La Cité Malesherbes…

La Cité Malesherbes est une voie privée, protégée par d’élégants portails, dans le 9e Arrondissement de Paris.

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Elle débute au 59 rue des Martyrs et se termine au 22 rue Victor Massé, jadis rue Laval.

Cette cité se trouve aux confins de la Nouvelle Athènes et de Montmartre.

Elle est située sur l’emplacement de l’hôtel particulier de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794) : ministre, académicien, juriste, défenseur de l’Encyclopédie et protecteur de Diderot. Défenseur de Louis XVI, il fut guillotiné en 1794.
Son hôtel particulier et ses terres occupaient plus d’un hectare et demi.

Adrien ABRAHAM, dernier propriétaire de l’Hôtel Malesherbes décida, en 1855, de réaliser une opération immobilière en détruisant sa résidence et en créant une nouvelle voie.  Mais, il prit le parti d’affecter les terrains à l’édification d’une quinzaine de petits hôtels particuliers attirant ainsi des artistes (peintres, acteurs dramatiques…), des intellectuels en vogue de la Nouvelle Athènes, de grands bourgeois mais aussi quelques dames entretenues.

On peut encore admirer les façades de ces riches demeures, notamment au numéro 11, avec une devanture polychrome ornée de céramiques, laves et terres cuites émaillées, œuvre de l’architecte JAL pour le compte du peintre JOLIVET.
Cet hôtel est classé Monument Historique.

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Le numéro douze abrita la S.F.I.O (Section française de l’International Socialiste) créée en 1905, puis le P.S entre 1936 et 1975.
Aujourd’hui, on y trouve la Fondation Jean JAURES.

Au numéro 17, la cité forme un coude. La Villa Carla construite en 1857 par Jacques AMOUDRU présente une belle rotonde et sur la façade de briques roses et de pierre , on peut voir deux profils dans deux médaillons. Une échauguette néo-gothique a été ajoutée à son extrémité.

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Et pour finir cette visite, revenons au numéro trois  qui abritait la clinique Marie-Louise dont la spécialité était une maternité, aujourd’hui disparue.

Pour l’anecdote : Bernard Buffet, Johnny Hallyday et Françoise Hardy y sont nés….
Les journaux n’en n’ont point parlé, mais, c’est également dans cette clinique que j’ai montré le bout de mon nez… un bel automne, il y a plusieurs décennies.

Je n’étais jamais allée sur mon lieu de naissance… Et lors d’une promenade , j’ai découvert un bel endroit où plane encore le romantisme parisien du XIXe siècle.

Et vous, que connaissez vous de votre lieu de naissance  ?

Sources :
www.mairie9.paris.fr
Images : collection personnelle

L’Hôtel de Ville de Paris…

Une petite promenade parisienne vous plairait-elle?

Alors, suivez-moi… Je vous emmène à la découverte de  l’Hôtel de Ville de Paris situé dans le 4e arrondissement en bordure  de Seine.

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L’Hôtel de ville est intimement lié à l’histoire de notre Capitale depuis le 14e Siècle. Le bâtiment actuel s’élève sur l’ancienne Place de Grève où Etienne Marcel, Prévôt des marchands, acquît en 1357  la petite Maison aux Piliers afin d’y établir le siège de la municipalité.

Une corporation de riches marchands, les Nautes, dont l’organisation monopolisait le transport fluvial fut à l’origine de la municipalité. Leur emblème, la nef, figure sur le blason de Paris.

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Les marchandises étaient débarquées sur la grève, autrement dit, la berge. Cet endroit était le cœur de Paris et on y organisait des fêtes. La place servait également aux exécutions capitales. Mais, la grève était essentiellement le lieu de rencontre des employeurs et des travailleurs journaliers venus chercher une embauche. Par extension, saviez-vous que « faire grève » trouve ici son origine !

Puis,  la Maison aux Piliers devint l’Hôtel de ville de Paris et fut transformée en un beau palais de style renaissance sous l’égide d’un italien, Dominique de Cortone, dit le Boccador.  On trouve encore des vestiges de cette époque, comme cet escalier à vis :

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Pendant la Révolution, l’Hôtel de ville devint le symbole de la liberté parisienne. C’est là que le 17 juillet 1789, Louis XVI reçut la cocarde tricolore des mains de J.S Bailly, premier maire de Paris.

A partir de 1837, l’édifice devenu exigu fut agrandi à la demande de Rambuteau, Préfet de la Seine. Les travaux durèrent environ 30 ans et furent achevés sous Haussmann, Préfet du Second Empire.  Décoré par Ingres et Delacroix, le bâtiment était, alors, considéré comme le plus beau palais de la capitale.

Le 4 septembre 1870, après la défaite de Napoléon III à Sedan face à la Prusse, la foule se réunit devant l’Hôtel de ville pour y proclamer la République. Après, plusieurs mois de siège, les parisiens y créèrent la Commune. S’ensuivit une répression sans précédent de la part du gouvernement retiré à Versailles. Paris fut à feu et à sang : les palais des Tuileries et de la Légion d’Honneur, la Cour des Comptes et l’Hôtel de ville furent incendiés.

En août 1871, le Conseil municipal installé au Palais du Luxembourg décida la reconstruction de la maison commune. La jeune République lança un concours d’architectes et le projet de Théodore Ballu et d’Edouard Deperthes qui préconisait une reconstruction avec une façade sensiblement identique au palais renaissance fut retenu.  L’inauguration du nouvel Hôtel de ville eut lieu le 13 juillet 1882.

C’est le même édifice que nous pouvons voir actuellement marqué par les heurts de notre histoire, notamment après la libération de Paris en août 1944 puisque ses murs portent encore les marques des fusillades échangées.

Aujourd’hui, l’Hôtel de ville de Paris est le siège de la démocratie locale. Il accueille, dans ses salons d’apparat, les personnalités étrangères en visite dans la capitale ainsi que les parisiens lors des évènements qui rythment la ville.

La façade du monument est ornée de cent huit personnalités toutes nées à Paris, hormis le Boccador représenté sous les traits de l’architecte Ballu. Paris est également unie à la France à travers ses villes et ses provinces symbolisées par trente sculptures sur les façades, trente-six blasons et seize peintures à l’intérieur.

Maintenant, nous pénétrons à l’intérieur du bâtiment et nous visitons uniquement les salons de réception ; le reste étant réservé aux bureaux.  Nous empruntons l’escalier d’honneur avec ses cinquante marches :

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Nous arrivons dans le salon d’entrée orné d’un plafond à caissons et de lustres en cristal de Baccarat et de sculptures en marbre :

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Maintenant,  nous nous dirigeons vers la salle des fêtes :

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La richesse du lieu évoque la somptuosité des festivités parisiennes.

Nous pénétrons ensuite dans un second salon où Georges Bertrand rendit hommage au monde rural à travers ses peintures :

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Ensuite, nous empruntons un petit corridor orné de vitraux dédiés aux corporations artisanales :

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Et nous achevons la visite par un dernier salon agrémenté d’une magnifique cheminée en marbre. Nous trouvons toujours les peintures murales et les lustres en cristal de Baccarat :

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Si, comme moi, la visite vous a plu…  Sachez que la ville de Paris organise des visites guidées et gratuites pour découvrir ce magnifique bâtiment.

 

Sources : Photos – collection personnelle