deux enfants. Jean-Baptiste décède à l’âge de 64 ans, le 15 mars 1873 à Soliers. Quelques jours, plus tard, MAC MAHON est élu président de la République.
Signature Jean-Baptiste FOUQUES
–Jacques Irma, leur dernier et septième fils, naît le 15 janvier 1816 à Soliers. Cette année-là est nommée « l’année sans été » à cause de l’éruption du volcan indonésien Tamboura. C’est l’une des plus violentes du millénaire avec de multiples conséquences en France et dans le monde. Jacques Irma est resté célibataire et n’a pas eu de descendance. Il est dit « rentier » lors de son décès, à 49 ans, le 27 janvier 1865 à Caen (14), trois mois avant Augustin et Jean-Jacques, ses frères aînés… Une bien triste année que cette année-là ! Je n’ai trouvé aucun document spécifiant sa profession et sa signature.
Ces sept frères ne sont pas des étoiles reconnues mais, ils font partie de ma constellation familiale… une constellation qui brille grâce à Ciel ! Mes aïeux.
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Et vous , avez-vous sept sœurs ou sept frères dans votre généalogie ?
Sources : Evénements en France et ailleurs : Kronobase.org ; Wikipédia ; Meteofrance.com Les sept sœurs de Lucinda Riley : https://fr.lucindariley.co.uk/ Fichier personnel HEREDISet GENEANET
Avec quelques privilégiés, j’ai visité le fort Saint Nicolas/Entrecasteaux à Marseille. Cette citadelle située à l’entrée du vieux port, face au fort Saint Jean et au MUCEM, est en cours de réfection et ouvrira ses portes progressivement au public à partir du printemps 2024 jusqu’à un accès total du site en 2030. Elle sera à terme un lieu de vie et de création culturelles, artistiques et de développement durable.
Côté histoire : C’est en 1660 que Louis XIV ordonne la construction du fort. S’il a vocation à protéger la ville de l’extérieur, les canons pointés sur la ville témoignent de sa vocation première : soumettre à l’allégeance royale les élans révolutionnaires des marseillais d’alors. Sa construction durera 4 années et emploiera 10000 ouvriers sous la direction du Chevalier de Clerville, ingénieur et professeur de Vauban.
Symbole de l’autorité royale, le Fort Saint-Nicolas sera partiellement démonté par les citoyens à la Révolution et ses pierres employées à la construction du quartier du Panier.
Napoléon 1er conscient de son potentiel défensif stratégique plaidera pour sa reconstruction. Le fort abritera alors entre 800 et 1000 soldats.
À lafin du 19ème siècle, Napoléon III, qui s’investit dans l’évolution de l’urbanisme à Marseille, décide d’accompagner le déploiement des activités de la ville sur la rive nord du Vieux-Port et perce d’un grand boulevard le Fort Saint-Nicolas, dont les deux parties prendront par la suite le nom de navigateurs français : la partie haute du Fort prend désormais le nom de Fort d’Entrecasteaux. Le Fort d’Entrecasteaux restera militaire jusqu’en 2011, date à laquelle l’armée française, qui n’en a plus l’usage, le cède finalement à la Ville de Marseille.
Pendant 20 ans, à l’initiative du Ministère de la Défense, puis avec le soutien de la Ville de Marseille, des premiers travaux de restauration sont menés par des personnes en situation de fragilité via les chantiers d’insertion d’ACTA VISTA, qui permettent à des personnes en situation de précarité sociale et économique de trouver un emploi et suivre une formation qualifiante aux métiers du bâti ancien.
lacitadelledemarseille.org
Plan du Fort – Les chiffres en rouge correspondent aux photos que j’ai prises1 -L’entrée du fort2 -L’ancien moulin à vent que les militaires utilisaient pour moudre leur propre farine. A la fin des travaux, il sera transformé en belvédère3-Porte d’accès à la demi lune Dauphine. Autrefois, cette porte était fermée par un pont levis… A terme, le pont levis sera restauré4 – Cette cour encore dans son jus renfermait des casemates. Pendant la 2GM, elle a servi de prison où furent enfermés entre autres : Jean ZAY (1904-1944) et Jean GIONO(1895-1970) Elle ne sera ouverte au public qu’en 2030 après restauration 5 – La poudrière qui dans le futur servira de salle d’exposition6 – Vue sur le bastion de VendômeVue sur l’entrée du vieux port, le fort Saint Jean et le MUCEMVue sur le vieux port et le Panier, le plus vieux quartier de MarseilleLe Pharo, un palais construit sur ordre de Napoléon III pour son épouse Eugénie qui n’y est jamais venue.Vue sur Notre-Dame de la Garde – La Bonne Mère a été construite sur un ancien fort militaire construit sous François 1er
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La découverte de ce patrimoine chargé d’histoire fut passionnante grâce à Lola, notre guide. Que vous habitiez Marseille ou non, je vous recommande cette visite. Le fort se visite actuellement sur inscriptions et il sera ouvert au public lors des JEP2023 (journées européennes du patrimoine).
Cet été, Ma cuisine ancestrale vous emmène dans les Hautes-Pyrénées, en pays Bigorre, pour y découvrir une recette qui, historiquement, trouve son origine du côté d’Asté près de Bagnères.
Source Wikipédia : Vue du village d’Asté
Si la véritable tourte du moulin d’Asté est dotée d’une pâte plus humide, sûrement liée à la cuisson dans un four à bois et aux inévitables petits secrets de fabrication, ailleurs, cette tourte aussi nommée « tourte des Pyrénées » se déguste, de nos jours, sur tous les tons et toutes les sauces : nature, aromatisée, fruitée avec des myrtilles ou des framboises ou encore chocolatée avec des pépites.
On la trouve facilement sur les étals des marchés, mais reste que la recette proposée si dessous est particulièrement savoureuse et assez simple à réaliser avec la satisfaction qu’elle sera « faitemaison »… De plus, ce gâteau peut être consommé avec bonheur tout au long de la journée, du petit-déjeuner à la pause-café en passant par le goûter.
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Collection personnelle
Le secret : Pour obtenir une tourte des Pyrénées typique bien bombée, avec l’intérieur moelleux et dense, il y a une étape primordiale à ne pas omettre. Il faut beurrer généreusement le moule même s’il est en silicone ou antiadhésif et le mettre au réfrigérateur avant de préparer la pâte du gâteau. On verse la pâte dans le moule juste sorti du froid et on enfourne direct dans le four chaud. C’est le choc thermique qui va provoquer cette belle bosse au centre et une mie bien tendre à coeur.
Cette recommandation vaut également pour les madeleines.
Et il est aussi important d’utiliser le bon moule, type moule à brioche à tête parisienne, pas trop grand. J’ai utilisé un moule de 22 cm de diamètre.
Entre nous, je dis ça, je ne dis rien 😉… Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !
Sources : Recette : https://www.yumelise.fr Origine : https://www.ladepeche.fr images : Wikipédia et collection personnelle
En juin, Ma Cuisine Ancestrale raconte le mollet de l’Ile de Noirmoutier. Autrefois, ce mollet était servi lors des mariages où presque tous les noirmoutrins étaient invités. Il était donc confectionné en très grande quantité et tout en tendresse…
Le jour dit, les mariés suivis par tout le cortège et le joueur de *veuze arrivaient à la mairie de Noirmoutier, en charrette ou à pied. La cérémonie civile terminée, le cortège repartait vers l’église pour la célébration religieuse. A la fin de la bénédiction nuptiale, le cortège, bras dessus-bras dessous, prenait la direction de la salle du banquet, en s’arrêtant dans presque tous les cafés trouvés le long de la route.
La fête commençait avec la famille, les amis et les voisins… une fête qui durait trois jours. En fait, elle avait commencé la veille avec les préparatifs, le jour même bien sûr et le lendemain des noces.
Les cuisinières s’étaient activées pour préparer les gâteaux qui allaient clore le repas. Il y avait bien sûr le gâteau de la mariée recouvert de dragées et ceux pour les invités. Chaque gâteau était découpé en quatre. Les parts étant énormes, les invités repartaient généralement avec leur morceau enveloppé dans un mouchoir. Le lendemain, les mariés allaient en offrir aux absents, ceux qui n’avaient pas pu participer à la noce.
Les gâteaux cuisaient dans des fours à bois souvent chauffés avec des sarments de vigne. Par la suite, ce sont les boulangers qui prirent le relais et proposèrent leurs fours aux familles. Et de nos jours, certains boulangers perpétuent la tradition et continuent à préparer les mollets.
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A noter que cette tradition du gâteau de mariage n’est pas propre à Noirmoutier. Après avoir emprunté le passage du Gois pour rejoindre le continent et parcourir le bocage vendéen, on retrouve cette coutume du gâteau de noces dans de nombreux foyers.
La fête se termine avec une dernière bouchée du molletde noce et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !
*Veuze : sorte de cornemuse spécifique à la Vendée et au pays nantais
Sources : Origine du mollet : unecuillereepourpapa.net/le-gateau-de-noce-de-noirmoutier/ Recette : julieandrieu.com/recettes/mollet-de-noce-noirmoutrin-de-pierre Images : collection personnelle You Tube : Sur une air de veuze
Le #RDVAncestral est un projet d’écriture, ouvert à tous, qui mêle littérature, généalogie et rencontres improbables avec nos ancêtres.
Mes rêveries m’emmènent à Ploujean dans le Finistère aux confins des XVIIe et XVIIIe siècle. En ce temps-là, la petite bourgade n’était qu’un quartier de Morlaix, bordé par la rivière Dosenn.
Je me trouve dans l’église de Ploujean, non pas dans la nef comme on pourrait le penser, mais dans le clocher et pour quelqu’un qui a le vertige, la situation est périlleuse.
Je ne suis pas seule dans le lieu… Un de mes ancêtres s’y trouve également. Revêtu d’un uniforme, il se tient droit, les jambes ancrées dans le sol, les mains dans le dos. Imperturbable, son regard scrute l’horizon. Sentant ma présence, il se retourne promptement et en me dévisageant, me dit:
-Je t’attendais… Je saisque tu t’interroges sur ma fonction, mais j’ai peu de temps à te consacrer, alors faisons vite…Que veux-tu savoir ?
– Tout, réussis je à balbutier en gardant les yeux mi-clos par peur du vide.
– Et bien… comme tu le sais, je m’appelle Yves STEUN. Je suis ton Sosa 926 et 10 générations nous séparent. Je suis né le 7 février 1672, ici même. Le 23 janvier 1702, j’ai épousé ton aïeule, Catherine MEL, alors jouvencelle de 17 ans.Aujourd’hui,nous avons 10 enfants.
Actuellement, je suis Lieutenant de lamilice des gardes-côtes, un grade similaire à celui d’un lieutenant d’infanterie.
Comme toutes les paroisses situées au bord de la mer ou à moins de deux lieues dans les terres, Morlaix est soumise au guet et à la garde, c’est à dire qu’une milice est présente afin de prévenir les dangers venant de la mer. Cette surveillance existe depuis le XVIe siècle en Picardie, en Normandie et en Bretagne, mais en on trouve trace dès le Moyen-Âge.
Dans notre région, les provinces des côtes sont divisées en plusieurs capitaineries (20 à 30 selon les périodes). Chaque capitainerie est composée de plusieurs paroisses où sont formées les milices placées sous les ordres d’un capitaine, deux lieutenants, deux sous-lieutenants, quatre sergents, deux tambours, puis les caporaux, *les anspessades et les soldats.
Tous les hommes âgés entre 18 et 60 ans sont tenus de posséder un fusil, une baïonnette, un porte baïonnette, un fourniment avec le cordon, une demi livre de poudre et deux livres de balles, ainsi qu’un uniforme. Chaque milicien est soumis aux entrainements et à la revue des troupes, une fois parmois,un dimanche ou un jour de fête. Toute insoumission est tributaire d’une amende (20 sous) ou d’un emprisonnement (15 jours). Toute abandon de poste est passible d’une condamnation aux galères ou selon les circonstances, de la peine de mort.
Chaque semestre, en mai et en novembre, le Capitaine ou le Major passent en revue les troupes. Ils visitent, également chaque paroisse, une fois par mois en temps de guerre et trois fois par an, en temps de paix. Si mes supérieurs sont absents, je suis missionné pour les remplacer.
Par ailleurs, les habitants des paroisses doivent construire, par corvée, des corps-de-garde. Ils fournissent les matériaux et le mobilier nécessaire à leur installation. Les corps-de-garde sont établis le long de la côte et sur les hauteurs. Leur établissement n’a lieu qu’en temps de guerre mais leur emplacement est désigné à l’avance.
Exemple de Corps-de-garde – Baie du Mont St-Michel Collection personnelle
En compensation, les officiers sont exemptés de ban et d’arrière-ban, de la Taille et de toutes les autres impositions et charges de ville. Dans sa grande générosité, le roi nous abandonne, également, le dixième de ce qui lui revient sur les épaves échouées sur les côtes en temps de guerreet la moitié des prises faites sur des objets de contrebande.
Voilà, j’espère que mes explications te conviennent… Je dois te quitter… Une inspection a lieu sous peu. Kénavo !
Sur cet au revoir, mon ancêtre disparait et moi, je reviens au XXIe siècle, rassurée de retrouver la terre ferme.
Après des années consacrées à la surveillance des côtes, Yves STEUN s’est éteint le 12 décembre 1727 à l’âge de 55 ans. Les milices gardes-côtes ont perduré jusqu’au Premier Empire et ont été supprimées par une ordonnance du 11 août 1815.
De Yves STEUN à moi :
Fichier personnel HEREDIS Roue de descendance
*anspessade : grade de rang inférieur à celui de caporal et supérieur à celui de simple soldat
Sources : Gallica BnF : les milices gardes-côtes par Léon HENNET (1853-1929) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k840767g/f1.item Image : Collection personnelle
Parce qu’en mai, on fait ce qu’il nous plait, Ma Cuisine Ancestrale a décidé de visiter le vallon de Marcillac dans l’Aveyron. Vous n’allez pas le croire mais, là-bas, pendant les fêtes de la Pentecôte, on mange le soleil lors de la Saint Bourrou !
Non, ce n’est pas une galéjade… Voici l’histoire :
Intimement lié au vignoble de Marcillac-Vallon, Bourrou, le saint patron de la ville est célébré lors d’une fête d’origine païenne au cours de laquelle sont bénis les bourgeons de la vigne. Certains tentent de rattacher ce protecteur à la religion en le réclamant de Saint Charles Borromée, un évêque italien du XVIème siècle, canonisé par le pape Paul V dès 1610. Mais plus prosaïquement, ce saint patron correspond en fait au borron, qui n’est autre que le bourgeon en occitan. La Saint-Bourrou est une tradition dont les origines n’ont pas été établies avec certitude. La première trace écrite daterait de 1783, mais il faut attendre 1886 pour voir une description de cette coutume dans le journal de l’Aveyron.
Pendant ces festivités, on mange le soleil… un drôle de gâteau sablé de forme arrondie, à rayons, avec en son centre un trou carré résultant d’une incision en forme de croix, dont les replis permettent d’obtenir quatre triangles ou « cornes » plus épais que le reste du gâteau.
Malgré plusieurs variantes selon les boulangers, le soleil a conservé deux spécificités : une étoile au centre qu’on appelle « oreille » et une découpe sur le pourtour qu’on appelle « orteils »… Cela ne s’invente pas !
Autrefois, après la cérémonie, nos ancêtres emportaient ce gâteau et du vin en souvenir de cette mémorable journée.
Aujourd’hui encore, le soleil est associé aux jours de fête. On le consomme toute l’année accompagné d’un verre de vin de Marcillac, bien sûr. La production est cependant réduite durant la période de la fête des Rois en janvier.
Création CANVA
Collection personnelle
Ce soleil est aussi délicieux avec un café ou un thé… Et croyez-moi, vous ne résisterez ni aux cornes, ni aux oreilles et encore moins aux orteils ! Alors, en attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait.
Sources : Origine : millavois.com et mondes.occitanica.eu Recette : tourisme-conques.fr Photos et image : collection personnelle
Pour mémoire : Etienne BONNAIRE, Sosa 172, clerc laïc, a été marié deux fois. – Une première fois, le 15 mai 1725, avec Nicole LOBJOIS à Monceau-le-Waast (02) dont il a eu trois enfants. Nicole est décédée le 8 mars 1730 en accouchant de son troisième enfant.
– Une seconde fois avec Marguerite BALOSSIER, Sosa 173, le 22 mai 1730 dans le même village. De ce second mariage, sont nés 11 enfants dont 4 morts en bas âge.
Des 7 enfants vivants, Nicolas BONNAIRE est mon Sosa 86 marié à Marie RozeHENIQUE, Sosa 87. Il a été aubergiste et clerc laïc comme son père à Monceau-le-Waast.
Nicolas et Marie Roze ont eu 5 enfants (4 garçons dont un décédé en bas âge et une fille, Marie Roze, Sosa 43). Les trois garçons survivants ont été également clercs laïcs dans différentes paroisses.
Il y a quelques jours, je reçois un message via Généanet. Mon correspondant cherchait des renseignements afin de compléter son ascendance BONNAIRE. Cet échange m’a permis de découvrir que ma branche BONNAIRE pouvait cacher une autre branchequi a gravi l’échelle sociale en se dévouant à l’enseignement.
Jean-Antoine BONNAIRE est le petit frère de Nicolas, Sosa 42. Il a été, également, clerc laïc de la paroisse Sainte Benoîte de Laon. Marié avant 1772 à Marie Anne BERTHE, le couple a eu 8 enfants (6 garçons et 2 filles)
Fichier personnel Heredis (cliquez pour agrandir l’image)
Je m’intéresse à Antoine François Donat BONNAIRE (1777-1839), quatrième de la fratrie. En 1799, il a effectué son service militaire dans la ville de Caen (14) où il était employé dans le magasin d’habillement des troupes (stipulé sur son acte de mariage), canonnier-5e Cie d’Artillerie-14e Division militaire de la République (stipulé sur l’acte de naissance de son fils) Le vingt Messidor An 7 (8 juillet 1799), il a épousé Félicité LE MARCHAND, une marchande de 22 ans, enceinte de ses œuvres.
*Charles Antoine DonatBONNAIRE, leur fils, est né le 11 décembre de la même année.
Une fille, Marie Emilie SéraphieBONNAIRE, née le 30 janvier 1802, complète la famille. Cette dernière aurait été peintre miniaturiste, élève de Redouté. (renseignement trouvé sur plusieurs arbres Généanet) Mais, je n’ai trouvé aucun document qui l’atteste.
Côté profession, Antoine François Donat a été nommé professeur de mathématiques au lycée de la ville, le 16 novembre 1806.
Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF
Il est mort à Caen, le 24 mai 1839, à l’âge de 62 ans.
Je poursuis avec *Charles Antoine DonatBONNAIRE, son fils.
Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE Avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE Généanet (chass75016)
Né le 21 Frimaire An VII (11/12/1799), il est formé par son père pour intégrer l’école Polytechnique. Il y a été reçu, à 19 ans, second de la promotion en 1819
Fiche matricule Charles Antoine Donat BONNAIRE Bibli-aleph.polytechnique.fr
Sorti officier d’artillerie, il a cependant préféré se consacrer à l’enseignement comme son père.
Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 – GALLICA -BnF
Le 02 octobre 1828, Charles Antoine Donat a épousé Zozime Elisabeth Eulalie GRAVELLE à Tortisambert (14). En aparté, la future a adressé trois actes respectueux à son père pour approuver son mariage. Ce dernier les a tous refusés. (A.D Calvados Tortisambert 1823-1868 Vues 77 à 82) Le couple a eu deux enfants : – Alfred Donat FerdinandBONNAIRE ° 1829 + 1902 – Zozime Elisa Léontine BONNAIRE °1834 +1848
Charles Antoine DonatBONNAIRE est décédé le 18 décembre 1886 à Argentan (61) à l’âge de 87 ans.
J’avoue être touchée par la modestie reconnue du père et du fils, préférant se dévouer auprès d’élèves plutôt que de profiter des honneurs qui pourtant leur étaient dus.
« L’éducation est l’arme la plus puissante que vous puissiez utiliser pour changer le monde. » – Nelson Mandela
Sources : A.D Calvados A.D Orne Gallica BnF : Mémoire de l’Académie nationale des Sciences, Art et belles lettres de Caen – 1891 Polytechnique : Bibli-aleph.polytechnique.fr Hérédis : fichier personnel Portrait Charles Antoine Donat BONNAIRE : avec l’aimable autorisation d’Olivier CHASSAGNE -Généanet (chass75016)
Nous sommes à la veille du long week-end de Pâques, une occasion de (re)découvrir les traditions de ces fêtes pascales. Pour cela, Ma cuisine ancestrale vous emmène à Romans-sur-Isère dans la Drôme. Là-bas, on y déguste la Pogne, une brioche au levain en forme de couronne, à la croûte dorée et aromatisée à la fleur d’oranger. Il existe même une confrérie pour sauvegarder ce patrimoine gourmand.
La Noble Confrérie de la Pogne de Romans
Côté Histoire : La pogne de Romans apparaît dès le Moyen âge. Il est attesté qu’au XVIe siècle, des circulaires interdisaient sa fabrication lors des « disettes de blés ». Autrefois, la pogne n’était confectionnée que lors des fêtes de Pâques. Un texte de 1835, décrivant les traditions du lundi pascal, fait mention de cette coutume : -« La ville de Romans est presque déserte […], on va se promener, danser et manger des pognes à Vernaison (quartier au bord de l’Isère). On en fait une consommation extraordinaire. Les familles les plus pauvres font ou achètent des pognes, c’est un usage obligé. » – Source : Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT
Son nom aurait plusieurs origines : – Jadis, lorsque nos ancêtres faisaient leur pain eux-mêmes, nos aïeules avaient l’habitude de prélever une poignée de pâte dont elles formaient une petite couronne qu’elles plaçaient à l’entrée du four. Les enfants se régalaient de ce pain croustillant. Petit à petit, les ménagères l’améliorèrent en y ajoutant du beurre, puis des œufs et du sucre : la pogne était née. La poignée de pâte se disait pougna ou pugna en patois et le mot est devenu pogne en français.
– P-L. Couchoud dans La France à table donne une autre interprétation. Selon cet auteur, on appelait pognon en Dauphiné un pain demi cuit, de bonne farine, que le boulanger retirait du four au moment où il vérifiait le feu et il ajoute que le mot pogne en est dérivé. Depuis, le mot pognon est passé dans le langage argotique pour désigner l’argent, rappelant une époque où manger du bon pain blanc était un signe extérieur de richesse. –Source : Cuisine et vins de France
Voilà une occasion originale de s’encanailler en découvrant l’origine des mots.
Côté cuisine :
Collection personnelle
Collection personnelle
La pogne de Romans est une cousine du Saint-Genix, une autre spécialité de la région, ce qui satisfait tous les gourmands car aujourd’hui, nous avons le droit de les déguster tout au long de l’année.
Ma cuisine ancestrale vous souhaite de Joyeuses Fêtes de Pâques… Et en attendant notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !
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Sources : Origine : Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT Cuisine et vins de France Recette : pognederomans.com Blason : Confrérie de la Pogne de Romans -Facebook Image et photos : collection personnelle– Pinterest
Vendredi 17 mars 2023, 16h30, Bibliothèque Marguerite Yourcenar- Paris 15e, la foule se presse vers l’auditorium pour écouter Irène FRAIN, écrivaine et autrice renommée. Interviewée par la rédactrice en chef du journal « Le Pélerin », elle débute son exposé en expliquant l’étymologie du mot « histoire ». – Le mot histoire vient d’un mot grec qui veut dire « enquête. » Elle continue en affirmant que « la généalogie est un récit de vie », que « rechercher, c’est être le narrateur », et que « la mémoire et l’imaginaire sont indissociables » avec maintes exemples qu’elle a mis en pratique dans ses recherches et son écriture. Une heure trente plus tard, je ressors enthousiasmée par son discours.
J’applique ces précieux conseils pour découvrir qui est Louise CHAZAL.
L’histoire débute avec une photo qui dormait au fond d’une valise, elle-même oubliée dans un grenier. Un jour, la valise fut ouverte et la photo quitta la Haute-Loire, son giron familial, accompagnée de vieux papiers poussiéreux. La photo fut précieusement rangée dans un classeur où elle s’est, à nouveau, assoupie. Aujourd’hui, elle sort enfin de son anonymat… Va t’elle livrer ses secrets ?
C’est une photo cartonnée mesurant 10 cm sur 6 cm, protégée par une enveloppe jaunie. Elle est adressée à Mr et Mme ACHON (les G.P de Mr) à Clamont, commune de Lorlanges (43). L’expéditrice se nomme Louise CHAZAL et réside au 11 rue Moret-Paris XIe. La missive n’est point bavarde… Le temps a effacé le cachet de la poste. Et qui est Louise?
L’inconnue est une jolie brunette âgée d’environ 20-25 ans. Ses lèvres dessine un timide sourire mais, son regard est perdu et triste. Elle porte une robe noire agrémentée d’un col blanc en dentelle et une lavallière autour du cou. Le photographe se nomme les Trois Bébés 35.Fg St Martin. Au dos, hormis la publicité du magasin, il y est annoté : « à ma sœur Adèle et mon frère Emile ».
Archive personnelle
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L’enquête débute en reconstituant la famille :
AdèleCHAZAL, G.M paternelle de Mr, est la troisième des quatre enfants de Etienne Félix CHAZAL et de Magdelaine MICHEL, bisaïeuls de Mr. Etienne et Magdelaine sont nés tous deux en 1857 en Auvergne, lui en Haute-Loire, elle dans le Puy de Dôme. Il se marient le 3 juillet 1879 à La Roche-Charles-La Meyrand (63) puis, ils montent à Paris où ils s’installent dans le Xe arrondissement au 11, rue des Récollets. Le couple y est marchands d’habits, puis brocanteurs. Leurs deux premières filles naissent à cette adresse, Marie le 08/01/1882 et Adèle le 16/03/1884. La famille s’agrandissant, elle déménage au 13, ferme Saint Lazare, où naît Alphonse, le 12/01/1886. Victor Emile, le petit dernier, arrive au monde au 7, rue des messageries, le 08/07/1887. Mais, Louise n’existe pas !
Et si Marie CHAZAL n’était pas uniquement Marie… Et si Marie et Louise se confondaient l’une et l’autre ! L’annotation au dos de la photo et la reconstitution de la cellule familiale étayent cette probabilité.
Les investigations vont-elles élucider le mystère ?
Les archives confirment que les quatre enfants sont rapidement orphelins puisqu’Etienne, leur père, décède le 28 mai 1888, à l’âge de 30 ans chez ses parents à Léotoing (43).
1900… nouveau siècle, nouvelles promesses ! Marie (Louise) demeure maintenant au 8, passage Bouchardy dans la XIe arrondissement avec sa mère et elle exerce le métier de papetière. Agée de 18 ans, enceinte, elle projette d’épouser Jacques MOUSTY, un bijoutier âgé de 21 ans, demeurant 131, faubourg du Temple.
Les bans du futur mariage sont publiés les 28 octobre et 4 novembre 1900. Le 5 novembre, Marie (Louise) accouche d’un garçon nommé Marius Jacques CHAZAL, de père non dénommé. Jacques MOUSTY effectue une reconnaissance de paternité le 12 novembre 1900. Malheureusement, les histoires d’amour finissent mal… l’enfant décède un mois plus tard, le 7 décembre 1900. Cette mort anéantit les projets de mariage des parents… et ce dernier n’a pas lieu.
(Jacques MOUSTY est né à Toulouse en 1879 de père inconnu. Sa mère, Eugénie MOUSTY, est couturière et réside au 109, faubourg du Temple. Jacques a 13 ans, lorsque sa mère fait établir un acte de reconnaissance, le 10/12//1892. Ildécède, à 33 ans, en 1912, dans le XIe arrondissement. Son acte de décès précise qu’il est l’époux de Caroline HOLTZ.)
Les années passent et le sort s’acharne sur la fratrie : Restée célibataire, Marie (Louise) déclare le décès de Magdelaine, sa mère, à leur domicile, le 07/08/1902. Alphonse, son frère, meurt à 19 ans, chez lui, 27, rue Morand dans le XIe arrondissement, le 30/09/1905. Il est dit cocher.
Enfin un peu de bonheur… Adèle épouse Jean ACHON, le 17/11/1906, à Lorlanges (43) et vit désormais en Auvergne.
La vie de Marie (Louise) est bouleversée : Le 06/09/ 1907, elle met au monde un garçon nommé RenéCHAZAL, né d’un père inconnu. C’est la sage femme qui déclare la naissance et la mère est appelée Louise sur l’acte. Le 13/05/1908, c’est Marie qui est citée sur l’acte de reconnaissance de son fils.
Victor Emile, le dernier de la fratrie, rejoint ses grands parents paternels en Auvergne et est placé comme domestique agricole à Mazoires (63) chez un certain Mr G. Brandon. Il décède dans la maison de ce dernier, le 12/08/1908, à 21 ans.
Les actes confirment que la photo a, sans doute, été réalisée et expédiée en Auvergne entre 1906 (année du mariage d’Adèle) et 1908 (année du décès de Victor Emile). Marie (Louise) a entre 25 et 27 ans.
Marie(Louise) est maintenant brocanteuse et habite au 11, rue Moret dans le XIe. Sa vie de mère célibataire n’est certainement pas rose… et ses fréquentations ont un effet néfaste sur elle. Son nom est étalé dans la presse. Un fait divers la mentionne et révèle que Marie-Louise (enfin…) a un ami, un certain Laurent SYLVANDRE, né à Fort de France en Martinique, un jeune voyou de 10 ans son cadet. En 1924, ils sont arrêtés tous les deux, pour recel.
Le petit Journal du 17 juin 1924 -(Bibliothèque Généanet)
La vie de Marie Louise s’achève en 1925, elle a 43 ans. C’est son fils, René, alors soldat au quatrième dépôt des équipages de la flotte à Rochefort (17) qui déclare son décès en mairie, le 3 avril. L’acte précise que sa mort pourrait remonter au 1er avril à une heure indéterminée. Marie Louise est morte comme elle a vécu… seule.
Le mystère est enfin levé : Marie et Louise sont bien une seule et même personne. Le récit de sa vie la fait entrer dans la lumière. La généalogie a fait son œuvre. J’ai le sentiment qu’un oubli a été comblé grâce à ma curiosité. Et comme le dit si bien, Irène FRAIN : « La curiosité est la meilleure des vitamines ! »
Sources : Bibliothèque Généanet : Le petit journal A.D Puy-de-Dôme : Acte de mariage d’Etienne et Magdelaine : A.D Puy-De-Dôme LA ROCHE CHARLES LA MEYRAND 6 E 301 10 – 1873-1882 Acte décès Victor Emile : A.D Puy-de-Dôme MAZOIRES 6 E 5666 1908 1920 A.D Haute-Loire : Acte décès Etienne : A.D Haute-Loire LEOTOING 1883 1892 6 E 137/11 Acte mariage Adèle : A.D Haute-Loire LEOTOING 1903 1912 1925 W 424 A.D Paris : Acte naissance Marie : A.D Paris 1882 Naissances V4E 3822 Acte décès Marie : A.D PARIS 1925 Décès 11D301 Acte naissance Alphonse : A.D Paris 1886 Naissances V4E 6285 Acte décès Alphonse : A.D PARIS 1905 Décès 11D208 Acte naissance Victor Emile : A.D Paris 1887 Naissances V4E 6296 Acte naissance Marius Jacques : A.D PARIS 1900 Naissances 10 V 4E 9055 Acte reconnaissance Marius Jacques : A.D PARIS 1910 Naissances 10 V4E 9055 Acte décès Marius Jacques : A.D PARIS 1900 Décès 10 V 4E 9069 Acte naissance René : A.D PARIS 1907 Naissances 10N369 Acte reconnaissance René : A.D PARIS 1908 Naissances 11N341 Acte décès Magdelaine : A.D. PARIS 1902 Décès, 11 Photos collection personnelle