Enfin, le grand moment est arrivé ! Le ChallengeAZ débute ! Et comme je l’ai écrit là, je vous raconterai, en plus ou moins 100 mots et tout au long de l’alphabet, des événements qui se sont produits en « JUIN ».
Ecoutez… la grand’malle aux ancêtres s’ouvre doucement, et…
Bonne lecture !
Dimanche 25 juin 1843, Il est 10 heures au carillon qui tintinnabule de joie… Clamont, hameau de Lorlanges en Haute-Loire, accueille une nouvelle âme.
Louise PRADAL, 36 ans, accouche de son premier enfant dans la ferme familiale.
Jean (Sosa 16 de Monsieur), 45 ans, déclare l’après-midi même la nouvelle née et la nomme Anne. Il est accompagné de ses frères, Jean et Géraud.
Le maire, Michel SOULIGOUX, rédige l’acte de naissance à 16 heures.
Si la petite s’appelle Anne pour l’état civil, ses proches la baptisent Marguerite.
C’est sous ce prénom que son acte de décès sera enregistré, le 27 juillet 1914.
Il sera 10 heures et la cloche sonnera le glas !
Il est revenu le temps du ChallengeAZ… Et les généanautes attendaient cet événement avec grande impatience comme j’ai pu le lire sur les réseaux sociaux.
Chacun s’est préparé, se prépare… ou pas.
Il y a :
les prévoyants qui y pensent depuis le début de l’année,
les hésitants : participerai-je ou ne participerai-je pas,
ceux qui ont trouvé un thème mais qui n’ont encore rien écrit,
les retardataires qui attendront le dernier moment,
etc…
Et moi, et moi, et moi…
Et bien, cette année, j’opte pour la zénitude ! Le ChallengeAZ n’est pas une compétition et ma participation sera simplement synonyme de plaisir et de partage… Plaisir d’écrire et plaisir de vous lire.
Mais, après un ChallengeAZ 2015 savoureux mais O combien calorique, une petite remise en forme est de mise :
Et, hop, c’est parti…
Je vais rouvrir la grand’malle aux ancêtres pour la quatrième année consécutive.
Et pour ce nouveau défi, j’ai choisi comme fil rouge « Juin »… Petit clin d’œil au mois du ChallengeAZ.
Je vous raconterai, en 100 mots, nos ancêtres (ceux de Monsieur et les miens) nés, mariés, décédés ou qui ont vécu un évènement pendant le mois de juin, bien qu’à ce jour, mon alphabet demeure incomplet…
Et vous, comment vous préparez-vous pour le prochain ChallengeAZ ?
Actuellement, je complète ma liste d’ascendants et je souhaite vous conter la vie de mon Sosa 172, Etienne BONNAIRE, honorable aïeul à la huitième génération et découvert depuis peu.
Le royaume de Louis XIV est appauvri par les guerres. Le climat est désastreux et la misère sévit.
Cependant, Etienne BONNAIRE, fils de Pierre et de Jacqueline POISSON naît et est baptisé le dimanche 22 janvier 1702 à Monceau-le-Waast, petit village picard.
En 1725, âgé de 23 ans, il épouse le mardi 15 mai, Nicole LOBJOIS, une demoiselle de 22 ans.
Quelques temps plus tard, le 5 septembre, le pays célèbre l’union de Louis XV avec Marie Leszczynska au Château de Fontainebleau.
Etienne et Nicole ont trois enfants :
– Jean-Pierre °1726
– Marie-Françoise °1728
– Estienne ° 6 mars 1730
Malheureusement, Nicole décède probablement des suites de son accouchement et est inhumée le même jour, mercredi 8 mars 1730.
Chez nos ancêtres, la période de deuil dure peu. Un veuf ne peut rester seul avec des enfants à charge.
C’est ainsi que le lundi 22 mai, Etienne se remarie avec Marguerite BALOSSIER, une jeune fille de 19 ans.
De leur union naissent onze enfants :
– Célestin °1732
– Marguerite °1733
– Estienne °1734
– Jean-Marie °1736
– Marie-Anne °1738 +1740 à 16 mois
– Marie-Thérèse ° 1742 +1742 à 9 jours
– Nicolas °1744 +1820 – Sosa 86
– Jean-Antoine °1746
– Marie-Catherine °1748 +1751 à 3 ans et 6 mois
– Jean-Baptiste °1750 +1751 à 18 mois
Les deux enfants décèdent à quelques jours d’intervalles en décembre (image en-tête de l’article)
– Jean-Louis °1753
Voici un condensé de la vie privée d’Etienne qui a fondé une grande famille.
Côté professionnel, Etienne est clerc laïc.
Quel est le rôle d’un clerc laïc au XVIIIe siècle ?
J’ai trouvé, sur Gallica BNF, un texte qui explique ce qu’était la vie d’un clerc laïc.
Il explique comment est élu et quelles sont les fonctions exactes d’un clerc laïc dans un village de Picardie en 1785.
On imagine aisément qu’Etienne vit vraisemblablement la même chose.
Outre le choix de la personne, on peut lire les règles auxquelles doit se soumettre un clerc laïc et le cérémonial autour de la prise de sa fonction ainsi que, très intéressant, les émoluments qu’il perçoit :
En résumé, Etienne sait lire et écrire ; il est également chantre, sonneur, maître d’école… magister confirmé dans l’acte de naissance de sa fille, Marie Catherine
Il peut également ondoyer un nouveau-né en cas de danger imminent de mort à la naissance comme l’indique l’acte ci-dessous :
De plus, il a une connaissance de la liturgie et du latin. Pieux, il est d’une moralité exemplaire et soumis au curé. Enfin, il est rémunéré par les paroissiens.
Au début de 1772, des explorateurs découvrent des terres australes. Etienne ne tarde pas à rejoindre le royaume céleste. Agé de 70 ans, il s’éteint le 21 septembre. Il est inhumé le lendemain en présence de ses enfants dont cinq sont également « clerc laïc » comme le confirment leur signature et le lieu de leur charge (communes surlignées en vert sur la carte de Cassini) : – Etienne, clerc à Pierpont, – Jean-Antoine, clerc de la paroisse Sainte-Benoîte à Laon, – Nicolas, mon Sosa 86, clerc à Monceau-le-Waast qui a remplacé son père, – Jean-Louis, clerc de la paroisse St-Marcel, faubourg de Laon, – Jean-Pierre, clerc à Verneuil S/Serre :
Hormis les cinq garçons nommés ci-dessus, tous les enfants vivants d’Etienne signent les actes paroissiaux… et on peut penser qu’ils savent aussi lire et écrire… mais rien d’étonnant avec un père… maître d’école !
La charge d’un clerc laïc en Picardie a certaines similitudes avec celles d’une Béate en Auvergne.
Comme pour cette dernière, la fonction de maître d’école a disparu avec la création des écoles normales sous Jules FERRY.
Sources : GALLICA-BNF : Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie : Choix et nomination d’un maître d’école et clerc laïc dans un village au XVIIIe siècle (Le Souich, Picardie et Artois) 1785 CONTEXTE – Thierry SABOT Actes paroissiaux : A.D Aisne – 2MI0491 [1676-1775]
Carte de Cassini – Géo Portail
Dans l’article précédent, je vous faisais part de mes doutes concernant l’ascendance de mon Sosa 34, Simon FERY, dont le père Gérard est dit FERAND, puis FERY. A lire ici
Suite à vos messages sur le blog ou sur les réseaux sociaux, ce dont je vous remercie, j’ai repris la lecture des registres paroissiaux d’Eppes dans l’Aisne.
Et, après avoir comparé les différentes signatures de Gérard et de Simon, j’ai acquis la certitude, mais non sans mal, que les FERY se nommaient FERAND, FERANT, FERAIN avant 1778, année où le patronyme a changé.
Mes recherches historiques n’expliquent pas ce changement d’orthographe et cela restera une énigme !
Mais revenons à mon analyse :
En feuilletant les registres, j’ai trouvé un acte de baptême daté du 24 avril 1748 concernant une fillette nommée Marie-Françoise Bride.
Gérard, jeune garçon, est le parrain et signe l’acte FERANT (avec un T final) ; Marie-Françoise Bride, jeune fille, visiblement parente avec la nouvelle née, est la marraine et ne sait pas signer.
Leur nouveau statut rapproche Gérard et Marie-Françoise puisqu’ils se marient le 26 janvier 1751. Gérard signe l’acte FERAND (avec un D final)
Le 10 décembre de la même année, nait Simon, mon Sosa 34. Gérard signe l’acte FERAND.
Les années passent et le 9 mai 1780, se marie Antoine, autre fils de Gérard et de Marie-Françoise avec Marie-Angélique Wattier.
Gérard et Simon, désignés le père et le frère de l’époux, signent l’acte FERY.
L’oncle, Louis BRIDE, est aussi présent et signe également.
Je note que sur les quatre actes, Gérard puis Simon signent de leur prénom et de leur nom d’où mon scepticisme concernant l’acte de mariage de Simon en 1787 où n’apparait que leur patronyme.
Et finalement, j’ai vérifié la signature de Simon sur l’acte de naissance de Geneviève Séraphine, sa fille (mon Sosa 17), ce que j’avais omis… Honte à moi !
La forme des lettres est identique : G de Gérard, M de Simon… Pas de doute, les signatures sont identiques.
Il suffit de lire les actes attentivement pour résoudre certaines énigmes et extraire les épines de nos arbres.
Cependant, mes recherches ont soulevé une autre interrogation :
En 1787, lors du mariage de Simon, l’acte indique qu’il est veuf de Marie-Françoise BOTTIER.
Je n’ai trouvé ni l’acte de mariage, ni l’acte de décès concernant Marie-Françoise BOTTIER.
Par contre, j’ai découvert un acte de mariage avec une Marie-Françoise LAMY, le 30 juin 1778 et l’acte de décès de cette Marie-Françoise, le 9 janvier 1782 que Gérard, son beau-père a signé.
Puis-je considérer qu’il s’agit d’une erreur de transcription de la part du curé ?
Depuis la parution de cet article, plusieurs généanautes dont @Cetetelle sur Twitter, Guylou Noute et Fofi Fonfec sur Facebook m’ont apporté une aide précieuse notamment en retrouvant l’acte de mariage de Simon avec Françoise BOTTIER.
Voilà une épine extraite et une énigme résolue, mon ancêtre s’appelle FERAND ou FERY et s’est marié trois fois : – le 30 juin 1778 avec Marie-Françoise LAMY à Eppes. – le 9 avril 1782 avec Françoise BOTTIER à Bruyères-et-Montbérault. – le 31 décembre 1787 avec Marie Elisabeth COCHET, mon Sosa 35 à Eppes.
L’entraide généalogique n’est pas un vain mot. Vous êtes formidables ! Merci!
Tic tac, tic tac… Le temps court, inexorablement…
Bientôt, le Père Noël distribuera ses cadeaux, les confiseurs feront une trêve…
Nous dirons adieu à 2015 et nous prendrons de bonnes résolutions pour l’année à venir…
Et voici déjà venu le temps des bilans… Retour sur mon année généalogique :
L’année a commencé avec la préparation du ChallengeAZ.
En juin, j’ai proposé un challenge culinaire. J’ai pris un immense plaisir à concocter et à partager vingt-six recettes ancestrales.
Le nombre de visites et d’abonnés au blog témoignent de votre appréciation.
En automne, j’ai recensé mes ancêtres de génération en génération pour l’Objectif G10. Très loin d’avoir trouvé tous les actes de naissance, de mariage et de décès de mes aïeux, je me suis concentrée sur leur recherche.
Malgré les difficultés, beaucoup d’archives ayant disparu notamment dans l’Aisne, j’ai ajouté quatorze ancêtres à la génération sept, et le travail continue…
Tout au long de l’année, j’ai également participé aux Matins Malins organisés par la Revue Française de Généalogie hormis celui qui s’est tenu à Lyon.
J’ai modestement contribué à la création de l’association « Geneatech » avec plusieurs généanautes sous la houlette de Charles Hervis, Sophie Boudarel et de Pierre Valéry Archassal.
J’ai continué, de façon épisodique, l’indexation #1J1P sur le site Mémoire des Hommes.
En novembre, je me suis lancée dans l’aventure de la Généalogie au collège… Echanger avec des adolescents n’est pas un long fleuve tranquille, mais l’expérience est enrichissante et partagée.
Pour finir, Décembre m’a fait un vrai cadeau :
Ciel ! Mes aïeux a permis à une petite cousine de découvrir ses ancêtres maternels à travers mes récits.
Sa grand-mère était une sœur de mon père. Pour des raisons que nous ignorons, ils se sont perdus de vue… empêchant ainsi de nous connaître.
Après plusieurs échanges épistolaires via Internet, cette petite cousine m’écrit, je cite :
« … Tu m’as appris de par ton blog que mes colères, ma promptitude à m’emporter quand il y a une injustice venaient de ces ancêtres, là je me sens ce soir totalement apaisée car je sais maintenant d’où je viens et je me sens à ma place.
Si je pouvais parler à ton grand-père sur le banc où tu l’as rencontré dans ton imaginaire, je lui dirai simplement : merci. »
Ces mots m’ont sincèrement touchée… et justifient l’existence de nos blogs !
Quel plus bel hommage pouvait-on rendre à Ciel ! Mes aïeux, ne trouvez-vous pas ?
Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année, particulièrement à Nathalie et à sa famille.
A très vite pour de nouvelles aventures généalogiques !
Au commencement, mes Racines étaient miséreuses et faméliques…
Pour autant, leur infortune ne les a pas empêché de donner naissance à un arbre… Aujourd’hui, cet arbre est mon mât de cocagne !
Et si son évolution fut précaire : chaque génération y a puisé les forces de la vie et y a laissé une empreinte indélébile et universelle.
Mes Racines se sont ramifiées aux quatre coins de l’hexagone de l’Aisne à l’Ariège en passant par la Basse-Normandie, le Finistère, Paris et l’Ile de France.
Quelques unes ont suivi les chemins tracés par l’Histoire contre leur gré mais elles ont ainsi trouvé leur âme sœur en Prusse silésienne, aujourd’hui la Pologne et en Algérie.
Mes Racines étaient des petites gens… des Invisibles… sans instruction pour la plupart. Elles étaient manouvriers, carriers, domestiques, cultivateurs, tisserands, badestamiers, dentellières…
Plusieurs ont disparu dans un dénuement extrême en mendiant !
Cependant, quelques unes se démarquèrent en étant greffier de paroisse ou sages-femmes.
Mes Racines avaient peu d’imagination pour se prénommer puisque j’ai recensé pas moins de quatre-vingt-douze Marie et quelques dizaines ou vingtaines d’Anne, d’Auguste, d’Augustine, de Charles, de François, de Françoise, de Jacques, de Jean, de Jeanne, de Joseph, de Jules, de Louis, de Louise, de Nicolas, de Pierre, de Rose et de Victor.
Mes Racines ont respecté les règles sociétales et religieuses pour s’unir, le plus jeune avait 19 ans et le plus âgé 70 ans en ce qui concerne mes ancêtres masculins ; 17 ans et 45 ans pour mes aïeules.
Ce lien sacré conditionnait la création d’une famille. Mais surprise ! Quelques Racines libertines ont effeuillé des roses et des choux avant les épousailles. Bien évidement, elles se sont précipitées devant Monsieur le Curé afin d’effacer le péché… Ouf, la morale familiale est sauve !
Mes Racines ont engendré maints petits bourgeons, malheureusement beaucoup ont péri à peine éclos.
Mes Racines ont subi le feu des canons, les ravages des épidémies, la famine et l’abandon…
Puis après une dure vie de labeur, mes Racines s’en sont allées à un âge pas très avancé… puisqu’en moyenne, mes Racines masculines ont suivi la Grande Faucheuse vers 55 ans et mes Racines féminines vers 45 ans.
Toutes fragiles que furent mes Racines, elles m’ont permis d’écrire ces quelques lignes… une simple histoire faite d’heurs et de malheurs… une histoire pas toujours facile à démêler, mais une histoire passionnante !
C’est en travaillant sur les registres paroissiaux de Saint-André-sur-Orne (village ancestral) dans le Calvados, que j’ai trouvé ces transcriptions concernant l’élection des collecteurs du sel et de la Taille :
Page gauche : L’an de grâce mil sept cent trente deux le dimanche septième jour de décembre après la messe ditte et célébrée les paroissiens de cette paroisse se sont assemblés pour délibérer de leur affaires et particulièrement pour faire et donner authorité à Robert Brion collecteur pour l’année prochaine de la taille de la siscoir sur tous les taillables ce qu’ils ont signé ce dit jour et an que dessus.
Page droite : Le septième jour de décembre les paroissiens de cette paroisse étant assemblés ont remarqué que le collecteur qu’ils avoyent eleu ci avant pour faire la collection du sel pour l’année prochaine à eleu un autre domicile à la paroisse d’Allemagne ; il ont a cause de cela prévu … une autre élection ce dit jour cy dessus marque de la présente année mil sept cent trente deux et ont eleu pour l’année prochaine mil sept cent trente trois la personne de Pierre Marie pour faire la collection du sel ce qu’ils ont signé et ont derollé Jacques Perier sorti de la paroisse
L’an de grâce mil sept cent trente trois le dimanche dix huictième jour d’octobre après les vêpres dits et célébrés les paroissiens de cette paroisse se sont assemblés pour délibérer de leurs affaires et particulièrement pour faire l’élection du collecteur du sel pour l’année prochaine mil sept cent trente quatre lesquels cy dessous signés ont … la personne de Joseph Philippe les présens délibérans pour … ce quils ont signe ce dit jour et an que dessous…
Etonnée par ma découverte, je compatis avec mes ancêtres car s’il existe une chose immuable en ce monde, ce sont les impôts ! Sujet, ô combien épineux !
Sous l’Ancien Régime, nos ancêtres étaient assujettis au paiement d’impôts telle la taille et la gabelle. Initialement, cette dernière désignait tout impôt avant d’être réservée à l’impôt sur le sel.
Comment fonctionnaient ces élections ?
Le Dictionnaire de l’Ancien Régime m’apprend qu’elles ont été mises en place par l’administration royale au début du XVIIIe siècle pour pallier au manque de receveurs.
Tous les ans, l’assemblée paroissiale, sous la houlette d’un syndic, élit un collecteur-asséeur chargé de réunir l’impôt.
L’élu doit être obligatoirement un taillable.
Son intégrité est protégée par la rotation annuelle. Sa responsabilité personnelle de la collecte incite à une répartition juste. Cependant, comme il ne peut y avoir de non-valeur pour le Roi, le collecteur paie pour les défaillants.
Pour le recouvrement de l’impôt, le collecteur se rend chez le contribuable avec le rôle (feuille d’imposition) qu’il a rédigé et qui a été vérifié et rendu exécutoire par les élus pour que chacun vérifie l’assiette (somme due).
Le paiement se fait théoriquement les 1er décembre, 1er mars, 1er avril et 1er octobre. Mais les arrangements existent ; le collecteur doit donc tenir un cahier de comptes…
En cas de non-paiement de l’impôt par les contribuables, le collecteur peut user de différents moyens de pression pour récupérer les sommes dues. Si toutes les tentatives de récupération ont échoué, le collecteur va séjourner en prison.
Néanmoins, le collecteur est protégé des pressions : à sa sortie de charge et pendant trois ans, il ne peut être imposé à un taux supérieur à celui de l’année précédent son entrée.
Finalement, la charge de collecteur-asséeur est peu enviable… comme on peut le comprendre !
Au XVIIIe siècle, sont exempts les syndics de paroisse et les marguilliers durant leur année d’exercice, les pères de huit enfants mariés, les septuagénaires, les incurables et les pauvres notoires ; mais aussi les avocats, gardes-étalons, maîtres de poste, salpêtriers, greffiers, cavaliers de maréchaussée, officiers des eaux et forêts, arpenteurs, receveurs des amendes, greffier des domaines de gens de main-morte et des insinuations ecclésiastiques, commis au contrôle des actes et des exploits, directeurs, receveurs, contrôleurs et tous autres commis des fermes, le chef de chaque juridiction consulaire et enfin les médecins. Le Traité des tailles explique que la présence d’un médecin est une espèce de remède et elle réjouit le malade, alors que la présence d’un médecin collecteur le saisirait et redoublerait son mal. L’administration compatissait-elle au sort des malades ?
J’ajouterai que le collecteur doit résider dans la dite paroisse comme l’explique la seconde transcription.
Par ailleurs, l’histoire ne dit pas si l’élu pouvait refuser cette tâche bien ingrate, mais le déménagement pouvait être un moyen détourné pour y échapper.
Et vous, connaissiez-vous l’existence des collecteurs-asséeurs ?
Sources :
Dictionnaire de l’Ancien Régime-Lucien Bély : L’invention de l’impôt sur le revenu. La taille tarifiée 1715-1789 – Mireille Touzery
A.D Calvados – Saint-André-sur-Orne : B.M.S 1665-1792 (5MI-EC 387)
Suite à l’envoutant article de Elsasser Wurtzle et à l’heure où sorcières, fantômes, zombies et autres diables s’obstinent à nous jouer de vilains tours… J’ai également cherché mon Sosa 666.
Autant vous l’avouer, j’ignore tout de mon ancêtre hormis qu’il est un homme puisque son numéro Sosa est pair.
Je ne connais ni son pays, ni sa ville ou son village, ni son métier, ni même sa langue maternelle.
Alors, le mauvais sort s’acharne t’il sur ma généalogie ?
Pragmatique, j’opterai plutôt pour une énorme épine car mon enquête m’entrainera hors de nos frontières accompagnée par mon Sosa 41,
Anna Joséphine KONJETSKY.
Je vous ai déjà parlé d’elle, ici et là.
Son acte de décès mentionne le nom de ses parents :
– Joseph KONJETSKY (Sosa 82) X Marie-Thérèse BOCHMIN (Sosa 83)
C’est maintenant que les choses se compliquent mais un petit schéma devrait nous éclairer :
Pour résumer : 666 est le père de la mère du père de la mère de Anna Joséphine KONJETSKY… Simple, n’est-ce pas ?
Ce fut une réelle surprise que de découvrir cette branche puisque Anna Joséphine est née et a épousé Jean-François WALLON à Schweidnitz en Silésie, aujourd’hui Świdnica en Pologne.
La Silésie est une région qui s’étend sur trois états : la majeure partie au sud ouest de la Pologne, une autre partie se trouve au-delà de la frontière avec la République Tchèque et une petite partie en Allemagne.
La ville de Świdnica fut conquise en 1632 par les Suédois sous les ordres de Torstensson et en 1741 par les Prussiens ; elle fut reprise en 1757 par les Autrichiens commandés par Nádasdy.
Reconquise l’année suivante par les Prussiens, avant qu’un coup de main autrichien la reprît en 1761. Reprise encore par les Prussiens en 1762 après une défense acharnée, elle resta en leur pouvoir et fut considérablement renforcée par quatre forts avancés. En 1807 les Français s’en emparèrent et rasèrent les ouvrages extérieurs. Rendue aux Prussiens après la chute de Napoléon 1er, elle retrouva ses fortifications en 1816.
Suédois, prussien, autrichien, français ou autochtone… Comment savoir qui est mon ancêtre et comment le trouver ? Je suis ouverte à toutes suggestions.
En conclusion, 666 n’est qu’une ombre errant quelque part en Europe Centrale… Comme c’est étrange… En numérologie, 666 est le chiffre du diable !
Mais que vient-il faire ici, celui-là ?
A chaque génération, son lot d’évènements importants…
Et effectuer un pèlerinage reste un moment inoubliable dans la vie d’un croyant.
Mes ancêtres picards résidaient à proximité d’un lieu de dévotion et la situation de leurs villages laisse présager que la plupart d’entre eux se sont rendus à Notre Dame de Liesse :
Liesse est une petite commune de l’Aisne située à 15 kms au nord-est de Laon et à 40 kms de Reims.
Au début du 18e siècle, la petite bourgade comptait environ 1500 habitants vivant du pèlerinage dédié à la Vierge noire.
La légende raconte qu’en l’an 1134, trois chevaliers, Seigneurs d’Eppes, partis pour la Croisade, furent pris dans une embuscade et emmenés prisonniers au Caire.
Comme ils refusèrent de changer de religion, le Sultan leur envoya sa fille, la princesse Ismérie pour les convaincre. Mais c’est le contraire qui se produisit. La jeune fille se convertit et demanda aux chevaliers une représentation de la Vierge.
Ils ne surent comment faire… Mais à leur réveil, ils trouvèrent une statue en ébène et l’offrirent à la Princesse.
Celle-ci comprit qu’elle devait délivrer les prisonniers qui s’enfuirent avec la précieuse statue.
Un miracle les transporta jusqu’à Liance, pays de marécages. En remerciement, ils édifièrent une chapelle.
Les pèlerins affluèrent et les miracles se multiplièrent.
Notre Dame de Liance deviendra Notre Dame de Liesse, puis Liesse Notre Dame.
Liesse se transforma en Sanctuaire Royal. Tous les rois de Charles VI à Charles X se rendant à Reims pour leur couronnement y firent une halte.
Mais le pays n’était guère hospitalier : les marécages, les forêts sombres rendaient les déplacements très difficiles. Aussi, au début du XVIe siècle, la mère de Louis XIII fit construire une large route appelée « Chaussée de Marie de Médicis » de Laon à Liesse avec de nombreux ponts pour l’écoulement des eaux.
Cela fit l’aubaine du Cardinal de Lorraine qui transforma son château de Marchais (aujourd’hui propriété des Princes de Monaco) en hostellerie royale pour y recevoir les personnages de marque. Le défilé des têtes couronnées continua. Louis XIII et Anne d’Autriche qui désespérés de n’avoir pas d’héritier se rendirent plusieurs fois à Liesse pour supplier la Vierge d’exaucer leur vœu. Celui-ci se réalisa après 23 ans d’union. La naissance d’un prince, le futur Louis XIV fut célébrée dans tout le royaume.
Encore un miracle qui suscita les prières des femmes qui désiraient un enfant !
Louis XIV vint trois fois à Liesse en 1652, en 1678 et en 1680. Lors de ce dernier pèlerinage, l’ingénieur La Pointe reçut l’ordre de relever les plans des villes traversées, si bien que nous connaissons avec certitude l’itinéraire de ce voyage.
Chaque pèlerinage royal était entouré de tout un cérémonial. La présence des monarques apportait au peuple une grande joie. Le parcours que suivait le cortège était pavoisé, les gens revêtaient leurs plus beaux atours et accouraient en criant : « Hosanna » !
On suivait la cour, on s’écrasait dans la chapelle et aux abords. Le roi entendait la messe puis montait au *jubé. Il récitait une prière et suppliait Dieu d’accorder une prospérité constante au royaume, à la famille royale, au peuple tout entier. Puis se tournant vers Marie, il lui demandait son aimable et puissante intercession. Quand le roi avait fini de parler, toute l’assistance s’écriait : « Qu’il en soit ainsi, qu’il en soit ainsi ! »
Avec la Révolution, tous les biens de la chapelle furent confisqués et détruits, sauf la statue de la Vierge noire qui trônait seule sur l’autel. Pas un chrétien n’avait osé s’en emparer pour la cacher ; la frayeur tétanisait les plus courageux.
Mais il se trouva des révolutionnaires dont le boulanger du village pour détruire la statue. Avec deux complices, il s’empara de l’objet saint et l’emporta chez lui où il fut brulé dans le four. Un enfant du village recueillit les cendres dans plusieurs petits paquets.
Après la Révolution, les liessois placèrent une statue de plâtre revêtue « d’une robe éclatante et parée de mille joyaux » sur l’autel. Ils mirent sous les pieds de la Madone les cendres de l’image primitive.
Le 18 août 1857, une troisième Statue, celle que nous pouvons voir actuellement fut couronnée par Monseigneur de Garsignies assisté de huit cents prêtres et cinquante chanoines devant une assemblée de 30000 personnes dont Charles III, Prince de Monaco.
Pendant la Grande Guerre, Liesse se trouva prise sous le feu de l’ennemi. Ce dernier entra dans la petite ville le 1er septembre 1914 semant la terreur. La Chapelle servit de dortoir aux soldats allemands.
Les quatre cloches ainsi que les tuyaux des orgues furent transformés en munitions.
Malgré les bombardements, le lieu saint demeura debout.
En 1923, la petite église fut érigée en Basilique.
Comme mes ancêtres, je me suis rendue à Liesse et ai visité la Basilique. L’endroit est surprenant et unique. Il est empreint de solennité et les ex-voto recouvrant tous les murs relatent la ferveur des pèlerins qui sont venus ici depuis plus de huit siècles.
*Jubé : Dans une église, le jubé est une tribune et une clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef.
Sources : Carte de Cassini – cassini.ehess.fr
Photo – collection personnelle et Wikimédia.org
La belle histoire de Notre-Dame de Liesse – Marie André
« 100 mots pour une vie » ! Voilà un exercice que j’affectionne particulièrement !
Déjà en 2013, je vous parlais d’Adèle, la grand-mère paternelle de mon mari.
L’an passé, je vous contais la vie d’Octavie, ma grand-mère paternelle, ainsi que celle d’un Poilu nommé René !
Cette année, il s’agit de ma trisaïeule maternelle : Maria Joséphina Alberta Appolonia Valentina JEANNE, née le 20 mars 1850 à May sur Orne (Calvados) :
Dentellière, tu te maries à 18 ans à peine… La vie te sourit ! Six enfants plus tard, tu intègres le clan des veuves. La solitude te pèse t’elle cruellement… que tu trouves du réconfort au creux d’autres bras. Ainsi, Constance JEANNE, ton septième enfant, nait hors mariage et vingt mois après le décès de Ferdinand, ton mari. Crois-tu que le Ciel te punit… quand il rappelle à lui cette petite deux mois après sa naissance. Le chagrin et la douleur t’étreignent’ ils… que tu restes seule de longues années avant de te remarier avec Auguste, un berger.
Tu as 53 ans et la promesse d’une vieillesse adoucie !