« En avril, ne te découvre pas d’un fil… mais parle de superstition, de croyance, de religion, voir de sexe féminin et régale-toi avec les Cornuelles… »
Voici un nouvel adage pour vous raconter l’histoire des cornuelles qui comme leur nom l’indique appartiennent à la famille des « gâteaux à cornes ».
Initialement, les gâteaux à cornes répondaient à un rite protecteur inspiré d’une ancienne croyance relative au pouvoir des cornes contre les sorciers et leurs maléfices.
On leur prêtait, également, des pouvoirs bénéfiques comme celui de délier la langue des enfants. Dans l’ouest, ils étaient offerts par les parrain et marraine à leur filleul.
Ils étaient aussi associés au Carême et au Carnaval et faisaient partie des friandises attachées aux rameaux de buis que portaient les enfants le jour de la fête des Rameaux.
Originaire de la Charente, la cornuelle est un gâteau plat d’une douzaine de centimètres de largeur. Elle forme un triangle isocèle dont le centre est percé d’un trou et dont les bords sont généralement côtelés. Les trois angles symbolisent des cornes.
Le trou placé au centre du gâteau permettait d’y glisser un brin de buis béni. Autrefois, ces biscuits étaient souvent vendus à l’entrée de l’église.
La symbolique de ce biscuit pourrait être rattachée au dogme chrétien. Sa forme triangulaire représenterait la Sainte-Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
D’autres sources feraient remonter l’origine de ce gâteau aux fêtes païennes et priapiques du printemps : sa forme évoquant le sexe féminin.
Il est vraisemblable que la tradition religieuse ait repris une tradition païenne liée à la fécondité.
Pour réaliser une vingtaine de cornuelles, il faut :
– 300 g de farine
– 130 g de beurre salé
– 130 g de sucre en poudre
– 2 œufs
– 1/2 cuillère à café de levure chimique
– Pastis ou sucre vanillé
Pour le décor :
– perles de sucre à l’anis ou des perles de sucre colorées
– un jaune d’œuf
– lait
Dans une jatte, travaillez le beurre ramolli et le sucre,
Ajoutez les œufs entiers l’un après l’autre et mélanger bien,
Versez un trait de pastis ou le sucre vanillé selon votre goût,
Incorporez la farine et la levure tamisées,
Formez une boule et laisser reposer 1 heure au réfrigérateur,
Étalez la pâte sur 3 mm d’épaisseur,
Découpez des triangles à l’aide d’un gabarit en carton (base du triangle : 10 cm – côtés : 13 cm) …pâtisserie rime avec géométrie… 😃
Diluez le jaune d’œuf avec un peu lait,
Badigeonnez les sablés avec un pinceau,
Déposez les perles de sucre à l’anis ou les perles de sucre colorées sur les trois angles,
Enfournez dans le four chauffé à 180° pendant 15 minutes,
Laissez refroidir sur une grille.
Si vous leur résistez.. ces biscuits se conservent plusieurs jours dans une boîte en métal.
Aujourd’hui, ces gâteaux se déclinent aussi en pâte feuilletée garnie de crème chantilly ou de crème légère et des fraises.
Alors, triangle de la spiritualité ou triangle de la volupté (formule empruntée à Apollinaire)… A vous de choisir !
Je vous souhaite un très bon dimanche des Rameaux (14 avril) et de bonnes fêtes de Pâques !
Et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait !
Sources:
Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT – Editions Robert LAFFONT –
Wikipedia.fr – Journal du Sud-Ouest
Recette : https://www.cc-cuisine.com
Images : collection personnelle