#MaCuisineAncestrale… Le gâteau ou biscuit de Savoie…

Collection personnelle

Ma Cuisine Ancestrale ne déroge pas à ses bonnes habitudes et en ce début d’année vous emmène en Savoie pour y découvrir son fameux « Gâteau ou Biscuit ».

Léger, moelleux, simple à préparer, cette pâtisserie traditionnelle, vieille de sept siècles, a depuis longtemps débordé le cadre de la région qui lui donne son nom.

L’origine du gâteau de Savoie n’est pas de celles qui se perdent dans la nuit des temps. Il se trouve que la tradition nous renseigne sur la date et les circonstances exactes de sa naissance.
C’était en 1365, à Chambéry, capitale des comtes de Savoie – lesquels ne deviendront ducs qu’en 1416. Derrière les hauts-murs du château, on s’active avec fièvre pour accueillir avec les honneurs dus à son rang Charles IV, empereur du Saint-Empire germanique et suzerain de la Maison de Savoie.
Le comte Amédée VI, dit le Comte-Vert, entend se montrer digne de son auguste visiteur. La diplomatie étant souvent une affaire de bonne chère, il demande à son cuisinier – pardon, son maître-queux – de mettre les petits plats dans les grands.
Ici, les sources divergent. Pour certaines, le chef des cuisines comtales se nomme Pierre de Belleville, originaire de Tarentaise, quand d’autres évoquent un certain Pierre d’Yenne, de l’Avant-Pays savoyard.

Bref, le maître des fourneaux, conscient de ses lourdes responsabilités, met au point une préparation de son cru, qui sera servie à la table impériale au milieu de « divers mangiers et plusieurs entremès », comme le rapporte une chronique anonyme de l’époque.
L’innovation culinaire ne s’embarrasse pas de fioritures : des œufs, de la farine, du sucre, un zeste de citron, quoi d’autre ?
On ignore si la recette contenta le palais impérial de Charles IV. L’essentiel n’est pas là : ce banquet de 1365 marque l’acte de naissance du gâteau de Savoie.

Cette histoire relayée au fil des siècles est-elle véridique ?
Peu importe… C’est ainsi que la tradition nous l’a transmise et, pour reprendre l’expression consacrée, « quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende ».

https://editionsarthema.fr/gateau-savoie/

Ma cuisine ancestrale applique cet adage et vous livre, sans transition, sa recette façon grand-mère :

Création CANVA – Collection personnelle
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Collection personnelle

Rien de mieux qu’un gâteau léger comme une plume pour contrer le #BlueMonday… Je pratique le lâcher-prise en m’offrant un délicieux moment.

Collection personnelle

Alors en attendant notre prochain rendez-vous, faites comme moi !

Sources :
Origine biscuit de Savoie : https://editionsarthema.fr/gateau-savoie/
Recette : Journal des femmes – cuisine – Olivier JEAN
Photos et images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les nonnettes…

En cette veille de Noël, des petites mains ont aidé Ma Cuisine Ancestrale à réaliser la dernière recette de l’année.

Les nonnettes sont nées dès le Moyen-âge et baptisées ainsi, du fait, que les nonnes fabriquaient des pains d’épices dans leur couvent pour les vendre aux voyageurs des diligences puis des trains au XIXe siècle.

Cette spécialité est originaire de Reims, où elle est exclusivement fourrée à la marmelade d’orange, glacée au blanc d’œuf et au miel de fleurs et sur la réputation du pain d’épices de la ville, qui comptait au milieu du XVIIIe siècle une douzaine de maîtres pain d’épiciers.

Les nonnettes s’exportaient grâce aux foires de Reims, vers Paris et les grandes villes du nord et de l’est.
L’archichancelier de l’Empire, Cambacérès, se faisait expédier des nonnettes régulièrement… Princes et nobles en étaient friands, et, à la Cour, il était d’usage d’en offrir aux visiteurs.
Le petit palet de pain d’épices devenait ainsi, au XVIIIe siècle, l’une des spécialités pâtissières phare de la ville de Reims.

Aujourd’hui, seule la Maison Fossier connue pour ses fameux biscuits roses fabrique encore les nonnettes de Reims, car la variante des nonnettes de Dijon et de Bourgogne, qui propose des fourrages à l’abricot, au cassis, etc. … et dont le glaçage est un sirop de fruit au miel, a supplanté la spécialité rémoise à la fin du XIXe siècle.
Les nonnettes de Dijon sont de nos jours largement popularisées par les maisons locales.

Pour réaliser une vingtaine de nonnettes :

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Les nonnettes, un jeu d’enfant :
Mon p’tit lutin a réalisé ses propres nonnettes pour régaler le Père Noël lors de sa venue et a décrété que « nonnette » voulait dire « petite Nonna »…
CQFD !

Les nonnettes décorées du p’tit lutin pour le père Noël

Nous vous souhaitons de belles fêtes de Noël gourmandes 🎅🎄
Et en attendant 2023, régalez-vous… Nous, c’est déjà fait !

Image libre de droit – Pexels de Pixabay

Sources :
Origine : Dictionnaire de la gourmandise – Annie Perrier-Robert – Editions Lafont
Recette : Sifacile à cuisiner -You tube
Images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le piquenchâgne…

En novembre, Ma cuisine ancestrale visite le Bourbonnais, c’est-à-dire le département de l’Allier.

Là-bas, il existe une spécialité propre à cette région : une tourte aux poires nommée piquenchâgne (ou picanchâgne).

Disparue des étals des pâtissiers durant de nombreuses années, une confrérie s’est donnée pour mission de la ressusciter afin de la faire (re)découvrir.

Seul les pâtissiers partenaires dénommés “Maîtres Piquenchagneux”, reconnaissables à l’autocollant apposé sur leur vitrine, sont détenteurs de la recette de la confrérie.
Donc, la recette proposée ici est une recette ménagère.

Autrefois, le piquenchâgne était réalisé avec les restes de pâte à pain que l’on garnissait de coings, de pommes ou de poires.
L’origine du nom viendrait du fait qu’après les travaux de battage, les jeunes gens, sans doute grisés par le vin, s’amusaient à faire des acrobaties pour éblouir les demoiselles.
Ils se soulevaient sur les mains et se tenaient droits, en équilibre (comme les poires posées sur la tourte).
“Piqué comme chêne”, dit-on dans la région. En patois, on appelle cet exercice “faire le Piquenchâgne”.

Note : j’ai ajusté la quantité de poires pour deux personnes

En résumé, être piqué comme chêne, c’est faire le poirier… pense celle qui préfère garder les pieds sur terre pour déguster ce gâteau très gourmand.
Et vous, faites-vous le piquenchâgne ?
Rien ne vous empêche de vous exercer et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez vous… moi, c’est déjà fait !

Sources :
Dictionnaire de la gourmandise – Annie Perrier-Robert – éditions Lafont

Recette : Zeste.ca
Image et photos : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le gâteau d’anniversaire…

💖🍾🎂 Aujourd’hui, Ciel ! Mes aïeux a 10 ans 🎂🍾💖
Ma cuisine ancestrale célèbre cet évènement.

Mais, avant de déguster ce gâteau, remontons le temps :

Il se dit que les premiers anniversaires auraient vu le jour en Egypte. Les pharaons fêtaient leurs anniversaires non pas de leur jour de naissance mais lors du premier jour de leur règne. A cette occasion, de grandes festivités étaient organisées sur fond d’offrandes et de sacrifices.

De leur côté, les Perses et Chinois – tous deux grands connaisseurs d’astrologie – célébraient leur jour de naissance autour d’un grand banquet.

C’est aussi le cas des Grecs et des Romains. Ces derniers pensaient que chaque personne était entouré d’un « Esprit protecteur » ou « Daimôn » qui veillait sur lui de sa naissance jusqu’à sa mort.
Cet « Esprit » était en relation mystique avec le dieu dont l’anniversaire correspondait au jour de naissance de l’individu.
On retrouve encore aujourd’hui l’héritage de cette croyance dans les notions d’Ange-Gardien ou de Saint-Patron.

L’apparition du gâteau avec des bougies provient des Grecs qui avaient coutume de déposer des gâteaux ronds avec des bougies sur le Temple de la déesse Artémis. Ces bougies, symbolisant la lumière et le reflet terrestre de la déesse, étaient aussi l’occasion d’émettre un vœu en soufflant les bougies.

Mais les chrétiens rejetèrent ces coutumes païennes et ça n’est qu’au XIIIe siècle que le gâteau d’anniversaire avec des bougies fit son grand retour en Allemagne lors les « kinderfeste », considérés comme les premiers goûters d’anniversaire.

En France, jusqu’au XVIIIe siècle, on avait coutume non pas de fêter les anniversaires, mais le jour du Saint dont on portait le nom.

C’est sous l’influence des Anglo-Saxons, que l’anniversaire s’est progressivement installé dans les traditions françaises et fut même inscrit dans les traités de savoir-vivre au XIXe siècle .

Aujourd’hui, l’anniversaire est une véritable institution qui valorise l’individu et permet de renforcer les liens sociaux.
Les sociologues parlent même de rituel d’anniversaire, pour la plus grande joie des petits et des grands !

Pour Ma Cuisine Ancestrale, anniversaire rime avec gâteau au chocolat
mais, pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du gâteau au chocolat de Metz.
C’est un gâteau à l’ancienne, léger comme une génoise et comme beaucoup de recettes lorraines, il est à base de crème, élément phare de la région.
Il est, aussi, le rival du gâteau au chocolat de Nancy qui, lui, est réalisé avec de la poudre d’amandes et du beurre.

Création CANVA

Note : Traditionnellement, ce gâteau est décoré avec du sucre glace. 

Un homme célèbre a dit : « Les anniversaires ne valent que s’ils constituent des ponts vers l’avenir « 
Alors, je fais le vœu que Ciel ! Mes aïeux franchisse encore de nombreux
ponts, accompagné de votre fidélité, de votre bienveillance et de votre gourmandise.

En attendant, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Origine anniversaire : https://quizotresor.com
Recette : https://www.francebleu.fr/emissions/cuisine-ensemble-sur-france-bleu-lorraine/
Photos et image : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les lunettes de Romans…

Il fait beau, il fait chaud et Ma Cuisine Ancestrale profite des derniers jours de vacances pour vous emmener dans la Drôme à Romans-sur-Isère.
Si la ville était, autrefois, réputée pour être la capitale de la chaussure, elle l’est toujours pour être celle des lunettes… non pas celles pour mieux voir mais celles à croquer.

Même si on en trouve un peu partout en France, les lunettes de Romans sont l’une des spécialités typiques de cette cité.
Ces délicieux sablés ovales, fourrés à la confiture et recouverts de sucre glace, ont été baptisés ainsi car ils sont percés de deux trous faisant penser à des lunettes.

Ce gâteau est dérivé d’un biscuit italien, le milanais, dont la fabrication remonte au Moyen Âge, en Italie.
C’est un sablé percé d’un trou, que des immigrants transalpins auraient fait connaître dans le Dauphiné.
Les Piémontais, venus dans le Vercors, région productrice de fruits, reconstituèrent leur pâtisserie en la fourrant de confiture de fruits.

Actuellement, si ce milanais est toujours fabriqué en Italie, il est aussi et surtout devenu un biscuit de Noël, incontournable en Suisse et un grand classique de la cuisine helvétique.

Pour la recette, c’est par ici :

Création CANVA

Souvenir d’enfance par excellence, nous nous rappelons tous avoir vu ces biscuits dans la vitrine du boulanger, et de les avoir dégustés à l’heure du goûter.
La régression a parfois du bon alors, d’ici notre prochain rendez-vous, revivez vos jeunes années et régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😋


Sources :
Origine et recette : vacances-vertes.net
Photos et Images : Collection Personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le poumpet

En juillet, Ma cuisine ancestrale fait escale dans le sud-ouest, plus exactement dans le Tarn et part à la découverte du poumpet aussi appelé feuillât.

Ce gâteau serait né dans des contrées très éloignées puisqu’il aurait été importé par les Sarrasins lors de leur invasion en Europe au VIIIème siècle.

Ce serait donc un gâteau d’origine arabe dont il a conservé plusieurs caractéristiques communes avec leurs pâtisseries : le sucre, les agrumes et les valeurs nutritionnelles.

Durant plusieurs siècles, cette recette élaborée à base de saindoux ou de graisse d’oie (aujourd’hui, on utilise du beurre), d’œufs, de farine, de sucre, de miel et de zestes de citron, s’est transmise de mère en fille qui la confectionnait pour les grandes occasions d’où le nom occitan de poumpet, qui signifie littéralement gâteau de fête (fête se traduisant en patois local par pompa).
À cette époque, cette spécialité culinaire n’était réalisée que dans le canton de Soual et de Sémalens, deux villages voisins et situés sur le territoire de Castres.

En 1894, un pâtissier de Soual, Mr Gelis a fabriqué et commercialisé le poumpet sous le nom plus vendeur de feuillât car plusieurs couches de pâte et de graisse d’oie successives lui donnaient un aspect feuilleté.
Ce gâteau était parfumé au citron, à la fleur d’oranger ou à la bergamote uniquement. La recette originale fut transmise ensuite aux acquéreurs successifs de la pâtisserie de M. Gelis, maintenant aux mains de la famille Andrieu.
En 1985, la Confrérie du Poumpet fut créée à Soual, devenue depuis la Confrérie du Feuillât afin de perpétuer sa tradition.

Chaque pâtissier garde précieusement la recette de son poumpet mais, il existe des bases communes à ce gâteau.
Quoi qu’il en soit, le poumpet est réalisé avec des citrons, sinon, ce n’est pas un poumpet, qu’on se le dise !

Création CANVA

Note : j’ai préféré râper les zestes des citrons

Les tarnais sont très fiers de ce gâteau ancestral… un héritage concédé depuis des temps très anciens, de mère en fille et de pâtissier à pâtissier.
Ce dessert simplissime démontre encore une fois que l’Histoire et la transmission passe aussi par la cuisine.

Je vous souhaite un bel été, de bonnes vacances aux juilletistes et d’ici notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Ladépeche.fr : Soual, sur les terres ancestrales du Poumpet
Images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Les gâteaux de baptême…

En Bretagne et ailleurs

Image gratuite Karoligraphics de Pixabay

Autrefois, chez nos ancêtres, lorsque l’enfant paraissait, il était urgent de le baptiser. Aujourd’hui, l’évènement n’est plus impérieux… Néanmoins, cette cérémonie est accompagnée de rituels gourmands qui existent depuis fort longtemps comme offrir des dragées et des gâteaux aux parents et amis.

Les gâteaux étaient et sont toujours un gage affectueux et amical de convivialité, de partage et de remerciement.
D’ailleurs, Pierre Jean-Baptiste Legrand D’Aussy (°1737 +1800), un historien du XVIIIe siècle, a écrit :

« C’était un gâteau qu’offraient à l’Eglise les femmes nouvellement accouchées lorsqu’elles allaient se faire relever… J’en ai parlé ICI
Enfin, c’est un gâteau qui formait le plat principal de la collation qu’on donnait à la suite du baptême d’un enfant et sur ce point Paris, jusque vers la fin du siècle [XVIIe siècle] ne différait point des autres villes du Royaume. »

Et cette tradition a perduré jusqu’au début du XIXe siècle selon Grimod de La Reynière (°1758+1837), mais :

« C’est cependant moins un goûter qu’un ambigu puisqu’on y sert des viandes chaudes et froides et que l’on y boit du vin. »

Puis, dans les grandes villes, la collation devenue repas familial, celui-ci se terminait par une pièce montée. Et, au fil du temps, cet usage s’est aussi rependu dans les campagnes.

Cependant, loin du raffinement de ce croquembouche, certaines régions se démarquaient en servant leur spécialité gourmande du terroir comme : les pognons aux peurniaux dans le Rhône, les kugelhofs en Alsace, la pompe en Provence, la brioche tressée en Lorraine, la brioche en forme de bébé emmailloté dans le Nord et l’Est de l’hexagone, etc…

En Bretagne, on servait des farz(traduisez par farine, gruau…)
Il existe plus de 60 recettes de farz salés ou sucrés selon Patrick Hervé, auteur d’un livre sur ces spécialités bretonnes.
Au XVIIIe siècle, un farz était une bouillie de farine accompagnée de légumes et parfois de lard ou de viande, le kig ha farz, un plat qui a retrouvé ses lettres de noblesse de nos jours.
Au fil du temps, la recette salée va également donner naissance à une recette sucrée.
Au XIXe siècle, on ajoute du lait et du sucre à la farine. La transformation de la simple bouillie à un dessert a lieu surtout dans les familles les plus aisées.
Puis, la recette s’agrémente d’œufs et de beurre (salé, bien sûr)… Le far est né et le plus célèbre est le farz prun ou far aux pruneaux, un emblème de la pâtisserie bretonne.

Farz prun – Collection personnelle
Création Canva
Farz prun – collection personnelle

Le saviez-vous ?
Les pruneaux, une histoire de marins :

Au 19e siècle, ceux-ci échangeaient du poisson (morue) contre un fruit sec venu d’Agen qui, riche en vitamine C, permettait de se prémunir du scorbut, une terrible maladie qui décimaient les marins. Très vite, la Bretagne adopte le pruneau et celui-ci fait son entrée dans la traditionnelle recette du far !

Voici une seconde recette peu connue. Originaire du Nord-Finistère (terre ancestrale), il s’agit du farz pitilig ou far à la poêle.
C’est une sorte de dessert à mi-chemin entre le far et la crêpe épaisse, un plat rapide à réaliser et qui est servi, selon le niveau de gourmandise, avec un peu de beurre, de sucre, de confiture, de caramel ou autre…

Farz Pitilig – collection personnelle
Création Canva
Note : « Ramasser la pâte » : quand la crêpe commence à être saisie, pousser la pâte vers le centre de la poêle à l’aide d’une cuillère en bois.

Bien loin des gâteaux de baptême d’aujourd’hui, j’apprécie la simplicité de ces deux recettes qui nous rappellent que nos ancêtres se régalaient avec peu.
En attendant notre prochain rendez-vous, à vous d’apprécier cette collation… moi, c’est déjà fait !

Avec mes pensées amicales pour Brigitte, fraîchement promue Sosa 7 et Andréa,
son tout petit Sosa 1 💕

Sources :
Dictionnaire de la gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT
Fars bretons et Kig Ha Farz –Patrick HERVE Editions Skol Vreizh.
Recettes :

Kevin Adkins, pâtissier de la maison Coupel située à Rennes (meilleur far aux pruneaux en 2017 et 2018)
Hélène Créac’hcadec, spécialiste du farz pitilig

baiedemporlaix.bzh : recette du kig ha farz
Image gratuite de mer : Christel SAGNIEZ de Pixabay

Images : collection personnelle
 


#MaCuisineAncestrale #Geneatheme… Les nieulles…

En mars, le #Généathème proposé par Geneatech, dont le thème est l’année 1832, s’invite à la table de #MaCuisineAncestrale... Et j’avoue que j’aime bien cette idée !

Image

Côté Histoire :
En 1832, la France vit sous le régime de la Monarchie de Juillet et est gouvernée par Louis Philippe 1er. L’année est marquée, entre autres, par des émeutes, une tentative de soulèvement en Vendée, une insurrection républicaine à Paris et une épidémie de choléra qui fera plus de 100 000 morts dans l’hexagone.

Voilà ce que la grande Histoire nous apprend, mais nous ignorons que cette pandémie ferait disparaître également une tradition locale !

Cet usage est né à Armentières, petite cité du Nord, au XVIe siècle :

À l’origine, la Nieulle orthographiée « Nieule » au XVe siècle, était une sorte de pain azyme (ancien pain aux céréales à la pâte non levée) que l’on distribuait dans les grands repas et les fêtes. 

En mai 1510, lors d’un banquet offert à l’occasion de la foire annuelle, par les échevins d’Armentières en l’honneur de Jacques de Luxembourg, Seigneur de la ville, le surplus des biscuits du repas furent jetés au peuple du balcon de l’Hôtel de ville.

La tradition était née se perpétuant ainsi jusqu’en 1832, non sans avoir été supprimée au lendemain de la Révolution et rétablie vers 1800.

Après une tentative de réhabilitation fugace en 1938, il fallut attendre 1950 pour que les commerçants eurent l’idée de relancer cette coutume disparue.
Depuis lors, chaque année, en septembre, on célèbre les nieulles lors d’une ducasse (fête), où des milliers de ces gâteaux sont jetés des fenêtres du Beffroi d’Armentières.

Côté Cuisine :
Aujourd’hui, les nieulles sont des biscuits sablés ronds à bord cannelé réalisés à base de farine, de beurre, de jaunes d’œufs, de lait, de sucre et de vanille.

Création Canva

Je ne sais pas pour vous, mais je raffole de ces petites histoires, surtout lorsqu’elles sont gourmandes…
D’ici notre prochain rendez-vous, régalez vous ! Moi, c’est déjà fait !

Sources :
Origine des nieulles : Dictionnaire de la Gourmandise – Annie PERRIER-ROBERT
Recette : cuisineterroirs.com
Images : Collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… Le millefeuille…

En février, Ma Cuisine Ancestrale raconte mon gâteau préféré, celui qui fait frétiller mes papilles de plaisir.

Le millefeuille ou mille-feuille, les deux orthographes étant correctes, doit son nom au nombre élevé de feuillets de pâte qui composent chaque gâteau.
Compte tenu de la méthode traditionnelle de préparation de la pâte feuilletée, en six étapes de pliages en trois, le mille-feuille comporte en réalité 729 paires de feuillets… Vous suivez ! Eh oui, parfois, la pâtisserie épouse les mathématiques.

Je pensais que le millefeuille était une création récente mais je me trompais puisque la première version remonterait au XVIIe siècle.

Côté histoire :
Le millefeuille aurait été créé par François Pierre de La Varenne, qui le décrit dans son livre « Le Cuisinier françois » en 1651. Il aurait été ensuite perfectionné par Marie-Antoine Carême, cuisinier de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord.
Maguelonne Toussaint-Salmat, l’autrice de « La très belle et très exquise histoire des gâteaux » mentionne une recette publiée en 1806 et signée d’un certain Rouget.

Mais, c’est en fait la pâtisserie Seugnot située rue du bac à Paris, qui proposa les premiers millefeuilles en 1867 confectionnés par Dubose, le chef pâtissier d’Adolphe Seugnot.

De plus, la perfide Albion aurait inventer une fausse légende : le Millefeuille n’était pas le gâteau préféré de Napoléon Bonaparte qui en aurait attrapé une indigestion à la veille de Waterloo.
Napoléon étant par ailleurs le nom de cette pâtisserie en anglais.

Au même titre que d’autres classiques, le mille-feuille symbolise le génie de la pâtisserie française dans le monde entier.

Côté cuisine :
Le  millefeuille est fait de trois couches de pâte feuilletée et deux couches de crème pâtissière aromatisée au rhum. Le dessus est recouvert avec du sucre glace ( ma version préférée) ou du fondant.
Réalisation pour 8 personnes :

Composition CANVA
Collection personnelle

Comme Ma Cuisine Ancestrale, réalisez-vous votre pâte feuilletée ? Non, alors je vous encourage à le faire… C’est un peu long mais, elle est bien meilleure que celle du commerce.
Sinon, choisissez un pâte feuilletée pur beurre ou achetez la chez votre boulanger.

Désireux(se) de vous lancer, mieux qu’un long discours, voici un tuto qui explique très bien la méthode du feuilletage ordinaire :

Vidéo DevenirPatissier.fr

J’espère que ce gâteau ravira vos papilles autant que les miennes.
En attendant notre prochain rendez-vous, régalez-vous et dites-moi quel est votre gâteau préféré ! Moi, c’est déjà fait !


Sources :
Recette : inspirée par culture-crunch.com
Origine du mille-feuille : devenirpatissier.fr
Vidéo : devenirpatissier.fr
Images : collection personnelle

#MaCuisineAncestrale… La Teurgoule…

Collection personnelle

En ce début d’année, Ma Cuisine Ancestrale vient à la rescousse de tous ceux qui ont le moral dans les chaussettes et leur propose une recette régressive à souhait… une recette « doudou » qui a le pouvoir de nous ramener en enfance (c’est mon cas) et de nous faire oublier, le temps de sa dégustation, la morosité ambiante.

Suivez-moi au pays d’Auge pour y découvrir un dessert au nom étrange, la Teurgoule, dont l’histoire remonte au XVIIIe siècle.

En ce temps-là, la Normandie était une région céréalière. La population se nourrissait essentiellement de bouillies à base de blé, d’orge, d’avoine ou de sarrasin.
Mais, la météo capricieuse (on ne parlait pas encore de réchauffement climatique) influençait ce que nos ancêtres mettaient dans leur assiettes.
Parfois, la disette s’installait et ce ne sont pas les processions religieuses et encore moins l’interdiction de la libre circulation des grains d’une région à l’autre qui arrangeaient les choses.


En 1757, lors d’une crise alimentaire sévère, il a fallu faire face au déficit des vivres pour éviter les révoltes frumentaires et les émeutes conséquentes dues à la disette.
C’est alors que François-Jean ORCEAU DE FONTETTE (1718-1794), Intendant de la Généralité de Caen est intervenu en faveur des plus pauvres.

Depuis 1756, le royaume était en guerre contre les anglais ; une guerre qui a duré 7 ans (1756-1763).
En mer, les corsaires normands faisaient la chasse aux navires marchands ennemis. Les briks anglais capturés étaient délestés de leurs denrées provenant des
Indes et du Nouveau-Monde : cannelle de Ceylan, riz de Caroline, sucre de Virginie, etc…
François-Jean ORCEAU DE FONTETTE eut l’idée de racheter ou de confisquer les cargaisons de riz dérobées pour palier au manque de nourriture.
Dans la Généralité de Caen, une grande campagne a, alors, commencé pour faire accepter cette denrée exotique.
Les cuisines de l’Intendant ont servi de laboratoire pour accommoder le riz. On y a mis au point une bouillie parfumée avec des épices. Les recettes et les méthodes étaient diversifiées et elles étaient, ensuite, placardées. Les curés, responsables des paroisses, étaient chargés de distribuer le riz et ses recettes.

Mais d’où vient le nom étrange de Teurgoule?
En normand, la goule, c’est la gueule, la bouche… Avoir de la goule, c’est être gourmand et à part la terrinée qui renvoie au mode de cuisson, il existe moult synonymes : teurgoule, tourgoule, torgoule, tergoule… mais, toujours avec la goule

Le terme pourrait signifier « qui tord la bouche » ou « qui fait faire la grimace »… parce que nos ancêtres se précipitaient pour avaler cette bouillie trop chaude ou trop roborative, parce que les grains de riz n’avaient pas atteint l’onctuosité des grains d’aujourd’hui ou parce que la cannelle retournait la bouche à cause de sa saveur jusque là inconnue…
Quelque soit la raison, ce dessert a su marier le bon lait normand, le riz et la cannelle et a su s’implanter, particulièrement dans le Calvados, et il fait aujourd’hui partie du patrimoine normand.

Création personnelle Canva
Collection personnelle

Autrefois, la teurgoule était cuite dans le four des boulangers après la fournée. Elle mijotait ainsi pendant plusieurs heures sur le reste des braises.

Note : J’ai fait cuire ma terrine à 160°
On peut remplacer la cannelle par de la vanille en poudre, du chocolat, du caramel ou encore du Calvados.

Si vous avez de la goule, sachez que la Teurgoule est encore meilleure accompagnée d’une tranche de Fallue (cliquez pour découvrir la recette)

J’espère que cette recette réconfortante vous mettra du baume au coeur en attendant les jours meilleurs.
Et d’ici, notre prochain rendez-vous, régalez-vous ! Moi, c’est déjà fait 😉



Sources:
Origine : La Teurgoule, une histoire de corsaires – Annie de GERY
Recette : Confrérie de la Teurgoule et de la Fallue en Normandie – Honfleur
Images : Collection personnelle