-Bonjour ! Que vas-tu raconter à la lettre S ? Sépulture… Mais, qu’est-ce que c’est ?
– Je te citerai Stephen King : « Que la mort est un mystère et la sépulture un secret »
Jules et Octavie, mes G.P, se sont mariés le 10 septembre 1892 à Samoussy. Ils ont eu 13 enfants.
Sur ces treize naissances, leur premier né, Jules Alphonse, arrive au monde, le 22 avril 1893 à Athies-sous- Laon. Il est décédé, le 08 mai 1893, à 16 jours.
Pendant la période où ils résident à Gizy, ils perdent également une de leur fille. Emilienne Adeline est née le 26 avril 1898 à Samoussy. Elle décède, à Gizy, à l’âge de 18 ans, le 22 avril 1917, pendant la Première Guerre Mondiale. Elle est inhumée dans le cimetière le 24 avril, au moment où l’église est transformée en lazarett. Je ne possède pas son acte de décès car l’année 1917 n’est pas encore en ligne sur le site des archives départementales. Mais, j’ai son acte de sépulture provenant des Archives Diocésaines de Soissons.
L’acte est rédigé par l’Abbé Charpentier, curé de Gizy. Et il atteste du rituel funéraire et religieux accompagnant l’inhumation d’Emilienne.
– Rien n’est plus injuste que la mort des enfants ! Excuse-moi si je rabats mon couvercle, Je suis fermée pour cause de tristesse ! A demain !
–Bonjour ! Alors, comme ça… on fait la Révolution ! ça ne va pas !
–Mais si… ça ira, ça ira… Nous remontons le temps jusqu’à la Révolution française !
En 1789, face à une situation politique et financière catastrophique, Louis XVI se voit contraint de convoquer les États Généraux. Une assemblée des trois ordres – clergé, noblesse et tiers état – qui seuls peuvent décider de la levée de nouveaux impôts et engager la réforme du pays. Leur ouverture, le 5 mai 1789 à Versailles, marque celle de la Révolution française.
Ce sont 1200 députés qui se massent dans une salle spécialement construite pour l’occasion. Louis XVI ouvre la séance par un discours dans lequel il rappelle les circonstances qui l’ont conduit à cette convocation et ce qu’il attend des États Généraux. En roi pacifique, il se déclare « le premier ami de ses peuples ». Mécontents et conscients des attentes du pays, les députés du Tiers État exigent une constitution qui limite les pouvoirs du roi, détaille les droits du peuple et envisage l’abolition des privilèges du clergé et de la noblesse.
Pendant ce temps dans les campagnes du Laonnois, garde-manger de Paris, le prix du blé est au plus haut et la population ne peut plus se nourrir. Et pourtant les greniers du Laonnois, qui sont aux mains des riches spéculateurs, regorgent de céréales.
Mi mai, les convois de céréales vendus à prix d’or sur Paris sont attaqués et pillés. Les émeutiers imposent aux gros propriétaires (noblesse et clergé) la vente à un prix juste .
C’est ainsi qu’à Gizy, le 12 mai 1789, on procède à l’inventaire des greniers, en majorité, propriété du Séminaire de Laon dont le Père supérieur est seigneur de Gizy.
En parallèle, l’Abbé Joret, curé de Gizy, va dresser la liste commentée des « nécessiteux « de Gizy .
JORET FRANCOIS JOSEPH , prêtre curé de Gizy, Doyen du détroit de Bruyère, fils de François JORET, marchand de Vins et Marie Louise COLLARD, refusa de prêter les divers serments des prêtres à la Révolution auxquels on voulait l’astreindre.
Il signe pour la dernière fois le registre d’état civil de Gizy le 14 mai 1791 pour le décès de Jean Baptiste Longuet . Le 29 novembre 1791, un décret prescrivait aux ecclésiastiques de se présenter, dans la huitaine, devant la municipalité du lieu de leur domicile et d’y prêter le serment civique dans les termes de l’article 5 du titre II de la Constitution : « Je jure d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution du royaume, décrétée par l’Assemblée nationale constituante aux années 1789, 1790 et 1791 » (décret du 3 septembre 1791. Tit. II, art. 5).
Il fut emprisonné à Laon, après avoir retrouvé sa liberté, il se retira à St Marcel sous Laon, où il rendit des services aux catholiques de la ville. Il décède à Laon, le 25 janvier 1813.
(Source Philippe HANYS)
–Dis voir, il ne faisait pas bon vivre durant cette période !
– La faimest une des causes de cette sinistre période !
–Bonjour ! Modernise… Tiens, je ne connais pas ce mot !
– Tu ne peux pas le connaître puisque tu n’es qu’une vieille malle !
– Taratata… Je ne suis pas si ancienne… d’ailleurs, il parait que je ne fais pas mon âge !
… ???… Revenons aux transformations qu’a connu Gizy !
Après la première Guerre Mondiale, la fée électricité arrive dans le village en 1926. L’eau courante arrive en 1951 et d’importants travaux de voierie sont réalisés en 1960… c’était hier ! Je réalise que ma grand-mère paternelle, décédée en 1923, n’a jamais connu ni l’électricité et ni l’eau courante dans sa maison. J’avoue être chanceuse d’avoir le confort !
–Le confort, c’est vite dit ! Peux-tu m’expliquer pourquoi, il fait si noir dans mon habitacle ?
–Oh !… Il te suffit de soulever ton couvercle pour y voir clair ! A demain !
–Bonjour ! Oh, des pompiers ! J’ai toujours eu un faible pour les soldats du feu !
–Aurais-tu un cœur de midinette ! Ceci dit… là où je te rejoins, c’est que les pompiers méritent notre respect !
Gizy possède également son corps de pompiers. Historiquement, suite à la dissolution de la garde nationale, le gouvernement avait pour objectif d’organiser un service spécialisé dans la lutte contre les incendies et le sauvetage en cas de sinistre. Dans ce cadre, le décret du 29 septembre 1875 a créé des corps communaux de sapeurs-pompiers relevant du ministère de l’intérieur. Ces corps disposaient d’un uniforme spécifique.
Les communes disposant des moyens suffisants pouvaient constituer un corps communal en recrutant des sapeurs-pompiers sous statut militaire. En fonction de leurs effectifs, ces corps pouvaient être classés en tant que subdivision (14 à 50 hommes), compagnie (51 à 250 hommes), ou bataillon (251 à 500 hommes). Dans chaque département, le Conseil général pouvait décider de confier le contrôle du fonctionnement du service des sapeurs-pompiers à un inspecteur nommé par le préfet.
Les recrues s’engageaient pour une durée d’au moins cinq ans. Les officiers étaient nommés par le Président de la République, sur proposition des préfets, tandis que les sous-officiers étaient nommés par le chef de corps. Le décret prévoyait l’emploi de musiciens dans les subdivisions, les compagnies et les bataillons. Des chirurgiens pouvaient également être recrutés dans les compagnies.
Des diplômes d’honneur pouvaient être remis par le ministère de l’intérieur aux sapeurs-pompiers comptant au moins trente années de service, et des médailles étaient prévues pour récompenser les agents les plus méritants. (Source Wikipédia.fr)
–Magnifique !!! Tiens, j’ai envie de chanter : » Qu’est-c’qu’on a fait des tuyaux ? Des lances et d’la grande échelle ! Qu’est-c’qu’on a fait des tuyaux? Pas d’panique il nous les faut « …
–Bonjour, Origines… c’est le titre de ton billet ? Et bien, j’espère qu’aujourd’hui tes lecteurs ont du temps devant eux !..
– Affreuse ! Ce billet a pour but d’expliquer l’origine de Gizy… Rien d’autre !
– Rrro… Je plaisante… Allez, nous t’écoutons, enfin, nous te lisons…
Au Moyen Age, les abbayes Laonnoise de St-Vincent de Laon possèdent des terres à Gizy. En 1079, l’abbé Gérard y fonde un prieuré qui est d’abord cédé à l’abbaye de la Sauve-Majeure près de Bordeaux. Le 10 mai 1197, une Bulle du Pape Célestin III confirme la donation du Prieuré de Gizy en faveur de l’abbaye de la Sauve-Majeure ( Bordeaux) et le place sous sa protection. Puis, le prieuré est cédé en 1674 au séminaire de Laon.
La révolution de 1789 supprime le prieuré et met en vente les propriétés du clergé.
Philippe Hanys m’a transmis un document qui explique très bien l’origine du nom du village, attesté depuis le XIe siècle :
–C’est un travail très recherché et très instructif ! Dis voir, il n’y a pas que les généablogueurs qui s’intéressent à l’histoire de leur commune !
–Oui, c’est vrai ! Je trouve formidable et enrichissant de partager avec des passionnés !
–Donc… tu es heureuse d’échanger avec moi !
–Euh… Je te répondrai plus tard, je suis occupée… A demain !
Bonjour ! Yeah… Nous sommes le 14 juillet, la fête Nationale ! A nous… le défilé, le bal, les flonflons et le feu d’artifice !
– Désolée ! Je ne crois pas que l’heure soit à la fête ! Car ici, il s’agit du 14 juillet 1914 ! La situation politique en Europe et en France est fragile sans parler des problèmes budgétaires et des revendications sociales.
A Gizy comme ailleurs, les protestations sont publiquement exprimées !
Le village est rassemblé devant un personnage juché sur un escabeau et qui harangue la foule….. Notables, paysans, soldats, mères et enfants, peut-être aussi mes grands-parents écoutent le discours patriotique.
Qui peut imaginer que la guerre sera déclarée 18 jours plus tard, le 3 août 1914 et que les Allemands occuperont le village 1 mois et demi après, le 01 septembre 1914. L’occupation durera 1505 jours .
–Dis donc ! ces photos sont d’un réalisme saisissant !
–Oui, j’ai l’impression d’assister moi-même à la scène !
– Argh… C’est un sombre synopsis ! Je vais ranger mes cocardes, mes confettis et serpentins… A demain !
–Bonjour, Mais que vois-je ? De la verdure…. Enfin, nous allons respirer !
– Oui, le temps d’un billet, nous nous éloignons de la guerre et nous remontons le temps pour faire les moissons ou plutôt les fenaisons à Gizy en 1905 ! Mais, ces images champêtres font aussi prendre conscience du difficile labeur de nos ancêtres.
–« Ce matin de juin est candide, charmant Comme une fleur qui naît et comme un pépiement… … Ah ! se peut-il qu’un jour si vivant et si beau Chancelle tout à coup et descende au tombeau ! » (Anna de Noailles – Les Eblouissements)
– Te voilà poétesse, maintenant !
– Pff… tes photos m’inspirent ! Et oui ! C’est une facette de ma personnalité ! La poésie rend le monde plus beau et me rend plus heureuse ! A demain !
–Bonjour, Alors, que proposes-tu avec la lettre L ? Tu veux me mettre en quarantaine !… Tu n’as pas digéré mes « K », d’hier !
– Argh…, tu es agaçante…Ce n’est pas l’envie qui me manque… Mais, revenons au Lazarett (avec deux T) Ici, il s’agit d’un hôpital allemand !
Les « lazaretts », hôpitaux militaires allemands réservés aux soldats blessés fleurirent le long de la ligne de front et déplacés au gré des éventuelles fluctuations des positions militaires… dixit, Philippe HANYS.
Dépouillée de ses cloches et vidée de son mobilier, l’église de Gizy est transformée en « Hôpital » pendant l’offensive du Chemin des dames en mai 1917.
On remarque les drapeaux à croix rouges qui sont enroulés et placés sur le clocher.
– Quel choc et quelle tristesse pour l’Abbé et la population de voir leur église ainsi transformée !
– Oui, tu as raison… En compensation, un oratoire fut ouvert dans la salle à manger du presbytère… A demain !
–Bonjour, Je suis curieuse de voir ce que tu proposes avec la lettre K ! Kantine… ? …Tu as fait une faute d’orthographe !
-Non, parce qu’il s’agit d’une « kantine » allemande !
-…???…
Pendant la 1GM, les allemands ont envahi Gizy et y sont restés pendant quatre ans. Le village leur servait de base arrière. Dans son mémoire sur la Première Guerre Mondiale, Philippe HANYS écrit :
« Le village est transformé en caserne avec son hôpital de campagne, ses abattoirs. Il vit au rythme des relèves des régiments qui viennent se reposer après les périodes de combats« …
–Rrro… Ce n’est pas joli ce que tu fais ! Choisir des mots allemands ! Tu nous a déjà fait le coup, l’an passé, avec ton Kikériki !
– D’accord, j’avoue mais, après tout c’est l’Histoire ! Et puis, c’est permis pour le ChallengeAZ !
– Ah, oui !… Tu le prends comme ça… Sache que moi, je me retire dans ma Kitchenette préparer une Kakuse et un Kouglofou encore un Koulibiac et un Kouign-Amann…Pfff… A demain !
-Bonjour ! Oh ! De la Jeunesse ! Ca fait du bien !
– Oui, ici, il s’agit de la Classe 1923, de jeunes recrues âgées d’une vingtaine années et aptes au service militaire.
Parmi mes oncles, il y a, René Alphonse MARLY, né le 12 aout 1903 à Samoussy, un village voisin. En 1923, à 20 ans, il est appelé sous les drapeaux. Sans doute, figure t-il sur cette photo ! Mais, j’ignore qui il est, bien que sa fiche matricule militaire indique qu’il a les cheveux châtains foncés, des yeux marrons, un front vertical, un nez sinueux (?), un visage ovale et qu’il mesurait 1m63.
Sur les 11 enfants vivants de mes grands-parents, trois sont pour moi des énigmes. Grâce à Ciel ! Mes aïeux, deux cousines, filles d’un frère et d’une sœur de Papa m’ont contactée pour parachever l’histoire familiale.
Reste le mystérieux René Alphonse, un inconnu dont je n’ai jamais entendu parlé.
Néanmoins, grâce aux mentions marginales sur son acte de naissance, je sais qu’il a épousé Louise Augustine Marie OUDIN, le 30/05/1936 à La Sabotterie (08) et qu’il est décédé, à Reims (51), le 27/10/1954 à l’âge de 51 ans. Des recherches complémentaires m’ont appris qu’il avait été fait prisonnier, le 16 août 1940, lors de la 2GM. Il était, alors, soldat 2e classe au 22e R.R. Merci Gallica Bnf !
–… Je n’en reviens pas ! Comment des frères et des sœurs peuvent-ils se perdre de vue ?
-Je suis d’accord avec toi ! Mais, à cette époque là, les gens vivaient différemment. Le téléphone était quasi inexistant et on ne parlait pas encore d’Internet. Seuls, les échanges épistolaires fonctionnaient, maisencore fallait-il avoir une adresse postale…
– Alors, je m’en vais, de ce pas, envoyer des nouvelles à une vieille connaissance…(ce coffre magnifique) ! A demain !