Poursuivant mes visites estivales en Auvergne, je vous emmène à Chavaniac. Ce village est devenu célèbre grâce à son Seigneur : Gilbert Motier de La Fayette, Général et Marquis de son état.
Après avoir quitté la R.N 102, on atteint Chavaniac par une petite départementale. Humblement, le château datant du XVe siècle se dissimule parmi les maisons. En longeant l’allée qui mène à la porte de cette demeure, on ressent d’emblée la grandeur et l’authenticité des lieux. Ici, le terroir est gravé dans la pierre et révèle le caractère du maître de maison : insoumission, combativité et liberté !
Dès l’entrée, on découvre le blason des La Fayette :
Gilbert de La Fayette appartenait à la vieille noblesse chevaleresque d’Auvergne dont l’origine remonte au XIe siècle. Le blason portait la devise : « Vis sat contra fatum » (La vigueur suffit face au destin). Le Maréchal de La Fayette, aïeul du Général avait choisi : » Cur non ? » (Pourquoi pas ?). En partant pour l’Amérique, Gilbert de La Fayette reprit cette dernière.
La visite commence par un film expliquant les principales étapes de la vie de La Fayette :
- 6 septembre 1757 : naissance de Gilbert Motier de La Fayette.
- 11 avril 1774 : La Fayette qui n’a pas encore 17 ans épouse Marie-Adrienne Françoise de Noailles âgée d’à peine 15 ans dans la Chapelle de l’hôtel de Noailles, rue Saint-Honoré à Paris
- 1777 : La Fayette a 19 ans et s’embarque sur la « Victoire » pour aller se battre aux côtés des insurgés américains contre le joug anglais.
- 1789 : La Fayette est commandant de la Garde Nationale. Il rêve d’une monarchie constitutionnelle mais ne réussit à sauver, ni le roi et sa famille, ni la constitution.
- 1792 : La Fayette est fait prisonnier par la coalition ennemie, emprisonné en Allemagne, il ne revient en France qu’en 1800.
- 1830 : La révolution des « Trois Glorieuses » le place à nouveau au premier plan. Il contribue à ramener Louis Philippe au pouvoir.
- 30 mai 1834 : La Fayette meurt à Paris à 77 ans, fidèle à ses idées de jeunesse. Suivant une de ses volontés, son cercueil a été recouvert de terre américaine et inhumé dans le cimetière de Picpus aux côtés de son épouse décédée en 1807 à 48 ans.
Puis, on découvre une fresque relatant les opinions très diverses des admirateurs et des opposants du Marquis. On poursuit la visite par la « salle de la Haute-Loire » qui raconte ce que fut son enfance. La dernière pièce du rez-de- chaussée est la « salle du trésor ». C’est l’ancien bureau de La Fayette appelé également « salon chinois », on y aperçoit divers objets ayant appartenu au Général.
Puis, au premier étage, on entre dans la chambre où est probablement né La Fayette. Son père, Gilbert Michel du Motier, Marquis de La Fayette, était Colonel des grenadiers de France et mourut pendant la bataille de Minden (Allemagne) en 1759. Sa mère, Marie Louise Julie de la Rivière était de noblesse bretonne et disparut à son tour, en 1770, laissant le petit Gilbert orphelin à 13 ans. Son grand-père maternel, le Marquis de la Rivière lui laissa une fortune considérable.
Une pièce du château est dédiée à la Franc-Maçonnerie : Vers 1775, La Fayette âgé de 18 ans rencontra l’Abbé Reynal, un contestataire très érudit et en vogue. L’Abbé Reynal appartenait à la loge des « Neufs Sœurs » à Paris. Cette loge influença le monde littéraire de la Capitale. Initié, La Fayette fréquenta la Loge La Candeur du Grand Orient. Sa qualité de franc-maçon facilitera ses rapports avec Washington, lui-même grand maître.
La visite se poursuit par la traversée de divers salons dont le « salon des Philosophes » et se termine par une promenade dans le parc et les jardins.
La Fayette a eu une destinée hors du commun et reste le français le plus populaire des Etats-Unis. Voilà pourquoi qu’en 1917, les américains vinrent au secours d’une France exsangue en scandant son nom.
A sa mort, les Etats-Unis décidèrent un deuil national de trente jours.
Le 8 août 2002, le héros des Deux Mondes est fait, à titre posthume, Citoyen d’honneur des Etats-Unis, rare privilège accordé à cinq reprises seulement.
Cette promenade vous a plu et vous souhaitez en savoir plus, c’est ici : http://chateau-lafayette.com/
Sources : La Fayette, La passion de la liberté – René Blin (Rivages Communication) – Photos : collection personnelle