En ce mois de février, le Généathème met à l’honneur les archives insolites.
Marie Marguerite Gehenne, mon Sosa 25 est née à Sainte-Honorine-la-Chardonne dans l’Orne.
Et, lors de mes recherches dans les registres paroissiaux, j’ai trouvé cet acte rédigé par le curé de l’époque, Sébastien Elie :
Le premier jour d’octobre mil sept cent quinze a été placé et assie un pressoir partie sur le territoire de la première portion, partie sur celuy de la segonde par Mrs Sébastien Elie et Guillaume des Buats, curés des dittes portions que ils ont acheté et paié par ensemble la somme de quatre vingt livres a Jean Iouanne du village de la Barbotière avec les autres frais quil a falu pour le loger et mettre en etat de piler et travailler .. le tout que ils ont fourny…
… et paié par ensemble pour encore ensemble et autant lun comme lautre sans que une portion puisse en exclure lautre, et suivront demaisme autempt advenir leurs successeurs aux dittes portions parseque telle est la volonté des dits des Buats et Elie curés qui ont bati le present pressoir le dit jour et an que dessus, ce que ils ont ecris et signé sur le registre de la paroisse pour etre mieux garde et y avoir recour quand besoing sera.
Dix ans plus tard, en 1725, le curé Elie fait état de la météo et son impact sur le prix des céréales : Fin du présent registre qui a servi pendant dix ans et a fini par lan 1725 qui a este une année tres facheuse il y a tombé de la pluye pendant neuf mois. Le seigle a valu jusque douze livres le sazazin item et lausine six livres, en outre le dix sept decembre il arriva un nouragan qui a renversé une quantité darbres.
Letablissement du pressoir et lacte qui en a été fait entre Mrs les curés Elie et de Buats est en lannée 1715 premier octobre cy devant.
Il faut savoir que la paroisse de Sainte-Honorine-la-Chardonne était, autrefois, une des plus importantes de la contrée et sa cure était divisée en deux portions. Chaque portion était régie par un curé, chacun ayant son presbytère et son propre revenu. De plus, chaque curé exerçait une semaine sur deux. Cette séparation provoquait, parait-il, des conflits entre paroissiens.
Alors, pourquoi les deux curés se sont-ils entendus pour la mise en place de ce pressoir ? Désiraient-ils démontrer leur bonne entente en donnant l’exemple ? Ou voulaient-ils, simplement, assurer leur subsistance qui devait être difficile à la lecture de ce document.
Un peu des deux raisons, peut-être… et l’adage dit que l’union fait la force…
Qu’en pensez-vous ?
Sources : A.D Orne – Sainte Honorine la Chardonne : 3407/EDPT315 12 – p. 6-7 et 96
Mémoires de la Société des Antiquaires de la Normandie : La commune de Sainte Honorine la Chardonne par Mr le Comte Hector de la Ferrière-Percy :
http://books.google.fr/books?id=GzgFAAAAQAAJ&pg=PA281&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false